Si vous ne voulez pas avoir le hoquet, ce n’est pas la peine de réécouter le journal de 12h30 et sa séquence de six minutes (le quart de la durée du journal) sur le militant "anarchiste" à caméra. On a ici un cas d'école de journalisme engagé. Deux employés de la rédaction interrogent un spécialiste des médias, un certain Patrick Eveno qui, c'est le comble, est "président de l'Observatoire de la déontologie de l'information" (il devrait retrousser ses manches et mettre des chercheurs sur le cas France Culture). Première question qui contient sa réponse (le pouvoir empêche l'information) et réponse "modérée" du déontologue, n'est-ce pas : le pouvoir empêche de couvrir les nombreuses violences policières.munstead(https://regardfc.1fr1.net/t94p870-les-journaux-et-la-redaction-de-fc#32870) a écrit:Bien. On reproche pourtant, pratiquement à la police à chaque attentat, d'avoir laissé sans surveillance des fichés S.
La mise au fichier de GG ne s'est pas faite par hasard ou par simple malveillance d'un fonctionnaire anonyme: si vous lisez bien les médias, vous verrez que ce "journaliste" a un sérieux passé d'anarchiste d'extrême gauche, marqué par plusieurs interpellations, interdictions de séjour, etc. Regardez ses vidéos où il montre, dans une atmosphère apocalyptique, des manifestants tous masqués et des policiers visage découvert, bien identifiables (gros plans). On y voit aussi encore la semaine passée, des crétins, qui n'apprennent rien, ramasser des grenades pour les relancer sur les policiers. Ils se plaindront ensuite d'avoir des brulûres aux mains, des arrachages de doigts. Bref GG est un agitateur, courageux, téméraire, mais un agitateur, toujours prévenu des mouvements des black blocks ou des violences. Il semble normal, dans un état démocratique, qu'il soit un peu surveillé. C'est l'objet de la fiche S.
"Est journaliste quelqu'un qui fait de l'information pour le public", selon M. Eveno. Eh bien, voilà qui va permettre à nombre de personnes de se faire faire des cartes de visite avec cette profession ! D'ailleurs, on a déjà commandé les nôtres à RFC !
Antoine Marette demande si les tweets insultants du militant "anarchiste" à caméra ne vont pas au-delà du journalisme : pas du tout répond E., "C'est un militant, comme il y a toujours eu des journalistes militants" (ici les employés de FC sourient en coin). Conclusion : il y a atteinte à la liberté d'information.
"Est-ce qu'il faut prendre au sérieux le concept de ''journaliste-citoyen'' qui filme avec son téléphone portable", demande Marette. Oui, oui, bien sûr. Les "journalistes-citoyens" sont des reporters d'images. Et la police n'a pas à les empêcher de faire un travail d'information.
Avec cette théorie délirante, il ne reste plus qu'à n'importe quel individu de lever son téléphone pour arguer d'une immunité.
France Culture invitera-t-elle un spécialiste ayant un autre point de vue ? Tout ça pour patauger dans le fait divers le plus inintéressant au détriment de sujets autrement plus essentiels hors du petit cercle parisien médiatique qui se prend pour le centre du monde !
Journal de 12h30 le 23 04 2019.
