Quand on a entendu l'interview on est éberlué à la lecture de la présentation suivante sur franceculture.com : "Les commémorations du centenaire de la première guerre mondiale, continuent. A la veille du jour anniversaire de l'armistice, Emmanuel Macron et son homologue allemand inauguraient aujourd'hui un Historial franco-allemand, dans les Vosges, pour perpétuer le souvenir. Mais comment penser l'après centenaire ? Nous en parlons avec notre invité ce soir : Joseph Zimer, directeur de la mission du centenaire de la Grande Guerre."
L'angle d'attaque du journaliste ? Cet historial fait double emploi et n'a aucun avenir après les commémorations. Ça commençait bien : aucune contextualisation du sujet et de l'objet de l'Historial Hartmannswillerkopf. Et ce n'est pas Joseph Zimer, pris au dépourvu, semble-t-il, qui nous éclaire, tant ses tentatives de justification sont maladroites, empêtrées. Une interview de plus de 5 minutes d'où il ressort que, quand même, le tourisme va y gagner... La fin est "pathétique". Le journaliste interroge (via le journal Le Monde) le directeur de la mission du centenaire (sur cet entretien, il ne semble pas la bonne personne pour la bonne fonction) à propos du parallèle entre la commémoration du 11 novembre et celle des victimes des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts, 400 blessés) suggérant que la seconde pourrait se substituer à la première. Joseph Zimer, mal préparé, là aussi, s'étrangle d'indignation.
Résultat des courses ? "Un nouveau lieu de mémoire a été inauguré, dans les Vosges" et l'on ressort de cet entretien en n'ayant rien appris sur cet historial et ce qui y a été dit par Frank-Walter Steinmeier et Emmanuel Macron.
En revanche la séquence accusation-défense a fonctionné à plein.
Pour une véritable information on se tournera vers d'autres médias. Je suis tombé de mon côté sur Eröffnung des deutsch-französischen "Historial" im Elsass Gedenken am Menschenfresserberg Kulturthema am 10.11.2017 von Rainer Volk de SWR 2. Et là, il n'y a pas photo (si, il y en a 15) : description du bâtiment, son histoire, les combats, réflexions historiques, déclarations politiques, mise en perspective avec le présent.
Tout cela en un reportage dont la transcription complète est sur la page avec des photos éclairantes du lieu et des archives, à voir pour ceux qui ne comprendraient pas l'allemand.
C'est très simple : d'un côté l'expression du doute du journaliste de France Culture sur la commémoration dont on ne nous dit rien ; de l'autre, en 3'41, une information complète sur l'histoire et le temps présent, avec un complément photographique*.
Et après, un contributeur vient défendre le professionnalisme de la rédaction de la station ! Quel aveuglement !
Le problème c'est que cette démarche superficielle et de pure polémique vaut pour n'importe quelle séquence d'information de France Culture, comme le relève régulièrement munstead.
* La transmission de l'histoire aux jeunes, une des quinze photos sur swr2.de :