Munstead, votre billet me rappelle le texte ci-dessous que j'ai lu sans rien y comprendre lundi et que j'ai trouvé d'une... suffisance insupportable (je reprends votre mot à propos de Demorand), c'est à cela que vous faites allusion ?munstead(https://regardfc.1fr1.net/t94p280-les-journaux-et-la-redaction-de-fc#26790) a écrit:Dans son entretien à France-Inter, avec un Demorand d'une suffisance insupportable (l'image sur franceinfo est révélatrice) bien décidé à lui faire rendre gorge et un Leparmentier plus courtois, poli et efficace quand il est cornaqué par E. Quin, Macron avait parlé de "la gauche du statut contre la gauche du réel". Que n'avait-il pas dit!
Erner revient là-dessus trois jours plus tard pour s'en moquer (au nom de quoi? Est-ce que cette analyse ne mérite pas une discussion ) et tripatouille l'enregistrement, faisant répéter deux fois successivement "gauche du réel". Dans l'entretien suivant avec Etienne Klein, où il étale son inculture scientifique (je n'en ai guère, mais je serais plus prudent placé face à Klein, parfois gêné), il revient sur le "réel", chargeant à chaque fois le mot de toute son ironie.
La chasse au Macron est décidément lancée
La réalité en politique (on note le "entre parenthèse" au singulier ; le "une expression cher à" ; le "sur" dans "on reconnaît bien sur" ; la multiplication des "puisque" mal employés chers à Marie Richeux et autres incultes) :
"La réalité est désormais revendiquée de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy écrit ainsi dans TPLF – Tout pour la France – que 2017 doit marquer la fin du déni français de la réalité, un point de convergence avec Emmanuel Macron, puisque ce dernier se réclame de la « gauche du réel », en opposition j’imagine avec la gauche irréelle ou la gauche au-delà du réel, la gauche fantastique en quelque sorte. La gauche du réel, selon Emmanuel Macron, c’est probablement une gauche pragmatique, qui voit la réalité telle qu’elle est, autrement dit qui n’a pas ses sens modifiés par le manque de sommeil, la nuit debout et autres expériences. Entre parenthèse, il est tout de même curieux de se réclamer de la « gauche du réel », le jour ou l’on songe à légaliser le cannabis, puisqu’Emmanuel Macron a dit hier étudier la question. Peut-être pense t-il que le recours au cannabis est une manière de supporter le réel…
Reste toutefois à s’interroger sur la réalité de cette réalité, pour reprendre une expression cher à Edgar Morin. Car bien entendu, rien n’est plus difficile à trouver que la réalité, ceux qui pensent qu’il existe quelque chose d’univoque comme la réalité vivent dans l’irréel. Derrière cette invocation de la réalité, on reconnaît bien sur le vieux truc de rhétorique qui consiste à dire que l’on est seul à décrire le monde tel qu’il est, tandis que les autres s’aveuglent avec leur idéologie : l’idéologie, c’est bien connu c’est l’erreur des autres… Rares sont les hommes politiques susceptibles d’invoquer leur idéologie et leur passion pour une représentation chimérique du monde extérieur. Pourtant, il n’est pas évident de se mettre d’accord sur une réalité de la réalité, Lacan considérait ainsi que le réel n’était pas la réalité. Chez Lacan, la réalité est « le discours qui décrit et crée une vision du monde », ce qui veut dire qu’il y aurait une réalité Macronnienne et une autre Sarkozyste.
Mais si chacun a sa réalité, comment construire le réel ? Et d’ailleurs est-il souhaitable de se mettre d’accord sur un réel véritablement réel. Je vous rappelle que pour Freud, le déprimé a le monopole du réel, puisqu’il voit, je cite Freud, la réalité telle qu’elle est."
Dernière édition par Philaunet le Mer 07 Sep 2016, 21:46, édité 1 fois