Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

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« Le maire divers droite d'Angers, Christophe Béchu (...) s'applique à scrupuleusement mettre en oeuvre les consignes du gouvernement pour le confinement. Et il espère que cette période "inédite" sera l'occasion de "nous réinventer collectivement".
Terminé les bains de foule quotidiens, les réunions publiques et les serrages de mains. Fini les embrassades, les accolades, les réunions pendant des heures…

... "La rupture, pour lui et pour toute son équipe, a été extrêmement brutale" …
 "Christophe, c’est un homme de terrain et une bête de campagne. Et ne plus pouvoir aller au contact de la population lui a été difficile à vivre. Il m’a fait l’impression d’un animal en cage."…

...Au grand air d'une terrasse, Pierre Deladonchamps reconnaît avoir "une vie plutôt privilégiée" et laisse un silence à la question du danger ambiant extrême...

...L'actuel premier magistrat n’a, pour autant, pas complètement pu célébrer cette victoire avec ceux qui l’ont accompagné pendant des mois. "On s’est salué de loin, c’est à peine si on a bu une petite coupe de champagne, et tout le monde est rentré chez soi."…

...Quelques personnalités, comme l'humoriste Anne Roumanoff, l'ont retweeté. Mais aucun artiste ne l'a contacté. Remarquez, celui qui travaille depuis deux ans à sa première réalisation reste pour le moins sceptique à l'idée d'une tribune, d'un collectif...

...à travers cette crise sanitaire, c’est le lien qui nous unit qui est interrogé. C'est notre conception libérale de l’organisation de nos sociétés qui est en jeu. Autrement dit, la démocratie est questionnée et joue sa survie. Et il "veu(x)t croire que notre capacité de discipline collective dans un cadre de libre expression montrera qu’une démocratie est capable de résister et de s’organiser autant qu’une dictature est capable de le faire dans un contexte comme celui-là"…

...Son "grand espoir" est bien davantage que "des gens créatifs qui le peuvent, parce qu'ils sont confinés en ce moment, puissent créent plein de choses dans l'art, pour l'après : de grands films, de grandes chansons". Des oeuvres nées de la confrontation de l'être humain avec lui-même...

...cette introspection inédite offrira l’occasion de nous "réinventer collectivement dans une société marquée par une agressivité et une violence qui avaient atteint des sommets avant tout ça" et qu’il en ressortira davantage de "douceur et de solidarité". »

...Et pour lui, dans "une situation vraiment pas à plaindre", Pierre Deladonchamps profite aussi de ses enfants, de ses proches et de son psy, grâce à des consultations par visioconférence. "Cela me fait beaucoup de bien et j'ai la chance de pouvoir le faire", confie-t-il. "Plutôt stressé à la base", il ne se sent pas "du tout empêché, enfermé" pour l'instant...

«Jacques Attali : "Face à un grand choc, il faut aller à l’essentiel, être utile aux autres"
Entretien |Pour l'économiste et écrivain, cette pandémie est en train de nous faire prendre conscience de la nécessité d'une autre forme de société fondée sur l'altruisme.
…Au moment de la grippe H1N1, vous disiez le 6 mars 2009 dans une chronique parue dans l’Express : "l'Histoire nous apprend que l'humanité n'évolue significativement que lorsqu'elle a vraiment peur". Réutiliseriez-vous les mêmes termes aujourd’hui ? 
Malheureusement, oui…

                                                                                                                                                                                            à su(...)e

« Moi aussi, je suis devenue une de ces autres, présente sans être vue, absente sans être là. Omniprésente. » (Géraldine Mosna-Savoye)

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...Le comédien joue avec le temps, se sert de l'événement pour "réfléchir, se poser, être moins dans le speed et combler le vide et faire des choses, des choses, des choses." Reprendre possession de certains endroits et certains objets à l'abandon chez lui et faire par exemple avec sa fille de 10 ans, en CM1, l'école à la maison...

...Vous affirmiez d'ailleurs, toujours dans cette chronique de 2009 qu'"une pandémie majeure ferait alors surgir, mieux qu'aucun discours humanitaire ou écologique, la prise de conscience de la nécessité d'un altruisme, au moins intéressé".  N’est-ce pas un vœu pieux ? 
Non, je le redis mot pour mot, dix ans plus tard…

...C'est vraiment plusieurs heures où l'on apprend ensemble et c'est un moment nouveau pour moi et que j'aime beaucoup. »

... Arrive-t-on vraiment à tirer les leçons de ce type de crises ? Il y a eu la grippe H1N1, mais on peut se demander si on a pris ensuite des mesures suffisantes, en termes de distribution de médicaments, de politiques de prévention ? 
C’est vrai, il n'y a pas eu de prise conscience…

« ART ET CRÉATION
Regarder le film "Monsieur Deligny, vagabond efficace", parce qu’il faut toujours "tenter quelque chose"
25/03/2020
Par Marie Richeux...

...Vous appelez aussi à investir dans l’économie de l’hygiène. Qu’entendez-vous par là ? 
D'abord cette crise commence par un manque d'hygiène dans un marché de gros. L'hygiène est un point central, car c'est le premier respect de soi-même. Or, beaucoup de gens, partout dans le monde, n’en ont pas les moyens…

...Marie Richeux, productrice de Par les temps qui courent, vous recommande Monsieur Deligny, vagabond efficace, (…) parce qu’il nous dit, selon elle, qu’il faut "tenter des choses".
(...) Le film approche, avec délicatesse, l’oeuvre d’une vie, jour après jour consacrée à "essayer quelque chose "...

...On a entendu des appels de Bercy à relocaliser notre production, pour retrouver une part de souveraineté économique et être moins dépendant d’autres grandes économies, notamment de la Chine. Est-ce possible sans générer un problème de consommation avec des produits devenus trop chers ? 
Cela vaut la peine de le faire. (...) On verra après !...

...Très peu de temps après l’annonce des premières mesures de confinement,
j’ai pensé à toutes les structures qui accueillent des personnes au vécu psychique plus fragile que les autres.
J’ai pensé…
J’ai pensé…
J’ai pensé…
... Et puis je me suis souvenue de la sortie d'un film sur Fernand Deligny. »

...Bercy entend en tous cas sauver nos fleurons industriels, "quoiqu’il en coûte", y compris en passant par des nationalisations. Est-ce souhaitable, vous qui avez connu de l’intérieur les nationalisations de 1981 ?
...Si cela devient nécessaire, il ne faut pas s’en priver…

                                                                                                                        ...à(...)e...

...Plus largement, la réponse apportée à cette crise par la France vous paraît-elle à la hauteur ? 
Je ne veux pas critiquer… (Jacques Attali) ...

.(...)uite.(...).

« Malgré le confinement, avez-vous, comme moi, l'impression de n'avoir jamais été autant en contact avec les autres ?
(…) Pourquoi ne peut-on pas se passer des autres et leur dispenser notre présence ?…

...Plus largement, la réponse apportée à cette crise par la France vous paraît-elle à la hauteur ? 
Je ne veux pas critiquer…

...Je suis ravie de vous retrouver, loin d’un studio mais tout près quand même grâce à ce médium formidable qu’est la radio, et dont le principe prend tout son sens aujourd’hui : pas besoin de se voir pour écouter et se faire entendre…

...Et que pensez-vous de la réponse apportée par l'Europe à cette crise  ? 
Elle a été très lente…

... Malgré les gestes barrières et les mesures de quarantaine, jamais je n’ai eu autant l’impression d’être en contact avec d’autres que moi. (…) l’enfer, c’est vraiment les autres…

...Comment vivez-vous cette situation de confinement à titre personnel ? 
Je la vis avec sérénité…

...les autres (…) sont devenus au pire des ennemis, vecteurs de contagion, au mieux : des images, des souvenirs, voire de vagues fantasmes... 

...Est-ce que vous vous projetez dans l’après ? Sur la manière dont vous pourriez contribuer à cette société qui pourrait émerger, après cette crise sanitaire ? 
C'est-ce que je fais... »

...Pourtant, force est de reconnaître : depuis plus d’une semaine, je n’entends parler que de ces autres… je n’entends parler que ces autres !
(…)  nous voici assaillis, contaminés si j’ose dire, par la parole des autres…

« Guillaume Erner, à l'aide des sciences sociales, éclaire quotidiennement l'actualité du Covid-19. Alors que la dictature de l'urgence est morte, le producteur des Matins observe que nous n'en faisons pas plus que d'habitude…

...Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans leur chambre  »Notons toutefois que Pascal n'a pas évoqué l'obligation de rester au repos dans une chambre entouré de 1, 2, ou 3 enfants, plus parfois, à qui il faut faire faire des dictées voire réviser des tables de multiplication et ainsi de suite. Pour beaucoup d'entre nous, le confinement a un petit côté lutte des classes, ou plus exactement, lutte pour faire la classe. (…) eh bien en dehors de cela, beaucoup d'entre nous se retrouvent avec une sous-charge significative de travail...

                                                                                                                                                                                                            ...à s(...)...

... Valérie Manteau (…) ne parvient pas à se concentrer sur un roman. "Je suis fébrile, trop stressée pour l’instant. J’avais envie de lire Chez soi de _Mona Chollet_, et il se trouve que l’éditeur l’a posté en accès libre sur son site, j’ai fait un appel sur Twitter car j’ai du mal à lire sur écran...

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... pourquoi les autres sont-ils d’autant plus envahissants qu’ils ne sont plus présents ?…

...c'est tous les jours la semaine des quatre jeudi comme on disait auparavant. Eh bien vous savez quoi  ? Il ne se passe rien. (…)   A ma connaissance, personne n'a profité de cette première semaine de confinement pour terminer de lire Proust, ou bien au contraire pour écrire Proust...

...Moi aussi, je suis devenue une de ces autres, présente sans être vue, absente sans être là. Omniprésente. (…) Mais pourquoi ? Pourquoi être toujours là ? »

...l'humanité procrastine, peut être parce que ce 25 mars c'est la Journée mondiale de la procrastination. (…) Et oui, aujourd'hui vous pouvez vous glorifier de tout remettre à demain…
(...) Pourquoi faire aujourd'hui ce que l'on aura déjà beaucoup de temps pour l'accomplir demain ?...

« "Je ne sors que pour faire les courses, je ne suis pas une grande adepte du jogging", dit avec un sourire la dessinatrice Coco (de son vrai nom Corinne Rey), jointe mardi 24 mars par France Culture...

...Tenez par exemple, lire ou relire Proust, Proust qui écrivait notamment dans la Recherche : "Les difficultés que ma santé, mon indécision, ma «  procrastination  », comme disait Saint-Loup, mettaient à réaliser n'importe quoi, m'avaient fait remettre de jour en jour, de mois en mois, d'année en année, l'éclaircissement de certains soupçons comme l'accomplissement de certains désirs ". Peut-être vous ai-je aidé dans votre programme de demain  : cela fera une phrase de Proust en moins à lire ... 
Guillaume Erner »

« Avec le confinement, soudain, certain.e.s d'entre nous ont du temps... beaucoup de temps... l'occasion de redécouvrir le goût du café le matin, apprendre à faire son pain, finir ce livre abandonné sur la table de chevet et autres petits riens. Mais pourquoi faudrait-il toujours absolument faire quelque chose ?...

... À Charlie, raconte Coco, on a cette devise de vouloir rire de tout et même de la mort, quand c’est le cas…

...Faut-il vraiment s’attacher aux riens quand tout se reconfigure ?
(…) Rien, c’est plus que le néant, c’est plus que le vide...

...Il faut pouvoir passer outre l’émotion et donner le sourire (…) C’est ça, le rire. C’est rire des choses qui dérangent (…) Le rire, c’est provoquer. (…) pour l’instant je ne suis pas du tout inquiète sur les capacités que j’aurai à produire.
À produire ou... à déconner, parce qu’il faut essayer de donner le sourire aux gens (…) Coco se penche avec amusement sur (…) l’ennui. Ça peut être marrant l’ennui (…)
...Malgré son "grain de folie" assumé, Coco n’en oublie pas le surréalisme et la gravité du moment présent »

...Sauver des vies en restant chez soi, être des héros d’intérieur… cette idée m’a tout de suite parlé : j’adore rester chez moi, qui plus est sur mon canapé, qui plus est à ne rien faire. Mais bizarrement, ne rien faire, ce n’est pas forcément pour la plupart des humains : ne faire rien !…

                                                                                                                                                        (à)...(sui)...(vre)

...la cuisine est un lieu/lien social fort. Familial, amical... tout ce que vous voudrez... (Caroline Broué)...

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« ART ET CRÉATION
Laissez vous (re)séduire par "La Folle journée de Ferris Bueller" le temps d'un confinement buissonnier !
29/03/2020
Par Lucile Commeaux
(…) Confiné ou pas, profitez...

« La romancière Valérie Manteau (...) confinée depuis trois jours, partagée entre la volonté d'activer autrement les réseaux militants, un sentiment d’impuissance, la réalisation de banderoles en vieux rideaux et la lecture à voix haute…

(…) “La vie passe vite, vous pourriez la manquer”, nous lance Ferris face caméra, avant de se lancer dans une multitude d’activités que vous pouvez tester chez vous: boire des cocktails dans un hamac la poitrine ceinte de fleurs en crépon, apprendre la clarinette déguisé en jazzeux des années trente, placer des pièges un peu partout pour tromper ces idiots qui nous gouvernent (où l’on voit que John Hughes teste quelques-unes des jouissives idées qu’il développera pour le culte Maman j’ai raté l’avion, dont il signe le scénario).
(…) une ode au confinement ludique...

... rester chez vous, oui, mais surtout pas à ne bêtement rien faire, au contraire : faites plein de petits riens…
D’où cette question : des petits riens d’accord, mais pour quoi faire ?...

... Valérie Manteau (…) ne parvient pas à se concentrer sur un roman. "Je suis fébrile, trop stressée pour l’instant. J’avais envie de lire Chez soi de _Mona Chollet_, et il se trouve que l’éditeur l’a posté en accès libre sur son site, j’ai fait un appel sur Twitter car j’ai du mal à lire sur écran, une internaute a pris l’initiative de m’en faire lecture à voix haute. Alors chaque jour, j’écoute ça, c’est bien. Et puis on s’envoie des lectures avec des amies aussi." »

...Petits plaisirs, petites choses, petits riens. (...) il s’agirait de remplacer notre vie quotidienne déjà faite d’une somme de choses à effectuer, par d’autres petites choses encore à accomplir. Mais d’où vient cette idée ? 
Pourquoi faudrait-il toujours faire quelque chose ?
(…) Mais pourquoi aujourd’hui (…) ce quelque chose, serait-il petit, minuscule ? Serait-il de fait plus vrai, plus authentique, meilleur ? Plus mignon peut-être ?...

« 17 % des Parisiens auraient quitté Paris juste avant le confinement.(…) Leur crime ? Avoir disséminé le virus un peu partout sur le territoire (…) faudra-t-il rebaptiser les salauds d'hier, héros de demain, puisqu'ils se sont dévoués pour être hospitalisés loin de « chez eux », hors de la capitale ?...

(…) Le  teenmovie mâtiné de drame social : recette gagnante
(…) John Hugues (...) son précédent opus, Breakfast Club, campait quatre spécimens en proie à une inquiétante instabilité émotionnelle. “On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans” : la formule rimbaldienne pourrait en être le sous-titre dans toute sa réversibilité.
(…) un geste cinématographique, qui oscille entre gratuité potache et subversion nécessaire.
“Rentrez chez vous! ”, nous lance Ferris au terme de cette folle journée. On obéit bien sûr »

...Aurait-on une vie sans intérêt quand elle est vide ? Quand on se fiche de faire son pain ? Quand ça nous ennuie de faire des grimaces à son enfant ? Quand on ne sait pas dessiner ? Ou, tout simplement, quand on allait au travail et qu’on buvait notre café sans y faire attention ?…

« Le coronavirus nous permettrait-il de redécouvrir l’importance du repas pris ensemble ? C'est l'interrogation de Caroline Broué...
On le répète inlassablement : la cuisine est un lieu/lien social fort. Familial, amical... tout ce que vous voudrez...

...Vous vous souvenez probablement qu'Oedipe est un élément perturbateur (...) il a (...) diffusé la peste à Thèbes, car c'est lui le véritable responsable de l'épidémie. (…) Quelques milliers d'années plus tard (…) ceux que l'on soupçonne de diffuser l'épidémie ne s'appellent plus Œdipe, mais Parisiens. »

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. ...C’est ce dont nous parlons dans cette émission avec un écrivain vous savez, où vous découvrirez, la lucidité effrayante sur l’époque et la création.(Christophe Ono-dit-Biot)

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« Regardez la pièce de "L’hôtel du Libre-échange" sur France 5 pour rire de la médiocrité et du confinement !
(…) une grande récréation, dont on peut tirer quelques enseignements en ces temps de confinement.
(…) Portes qui claquent, quiproquos en pagailles, amant dans le cabinet de toilette : la mécanique infernale si chère au maître du boulevard est en marche. (…)
Parce que c’est quand on est confinés que la vérité éclate (…)
Madame Pinglet n’hésite pas à enfermer son mari pour l’empêcher d’aller au restaurant sans elle, de trop vivre sans elle en somme. Et c’est en se faisant une échelle de corde qu’il peut s’enfuir.
(…) Pas moins de onze personnages se retrouvent prisonniers de chambres dont il ne peuvent sortir sans être surpris, qui par son mari, qui par son oncle, qui par son ami de province. (…) la mécanique implacable de l’enfermement fait jaillir la vérité des cœurs ...

... Que nous dit cette épidémie de notre rapport à l’alimentation ?
(…) redécouvrir  (…) ce que manger veut dire ?...

... Quelque chose d’ambitieux, de grand, de fou serait d’affronter le néant, mais c’est trop difficile… »

« même en temps de coronavirus, les légumes continuent de pousser dans les champs des maraîchers »

...en ces temps de confinement forcé, nous sommes bien obligés de manger les uns avec les autres. Encore faut-il ne pas vivre seul….

«le live de confinement est un genre en soi, c’est ma théorie.
(…) L’artiste est en général en tenue « normale », dans sa maison (...) jouant (…) devant son téléphone ou son ordinateur...

...Finis les sandwichs et autres burgers avalés sur le pouce dans la rue !
(…) On se prend alors à rêver que les "A table !" ou les "ça va refroidir !" sonnent comme un cri de ralliement dans tous les foyers, comme autant de rappels à l’ordre correspondant au moment du repas si cher aux Français. Avec les possibilités infinies qu'offrent les tutos et autres sites de recettes qui se multiplient sur Internet, la cuisine est devenue un de nos seuls espaces de liberté, d'exploration, d'expérimentation autant qu'une manière de structurer ses journées, de casser la routine.
Le coronavirus nous permettrait-il de redécouvrir l’importance du repas pris ensemble ?
Joint par téléphone, le sociologue de l’alimentation Claude Fischler en doute…

...il faudra sans doute distinguer un jour le coronavirus de son œuvre.
Mathilde Serrell »

...Parce qu’avec Isabelle Nanty et Christian Lacroix, Feydeau ça devient beau !
(…) Il y a des amants dans le placard, oui, mais ça ne sent pas le moisi.
(…) Dépoussiéré, Feydeau est plus gai mais aussi plus pur que jamais.
Parce que Christian Hecq est génial, tout simplement !
(…) l’acteur belge a remporté deux Molière
(…) C’est normal, Christian Hecq ne sert pas seulement le texte , il le surclasse !
(…) Alors que le théâtre de Feydeau repose sur des dialogues acérés et un comique de situation parfois répétitif, Christian Hecq oublie la parole.
(…) Zoé Sfez et Anne de Biran »

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« Dans le huis-clos que nous impose ces journées d’isolement, nous sommes confrontés à nous-même.
Qu’est-ce que cette nouvelle séquence dit de nous ?
Elle dit de nous que nous n’arrêtions pas de bouger d’abord dans nos têtes. (…) Il y a énormément de choses qui sont en train de bouger dans les têtes alors que nous ne bougeons plus dans la réalité...  (Roger Pol-Droit)

« Dominique Méda, sociologue (...) nous alerte et nous éclaire. »

« Dominique Méda : "Il faut revoir l'échelle de la reconnaissance sociale et de la rémunération des métiers" »

« L'épidémie de coronavirus et le confinement ont mis en lumière les inégalités dans le monde du travail. Pour la sociologue et philosophe Dominique Méda, (…) la crise invite à repenser la reconnaissance et l'utilité des métiers.
Les travailleurs sont très inégalement exposés au Covid-19, qu’est-ce que cela reflète de la structuration du marché du travail ?
Il y a évidemment une immense différence (…) Il y a vraiment une distinction entre le front, ceux qui sont au contact, et l'arrière (…) Il est important de souligner qu'il y a énormément de femmes en première ligne, sur le front…

« Il faut reconstruire le marché du travail. Dominique Meda. »

...Or ces travailleuses sont déjà particulièrement précaires ?
Oui…

« Il faut absolument relancer l’investissement en France. Il faut le faire de façon sélective. (…) Il faut au moins 20 milliards dans la transition écologique. Dominique Meda. »

...La hiérarchie sociale des métiers est-elle inversement proportionnelle au degré d'exposition ?
...on trouve à la fois des professions très peu considérées et d’autres qui le sont beaucoup…

« Il faut revoir les règles budgétaires en Europe car ces politiques sont en partie les causes des situations dans lesquelles on se retrouve : avec ces critères du pacte de stabilité, le fameux 3%. Il faut renégocier cet indicateur. (...) Dominique Meda. »

...Faudrait-il limiter davantage le nombre de personnes qui continuent à aller travailler ?
Toute la question est de savoir ce que l'on considère comme une activité essentielle. (...) Il y a là toute une géographie sociale très problématique et qui invite à revoir drastiquement la hiérarchie des métiers et leurs rémunérations…
Que considérez-vous comme un métier essentiel ?
Ce sont les métiers essentiels à notre survie (…) C'est vrai qu'il y a finalement beaucoup de métiers nécessaires à la survie des personnes…

« il faut que l’on s’interroge sur ce que la gauche pense du salariat, du marché di travail, car la gauche n’a pas été claire sur ces questions-là. Dominique Meda. »

...Quels changements vous semblent appeler cette crise ?
Nous devons dès maintenant penser l’après. (…) il faudra que vraiment tout le monde participe. (…) les salariés, mais aussi tous ceux qui ont porté cette idéologie néo-libérale (...) Et plus généralement combattu la légitimité de l'intervention de l'Etat dans la vie économique.
Nous devons absolument et dès aujourd'hui revoir tout cela. »

«Dominique Méda :
... Les problèmes identitaires sont importants mais il faudrait s'en occuper après : une fois qu'on s'est occupé des autres problèmes. »

.s.u.i.t.e.

... Quand on est confiné, répond Claude Fischler, il y a une nécessité d’organisation collective.
(…) Est-ce à dire que les Français vont mieux manger ?
(…) Pour le moment, la sécurité l’emporte sur la qualité constate encore Claude Fischler.
(…)  Le repas est un moment où se manifeste l’ordre social dans une collectivité : on distribue et on partage conclut Claude Fischler.
...Pour aller plus loin
(…) Claude Fischler, L’Homnivore (Odile Jacob) et Manger, mode d’emploi (Puf) »

...Est-ce le moment où le végétarien va renoncer à imposer son végétarisme ou le carnivore son steak du midi ? Au moins celui qui fait les courses a l’avantage de les faire selon ses propres critères… »

« Coronavirus : le "Quoi qu’il en coûte" en 6 questions
28/03/2020
Par Marie Viennot
(…) "Quoi qu'il en coûte", POURQUOI ce nouveau mantra ? 
(…) "quoi qu'il en coûte" est une formule "anti-panique" (…) l’Etat sera là, quoi qu’il arrive et DONC, quoi qu’il en coûte. 
(…) Qui va payer au final ? Aurait-on trouvé une source d’argent magique ?
(…) "Quoi qu'il en coûte" : ce sera COMBIEN ? 
Disons le tout de suite, on ne sait pas...

« Guillaume Erner, à l'aide des sciences sociales, éclaire quotidiennement l'actualité du Covid-19.
(…) Marie Kondo est au rangement ce que Roland Barthes fut au décryptage des signes. 
(…) Marie Kondo a arrangé sa discipline à elle, la « rangéologie ». Or, il est fort probable que le rangement soit l'une des vos activités en ce moment. Avouez-le, lorsque vous ne lavez pas vos mains, ou lorsque vous ne désinfectez pas le désinfectant, que vous reste-t-il à faire ? Faire réviser ses tables de multiplication au petit dernier, bien sûr, mais sinon ? Regarder le plafond allongé sur le canapé ou regarder votre placard allongé sur le lit. Or il y a fort à parier que ce spectacle du placard ressemble plus à Waterloo qu’à Austerlitz…

« Dans le huis-clos que nous impose ces journées d’isolement, nous sommes confrontés à nous-même.
(...)
Saisissons ce moment, propose Roger-Pol Droit, pour réfléchir et repenser notre rapport à la vie quitte à plonger dans un ennui qui sera, au bout du compte, salutaire. (...)
Qu’est-ce que cette nouvelle séquence dit de nous ?
Elle dit de nous que nous n’arrêtions pas de bouger d’abord dans nos têtes. (…) Il y a énormément de choses qui sont en train de bouger dans les têtes alors que nous ne bougeons plus dans la réalité...  

...Guillaume Erner, à l'aide des sciences sociales, éclaire quotidiennement l'actualité du Covid-19.
...Marie Kondo (...) cette consultante en organisation du placard vous incite à savoir (…) s’il est temps de se séparer de la chose chère ou pas …

... Nos certitudes s’effondrent à mesure que progresse l’épidémie. Peut-on dire qu’hier, nous nous sentions invincibles et vivants tandis qu'aujourd’hui, nous sommes en sursis et nous en prenons conscience ?
...c’est une leçon d‘humilité (…) l’humilité au sens où nous prenons une leçon de doute, de remise en cause (…) beaucoup trop de certitudes qui se révèlent fragiles. Et cette fragilité fait peur. Elle nous déstabilise...

...Guillaume Erner, à l'aide des sciences sociales, éclaire quotidiennement l'actualité du Covid-19.
...Ce sont les échanges autour du globe qui nous ont apporté ce fléau, ce sont les échanges autour du globe qui nous ont apporté la plupart des objets qui nous encombrent désormais. Une forme de double peine, les conséquences de la mondialisation, nous ne faisons plus que les voir, elles nous bouchent désormais la vue...

... Cette crise ne réveille-t-elle pas un sentiment que nous avions oublié : la peur ? Et une peur collective ?
Une peur qui est individuelle et collective. Je lisais l’autre jour Kierkegaard, Le concept d’angoisse, une lecture de circonstance…

..."Quoi qu'il en coûte" : Où trouver l'argent ? 
La France est déjà en déficit, elle n’a donc pas de « réserves » (…) Il va falloir les emprunter sur les marchés financiers. Cette procédure est habituelle.
(…) le "Quoi qu’il en coûte" des Etats. Devrons-nous les rembourser un jour ? 
"Quoi qu’il en coûte" : Quand faudra-t-il payer ?
Pour le moment, ce n’est pas encore un sujet.
(…) To be continued !  L'histoire n'est pas finie...
Marie Viennot
Merci pour votre lecture. Si vous appréciez les articles de fond, ci-dessous d'autres articles produits dernièrement par le service économique de France Culture sur le coronavirus. 
Droit du travail : ce que changent les mesures d’exception face au Covid-19
Le gouvernement prêt à nationaliser des entreprises en difficulté : un changement de doctrine ? 
La France agro-alimentaire en temps de crise
Faut-il aussi confiner la Bourse ? 
Marie Viennot »

... Guillaume Erner, à l'aide des sciences sociales, éclaire quotidiennement l'actualité du Covid-19.
... A la manière des pharaons, nous voilà enfermés avec notre trésor. Mais à la différence des pharaons, dans quelques jours, nous sortirons de nos pyramides. Et alors on verra ce que nous ferons de cette seconde vie.
... Guillaume Erner, à l'aide des sciences sociales, éclaire quotidiennement l'actualité du Covid-19. 
...À ÉCOUTER AUSSI
LE JOURNAL DE LA PHILO
Que range-t-on quand on range sa chambre ? »



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« Don Quichotte, Hamlet, Pantagruel, trois héros au format XXL »

... ... su...ite ... ...


« On se confine avec Bret Easton Ellis : interview en chambre !
(…) Cette semaine, histoire d’adoucir votre confinement, nous vous proposons une interview en chambre ! Mais pas n’importe quelle chambre, celle de Bret Easton Ellis. C’était en mai dernier.
(…) Pourquoi ce silence éditorial pendant 10 ans ? Pourquoi s’est il déployé comme scénariste pour le cinéma, ou dans la réalisation de web-séries, comme si les mots ne lui suffisaient pas ? C’est ce dont nous parlons dans cette émission avec un écrivain vous savez, où vous découvrirez, la lucidité effrayante sur l’époque et la création.
... Christophe Ono-dit-Biot »

... Dans cette crise sanitaire que nous traversons, qu’est-ce qui nous unit (vous avez travaillé sur cette question dans un essai) ? L’empathie, la solidarité ?
Ce qui nous unit est quelque chose de fondamental qui porte plusieurs noms. (…) Nous (...) éprouvons évidemment de l’émotion…

« Avec le confinement, les applications de chat vidéo ont le vent en poupe. L'occasion de découvrir les intérieurs de nos contemporains. Ou plutôt ce qu'ils en donnent à voir.
(…) Evidemment, il y a une part de mise en scène, et j’avoue y avoir cédé l’autre jour, en téléconsultant mon médecin traitant. Quel angle choisir ? Quel décor sélectionner ? Ne pas verser dans l’ostentatoire mais ne pas laisser croire non plus que je vis dans un entrepôt désaffecté. Canapé vert ou canapé marron ? Va pour le vert !…

... Paradoxalement, cette crise qui nous rassemble ne peut-elle pas aussi nous éloigner en révélant nos égoïsmes, nos instincts primaires ?
Bien évidement. (…) Les êtres humains, comme la plupart des réalités ou des idées auxquelles nous sommes confrontés, ont une face claire et une face sombre. Les deux sont en tension et en lutte…

...Si j’étais sociologue à l’EHESS, j’en profiterais pour pondre fissa une étude sur les inégalités sociales au prisme de la décoration intérieure. Si j’étais contrôleur des impôts, je ressortirais quelques vieux dossiers, comme ça, pour vérifier deux-trois trucs. Et je m’imagine déjà auteur de polars, en plein big bang scénaristique : ‘’c’est alors que Bob se rendit compte qu’il avait laissé trainer l’arme du crime sur le buffet du salon. Saloperie de facetime !’’
Mais je suis payé pour écrire une chronique sur la transition écologique…

..."Nous sommes en guerre" répète Emmanuel Macron. Ce n’est pas une guerre contre une armée mais contre un ennemi invisible : la mort. N’y a-t-il pas un paradoxe entre l’emploi de ce terme et le fait que l’on ne va pas tomber les armes à la main, mais peut-être dans la solitude d’un Ehpad ou d’une chambre d’hôpital ?
C’est une chose terrible...

...expliquer cette surexposition de nos vies intimes : soit c’est une façon d’afficher sa vulnérabilité face à une crise qui nous dépasse (…) ; soit c’est (…) l'expression d'un pur comportement égotique, auquel cas, nous sommes mal barrés. Parce que c'est le début de semaine, restons positifs : choisissons la première hypothèse !…

...Cette épidémie nous oblige-t-elle à prendre conscience que nous sommes mortels ?
La singularité profonde de l’être humain est à la fois d’avoir une vie finie et de le savoir…

...vous vous demandez peut-être ce qu’il advint de Dutilleul, le passe-muraille de la nouvelle de Marcel Aymé. Attention spoiler : ça se termine mal. Il (...) se retrouve ‘’figé à l’intérieur de la muraille. Il y est encore à présent, incorporé à la pierre’’.
Sortez-moi de là !!
Hervé Gardette »

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« Hugo Marchand : "Rester en forme pour danser, c'est ma responsabilité"
Au menu du confinement pour le danseur étoile : discipline, pompes et pensées positives. Le but : en sortir grandi et prêt pour remonter sur scène. Pour nous… »

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« Hugo Marchand : "Rester en forme pour danser, c'est ma responsabilité"
Au menu du confinement pour le danseur étoile : discipline, pompes et pensées positives. Le but : en sortir grandi et prêt pour remonter sur scène. Pour nous…

« Découvrez "Le Lac des cygnes" parce qu'il se regarde comme un rêve éveillé
Et si nous révisions nos classiques ? (…)
Oriane Delacroix (...) vous explique pourquoi, que vous soyez amateur de ballet ou non, vous devriez regarder ce grand classique de la danse
(…) ballet emblématique ...très grand danseur, et pas seulement au sens propre... superbe ...précision hallucinante ...les belles perspectives ...époustouflants ...est il vraiment possible de résister à la grâce …

...Dans votre essai Et si Platon revenait…, vous imaginez le philosophe grec contempler notre monde contemporain. Et vous expliquez (…) que Platon dénoncerait notre asservissement aux écrans qui nous sont pourtant utiles aujourd’hui. Pourquoi ?
Les écrans nous sont très utiles (...) Ces écrans omniprésents sont absolument utiles mais, eux aussi, à double face. Ils ont, eux aussi, une face claire (...) et une face sombre…

...Avant le confinement, Hugo Marchand, nommé danseur étoile il y a 3 ans, enchainait parfois entrainements, répétitions et spectacle jusqu’à 7 heures par jour. 
Aujourd’hui, enfermé à Biarritz (il a fui Paris juste avant le confinement) avec son mètre quatre-vingt douze et sa paire de chaussons, rien à voir : “Je ne peux pas sauter, je ne peux pas tourner (...) je n'ai pas de place”. Alors il tente de “limiter les dégâts” (...) Dix heures et demi, étirements. Onze heures, “une barre” en visioconférence sur sa tablette. (...)
Le jour où nous l'interrogeons, il rentre d’un jogging de quarante minutes, nous parle aussi d’abdominaux et de pompes, “j'en suis à trois séries de quinze par jour” et ne compte pas en rester là…

...Le Lac des cygnes est un véritable "tube" du ballet classique, qui a contribué à forger l’image d’Epinal de la danseuse-cygne
(…) Souvent ratée, la captation d’un spectacle vivant est un exercice périlleux. Mais s’il y a bien une discipline pour laquelle elle est pertinente voire vertueuse – quand elle est bonne, ce qui est le cas ici – c’est bien le ballet classique.
Car cette captation du Lac des cygnes (…)  nous permet de profiter de toutes les places de l’Opéra et de leurs avantages respectifs en même temps. Les plans serrés et les gros plans (…) les plans larges (…) mais surtout les plans en plongés...

...On nous dit que rien ne sera plus comme avant après cette crise. Or nous avons, depuis des siècles, traversé des épidémies, des révolutions, des guerres mondiales (…) etc. Peut-on dire que tout change en permanence ?
(…) On a le sentiment que tout change. Mais qu’est-ce qui change prioritairement et qui va changer radicalement dans ce tout ? Personne ne le sait. (…) Tout cela aura un impact, sans doute profond. Mais sur quoi exactement ? Pendant combien de temps ? Durablement ou temporairement ? »

...’’Se dire qu'à la fin de ce confinement je vais avoir compris d'autres choses sur mon corps. Continuer à le faire travailler. C’est rassurant”.
Se rassurer. Une mission pour Hugo Marchand pendant cet enfermement inédit
(…) J’ai l'impression d’avoir une forme de responsabilité par rapport aux autres, c'est un peu bizarre de penser comme ça mais je pense que c'est important (…) Le plus on arrive à rester en forme, le plus vite on va réussir à remonter sur scène, le plus vite les spectacles pourront reprendre, le plus vite les gens pourront rêver de nouveau !…

...la véritable star de ce ballet, c’est la musique de Tchaïkovski. (…) Il y retrouve ses thèmes les plus chers, la fatalité, éros et thanatos, et l’idée d’un amour impossible qui fait écho à son drame personnel, son mariage de convenance pour cacher son homosexualité. »

«Yvon Le Men (...)
 Le poète breton est confiné depuis 17 jours dans sa maison de Lannion. A défaut de voir ses proches, le Prix Goncourt de poésie 2019 retrouve "l’autre" dans les poèmes. Qu’il partage à tous les vents, comme toujours.
Plus personne ne frappe à nos portes. Yvon Le Men ne frappe plus aux portes des autres, ces "autres" qui nourrissent ses poèmes. Et personne ne vient frapper à la sienne…

...a (...)u(...)v(...)e...
   (...)s(...)i(...)r(...)

...Quant à ce qui se passe dehors, évidemment, l'artiste sait (…) Mais les infos trop anxiogènes, il les l’évite…

...s    u    i    t    e...

« Jean-Christophe Rufin : "Le coronavirus méritait discussion, mais elle n'a pas eu lieu faute de moyens"
(…) Comment apporter une réponse globalisée et coordonnée à la gestion de cette crise ?
 Le rôle que la France souhaite jouer sur la scène internationale est-il à la hauteur de ses ambitions ? Les cartes de la solidarité sont-elles rebattues ? 
Pour en parler nous recevons, Jean-Christophe Rufin…
...Le médecin ne s'étonne pas tant de l'ampleur de la crise que de la façon dont elle a été ignorée : 
(…) finalement ça ne nous étonne pas vraiment...

...Ecouter des podcasts de méditation aussi, lire (dans sa valise il a notamment embarqué un bouquin d’Edouard Louis, un autre de Laurent Gaudé)
(…) Faire, finalement, de la contrainte, une liberté : “(...) pour ne pas se réveiller dans six semaines ou deux mois et demi en se disant ”Merde, j'ai perdu 2 mois de ma vie à rien faire” ”.
Anne Lamotte »

...Les caissières (…) : sans elles, on est perdus. Alors évidemment, ça se passe dans les yeux tout ça… quelques mots… et ce sont des mots qui semblent sortir pour la première fois, parce qu’on vit tous des choses pour la première fois. Dans un sens, c’est un état poétique, un état de première fois. On est tous étonnés comme si le tonnerre était tombé sur nous.
Comme si la neige était tombée. 
...Quand la neige tombe, surtout dans les pays où elle est rare, on se dit tiens, il a neigé. Le confinement est arrivé un peu comme ça. Bon, on nous avait prévenus un peu avant, mais quand même… Il a fallu du temps pour s’adapter à être entouré de neige, si je puis dire…
Il a donc neigé des silences...

...Pour Jean-Christophe Rufin, ce n'est pas encore le moment de faire des procès :
Ce n'est pas le moment d'accabler qui que ce soit et de faire des procès, ça viendra. Mais il faudra qu'ils soient faits. Il faudra qu'on tire des leçons de ça…

... Aujourd’hui, nous sommes entourés de mots… avec la télévision, les réseaux, il y a des milliers de mots, tout le monde parle… 

...Il juge néanmoins que le gouvernement n'a pas bien réagi à la crise du Covid-19 :
(…) A chaque fois qu'un problème se pose, on commence à réagir après…

----------------------------------------------pause Dominique Méda-------------------------------------------------------------------------------------
« L'Invité(e) des Matins
Dominique Méda : "Il faut profiter de ce moment de réflexion pour organiser une rupture avec l'avant Covid-19"
...il faut penser à ce qu’il faudra faire…
Il faut produire certains produits en plus grand nombre.
Il faut relocaliser la plupart de nos productions…
Il faut une autosuffisance des territoires…
il faudra penser à changer nos modes de productions et de consommations...
On va devoir changer nos mentalités...
Est-ce qu’on va oser profiter de la crise dans laquelle nous sommes pour préparer les crises suivantes ?... »
------------------------------------------fin de la pause Dominique Méda------------------------------------------------------------------------------

... Pour le médecin, les inconnues des épidémies ont mis l'Europe face à ses propres contradictions : 
(…) Nous avons vécu avec l’idée que la France et l’Europe sont hors du monde. (…)  Aujourd’hui il y a une forme de pénétration des malheurs du monde chez nous…

... Sa vision quant à la propagation du virus en Afrique reste porteuse d'espoir :  
(…) La jeunesse de la population africaine peut être un facteur d’espoir d’une propagation différente sur le continent…

... Enfin, J.C Rufin s'interroge sur un lien perdu entre l'Homme et la nature :  
(…) il faudra bien ressouder le lien rompu avec la nature. »

« Le quadruple recordman du monde d'apnée en grande profondeur est retourné à l'école pour se confiner. L'école qu'il dirige à Monaco (…)
Installé dans les grands locaux transformés de son Ecole Bleue, avec sa femme, son jeune fils et son chat, il se confie longuement, très souvent souriant, entre tutoiement et vouvoiement.
Je ne me suis pas fait de cadeaux : si on était en visioconférence, vous verriez que je n'ai qu'à ouvrir la fenêtre, prendre de l'élan et sauter dans le port. Mais ce n'est pas parce que je suis un mérien que je devrais outrepasser les lois…

(à    s    u    i    v    r    e)

... il cite (...) ce poème de Baudelaire, Le Balcon – un titre de circonstance pour qui en possède un »