L'aimable a écrit: (...) au sujet de la répétition dans l'oeuvre poétique de Péguy, se reformule elle-même, enfonce le clou, se répète, obscurcissant sa question. Pense-t-elle vraiment que son invité aurait pu ne pas saisir l'idée ? Ego ou manque d'assurance ? Et quel débit ! Cela vous empêche de respirer paisiblement !
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s20/NET_FC_9ac81266-a758-44cd-975b-50e4ff539a6e.mp3" debut="37:48" fin="38:35"]
La remarque de l'intervenant ("Est-ce notre écoute qui est insuffisante ? Ne faut-il pas cent fois nous faire entendre la même chose pour que nous l'entendions une fois ?") pourrait figurer dans le fil "L'art de l'entretien radiophonique", n'est-ce pas ? Elle me semble être une parfaite et ironique mise en abîme de ce que la productrice venait de faire...
Votre passage est très bien choisi (aussi réalisation impeccable de la pastille). À moins trente-huit secondes de la pastille, vous noterez que Philippe Grosos s'apprête à répondre, mais pas assez vite au goût de van Reeth qui le coupe impoliment pour nous abrutir de la lourdissime reformulation d'une "pensée" simpliste dite à toute berzingue.
Plutôt ego que manque de confiance, comme on l'a vu dans Engendrer, c'est genrer... de la rubrique Des déficits abyssinaux et autres barbarismes amusants où elle rembarre son savant invité pour avoir le dernier mot.
On trouve ici un parfait exemple d'une mauvaise pratique qui ne date pas d'hier, car on l'a retrouvée chez Pascale Casanova des Jeudis littéraires dans l'émission de 2001 rediffusée récemment dans les Nuits (ce pourquoi je ne l'écoutais plus à l'époque). Interruptions, monopolisation de la parole, débit précipité et bégaiement artificiel pour faire croire que l'on pense au moment où l'on parle. C'est véritablement stressant pour l'auditeur.
C'est pourquoi j'apprécie beaucoup cette réponse de Philippe Grosos : « Les mots sont-ils insuffisants ou est-ce notre écoute qui est insuffisante ? ». Il est possible de comprendre cette question ainsi : on n'écoute pas assez bien en raison du manque d'attention et cette impossibilité de fixer son attention est produite entre autres, ici, par la précipitation de la productrice et ses longues et inutiles interruptions.
Enfin, cette manière de procéder ressemble à une infantilisation, non seulement de l'invité, mais aussi de l'auditeur pris comme un gros bêta qui ne comprend rien. L'argument pédagogique en l'espèce n'est pas valide.
Le tact n'est vraiment pas le point fort d'Adèle van Reeth.
Ce numéro était le troisième de la série, comme indiqué dans le titre : Qui est Péguy ? 3/4 : l’écrivain
La page est très soignée et complète, sans faute ni maladresse (et pour une fois la photo n'est pas prise avec pose obligatoire devant un hublot)