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Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014    Page 18 sur 86

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COTTON 


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Répondre en citant  
Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Ven 18 Mar 2011, 14:04


Le début des Matins a été aujourd’hui effarant: d’abord Besson qui invité de M. Huertas (qu’il veuille m’excuser pour l’orthographe de son nom) reprend l’antienne selon laquelle les immigrés en situation régulière auront des difficultés d’intégration à cause des immigrés irréguliers !
Ensuite un expert des questions militaires qui vient nous parler de l’intervention en Libye et déclare tout de go: "la guerre c’est commel’amour , il faut aller au contact" ...
Bref, en seulement 20 minutes nous passâmes de l’immonde au grivois !
Faut-il que FC donne la parole aux politiciens et aux stipendiés des armées?
Il me semble que Culture Matin il y a 20 ans n’invitait ni les uns, ni les autres...

Henry Faÿ 


172
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déboulonnage d'une idole - Dim 20 Mar 2011, 08:36

Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Page 18 Kadhafi

Si vous voulez vous amuser un peu, réécoutez l’intervention de Marcel Gauchet du 15 mars. Ce qui s’appelle avoir tout faux. Il dit que l’intervention en Libye ne se produira pas (très probablement) que Sarkozy, qu’il n’aime pas, c’est sûr, s’est ridiculisé devant le monde entier, que Bernard Henri Lévy ferait mieux de se taire plutôt que de dire des choses que tout le monde sait, que le vrai travail de l’intellectuel, ça serait de bien expliquer pourquoi l’intervention en Libye ne peut pas avoir lieu, parce que, dit-il ça arrange trop de monde que la révolution des pays arabes soit stoppée, tout le contraire de ce que dit l’actualité des dernières vingt-quatre heures. En outre, il se contredit. Le 1er novembre, il était très sévère à l’égard de la démocratie, "un régime qui ne demande rien à la politique", telle est l’énormité qu’il avait osé dire sans la justifier le moins du monde. Maintenant, la démocratie est ce qu’il y a de plus beau au monde.

Il y a chez Marcel Gauchet, homme désabusé et pessimiste, une sorte de proximité avec la rhétorique gauchiste, un scepticisme face à la politique, annihilée selon lui par des puissances obscures aux mains d’intérêts tout puissants.

Son oeuvre est considérable et il n’est pas toujours aussi mauvais, mais comme commentateur de l’actualité il est franchement mauvais.

Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Page 18 0035

fanch 


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Déboulonnage des Matins - Dim 20 Mar 2011, 09:02

Vous pouvez tous constater comme moi qu’il n’y a de Matins que du lundi au vendredi. Pour ceux qui restent pas de chronicroquettes enflées, pas de p’tit rigolo qui ne fait pas rire, pas d’expert, pas de tunnel d’infos, pas d’invité.

C’est parce que vous l’aurez constaté comme moi, ces jours là il n’y a pas de révolution, pas de tsunami, pas de politiques à l’assemblée, pas de pilote dans l’avion, pas de Voinchet en transe et pas de ratons laveurs.

Si j’oubliais, les ratons laveurs sont là, Terre à Terre !

Hérode 


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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Dim 20 Mar 2011, 12:05

Henry Faÿ a écrit:

Si vous voulez vous amuser un peu, réécoutez l’intervention de Marcel Gauchet du 15 mars. Ce qui s’appelle avoir tout faux. Il dit que l’intervention en Libye ne se produira pas (très probablement) que Sarkozy, qu’il n’aime pas, c’est sûr, s’est ridiculisé devant le monde entier, que Bernard Henri Lévy ferait mieux de se taire plutôt que de dire des choses que tout le monde sait, que le vrai travail de l’intellectuel, ça serait de bien expliquer pourquoi l’intervention en Libye ne peut pas avoir lieu, parce que, dit-il ça arrange trop de monde que la révolution des pays arabes soit stoppée, tout le contraire de ce que dit l’actualité des dernières vingt-quatre heures. (...)

Il y a chez Marcel Gauchet, homme désabusé et pessimiste, une sorte de proximité avec la rhétorique gauchiste, un scepticisme face à la politique, annihilée selon lui par des puissances obscures aux mains d’intérêts tout puissants.

Son oeuvre est considérable et il n’est pas toujours aussi mauvais, mais comme commentateur de l’actualité il est franchement mauvais.

Cher Henry, votre exemple illustre à la perfection la sorte d’impuissance de ce commentaire incessant sur l’actualité que nous sert France Culture à l’envi.
Marcel Gauchet "comme commentateur de l’actualité" est-il mauvais ?
Il s’est trompé, voilà tout. Et on voit ici les limites de cet exercice qui, certes, flatte l’opinion, mais qui, de fait, n’est jamais que de la prospective et du bavardage.
Donc plutôt que proposer de la prospective, France Culture ferait sans doute mieux de se concentrer sur les faits, passés ou présents. On y revient !

Nessie 

Nessie

175
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Sur un triplé affligeant dans les Matins - Prologue - Lun 21 Mar 2011, 14:25

Comme annoncé mardi dernier, voici une série de posts sur ces 3 numéros consécutifs de la matinale : 11, 14, et 15 mars. Pour la première j’ai joué la carte du pas à pas, donc je vous préviens sportivement : ça sera long. Pour les deux suivantes j’ai fait synthétique autant que j’ai pu. Ensuite j’ai franchement hésité avant de poster tout ça. D’abord parce que c’est long à lire et j’ai pitié des connectés de regardsFC. Mais aussi parce que le résultat de cette écoute, c’est clairement un procès à charge contre le style radiophonique, intellectuel, et journalistique de cette matinale. Enfin parce que malgré tout ça je vois bien quelque faiblesse dans mon rapport d’éreintement. Et finalement c’est aussi pour ça que je les publie ici : quiconque jugera que j’exagère, que l’ensemble est injuste ou orienté, ou encore stupide ou mal foutu, pourra d’autant plus aisément réfuter en totalité ou en partie. Après tout, peut-être que tout ça n’a d’autre valeur que celle du témoignage d’exaspération livré par un auditeur dont la patience s’use en écoutant ce qui fut la seule radio audible, et qui est maintenant la seule qui puisse décevoir à un tel point. Pourquoi écouter une radio qui déçoit ? Ca fait 12 ans que ceux qui nous déçoivent se payent le luxe de nous poser la question. Ils feraient mieux d’arrêter de nous décevoir. En tous cas, ça fait 12 ans que je n’ai qu’une réponse à proposer : la vraie résistance, c’est précisément cela, ne jamais renoncer malgré l’évidente domination de l’adversaire, en l’occurence la bétise radiophonique. Bien sûr il s’agit de celle que j’entends maintenant de plus en plus à l’antenne, notamment avec ces 3 numéros qui m’ont semblé représentatifs de la baisse de sérieux des Matins de France Culture. Une baisse de sérieux qui est d’ailleurs en cohérence avec celle des journaux de FC.

Voici donc en une dizaine de posts les 3 moments de ce que je croyais être une trilogie de la dégringolade, mais hélas c’est plutôt le triptyque du dégringolé car Voinchet se montre mauvais dès le premier épisode et même d’entrée de jeu : oui dès sa première remarque à Christine Lagarde, on comprend que la partie est perdue et qu’il ne dira que des conneries. A vrai dire, il fera presque mieux 5 jours plus tard, dans le troisième épisode de cette série désastreuse autant qu’exemplaire (si on peut dire), où face à Marcel Gauchet il ressort les mêmes tricks, les mêmes lourdeurs, la même façon de meubler bêtement l’espace radiophonique qu’il ne sait pas remplir de façon valable. 18 mois après son installation aux Matins, Voinchet a fini par avoir raison de ma patience d’auditeur. Maintenant je renonce à l’écouter sauf les jours où me viendrait l’envie de balancer un maximum de tartes, là je n’aurai qu’à podcaster les Matins et ça coulera tout seul.

C’est vrai que Voinchet aura finalement été moins nul face à Marcel Gauchet, comme on le verra dans le troisième épisode de cet effarant triplé. Et ça ne plaide pas en sa faveur car ça souligne que, comme producteur et animateur, il se montre partisan au-delà du supportable. Mais j’y reviendrai. Pour le moment, signalons ceci : même si la série de posts qui s’annonce ici risque de ressembler à l’inventaire des erreurs et bourdes de cette vivante erreur de casting, le but de cette revue n’est pas d’offrir une attaque en règle contre un type qui, en fin de compte reste plutôt sympathique. D’abord parce qu’il est arrivé à point nommé pour soulager nos oreilles après des années de mauvais traitements infligés à elles par le gueulard des ondes qui l’avait précédé aux commandes de la matinale. Ensuite parce que, s’il appartient indéniablement au club des fourgueurs de préjugés, de moraline et de trouille, eh bien contrairement aux casse-pieds militants qui saturent l’antenne de FC, Marc Voinchet reste détendu souriant et calme, badinant et même trop, mais finalement malgré son orientation lourdement marquée, il ne se conduit jamais en preneur de tête. Rien que pour ça on lui enverrait volontiers des excuses pour les pages qui suivent, où il va se trouver généreusement éreinté. Le mieux est encore de penser qu’il ne lit pas ce qu’on écrit sur lui et qu’il s’en fout complet. Tout comme il se fout bien de la culture sur France Culture d’ailleurs. Mais voila, avec lui le problème n’est pas tant qu’il se soucie de la vocation culturelle de la station un peu moins que de son premier slip, et qu’il croit se dédouaner en saupoudrant un peu de musique ou de nouvelles. Non le problème est le même que sur tout France Culture : encore si on y délaissait la culture pour de l’info digne de ce nom, ça pourrait donner une chaine d’info intéressante, honnête, avec parfois des vrais morceaux de culture dedans. Mais l’info selon Voinchet, c’est la même que l’info de la Rédac’ : c’est l’arbitrage à la maison. Ca flatte une clientèle partisane mais ça n’informe personne, sauf quand l’invité se défend. Alors justement : Christine Lagarde elle se défend et Voinchet il s’enfonce.

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Dernière édition par Nessie le Mer 23 Mar 2011, 10:46, édité 5 fois

Nessie 

Nessie

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Répondre en citant  
Un affligeant triplé aux Matins - Acte I, scène 1 (Avec Christine Lagarde) - Lun 21 Mar 2011, 14:26

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Oui commençons par le numéro de vendredi 11 : l’invitée est une personnalité parmi les plus sérieuses du pays. Une personne évidemment estimable pour ceux qui sont dans le même camp qu’elle. De là aussi une personne évidemment détestable pour ceux qui ont choisi le camp d’en face et, fier de leur inertie, n’en démordront jamais. Enfin pour les autres ceux qui n’ont pas de camp et seraient plus soucieux de comprendre que de juger, eh bien l’invitée de ce vendredi est une personne évidemment intelligente mais par contre elle n’a pas du quitter le studio avec l’impression d’avoir rencontré des aigles ni d’être passée sur une radio bien sérieuse, tant les questions et remarques de Voinchet étaient soit au ras des pâquerettes (I mean : stupides), soit tellement orientées qu’au prix d’un petit cocktail d’expérience, de patience et d’habileté, Christine Lagarde n’aura aucun mal à résister à la manipulation et faire passer malgré tout une poussière d’information (et ne disons rien de l’idéologie).

Mais foin de politiquincailleries : les pontes de la majorité sont assez grands pour se défendre eux-mêmes, alors ce post a pour sujet la qualité de la radio que nous offre Marc Voinchet. Je dois à la triste vérité de dire que cette première interview de la trilogie a d’emblée quelque chose d’affligeant. Jusqu’ici je croyais que Voinchet était une sorte de Bernard Pivot du pauvre, mais son modèle semble plutôt Jacques Martin. Qu’on en juge par l’ouverture du dialogue, il dit en substance : "vous avez été désignée par le Financial Times comme star parmi les décideurs financiers de la planète donc c’est pour ça que vous l’avez sous le bras et que c’est votre lecture de chevet". Piting alors ça, ça pisse ’achement loin comme entrée en matière. On verra dans le numéro du mardi 15 qu’il utilise en l’inversant le même trick du procès en vanité pour tenter de faire réagir Marcel Gauchet "vous êtes jaloux de Bernard Henri-Lévy" . Cette façon de faire semblant de prendre l’autre pour un con, oh mais c’est au second degré voyons c’est pour de rire, en fait c’est chez Voinchet un art de jouer le con avec tellement de naturel qu’on se dit qu’il ne joue pas. Cette façon de taquiner connement l’interlocuteur, c’est vraiment le degré zéro du questionnement. Ce jeu futile c’est la preuve par le vide : Voinchet n’a rien à dire. Il meuble.

De toutes façon la radio de Voinchet c’est un peu comme celle de Lebrun avec l’arrogance en moins : meubler, meubler, meubler. Mais là où un Lebrun a assez de mémoire et de finesse pour se renouveler et ne pas trop se répéter (pour ça il ressort au micro les conneries qu’il a été collecter en salle juste avant l’émission, cela je l’ai maintes fois vu faire) Voinchet n’a pas ce souci et de toutes façons pas ce public comme réserve d’inspiration, alors il meuble tous les jours avec les mêmes tours. Et pourquoi ? Mais voyons parce que le public de Voinchet c’est pas l’auditeur, qui en a ras les esgourdes d’entendre toujours les mêmes mauvais bons mots, les mêmes croissants, les mêmes potron-minet, les mêmes "je file la métaphore" (il ne connait aucun autre procédé le gars ?) et les "vous opinez du chef" ou "vous fronciez les sourcils" ou encore "vous preniez des notes" systématiquement placé à l’invité quand Slama rend le micro, tout ça pour obtenir une réaction à la chronique. Mon Dieu qu’ils sont prévisibles et usés les tours de Voinchet, il n’amuse plus personne parmi les auditeurs mais qu’importe : le public de Voinchet c’est pas l’auditeur, c’est la seule personne qui ne se rendra pas compte que l’intervieweur utilise toujours les mêmes trucs : le vrai public de Voinchet c’est l’invité. Voinchet ne fait son petit numéro ridicule que pour l’invité, donc pour lui-même face à l’invité c’est flagrant ! Désireux de ne pas perdre la face devant le ponte invité, même en l’asticotant, le Voinche ne sait pas qu’il a perdu depuis longtemps toute crédibilité auprès du public qui cherche à être informé (quant au public qui cherche à se cultiver, ça fait longtemps qu’il a déserté la fréquence entre 7 et 9) .  

Parlons un peu du drame de Voinchet : non seulement il n’a rien à dire et quasi jamais une question valable à poser, mais en plus il fait comme son collègue Huertas : il veut absolument faire dire quelque chose à l’invité. Mercredi recevant Benoit Hamon, Huertas veut à toute force lui faire dire qu’on va sortir du nucléaire alors vous allez le dire alors vous allez le dire oui alors vous allez le dire je vous préviens vous sortirez pas du studio sans me l’avoir promis hein. Mais bon sang qu’est-ce que c’est que cette conception du métier ? Mais à l’entendre insister comme ça on dirait qu’il y croit vraiment le pauvre Huertas, que c’est dans les studios de Radio France, sous la pression de Hubert, que les décisions paulitiques elles se prennent, comme si en insistant aussi lourdement il allait obtenir gain de cause, mais pour qui il se prend ? Qui ne voit que dans cette Rédac’ il y a longtemps qu’on a perdu le sens des réalités, aussi bien dans la lecture des faits que dans ce qu’ils croient être leur action "citoyenne" mais qui n’est qu’une parodie d’action politique, et de toutes façons ça fait longtemps qu’ils ont perdu le sens du métier d’informer. Pauvre génération de journalistes, un coup acharnés à surtout ne pas céder devant l’invité car traumatisés par la soupçonnite anti-connivence, un coup à se la jouer redresseurs de torts et se prenant pour le sel de la terre, pauvres journalistes obsédés par leur profond désir d’entendre ce qu’ils veulent entendre plutôt que de se mettre au service de leur mission et de produire de l’information mais encore faudrait-ils qu’ils sachent ce que ça veut dire, que d’informer....

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Dernière édition par Nessie le Dim 15 Mar 2015, 08:15, édité 5 fois

Nessie 

Nessie

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Un affligeant triplé aux Matins - Acte 1, scène 2 - - Lun 21 Mar 2011, 14:29

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Bon je vois que si je commente à l’infini je n’en sortirai pas. Voici plutôt le déroulé du vendredi 11. Puisque tout le monde peut écouter l’émission, je ne me fatiguerai pas à recopier mot à mot : je préfère traduire en essayant de respecter le sens et l’intention. Tout le monde peut contester mes interprétations. D’ailleurs si je me fatigue pas trop c’est aussi parce que j’espère avoir des réponses, et si elles apportent de la contradiction alors ici il y aura une discussion plus sincère que le verbiage de France Culture. Donc allez-y, et moi en attendant j’y vais :

- 7h45 : le Voinche ouvre avec sa connerie sus-citée : "vous avez le Financial Times sous le bras (hin hin)".
- 7h46 : sa première question c’est sur le sommet européen : à quoi ça va servir / ça sert à rien on sait déjà tout ce qui va se passer
- 7h47 : il annonce d’avance l’absence de décision à la fin du sommet. Voinchet connait l’avenir et fustige un prévisible immobilisme.
- 7h48 : il critique sur le temps de l’action politique, preuve qu’il ne comprend rien à la réalité historique
Devant toutes ces âneries, Christine Lagarde essaie de donner une autre image du sommet : c’est une étape dans un processus lent, lui-même dans ce gros truc lent qu’est l’Union Européenne. Evidemment tout de suite elle nous sort un baratin soporifique. Voinchet n’a déjà plus rien à dire, et remarquez il laisse parler poliment son invitée, tout en attendant son heure ou plutôt sa minute.
- Sa minute elle passe à 7h46 : pour la Nième fois, tout est de la faute des méchants marchés et de la méchante Allemagne tous ces gens dictent leur loi et Voinchet n’aime pas ça. Ben oui, car à FC le réalisme économique est honni, et presque tout ce qu’a dit le producteur depuis le début en est l’illustration. Alors il saisit l’occasion pour tenter d’enfoncer un coin. Mais très vite il se retrouve dominé par la ministre, alors il lui laisse la main, de toutes façons l’heure du débat n’est pas venue. Après tout la règle du jeu demande de laisser l’invitée s’exprimer, et elle n’a aucun mal à lui coller les épaules à terre : inertie des changements, balance commerciale, contradiction entre les politiques nationales et la monnaie commune. Trop facile.
- 7h49 : oné pas au Far West en Europe, Madame Lagarde ? (Super comme remarque et comme niveau d’analyse - elle le renvoie dans ses buts d’un coup, très bref.)
- 7h49 : tout ça c’est la faute à la Banque Centrale, parce que Trichet agit seul comme un Lonesome Cow-Boy. Ici Voinchet croit poursuivre sur la métaphore Far-West mais une fois de plus dans son effet de style il se plante complet : le lonesome cow-boy c’est un justicier, tandis que là Voinchet veut montrer du doigt un délinquant ; mais peu importe : il a entendu le son de sa voix donc il est content même si une fois de plus c’était pour placer une brève connerie, et ainsi tout en se ridiculisant il a réduit la tendance au tunnel, chose qui le guette chaque fois qu’il a un invité plus péchu que lui c’est à dire souvent. Ce qui explique sa propension (hi!)croissante à insérer des conneries dans son émission comme on tente de balancer un pétard dans une conférence. Dame, on existe comme on peut.
- 7h51 : ses pétards ont fait pschitt, alors il tire sa dernière fusée en invoquant le 3eme méchant emblématique : les agences de notation. Il y a 3 ans personne ne savait ce que c’était. Maintenant c’est la scie des scies et le fautif désigné, après les méchant marchés et le gros vilain directeur de la méchante banque centrale. Mais ces Agences est-ce que Voinchet pourrait dire qui elles sont, comment elles fonctionnent ? J’en doute. En tous cas Lagarde a la partie belle, elle n’a aucun mal à noyer un tel ignorant, et l’auditeur une fois de plus n’a rien appris. A ce moment c’est (déjà ?) la fin de la première partie. Oui car nous sommes vendredi, et du fait de la rubrique Védrine, on a commencé à 7h45. Bilan : 10 minutes de langue de bois d’une technocrate de l’économie encadrées par 5 conneries de l’intervieweur. Et pour l’auditeur, le contenu en information avoisine le zéro absolu.

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Dernière édition par Nessie le Lun 21 Mar 2011, 16:29, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

178
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Un affligeant triplé aux Matins - Acte I, scène 3 - Lun 21 Mar 2011, 14:32

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Reprise après la chronique d’Alain-Gérard Slama : il est 8h20
- 8h22 : critique de la réussite économique allemande, sous prétexte que les acquis sociaux sont inférieurs à ceux de la France, et qu’ils ne cessent de se tasser.
- 8h24 : le pacte de compétitivité défend l’Euro mais impose l’austérité des salaires.
- 8h25 : le coût du travail est le dogme qui empêche de penser autrement. Ah bon, ok très bien. Mais penser comment ? Voinchet n’en sait rien : il a juste récupéré au passage un truc de Chérèque ! Hélas, pour "penser autrement" il faudrait déjà pouvoir "penser" et pas seulement se contenter de répéter les ouvertures des copains, mon bon Voinchet. Dans la deuxième manche vous voila de nouveau bien mal parti.

Dans l’ensemble, les interventions de Voinchet se font dans le sens de l’action syndicale : salaires et conditions de travail. Les acquis sociaux français sont considérés comme le meilleur modèle. Mais le niveau de vie ? Cela Voinchet ne veut rien en savoir, car il est braqué sur les indicateurs syndicaux. La suite de la discussion va montrer qu’il ne sait pas parler d’économie autrement. Il en est donc au niveau de savoir qu’avait Dominique Rousset en 2002 (depuis ces temps elle fait de sérieux progrès). La ministre a beau jeu de répondre que la réussite allemande se fait dans un pacte social. D’ailleurs toutes ses réponses se font sur le ton de la leçon de réalisme économique, donc à tous les coups ça tombe dans l’oreille d’un sourd.

- 8h27 : arrivée de la formule "est-ce que vous ne pensez pas tout de même que..."
- 8h28 : à deux reprises, Voinchet essaie de faire dire quelque chose à son invité (la placer en porte-à-faux sur les débats initiés par Sarkozy), mais ça ne prend pas.
- 8h30 : comme dans une partie de catch à 3, Voinchet épuisé passe le relais à Hubert, et là ça va encore descendre d’un cran mais la ministre n’aura aucun mal à enfumer de telles brèles, parce que leur discussion ne quitte pas le niveau des pâquerettes. Hargneux comme un dirigeant de centrale syndicale, face à la star de la finance le chef du service Politique de la Rédac’ ne trouve à sortir qu’une brève de comptoir : "vous avez pas besoin de monter tout un colloque dit-il, ça crève les yeux que les pétroliers s’en mettent plein les poches". C’est quand même super l’information selon Huertas : ça crève les yeux. Enfin ses yeux à lui, puisqu’il voit tout avec les mêmes lunettes. Cette image de l’économie est le type même que cultive le français moyen. Remarquez c’est cohérent quelque part : c’est parfait pour satisfaire l’auditeur qui se nourrit de brèves de comptoir ou qui en sort chaque midi 3 ou 4 au bistrot. Mais l’auditeur qui voudrait s’instruire ou s’informer, lui il n’apprend toujours rien. On discutaille un moment sur la filière pétrole, puis ça glissouille sur le coût de la vie en général, et là c’est le festival : progressivement on va passer du prix du gaz au moral des ménages.
- 8h34 : voyant à son tour qu’il n’aura pas le dessus, Huertas tente une manoeuvre facile qui se voudrait assassine mais qui, si on la décortique, est rien moins que suicidaire : "Madame vous avez pas l’impression que tout le monde pense comme moi et n’y comprend rien et que ça fait le jeu de l’extrême-droite ?". Alors ça c’est formidable et ça mérite d’être décortiqué : on y trouve à la fois le chantage moral-idéologique (vous renforcez l’extrême-droite), la représentativité du journaliste (tout le monde pense comme moi) qu’il aurait bien du mal à justifier autrement que par ses convictions de militant, et de nouveau la volonté de faire dire à l’invité quelque chose qu’on veut entendre, quelque chose de précis : un petit coup de diabolisation. Pour l’instant il met à côté mais Voinchet va enfoncer le clou 5 minutes plus tard en anticipant sur les candidatures pour la présidentielle de 2012, et en y mettant en concurrence qui donc je vous le donne en 1000 : la ministre qu’il a en face de lui, et aussi... Marine Le Pen. Quand on ne connait rien à la politique, le FN est un signifiant dominant. Qu’on soit pour ou contre le FN, donc qu’on y voie bêtement la solution ou non moins bêtement le démon absolu, c’est le pont-aux-ânes ou le gros coup pour forcer l’adversaire à abonder dans notre sens au moins sur un point. Et le pire c’est que le point justement il le marque, Voinchet : face à ces journalistes démagogues, la ministre se laisse aller à un soupçon de démagogie : aneffet, elle ne peut pas blairer l’extrême droite. Mais sans le savoir, nos deux zigues viennent de lui donner à elle aussi un point à marquer, puisque dans ce pays il y a 20 % de français qu’on voudrait priver de bulletins de vote. D’ailleurs à mon avis ça serait pas une si mauvaise chose, à condition de pousser le chiffre jusqu’à 50 % et interdire d’isoloirs tous les militants de tous les camps tant qu’ils n’ont pas prouvé scientifiquement qu’ils avaient au moins lu les programmes du camp d’en face. En tous cas la ministre a suivi l’intervieweur et abondé dans son sens, mais sur le seul point où leurs démagogies se rejoignent, et ça ne peut qu’être bon pour elle..

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Dernière édition par Nessie le Lun 21 Mar 2011, 16:31, édité 3 fois

Nessie 

Nessie

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Répondre en citant  
Un triplé affligeant aux Matins - Fin du premier acte, premier bilan (à pleurer) - Lun 21 Mar 2011, 14:35

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- A 8h35 le catch à 3 continue et c’est un Huertas moulu qui rend la main au Voinche, lequel revient à l’attaque contre la ministre à grands renforts de "mais-kamème". L’axe choisi pour cette nouvelle charge : "les français sont malheureux". Ils consomment moins et vont consommer encore moins et leur moral s’eFFFFondre : pas de loisirs, pas de vacances, pas de dépenses. La preuve : l’indicateur de consommation, promu synonyme du moral des français. Rien que ça, ça mériterait un débat théorique, et d’ailleurs Voinchet serait parfaitement capable de le mener avec en face de lui un Touraine ou un Casanova. Mais là, surtout, pas question de discuter la pertinence de l’indicateur, puisqu’il s’agit de croiser le fer avec un adversaire politique, tous les moyens sont bons. On voit là quel cas il en fait, notre journaliste orienté, de la vérité des choses. Mais le pire n’est pas là : le pire c’est que tout ce cirque est bien représentatif de la contradiction permanente à France Culture, où l’on ne cesse de piétiner le consumérisme tout en réclamant toujours plus de consommation. Mais il est bien connu que chez ces gens là, les restrictions ça doit toujours commencer par les autres. Tant qu’on n’aura pas compris que ce populisme-là ne vaut pas mieux que le populisme xénophobe, qu’il s’alimente au même mécontentement toujours encouragé par les semeurs de frustration, alors plus on aura du vote populiste, qu’il soit de gauche ou de droite ça n’a finalement aucune importance (d’ailleurs pour une bonne part d’entre eux c’est les mêmes qui swinguent d’un côté à l’autre). Pour cette fois, la ministre aura mauvais jeu en répondant que la sinistrose est auto-réalisatrice. Elle ne le sait peut-être pas, mais elle est sur la chaîne de la sinistrose, et sur la radio de la plainte. Les français sont exaspérés, dit Voinchet (la preuve ? le journaux le disent ! tudieu quelle belle preuve). Les français se plaignent de l’injustice, le climat est à la frustration, et là-dessus il y a le spectacle des riches et du profit, c’est intolérable. Pour le coup nous voila chez la mère Kronlund, et dans cette simplification tous les clichés seront convoqués : le malaise, la feuille d’impôt, la privation de vacances. La moindre étude sur le niveau de vie dirait que Voinchet se fourre le doigt dans l’oeil, qu’il tire les ficelles de la conviction et de la facilité, mais qu’in fine il ne sait rien. J’ai noté dans mon carnet "penser à remercier Voinchet de tous ses efforts pour nous dire à quel point nous sommes malheureux".

- 8h41 : L’auditeur peut lire dans la pensée de Voinchet : ’"essayons maintenant de saisir la situation dans le Maghreb pour tenter de déstabiliser l’économiste, puisqu’en la matière elle nous écrase". Pas de pot, elle ramène la question à l’économie, et déjoue les tentatives de ceinturage.
- 8h45 : l’échange s’achève avec un extrait de comédie musicale nautique. Et pourquoi ? Parce que la ministre fut jadis championne de natation synchronisée. Ah la la mais quel talent journalistique le Voinchet : la seule chose correctement préparée avec lui c’est tou-jours de l’anecdote !

Cette rencontre aura été paradigmatique du France Culture actuel, dont les Matins se veulent le porte-drapeau. Qu’a-t-on entendu :
- du mauvais remplissage avec des facilités et des sottises à faire pâlir de honte un débutant face à ses profs
- une vision politique aussi mono-orientée qu’aisément écrabouillée par une invitée plus aguerrie qu’eux
- une joie visible à se gargariser de caricatures et de prises de positions
- la grosse ficelle de la morosité à grand renforts d’indicateurs de consommation
- la tentative de mettre l’invitée en difficulté et de la manipuler, mais avec un échec quasi-complet sauf là où ça fera son jeu à elle

Sur un tel exercice, je me demande quel résultat effectif ils atteignent, ces journalistes partisans. Probablement le même que l’Huma : ils n’apprennent rien à personne, ils ne sont appréciés que par qui pense comme eux, en réaction ils renforcent la conviction de ceux pensent le contraire, et ils donnent des points à leurs adversaires idéologiques tout en restant eux-mêmes éminemment contents d’eux. C’est ainsi que le PC a coulé, et ainsi s’enfonce la crédibilité de FC en tant que média d’information (parce que comme média culturel, maintenant tout le monde sait que pendant la matinale France Culture c’est mort).

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Dernière édition par Nessie le Lun 21 Mar 2011, 16:34, édité 3 fois

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Un affligeant triplé aux Matins - Entracte - Lun 21 Mar 2011, 14:39

Intermède : par l’étalage de sottises et le niveau faiblard de la discussion, ces Matins m’avaient tellement déprimé que j’avais décidé d'abandonner l’écoute de cette tranche. Et puis il y a eu le séisme au Japon, avec la conséquence de l’accident nucléaire majeur. J’ai donc écouté les journaux et le reste de FC pendant le week-end, non sans déplorer l’alarmisme gourmand de la petite troupe. Ensuite vint la matinale du lundi, qui a montré un autre visage paradigmatique de l’ambiance qui se cultive à France Culture.

Je ne savais pas encore qu’il y en aurait un troisième, mardi matin.



Dernière édition par Nessie le Dim 15 Mar 2015, 08:19, édité 1 fois

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Un affligeant triplé aux Matins - Acte II, scène 1 - Lun 21 Mar 2011, 14:43

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Donc passons à celle du lundi 14 : 2 invités qui vont permettre à la matinale de montrer quelques autres de ses défauts. En quelque sorte c’est une autre palette de bétise. Rassurez-vous dans ce second numéro je serai un peu synthétique donc moins long, car le schéma est simple : pendant 15 minutes face au géographe Philippe Pelletier qui connait bien la région de Sendaï et le risque naturel de là-bas, et qui connait bien aussi la façon dont le Japon anticipe puis répare ses catastrophes (quand il cite le cas de Kobé, on voit qu’il y a autre chose que le principe de précaution), Voinchet va s’efforcer de relayer sur le ton de l’évidence les questions que certainement tout le monde se pose dans les bistrots : pourquoi dans une zone aussi dangereuse a-t-on construit des villes et pire que ça, un équipement aussi sensible qu’un complexe atomique ? En fait, le géographe réfutera quasi tout ce qu’aura avancé Voinchet : le chiffre des victimes est inconnu, et même si les bilans ne peuvent que s’alourdir, ils sont anticipés et catastrophistes ; l’amalgame entre les 2 bombes de 1945 et la catastrophe est sans pertinence ; les mesures de protection ont fonctionné mieux qu’on ne le dit car le système de prévision a donné une demi-heure (et non 10 minutes comme dit le Voinche) ce qui a permis de limiter la gravité du bilan humain ; par contre le "big one" personne ne peut dire ce qu’il serait.

Je ne détaille pas ici ces réponses de Pelletier, et je crois qu’il ne faut pas les prendre pour argent comptant sans les avoir écoutées, d’ailleurs lui même n’est peut-être pas exempt d’erreurs, et on entend dans sa parole plus de doute que dans les questions à sens unique du producteur des Matins. Mais justement ses réponses elles donnent à comprendre à quel point les questions de Marc Voinchet ne sont finalement pas très pertinentes, quand elles ne reposent pas tout simplement sur des idées fausses. Certes il a un renfort, en la personne du second invité venu là pour traiter d’un autre sujet : présenté comme un spécialiste de la corruptique (une célèbre science politique), il n’est donc guère plus compétent que vous et moi pour parler de catastrophes mais il est bien en phase avec l’ambiance France Culture, alors ça ne rate pas : moraline implicite, culpabilisation, insinuation, et clichés du sensationnalisme. Le Voinche l’encourage alors pensez, l’autre se régale ! Il parle de "zones inondables", il fait référence à la tempête Xinthia. Donc exactement à l’image de la Rédaction, il raisonne à partir du cas français, pays de valorisation de la trouille, chose dont France Culture est un cas exemplaire. Inutile de préciser comment Pelletier le renvoie dans ses buts : sans éclat, en expert qui s’exprime factuellement et de façon neutre. C’en est à la fois réjouissant et affligeant.

Mais alors faut-il vraiment les écouter ces dialogues de pseudo-information, si leurs organisateurs se plantent systématiquement ? C’est vrai que grâce aux réponses en réfutation, nous sommes quand même informés. Mais la conclusion qui s’impose est que le travail de tels professionnels, il n’est ni fait ni à faire. Que les règles du métier ne sont pas respectées. Que la bétise suinte de ces discussions quand par chance on n’a pas un festival de bourrage de crâne benêt (patience, ça c’est pour le lendemain). Finissons ce tableau affligeant en nous demandant en quoi ce numéro des Matins est lui aussi représentatif des défauts de France Culture ?
- on y raisonne à partir de la réalité française malgré les différences considérables des deux situations.
- le personnel de la chaîne y relaie principalement des clichés et des idées reçues, mais aussi des informations erronées
- en réponse le spécialiste rectifie les erreurs, et réfute les grosses ficelles du questionnement. Il fustige ces médias où l’on parle sans savoir, sans avoir pris le temps de se renseigner sérieusement ou de s’interroger. Mais la critique ne semble pas effleurer un seul instant Voinchet qui en bonne logique, devrait se sentir concerné, car l’essentiel de son propos et de ses interventions ne s’étaye que de ces fameuses idées reçues. Et qu’on ne vienne pas me dire que ses questions sont rhétoriques : son ton montre clairement qu’il leur donne leur sens premier, et qu’il les pose en restant au premier degré.

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Dernière édition par Nessie le Lun 21 Mar 2011, 15:08, édité 3 fois

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