Antoine Arnoux a écrit:
(...) cette tordante proposition temporelle : « Et dès qu’un poste laissé vacant n’est pas remplacé (...). »
M. El Idrissi rapporte peu exactement les propos qui lui sont tenus. Ainsi, M. Blanchet, qui ne parle certes pas avec une grande élégance, lui avait dit : « Le contentieux augmente inexorablement et il y a un moment où cette augmentation doit être traitée en urgence parce que nous sommes confrontés (...) » (premier enregistrement (5'00-5'13)). Voici la manière dont ce discours est reproduit : « ''Le contentieux augmente inexorablement et où [sic] il faut traiter en urgence cette augmentation car nous sommes confrontés à des dossiers (…).'' »
Enfin à propos du gâteau et des diverses parts, il conviendrait de signaler à M. El Idrissi que le verbe français partager (à la différence du verbe anglais to share) ne revêt pas le sens de porter à la connaissance, de faire part : « Nous avons demandé aux magistrats, aux greffiers aux avocats ou encore au [sic] experts judiciaires de partager leur expérience autour de la justice sans moyens [resic] (...) » (la ponctuation originale est scrupuleusement respectée).
Merci pour ces remarques qui donnent du tonus à notre attention.
L'expression « dès qu’un poste laissé vacant n’est pas remplacé » ne m'avait pas frappé. Mais en y réfléchissant (et en la transposant en d'autres langues) elle apparaît en effet discutable, mais je n'arrive pas à précisément définir pourquoi. « Dès que » qui a le même sens que « aussitôt que » peut être employé suivi d'un présent si l'action est habituelle (ex. « Dès qu'il se lève, il écoute France Culture »). C'est la non action qui semble absurde (ex. « Dès qu'il ne se lève pas, il écoute France Culture » - c'est mon cas...). Mais quand le verbe exprime non une action mais un état comme cela semble être le cas ici (si "être remplacé" = "être occupé par un autre employé"), est-ce impossible si l'on veut exprimer un effet immédiat ?
Mais voilà qu'autre chose de plus gênant apparaît dans « dès qu’un poste laissé vacant n’est pas remplacé » : ce n'est pas le poste qui est à remplacer ou non, mais l'ancien employé par un autre. Que pensez-vous de « « dès qu’un poste laissé vacant n’est pas pourvu, c'est la charge de travail des autres qui augmente » ? Spontanément, on écrirait évidemment « quand un poste, etc ». Reste que je ne suis pas sûr de mettre le doigt sur le « tordant » (le tordu, oui) de l'expression temporelle. Une proposition de reformulation de l'expression originale serait la bienvenue !
L'extension de sens de « partager » que vous déplorez semble entrée dans les moeurs, particulièrement dans l'expression « partager une expérience » généralement suivie de « avec ». Peut-être choisir « faire partager leur expérience » ? (cf. Partager 1. B. 3). Mais le semi-analphabète qui écrit les « webreportages » de Pixel a d'autres problèmes de langue à régler avant ce détail (néanmoins intéressant à relever)...