Nessie a écrit:Le contrepet va-t-il devenir la règle ?
Après l'ensablée nationale de Marc Voinchet, c'est Olivier Denrey qui s'y met , à l'instant : "Manuel Valls importe assis (je sais plus quoi)" pour : "Manuel Valls apporte ainsi.... "
Ca n'est plus du contrepet c'est de la salade. Est-ce par la pression du diwect ? Est-ce la tension et l'importance que tout Narcisse accorde à soi-même qui interdit tout naturel à nos microteurs et les soumet au stress, d'où fautes ? En tous cas sur France Culture c'est tous les jours et à toute heure qu'on s'emmêle au micro. On remarque que c'est aussi bien le fait de radioteurs titulaires que des invités à l'antenne. Il suffit d'écouter avec attention pour noter ces fourchages & plantages. Pour en fournir un inventaire nourri, rendant hommage à la densité du phénomène, l'idéal serait de ne pas quitter son carnet ou son dictaphone. Je n'en suis pas là, voici donc quelques exemples pris à la volée récemment. :
- Les
atuzéni (pour "Les Etats-Unis") dans le dernier Carnet nomade, vers 20h18
- "Les enfants d'
Harbaram" & "
Odéologie meurtrière" (jeudi dernier dans le sermon Plenel de 7h18)
- "Nous z'ommes s'en persuadés" (ou nous hommes sans persuadés) pour "nous en sommes persuadés". Celui-là c'était dans le vendredi à Istanbul, à 7h57 environ j'étais dans la file d'attente devant chez le crémier et j'avais noté la chose sur le papier des commissions.
Je ne sais pas très bien quoi penser de cette quantité d'accidents de prononciation, en tous cas je vous assure qu'on en trouve à toute heure. En premier lieu, il ne s'agit pas là de fautes bien graves. Ensuite, il ne s'agit pas non plus simplement de quelques erreurs mais d'un certain type d'erreur, qui se multiplie. Est-ce par un relâchement généralisé ? Est-ce un effet de l'inévitable décadence d'un media qui a délibérément renoncé à la rigueur ? Est-ce l'ambiance de tension et de compétition installée par les managers de la baraque ? Ambiance tout à fait contraire à l'esprit de culture, notons-le.
A moins encore qu'à force d'écouter on ne finisse par en trouver partout et de tous temps, y compris dans les grands directs de jadis (Panorama, Culture matin). Les pains ont toujours été là, comme les fausses notes dans un concert : tant qu'il se laisse entraîner dans le flux de l'écoute, le public ne les entend pas. Pour être tout à fait franc j'y crois assez peu et je pencherais plutôt pour une des explications proposées plus haut.