J'avais signalé dans le fil les Grands sujets
ici une émission du
Grain à moudre, post suivi par une première réaction
Attirer les clients ? ou refouler les sujets sérieux ? et la seconde partiellement citée ci-dessous (intégralité
ici).
masterkey(https://regardfc.1fr1.net/t735p80-les-grands-sujets-de-france-culture#28852) a écrit:Je crois qu'un correctif s'impose sur le titre et sur le contenu de cette émission, elle est intitulée "
Les végans menacent-ils le monde (animal) ?", ce qui est nettement moins attendu - et différemment orienté - que "Si nous étions tous végans ?". (...)
Le lien hypertexte ne se signalait pas comme titre de l'émission mais renvoyait à l'émission au titre bien identifiable. Il a été conçu avec les premiers mots du chapeau. Et ce, dans un but clair : indiquer le mode de l'hypothèse excessive qu'Hervé Gardette adopte pour des raisons de polarisation, sinon d'hystérisation du sujet à visée publicitaire, mode parfaitement absurde qu'il reprend plusieurs fois dans les premières minutes de l'émission.
La vue de l'esprit consistant chez Gardette et chez Mme Porcher de l'INRA (oui, l'INRA, c'est sûr qu'aucun intérêt n'y existe pour défendre son bifteck...) à donner à penser que le "véganisme" (alimentation sans apport animal) pourrait devenir majoritaire ou la norme dans le monde entier est une malhonnêteté. Mais bien utile pour lancer des "contre-feux". Phrase d'introduction de Gardette : "Un contre-feu rendu nécessaire par l'impressionnante progression du véganisme". Qui choisit le terme "contre-feu" (avec ses connotations) pour désigner les trois tables rondes sur le bien-être animal au "salon international des productions animales" ? Et qui juge qu'il est rendu
nécessaire ? Que signifie précisément "impressionnante" en relation avec la "progression du véganisme" ?
À la 6e minute on entend Madame Porcher dire "
Les végans, c'est les serviteurs des grandes multinationales et les fonds d'investissement qui investissent massivement dans les substituts à l'alimentation carnée".
Là, on tombe de sa chaise. Personne n'interroge la représentante de l'INRA sur ses assertions (forcément pas Gardette). Plus loin on nous assure que "le lait sans vache et les poules sans œufs", c'est pour demain (me rappelle les pilules que nous devions tous avaler en l'an 2000 en guise de repas, selon les experts en prospective des années 1970). On nage en plein délire, mais ça va laisser des traces. Comme laisse des traces la campagne anti-végétarisme relayée par au moins neuf organes de presse francophones aux titres plus ou moins farfelus, dont je me suis fait l'écho dans
Haro sur les végétariens.
Voilà tout France Culture : après le transhumanisme qui nous menace (voir Redeker et son ami Finkielkraut qui nous prédisent l'Apocalypse et la transformation du genre humain, car on pourrait soigner des maladies - dans 20, 30, 50 ans ou plus ? - grâce aux cellules souches), voici le véganisme qui menace le monde animal. La menace, ressort de l'attention par la crainte qu'elle provoque, est abondamment utilisée par les médias, dont France Culture qui ne veut pas se singulariser par une autre approche, par exemple, exempte de sensationnalisme.
Hervé Gardette, et c'est bien naturel, veut garder son travail. Comment ? Pardi, comme le fait Alain Finkielkraut (belle longévité, déjà 32 ans à Répliques), en polarisant, en extrémisant le débat et en prenant plus ou moins discrètement parti. Et ce, afin de faire "le buzz", auquel on vient de participer dans ce forum.
Aussi retour à Helen Merrill,
The thrill isn't gone, merci Bishop !