C'est votre mention de la "soif d'apprendre" qui m'a fait penser à Einstein et sa grande curiosité, jamais assouvie. Cette citation, que je ne trouve pas si idiote, n'était qu'un complément de votre commentaire sur ce sujet. J'ai manifestment raté ma cible. Cela m'arrive assez souvent, malheureusement.
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Michel Onfray, chroniques et émissions estivales Page 14 sur 21
Bas de page ↓Alain Machefert
131Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Sam 24 Aoû 2013, 01:04
C'est votre mention de la "soif d'apprendre" qui m'a fait penser à Einstein et sa grande curiosité, jamais assouvie. Cette citation, que je ne trouve pas si idiote, n'était qu'un complément de votre commentaire sur ce sujet. J'ai manifestment raté ma cible. Cela m'arrive assez souvent, malheureusement.
footsteps
132Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Sam 24 Aoû 2013, 08:04
Bien à vous.
Nessie
133Est-il possible d'arrêter de déconner ? - Sam 24 Aoû 2013, 12:57
Excusez moi de répondre, Footsteps, et très amicalement, que sauf si je vous ai mal compris je trouve cette remarque tout simplement lamentable.footsteps a écrit:[...]brailleurs critiques à tout va ,qui ont la science infuse,sans toutefois se révéler au grand jour.
J'attends les cv.
Ainsi il faudrait un niveau d'études égal à celui d'Onfray pour légitimement pouvoir le critiquer ? A cela plusieurs réponses :
a) en premier lieu, c'est faire là exactement la même erreur qu'Onfray, en centrant la discussion sur les personnes plutôt que sur leur travail. J'y reviendrai dans un post pochain : la critique de Freud et de Debord par Onfray ont beau être à l'avantage de ce dernier, elles n'en sont pas moins à côté de la plaque. J'y reviendrai dans un post à l'intention d'Alain Machefert
b) depuis quand la critique doit-elle se justifier en produisant ses états de service ? C'est là une erreur symétrique de l'argument d'autorité. Erreur philosophiquement irrecevable. Et déplacement du débat, une fois de plus.
c) si toutefois je cède à votre injonction, je vous répondrai qu'étant plus diplômé qu'Onfray en deux matières des SHS (psychologie et sociologie) je détecte dans son propos (plusieurs fois par conférence) des âneries qui dans un devoir de deuxième année le feraient sérieusement remettre à sa place par un correcteur moyennement exigeant . En première année, le correcteur moyennement exigeant se contenterait de sourire et de lui répondre que de liquider ces erreurs de débutants est précisément ce qu'il doit apprendre à faire en première année. A part ça je n'en ai pas spécialement après Onfray, car Enthoven est redevable de la même critique, et de façon générale une large proportion des philosophes invités sur France Culture qui bousillent leur crédibilité de philosophes en racontant n'importe quoi sur le monde où ils vivent.
Je conclus en regrettant ce systématique détournement du débat. Contrairement à Onfray, ici nous dénigrons fort peu le personnage. C'est son travail qui est remis en cause. Et la critique de la critique ne s'honore guère quand elle emploie les mêmes tours que ceux qu'il met lui-même en oeuvre pour dézinguer des gens qui ne peuvent plus lui répondre ni lever les malentendus, les outrances du réquisitoire, ou les erreurs d'interprétation (car il enf ait, le bougre, à la pelle). Je gage que Debord, certes un grand faussaire devant l'Eternel, aurait remis en place Onfray sur une bonne moitié des vachâneries qu'on entend dans ces conférences.
Je sur-conclus en ajoutant que cet unilatéralisme du propos est ce qui caractérise certaines émissions de FC qui se font à sens unique, c'est à dire sans débat contradictoire, et ce sont celles où j'entends les pires conneries émises sans la moindre réserve, sans la moindre contradiction. Ce défaut est endémique chez Philippe Petit, il est fréquent chez Ruth Stégassy, et dans les Matins quand le chroniqueur Couturier est absent ou pas intéressé par le sujet, ou quand il partage l'avis de l'invité. Malgré tout ce qu'on peut leur reprocher, on ne saurait faire le même procès à L'économie en Question ou au Grain à moudre.
PS - J'en profite pour remercier le forumeur qui m'a discrètement signalé en message privé que Michel Onfray n'est pas agrégé en philosophie. Footsteps nous apprend qu'il est Docteur. J'ajoute que les diplômes en SHS Lettres et Philo ne m'impressionnent guère car ils peuvent récompenser aussi bien l'excellence que l'allégeance servile à un patron tyrannique, ou à une idéologie récompensée même quand le travail de recherche est nul.
Dernière édition par Nessie le Sam 24 Aoû 2013, 15:03, édité 1 fois
Nessie
134On trouve aisément du bon chez Onfray, même si c'est caviardé par du moins bon... - Sam 24 Aoû 2013, 14:02
C'est pas difficile, et je peux m'y plier sans souffrir : j'ai suffisamment dit combien j'avais apprécié ses cours historiques. Je pense très sincèrement qu'il a du faire un prof de lycée passionnant, et qu'à l'Université il aurait été plus qu'honorable. Son style oratoire, son punch, alliés à son son profil scolaire au meilleur sens du terme, auraient fait merveille pour éveiller de la vocation, pour donner le goût de la connaissance, pour faire connaitre et aimer Platon Montaigne ou Leibniz plus les oubliés du programme, qu'il prend le soin d'exhumer. Si j'avais eu un tel prof j'aurais certainement fait de la philo une matière à travailler avec acharnement et passion.Alain Machefert a écrit:Je me sens tres isolé dans ma défense, molle, de MO. Aurions nous des défenseurs de MO dans la salle?
Je peux aussi applaudir son indépendance intellectuelle. Elle procéderait d'un souci de se singulariser, me dira-t-on. Je n'ai jamais considéré cela en soi comme un défaut. Certes je préfère ne rien dire de sa théorie du "nietzschéisme de gauche", non seulement parce que l'intitulé est déjà inepte, mais aussi parce que certains d'entre nous ici qui ont lu Nietzsche pensent qu'Onfray n'a lu qu'une page sur deux tout au long de l'oeuvre, ce qui explique la théorie borgne qu'il prétend en tirer. Mais surtout à l'actif du bilan, depuis 25 ans ou plus Onfray a su affronter les doxosophes de l'intelligentsia. Certes non sans le motif de la rancoeur caractérisant celui qui n'y est pas reconnu à la mesure de ses espoirs. Et puis, pas toujours tout seul pour manier la lance à incendie on ne lui en fera pas reproche, par exemple en prenant à son tour le flingue-anti-Freud. Et cela, quand bien même le gros du travail (la fabrication du flingue) a été faite sans lui qui au contraire avait servilement annonné le freudisme pendant 20 ans dans ses cours, le pauvret. Louable il demeure, car avec sa croisade anti-Freud, Onfray reste le soldat d'une armée minoritaire face à cette intelligentsia de Paris qu'il déteste, et dont le paradigme dominant reste en faveur de la psychanalyse.
Autre mérite et preuve d'indépendance : Onfray a choisi de prendre le parti de Camus contre Sartre au moment même où Sartre revient en grâce dans l'intelligentsia ; mais aussi le parti de Camus contre certains des Camusiens-récupérateurs, selon lui. Il a du toucher ces derniers au nerf car il en a payé le prix, étant rapidement éjecté des célébrations. Bravo à lui. Il faut saluer ce courage et cette indépendance.
Enfin j'ajoute une quatrième étoile, et la plus louable à mes yeux : son entreprise de démontage de Guy Debord, alors que la mode en faveur de ce dernier n'a jamais été aussi forte qu'à présent.
Le hic, c'est que c'est fait n'importe comment :
./...
Dernière édition par Nessie le Sam 24 Aoû 2013, 15:39, édité 2 fois
Nessie
135... certes le ''moins bon'' a parfois les couleurs du pire... - Sam 24 Aoû 2013, 14:10
Et quand je dis n'importe comment :
a) en premier lieu, il centre sa critique sur la personne, en détaillant la biographie de Debord pour montrer que le personnage était à la fois un affabulateur et un homme en contradiction avec ses propres préceptes. Il est probable, on le devine aisément d'ailleurs, que c'est globalement juste et donc très intéressant même si assez fréquemment ce démontage est discutable, exploite des détails, et finalement est assez mal fait. Mais surtout, c'est insuffisant pour réfuter les thèses de Debord, qui contiennent une observation implacable de la société moderne suivie d'une critique non moins incisive, et puis des préconisations sur la cité idéale, et encore un délire complotiste généralisé et un baratin historique idéologiquement biaisé. On y reconnaitra comme une caricature des penseurs de Francfort, en moins alambiqué, en plus nerveux. Hé hé, si Onfray partage la plupart de ces points, il ne se met ni à les discuter, ni à les alimenter. Il se contentera de les récupérer tout en disqualifiant celui qui avait depuis longtemps prévu la récupération. Je ne sais pas si c'est malin ou déshonnête, habile ou grossier, mais je vois qu'en fin de compte , Onfray préfère fouillasser les poubelles que discuter la vision sociologique et historique de Guy Debord. Normal : Onfray n'a pas les compétences nécessaires.
b) ce qu'on entend dans ces confes c'est pas de la philosophie, aussi je trouve étrange qu'on réclame un brevet de philosopheur à qui entreprend de les critiquer. Ce qu'on entend c'est de la piètre sociologie et de la médiocre histoire, en fait c'est du journalisme de niveau très moyen et , comme toujours chez Onfray, de deuxième ou troisième main sinon plus encore. Exemple saillant : il y a de quoi bondir quand on voit qu'Onfray cite comme sa meilleure référence la biographie signée Christophe Bourseiller, alors que pendant son enquête ce dernier a été intoxiqué par des farceurs (dont un a su s'en vanter, à la télé en face à face et par surprise croyez-moi ce fut tragique !) ce qui fait que ladite biographie contient un paquet d'âneries. Aneries souvent d'importance secondaire d'ailleurs, mais pas plus ni moins que les autres éléments biographiques montés en épingle par Onfray tout au long de son réquisitoire. Tout cela manque singulièrement de pertinence, et de rigueur. Ni Bourseiller ni Onfray n'avaient les moyens de vérifier les sornettes qu'on a racontées au premier, et plus grave, ils n'en ont même pas eu l'idée. Plus dommageable encore est l'incapacité du second à raisonner autrement qu'en Procureur, et l'incapacité à imaginer que derrière tel ou tel trait qu'il juge destructeur, il y avait une bonne raison qui lui échappe. Bourseiller a cru faire un travail objectif, sans savoir que ça serait aussi nullos que son boulot d'amateur sur Castaneda, dont il est visiblement très fier. Hélas tout ça c'est du travail de journaliste très moyen, et Onfray ne fait guère mieux en s'appuyant sur cette source. On voit son honnêteté, ou sa légèreté intellectuelle, quand il préconise la critique des sources... d'un seul des deux camps. Ce manque de rigueur est tout à l'image de ces conférences où on ne parle plus du tout de philosophie, où ça cause à peine d'idées contemporaines, et plutôt des saloperies qu'on a trouvé dans les poubelles des rédacteurs desdites idées.
Après ça je trouve plaisant qu'on vienne nous demander de sortir nos CV pour avoir le droit de critiquer ce rigolo.
./...
Dernière édition par Nessie le Sam 24 Aoû 2013, 15:41, édité 1 fois
Nessie
136Considérations sur un baratineur - Sam 24 Aoû 2013, 15:00
Ce qui est visible, c'est qu'Onfray parle de ce qu'il ne connait pas, et de ce qu'il a lu de travers. Ainsi en l'écoutant pérorer on comprend très vite qu'il connait tout cela très mal, et qu'il ne se fatigue pas à contrôler certains points de détail. Ceux qui ont le souvenir des années Lebovici voient immédiatement qu'Onfray en mentionne les éléments (que ce soit la maison d'édition ou l'assassinat dans le parking) de très très loin, de Nième main et avec plusieurs distorsions dues à sa manie de broder. Il est évident qu'il brode ou qu'il déconne ou tout simplement qu'il se gourre quand il dépeint les relations entre Debord et Lebovici : s'il ne passait pas son temps à dégueuler sur deux figures ayant quitté la scène, il recevrait certainement une réponse aussi brève que limpide, à moins que ce ne soit une correction méritée. Anyway, la réponse a été écrite par Debord, par anticipation, dans le volume considéré. Pour qui connait la bibliographie Debord, il est patent qu'Onfray instruit à charge et maladroitement quand il en fait l'inventaire ; de même pour la correspondance publiée chez Fayard. A ce propos, on se demande s'il a seulement une vague idée de la façon dont on fait ce genre de bouquins. Quand il dit qu'il manque une trentaine de lettres dans l'année 1968 (pour en avoir autant que les autres années) et qu'il se met à en inventer le contenu, il y a de quoi être ébahi.
Certes, quand on entreprend la lecture des "Commentaires sur la société du spectacle", on est frappé du mélange de mégalomanie et de paranoia qui s'exhale des premières pages, par ailleurs d'une écriture et d'un style impeccables. Pourtant, après quelques paragraphes frôlant le délire, on trouve la quintessence de la critique de son temps, mise au service d'un cocktail d'utopie et de nihilisme oui, mais en tant que critique elle est solide, et largement moins hermétique que le baratin à la fois marxiste et Francfortiste du volume auquel elle renvoie : alors que "La société du spectacle" joue l'illisible, les "Commentaires" eux, sont limpides.
Quant aux "Considérations sur l'assassinat de Gérard Lebovici", Onfray les présente comme un tombereau d'insultes déversées par un type blessé qui a découpé des articles et qui répond à leurs auteurs parce qu'il en a été blessé, alors il les insulte, madame. Eh ben il ferait mieux de prendre exemple sur Debord, car ironiquement ce livre est probablement son meilleur. C'est pas malin de le décrire quasi comme la colère d'un enfant vexé. Debord tend un miroir à la presse de son temps, et démonte point par point, trait par trait, et avec une excellente plume de pamphlétaire, la désinformation sur un fait divers dont il a été involontairement un protagoniste. Seuls des ennemis idéologiques affirmés (et pas seulement des gros cons de bourgeois) peuvent faire ça, alors lui-même n'ira pas de main morte. La plupart d'entre eux, quoique gens normalement ordinaires et banalement honorables, n'ont fait que de la piètre information ou du piètre commentaire insipide : Debord les fusille avec l'agressivité qui a toujours été sa marque. Mais certains d'entre eux, et souvent à gauche, se sont montrés particulièrement ignobles et inventifs dans la calomnie. Ceux-là, Debord ne les fusille pas : il les écrabouille. Ce texte est une leçon de lecture de la presse, et une dissection des tours de la désinformation. Quoique je ne l'ai pas ouvert depuis au moins 20 ans, il me sert constamment de viatique dans les polémiques en ligne, quand je me trouve confronté aux insinuations des militants, idéologues, culpabilisateurs, donneurs de leçon, et autres casse-couilles (et Onfray a quelque ressemblance avec ces gens, figurez-vous).
Mais Onfray n'a pas vu tout ça. Il n'a fait que juger rétrospectivement avec ses lunettes de curé bas de gamme de 2013, une oeuvre qui méritait une autre analyse. Analyse qu'il ne veut pas faire, qu'il n'a pas le temps ou le courage d'entreprendre, ou qu'il évalue comme tout juste bonne à torcher, de façon superficielle comme à son habitude, au service de sa propre gloire à lui Onfray. De fait il n'a pas tort quand il fustige les récupérateurs comme le pauvre Sollers, lui-même affreuse vedette du spectacle affreux de notre temps. Il a bien raison Michel Onfray quand il dit que l'exposition Guy Debord de cette année est une immense contradiction per se. A France Culture on a été bien incapable de s'en rendre compte, toujours prêts sont-ils ces producteurs à prendre tous les trains en marche, même si c'est en direction des voies de garage. Donc bravo et merci, mais c'est bien peu. En fait c'est juste un petit chapitrounet dans l'entreprise de démagogie de Michel Onfray.
Et ça n'est pas le chapitre le mieux fait, ni le plus documenté : je me demande s'il va parler des autres Situs ? Il a annoncé des confes sur Vaneigem, aglagla on peut parier qu'il va le défigurer mais est-ce que ce sera pour le contester ou pour l'encenser ? Et dira-t-il un mot de l'Encyclopédie des nuisances ? Et pourquoi ne cite-t-il pas la plaquette "Echecs Situationnistes", qui contient en plus clair et en moins niais le peu qu'il y a à conserver dans le baratin de ces conférences. Je ne sais pas s'il la connaît cette plaquette, qui est mieux qu'une brochure émanant d'un groupuscule ; je ne pense pas qu'il s'en cacherait, en fait je m'en fous mais je conseille cette lecture à ceux qui sont restés sur leur faim car elle dit tout ce qu'il y a à dire, et rend superflue encore plus qu'inutile le numéro d'Onfray à la gloire d'Onfray.
(Publication peut-être difficile à trouver quoique référencée - 36 pages dont à peine 30 de rédaction - J'envoie photocopies à mes frais à quiconque m'en fait la demande ici en message privé)
Un mot sur le style, aussi : il a déjà été dit dans ce fil à quel point le style oratoire d'Onfray est truffé de tours rhétoriques qui sentent bon la facilité, ce sont les mêmes qu'emploient les militants plus soucieux de salir que de chercher une vérité. En complément, les allusions, les distorsions, et la façon générale qu'il a de broder en racontant l'histoire, tout cela induit une permanente leçon de morale. Le Nietzschéen de gôche devrait légitimement s'interroger sur la dose de moraline qu'il diffuse dans ses cours, jusqu'à en faire en fin de compte plutôt des sermons. On veut des exemples ? En voici : Onfray nous explique (nous "apprend", comme il le dit lui-même non sans vanité) que Debord prend ses aises avec la vérité : hou c'est pas bien, écoutez-moi un peu la liste de ses mensonges ; certes, mais comme une moitié sont des interprétations discutables, en appliquant le même traitement à Onfray on aurait le même tableau d'un menteur c'est très gênant. Et puis autre exemple : Debord picole, picole, plus que de raison c'est une outre sur pieds ma parole et même qu'il conduit en état d'ivresse hou c'est pas bien du tout Madame Michu. Pardon, mais on s'en fout complet, on est ici pour parler philo, idées, ou bien pour colporter des racontars sur les supposées turpitudes de Bébert et de Gégène ? Et puis atassion moi Onfray je balance en loucedé comme coup-de-pied de l'âne, que tel spécialisse d'Heidegger est surement pédophile, donc Heidegger=caca. On se dit qu'Onfray a l'air d'en savoir sur la pédophilie a-peu-près autant que les rédacteurs de feu-France Soir, mais ces derniers sont plus faciles à imiter que les lecteurs d'Heidegger, hein Michel ? Alors pour un polémiste, certes toute cette rhétorique au service de sa morale elle même au service de la démagogie, c'est de bonne guerre mais ça n'est sûrement pas de bonne connaissance ni de bonne philosophie. On cherche là-dedans le travail sur les idées, sur les concepts. Soit on le cherchera très longtemps, soit on renoncera très vite, et à raison.
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Dernière édition par Nessie le Sam 24 Aoû 2013, 15:51, édité 4 fois
Nessie
137Coda - Sam 24 Aoû 2013, 15:02
Pour finir (très provisoirement car comme exemple de nullité intellectuelle je voudrais mentionner dans un post à venir avant la fin du week-end une énormité colossale entendue dans l'ouverture du 4eme Questions-Réponses, celui d'hier soir), j'ajouterai à l'intention de Footsteps et en réponse aux posts 128-130 que pour écrire légitimement ce qui précède, il n'y a aucun besoin d'avoir un diplôme de quelque niveau que ce soit. Il suffit d'avoir lu Debord, de connaitre l'histoire de Lebovici, et d'être un peu pointilleux en écoutant Onfray dans son mauvais travail de démystification.
Pourtant, je répète que je trouvais et trouve encore son entreprise sur Debord, des plus salutaires, et courageuse. Mais je déplore qu'elle soit menée aussi mal. Comme boulot, disons le trivialement, c'est ni fait ni à faire.
Si une année prochaine Onfray vient à se lancer comme il l'a annoncé, dans l'éloge sans réserve de Bourdieu et Derrida c'est-à-dire deux des esprits qui ont le plus contribué à biaiser le sens commun dans les classes cultivées, je me demande s'il va faire le pointage sourcilleux de toutes les saloperies qu'a commises le premier, ou bien s'il va seulement dérouler le tapis pour ce frère en populisme. J'attends avec impatience le festival de conneries que nous promet cet exercice : Sganarelle au service de Diafoirus.
En fin de compte ce qui cloche chez Onfray, c'est que l'idéologie lui sert d'anesthésiant pour ne pas ressentir la douleur de son incompétence. Quand il confond la psychologie et la philosophie, est-ce qu'il affiche son incompétence dans la première discipline, ou bien dans les deux ? Et quand il parlera de Bourdieu, sociologue-faussaire, je me demande quelle parodie de sociologisme il va trifouiller derrière sa table de bistrot, d'avance je gage que ça sera croquignolet.
puck
138Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Sam 24 Aoû 2013, 19:48
si je peux me permettre : même moi qui n'ai aucun diplôme je détecte dans le discours non seulement beaucoup d'âneries et surtout beaucoup de mauvaise foi : il s'était déjà inventé pas mal d'étiquettes foireuses du genre "anarchiste capitaliste" et maintenant voilà-t-y pas qu'il est "spenglerien de gauche", et ça : "spenglerien de gauche" même un type qui n'a pas de diplômes universitaires (voire même un gamin de 8 ans) vous dira que pour sortir un truc pareil il ne faut pas avoir peur de se foutre de la figure des gens.
reconnaissez que pour reconnaitre un type malhonnête il n'est pas besoin de sortir major de polytechnique.
en fait je ne sais pas trop s'il se ment à lui-même, s'il se raconte des histoires, auquel cas ce serait un crétin fini, soit il est conscient de se foutre de la figure des gens qui viennent l'écouter.
crétin ou filou ? en fait je ne suis pas assez diplômé pour trancher, c'est le problème de ne pas avoir fait d'études supérieures, on se retrouve parfois limité dans ses jugements.
puck
139Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Sam 24 Aoû 2013, 21:00
- s'il faut s'attaquer à sa personne : la réponse est évidemment "oui" dans la mesure ou lui-même ne fait pas dans la dentelle avec les autres.
- s'il a fait un bon prof de lycée : connaissant des ex-collègues du temps où il était prof : la réponse est "non", c'était un très mauvais prof.
- s'il aurait fait un bon prof d'université : la réponse est évidemment "non" dans la mesure où, à l'image de nos politiques, il parle beaucoup mais il ne dit rien. D'ailleurs j'aimerais bien savoir ce que ses auditeurs retiennent, heureusement qu'ils n'ont pas un exam de philo à passer.
Cela dit sa personne importe peu, il serait plus intéressant de s'interroger sur les mécanismes ayant permis ce phénomène :
- la mode de la philo ? (genre philomag)
- l'indigence des politique
- l'évolution sociale ???
- l'écologie?
son discours est parfaitement adapté à notre époque : tout repose sur l'individu, plus rien à attendre des institutions (tous pourris), fin des transcendances, tout est à la mesure des individus,...
des penseurs californiens ont donné un nom à ce dernier avatar social post-humain, post -new âge, post politique, post transcendance, post tout ce qu'on voudra : ils l'appellent le "cloud", nous vivons l'ère du "cloud"....
vous connaissiez ?
en fait Onfray est notre penseur du "Cloud". c'est pour cette raison que certains disent qu'il ne vaut pas un cloud.
un cinquième élément dans l'échelle de Benda, extrait du livre d'Engel sur Benda :
« la quatrième mort de la conception du clerc incarnée par Benda est la conséquence des trois premières. Elle correspond à l’avènement de l’intellectuel médiatique et flexible qui se définit essentiellement comme journaliste…. à la différence du clerc à la Benda, du clerc engagé sartrien, de l’intellectuel générique et de l’intellectuel spécifique, l’intellectuel médiatique ne se pose pas face aux pouvoirs, pour s’y opposer ou les conquérir. Il ne traite pas les médias comme des moyens pour exprimer ses idées ou son message. Il a comme but essentiel de dire le présent en tant que tel, c’est-à-dire de devenir un journaliste. Il ne croit ni à la raison ni aux Lumières, mais il est prêt, si nécessaire, à s’en réclamer ou à déclarer qu’elles sont indépassables. L’intellectuel flexible ne se pose pas en surplomb ni n’entend donner de leçons. Il se garde bien de s’opposer aux croyances de l’époque, et en épouse même les préjugés. Il est démocrate, relativiste, tolérant, mais il peut aussi, selon les circonstances, se faire libéral, élitiste, invoquer les absolus. Il s’occupe, comme tout le monde, de morale et d’éthique, et il a souvent des leçons de bonheur et de sagesse à proposer, mais il se garderait bien de faire la morale »
Alain Machefert
140Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Dim 25 Aoû 2013, 04:20
La démarche de Michel Onfray n'a pas pour but de préparer à un exam de philo. C'est de la défriche. On peut ensuite approfondir nos connaissances des philosophes qui nous intéressent.puck a écrit:D'ailleurs j'aimerais bien savoir ce que ses auditeurs retiennent, heureusement qu'ils n'ont pas un exam de philo à passer.
Dernière édition par Alain Machefert le Dim 25 Aoû 2013, 04:31, édité 1 fois
Alain Machefert
141Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Dim 25 Aoû 2013, 04:30
Si l'on suit cette piste, assez limitative quand même(!), on peut se demander ce que je suis, auditeur fidèle (même si avec réserves). Super crétin, peut-être? Surtout si MO était un filou !puck a écrit:crétin ou filou ?
PS. Pour aggraver mon cas, le "c'est pour cette raison que certains disent qu'il ne vaut pas un cloud" m'a fait rire.
Michel Onfray, chroniques et émissions estivales Page 14 sur 21
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