Populisme, oui, et lourd ! (Le passage mentionné sur les micro-fascismes à contrer par des micro-résistances avait été écouté en direct.)Nessie a écrit:A écouter ces 10 minutes, je vois que j'avais oublié de mentionner le populisme, qui est un des traits les plus saillants du personnage. L'extrait que vous conseillez est un brillant exercice de populisme de gauche, avec en couronnement une diabolisation du populisme de droite. On se demande ce que l'orateur attend pour se lancer dans la politique.
Ce qui me rappelle le fou du Guyana, c'est la phrase staccato, la répétition de la même chose assénée avec la même prosodie sous dix formes différentes. Caricature : il faut acheter une livre de tomates, il faut acheter un demi-kilo de tomates, oui deux fois deux demi-livres, je vous dis d'acheter des tomates en barquettes de 500 grammes, etc. Et chacun d'être hypnotisé par la rhétorique....
Le contenu que vous avez la force d'analyser (admirablement, il faut le dire) m'a paru tellement au ras des pâquerettes et si "café de comptoir" que j'en suis resté éberlué. Mais c'est surtout le ton, le verbe d'Onfray qui laissent l'auditeur (que je suis, ne généralisons pas) plus que perplexe et l'on se demande comment des gens ne quittent pas la salle de conférence petit à petit en le laissant monologuer seul devant un amphi vide.
Oui, c'est de ce niveau. Comment peut-il ne pas sombrer dans le ridicule en ayant conscience de ce qu'il énonce ? Je ne vois pas. Et comment France Culture peut-elle diffuser cela, je ne vois pas non plus. Une sorte de rite, quoi. Ou aucun des programmateurs n'a écouté avant de signer pour l'été, ayant en mémoire (comme moi) des conférences qui tenaient la route.Nessie a écrit:Par contre dans ces 10 minutes et jusqu'à la fin de la conf', j'entends les sornettes habituelles de Michel Onfray. Vers la fin du parcours nous apprenons que pour éradiquer le fascisme nous devons perdre l'habitude de demander à bobonne si le gigot est cuit. C'est que notre intellectuel de haut niveau a trouvé (chez Foucault parait-il) une théorie généralisée (ou unitaire ?) du pouvoir, qui dit en substance que les micro-fascismes sont omniprésents dans la vie quotidienne par exemple dans la vie de famille, et que le remède à ces micro-fascismes c'est de mettre en oeuvre des micro-résistances. (...) Et là franchement c'est vraiment super comme philo de haut niveau, lisons bien : l'effort ici préconisé pour transmuter la sauciété, c'est tout simplement de ne plus se conduire en dominant beauf moyen, car le dominant-beauf c'est celui qui laisse madame faire la cuisine. Notez bien que notre as de la morale familiale ne parle même pas des torgnoles dans le couple, mais simplement de la répartition des tâches domestiques. (...)
Tout ce genre de choses, on peut l'entendre de tout associatif invité, ce serait son rôle et l'on n'y trouverait rien à redire. Mais de la part d'un prétendu philosophe ? Pierre Rabbhi est passé sur FC je ne sais plus quand. Un niveau de pensée affligeant. C'est beau les utopies, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick d'un pouce.Nessie a écrit:(...) tout ça est en réponse à la dernière question, celle de la 49eme minute sur Pierre Rabhi. En substance, pour faire la révolution, il faut ne plus conduire sa voiture quand on critique la civilisation de la bagnole, ne plus se chauffer quand on est contre le nucléaire. Misère. Avec le plus grand sérieux, conscient de l'importance de sa mission, il appelle ça "être logique" ou "être cohérent", (...)
« salade de lieux communs », c'est l'expression adéquate. Pour l'âge, d'accord aussi : qu'on s'enthousiasme à moins de vingt ans pour des "il faut" et des « y a qu'à », pas de problème (et encore), mais Onfray aura bientôt 55 ans et son public n'est quand même pas composé que de lycéens, que l'on sache.Nessie a écrit:Je reste surpris de voir que l'agrègue de philo peut conduire certains à catéchiser ainsi à grands renforts de "moi je", "je vous dis", "vous devez" et autres "il faut". A l'entendre balancer sur un ton aussi véhément une telle salade de lieux communs, on a simplement l'impression que ce type a 17 ans d'âge mental, ou bien qu'il improvise en permanence avec un verre de trop dans le cornet, et qu'en réécoutant le tout ensuite une fois dessaoulé et avec un peu de bon sens il n'y a pas grand chose de tout ce baratin qui échappera aux ciseaux. Mais ce qui m'inquiète ou plutôt m'afflige, c'est la chaleur des applaudissements à la fin de la séance. Applaudissement qui sent bon l'assistance confite d'amour et d'admiration pour le leader charismatique, peut-être est-ce cela que Philaunet a reconnu du Pasteur Jones dans notre hédoniste contre-philosopheur.
« leader charismatique » aussi est juste. L'assistance sait que la parole du messie de Caen sera vendue en CD et qu'il ne faut pas soupirer trop fort durant sa logorrhée. Je suppose que sans cela on entendrait l'équivalent des "yeah, yeah" entonnés en choeur par les adeptes du pasteur Jones après chacune de ses formules.
Remarquez, il semble que l'on soit proche d'une bonne nouvelle (sans majuscules) qui reste à confirmer, car on apprend ceci « Michel Onfray veut arrêter l'Université populaire de Caen » https://www.youtube.com/watch?v=QV03T-Lib84
À noter cette « intéressante » remarque vers 2'00". En substance : nous payons des impôts, cet argent nous appartient, on en demande la restitution sous forme de subvention. Encore un exemple de populisme ?