Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous
La Grande table - Tirons la nappe ! Page 4 sur 47
Bas de page ↓Dounia
Invité
31Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Ven 18 Nov 2011, 14:27
Je serais moins vache que nombre de gens sur cette émission. Elle est très / trop inégale surtout. MAis en comparaison avec les autres mags d'actualité, c'est la moins tarte. Parfois, les invités essaient de proposer une vision, une réflexion qui sort de nombrilisme. Par exemple, cette semaine, Stanislas Nordey a pu y parler de la manière dont se crée la postérité des artistes, de la façon dont certains tombent dans l'oubli ou en sortent, au fil des modes. J'ai trouvé ça pas mal car ça interrogeait nos goûts, au passage. Et puis j'ai appris comment Céline insistait auprès de Gallimard pour se retrouver en Pléiade et c'était assez savoureux.
Yann Sancatorze
32Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mer 14 Déc 2011, 13:06
J'ai de plus en plus de mal à supporter Catherine Clément à la Grande Table. Catherine Clément, c'est un peu l'institutrice de France Culture, toujours prête à donner des gommettes à ceux qui le méritent et donner des lignes à ceux qui n'ont pas compris la leçon. Quand on parle féminisme à la grande table (un jour sur deux), elle est là, et comme le nouveau modus operandi de France Culture consiste à observer des objets culturels à l'angle des valeurs du moment et en vérifier la conformité, elle est dans son élément. Le plus drôle, c'est quand un de ses collègues de table évoque une situation passée où le rôle de la femme se trouve scandaleusement dégradé : ce midi, l'un deux parlait de la culture des années 30 et 40 aux USA qui ne permettait pas que Superman ait un équivalent féminin. "On ne peut pas faire la cuisine, le ménage, s'occuper des enfants et sauver le monde.". Et là, la dame saute à la jugulaire : "Et pourquoi pâââââs? Et pourquoi doooooooonc?" Et le collègue de s'expliquer : "En ce temps-là! En ce temps-là!". C'est vraiment ridicule, c'est un aveuglement militant des plus caricaturaux, proche de la dissonance cognitive, et voilà finalement ce qui se passe quand on détermine le choix d'un intervenant selon les causes défendues, et non pas l'érudition, la culture générale, la capacité à établir des passerelles entre oeuvres et disciplines, ou simplement à bien s'exprimer à la radio.
Et la dame a aussi un fâcheux penchant vers le placement de produit (elle-même) : il faudrait inventer un drinking game pour chacune des mentions de ce style : "comme me le disent souvent mes amis dogons", "je sortais d'une réunion important du Quai d'Orsay où je redéfinissais la politique étrangère du pays", "ce n'est pas ce que me disent mes camarades malais."
En quelques mots, elle représente ce qui ne va plus à France Culture : engagement militant contre connaissances, orgueil démesuré contre humilité face au sujet et à l'auditeur. Impossible d'écouter une émission en entier dans ces conditions.
Et la dame a aussi un fâcheux penchant vers le placement de produit (elle-même) : il faudrait inventer un drinking game pour chacune des mentions de ce style : "comme me le disent souvent mes amis dogons", "je sortais d'une réunion important du Quai d'Orsay où je redéfinissais la politique étrangère du pays", "ce n'est pas ce que me disent mes camarades malais."
En quelques mots, elle représente ce qui ne va plus à France Culture : engagement militant contre connaissances, orgueil démesuré contre humilité face au sujet et à l'auditeur. Impossible d'écouter une émission en entier dans ces conditions.
Mitsouko
33Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Jeu 15 Déc 2011, 21:05
Yann Sancatorze a écrit:J'ai de plus en plus de mal à supporter Catherine Clément à la Grande Table. Catherine Clément, c'est un peu l'institutrice de France Culture, toujours prête à donner des gommettes à ceux qui le méritent et donner des lignes à ceux qui n'ont pas compris la leçon. Quand on parle féminisme à la grande table (un jour sur deux), elle est là, et comme le nouveau modus operandi de France Culture consiste à observer des objets culturels à l'angle des valeurs du moment et en vérifier la conformité, elle est dans son élément. Le plus drôle, c'est quand un de ses collègues de table évoque une situation passée où le rôle de la femme se trouve scandaleusement dégradé : ce midi, l'un deux parlait de la culture des années 30 et 40 aux USA qui ne permettait pas que Superman ait un équivalent féminin. "On ne peut pas faire la cuisine, le ménage, s'occuper des enfants et sauver le monde.". Et là, la dame saute à la jugulaire : "Et pourquoi pâââââs? Et pourquoi doooooooonc?" Et le collègue de s'expliquer : "En ce temps-là! En ce temps-là!". C'est vraiment ridicule, c'est un aveuglement militant des plus caricaturaux, proche de la dissonance cognitive, et voilà finalement ce qui se passe quand on détermine le choix d'un intervenant selon les causes défendues, et non pas l'érudition, la culture générale, la capacité à établir des passerelles entre oeuvres et disciplines, ou simplement à bien s'exprimer à la radio.
Un peu de ménagement et de charité pour les vieilles personnes ou les "vieilles machines". Certes, elles ont fait leur temps, ont beaucoup servi mais elles ont rendu de fiers services à la sécurité culturelle avant de coûter à la sécurité sociale.
Octave
34Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Jeu 22 Déc 2011, 17:26
Ah Catherine Clément ! Lundi je l'entendais et je plaignais Raphaël Bourgois qui doit prendre ses protestations aiguës et répétitives en plein dans les esgourdes !
En revanche, j'ai entendu Caroline Broué qui interviewait Sempé. Curieusement, elle m'a fait bonne impression dans ce rôle. Plus détendue que dans son rôle d'animatrice, assez plaisante, ni démago, ni désséchée.
En revanche, j'ai entendu Caroline Broué qui interviewait Sempé. Curieusement, elle m'a fait bonne impression dans ce rôle. Plus détendue que dans son rôle d'animatrice, assez plaisante, ni démago, ni désséchée.
Gomez
35Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Jeu 26 Jan 2012, 09:42
Comparaison cruelle avec la Grande table: un Panorama de 1993 sur Rabelais, Apollinaire et Meckert: http://www.mediafire.com/?cn2txc9a3vgx23c
Intro d'une sobriété impressionnante au regard de ce qui se fait aujourd'hui sur FC, à la Grande table ou ailleurs. Chez Jacques Duchateau ça donne: "nous parlerons de Rabelais, trois titres, puis de Guillaume Apollinaire dont le tome 3 des oeuvres complètes vient de sortir dans la Pléiade, René Daumal, la suite de la correspondance, la réédition des Coups de Meckert". Point barre. Aucune affèterie pour appâter l'auditeur, aucune grandiloquence, encore moins ces rapprochements artificiels (vous savez: "trois invités réunis par une certaine idée de..."). Annonce des invités sans clin d'oeil aucun (alors que la complicité qui les unit est évidente quand on écoute la suite): "nous serons avec Isabelle Rabineau, Lionel Richard, Joel Schmidt, Jean-Marie Goulemeau, Nadine Vasseur, Serge Koster", un brin de musique de la Renaissance (fort bien choisie), et c'est parti, place à la culture, la grande.
Et là, le décalage est encore plus impressionnant. Tandis que Caroline Brouet peut au mieux jouer la midinette sérieuse qui a bien lu ses fiches, Duchateau est d'une aisance confondante, parlant d'égal à égal avec les intervenants, eux-mêmes excellents. La mise en contexte de l'oeuvre de Rabelais est précise, problématisée, dynamique, propice au débat de fond. Quand Duchateau lance "on ne va pas entrer dans les détails", on croit rêver. L'impression de se retrouver entre adultes sans doute.
Intro d'une sobriété impressionnante au regard de ce qui se fait aujourd'hui sur FC, à la Grande table ou ailleurs. Chez Jacques Duchateau ça donne: "nous parlerons de Rabelais, trois titres, puis de Guillaume Apollinaire dont le tome 3 des oeuvres complètes vient de sortir dans la Pléiade, René Daumal, la suite de la correspondance, la réédition des Coups de Meckert". Point barre. Aucune affèterie pour appâter l'auditeur, aucune grandiloquence, encore moins ces rapprochements artificiels (vous savez: "trois invités réunis par une certaine idée de..."). Annonce des invités sans clin d'oeil aucun (alors que la complicité qui les unit est évidente quand on écoute la suite): "nous serons avec Isabelle Rabineau, Lionel Richard, Joel Schmidt, Jean-Marie Goulemeau, Nadine Vasseur, Serge Koster", un brin de musique de la Renaissance (fort bien choisie), et c'est parti, place à la culture, la grande.
Et là, le décalage est encore plus impressionnant. Tandis que Caroline Brouet peut au mieux jouer la midinette sérieuse qui a bien lu ses fiches, Duchateau est d'une aisance confondante, parlant d'égal à égal avec les intervenants, eux-mêmes excellents. La mise en contexte de l'oeuvre de Rabelais est précise, problématisée, dynamique, propice au débat de fond. Quand Duchateau lance "on ne va pas entrer dans les détails", on croit rêver. L'impression de se retrouver entre adultes sans doute.
Nessie
36Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Lun 27 Fév 2012, 17:48
Depuis la rentrée de septembre j'avais préféré snober l'émission. Le départ de Gardette n'avait même pas réussi à me persuader d'y revenir. Il faut dire que l'arrivée de Catherine Clément me faisait fuir, par avance. Mais depuis longtemps, et même au fil de certains numéros d'Arnaud Laporte ou même de Voinchet, je n'ai jamais désespéré de voir renaître à midi sur FC la table ronde critique, animée et créative, avec ses excès et ses emportements mais au moins avec de la vie et surtout, pas trop d'actupopolitique. Un peu comme dans un bon forum de discussion, quoi.
Alors justement : ayant entendu récemment vers 12h15 une discussion intriguante entre Philippe Trétiack (qui s'illustrait jadis dans les tables rondes de Métropolitains) et une jeune à femme à la belle voix et à la parole confuse, je suis allé inspecter le tableau de la Grande table pour ces 6 derniers mois. J'ai sélectionné une vingtaine d'émissions, souvent pour une seule des deux parties. Et ayant commencé à écouter le tout pour me faire une idée de la chose, au moins sur quelques sujets qui m'intéressent, je dois dire que je souffre
Première constatation et déception : on retrouve superficiellement le principe du Panorama, peut-être appliqué de façon systématique avec une partie de table ronde faisant appel à des commentateurs réguliers, et une autre partie où l'on reçoit un invité, artiste ou auteur. Hélas la table ronde (comme aux temps du Panorama) semble être le blanc-seing à certains pour dire les pires sornettes. Si ça n'était pas aussi réfléchi (car hélas ça l'est) on serait pas loin du brain-storming, exercice intéressant et riche en soi, .... à condition de trier les résultats produits.
Deuxième constatation : Caroline Broué n'a vraiment pas le profil de l'emploi. Son style radiophonique/oral est déplorable par le mélange de théatralisation et de dramatisation, et bien sûr très auto-satisfait. On retrouve un peu l'école Demorand jadis dans sa désatreuse matinale : brasser de l'air, sur-articuler, souligner lourdement des idées ectoplasmiques, ainsi occuper l'espace sonore sans trop se soucier de la pertinence ou de la qualité. En clair : une sorte de Laure Adler un peu plus jeune pour qui tout fait ventre.
./...
Alors justement : ayant entendu récemment vers 12h15 une discussion intriguante entre Philippe Trétiack (qui s'illustrait jadis dans les tables rondes de Métropolitains) et une jeune à femme à la belle voix et à la parole confuse, je suis allé inspecter le tableau de la Grande table pour ces 6 derniers mois. J'ai sélectionné une vingtaine d'émissions, souvent pour une seule des deux parties. Et ayant commencé à écouter le tout pour me faire une idée de la chose, au moins sur quelques sujets qui m'intéressent, je dois dire que je souffre
Première constatation et déception : on retrouve superficiellement le principe du Panorama, peut-être appliqué de façon systématique avec une partie de table ronde faisant appel à des commentateurs réguliers, et une autre partie où l'on reçoit un invité, artiste ou auteur. Hélas la table ronde (comme aux temps du Panorama) semble être le blanc-seing à certains pour dire les pires sornettes. Si ça n'était pas aussi réfléchi (car hélas ça l'est) on serait pas loin du brain-storming, exercice intéressant et riche en soi, .... à condition de trier les résultats produits.
Deuxième constatation : Caroline Broué n'a vraiment pas le profil de l'emploi. Son style radiophonique/oral est déplorable par le mélange de théatralisation et de dramatisation, et bien sûr très auto-satisfait. On retrouve un peu l'école Demorand jadis dans sa désatreuse matinale : brasser de l'air, sur-articuler, souligner lourdement des idées ectoplasmiques, ainsi occuper l'espace sonore sans trop se soucier de la pertinence ou de la qualité. En clair : une sorte de Laure Adler un peu plus jeune pour qui tout fait ventre.
./...
Dernière édition par Nessie le Ven 06 Juil 2012, 06:01, édité 1 fois
Nessie
37Impression critique sur un seul épisode - Lun 27 Fév 2012, 17:48
./...
Résultat : cette grande table nous sert un mélange d'idées à creuser, et d'idées reçues pré-digérées. Je donne un exemple : la discussion de jeudi dernier sur le livre de Claude Quétel ('Petite histoire des murs'). On y trouve mélangés dans la conversation : le narcissisme creux et pompeux de Catherine Clément, les tentatives de problématisation historique par Pascal Ory, et une sorte de sémio-créativité psycho-analytique de Tobie Nathan. Ca pourrait être sympathique et de fait ça l'est : l'esprit circonspect y trouvera sinon de la matière solide, du moins des idées à moudre, à pétrir, et à filtrer car les idées reçues vont affluer notamment quand ils en viennent aux gated communities -bonne raison pour regretter l'absence de Tretiack-. Par contre, les apports de Caroline Broué sont au-dessous du nul : son rôle semble être d'y injecter l'idéologie usuelle du paradigme de France Culture, cette fameuse philosophie pour adolescents que presque toute la station semble prendre pour une morale universelle. En clair, ce jour-là : les murs c'est mal passke ça enferme (pfffouuu quel effort conceptuel) et comme elle parvient tout de même à en douter car après tout Caroline vit et même dort entre des murs, donc elle doute alors elle recadre en gros sous la forme << alors tout le monde (?) depuis Newton (?) pense que les murs c'est un mal mais en fait c'est plus complexe, nan ? >>. Je caricature parce que je n'ai pas le courage de rechercher l'extrait, qui m'a frappé mais que je n'ai pas repéré, et puis si je dois l'écouter une seconde fois j'ai peur d'éclater en sanglots. Mais enfin dans l'esprit je suis certain que ça vole aussi haut que ça. Par tout ce qu'elle révèle de l'attitude mentale de Caroline Broué animant chaque jour un débat entre intellectuels, cette intervention qui est un simple item de relance dans la conversation, mériterait une analyse de plusieurs pages comme la fameuse séquence filmée (20 secondes) où l'on voyait Gregory allumer la cigarette de Doris, élément d'interaction dont l'analyse ne put être publiée in extenso parce que, si on en croit Birdwhistell, rien que pour le papier nécessaire au bon-à-tirer il aurait fallu raser 2 fois la forêt canadienne (et je referme cette parenthèse écologique). Bref un gros sac de clichés élémentaires que ces gens semblent croire être une pensée, ou une vision du monde, et bien sûr que c'est est une, mais d'un tel simplisme et d'une telle bétise que ça donne sérieusement envie de ruer. Et presque toutes les interventions de l'animatrice sont de ce niveau. Jadis dans la matinale on avait de temps en temps une question con de Pierre Assouline quand il était fatigué en fin d'émission, et on pouvait croire à une facilité assumée, ou à la vertu heuristique d'un "jeu du candide". Avec Caroline c'est du premier degré c'est d'un bout à l'autre, et on constate que ça n'apporte rien sauf une couche de parler-creux. Bref on est vraiment au bistrot, mais atassion, pas n'importe quel bistrot : un bistrot de haut-diplômés à vocation d'intellectuels, ayant des idées générales sur des sujets auxquels ils ne connaissaient rien hier matin, mais qu'ils décodent avec leurs propres cadres mentaux ce midi, avant de passer à la suite demain. Eh bien ça serait pas du luxe de les encadrer autrement.
./...
Résultat : cette grande table nous sert un mélange d'idées à creuser, et d'idées reçues pré-digérées. Je donne un exemple : la discussion de jeudi dernier sur le livre de Claude Quétel ('Petite histoire des murs'). On y trouve mélangés dans la conversation : le narcissisme creux et pompeux de Catherine Clément, les tentatives de problématisation historique par Pascal Ory, et une sorte de sémio-créativité psycho-analytique de Tobie Nathan. Ca pourrait être sympathique et de fait ça l'est : l'esprit circonspect y trouvera sinon de la matière solide, du moins des idées à moudre, à pétrir, et à filtrer car les idées reçues vont affluer notamment quand ils en viennent aux gated communities -bonne raison pour regretter l'absence de Tretiack-. Par contre, les apports de Caroline Broué sont au-dessous du nul : son rôle semble être d'y injecter l'idéologie usuelle du paradigme de France Culture, cette fameuse philosophie pour adolescents que presque toute la station semble prendre pour une morale universelle. En clair, ce jour-là : les murs c'est mal passke ça enferme (pfffouuu quel effort conceptuel) et comme elle parvient tout de même à en douter car après tout Caroline vit et même dort entre des murs, donc elle doute alors elle recadre en gros sous la forme << alors tout le monde (?) depuis Newton (?) pense que les murs c'est un mal mais en fait c'est plus complexe, nan ? >>. Je caricature parce que je n'ai pas le courage de rechercher l'extrait, qui m'a frappé mais que je n'ai pas repéré, et puis si je dois l'écouter une seconde fois j'ai peur d'éclater en sanglots. Mais enfin dans l'esprit je suis certain que ça vole aussi haut que ça. Par tout ce qu'elle révèle de l'attitude mentale de Caroline Broué animant chaque jour un débat entre intellectuels, cette intervention qui est un simple item de relance dans la conversation, mériterait une analyse de plusieurs pages comme la fameuse séquence filmée (20 secondes) où l'on voyait Gregory allumer la cigarette de Doris, élément d'interaction dont l'analyse ne put être publiée in extenso parce que, si on en croit Birdwhistell, rien que pour le papier nécessaire au bon-à-tirer il aurait fallu raser 2 fois la forêt canadienne (et je referme cette parenthèse écologique). Bref un gros sac de clichés élémentaires que ces gens semblent croire être une pensée, ou une vision du monde, et bien sûr que c'est est une, mais d'un tel simplisme et d'une telle bétise que ça donne sérieusement envie de ruer. Et presque toutes les interventions de l'animatrice sont de ce niveau. Jadis dans la matinale on avait de temps en temps une question con de Pierre Assouline quand il était fatigué en fin d'émission, et on pouvait croire à une facilité assumée, ou à la vertu heuristique d'un "jeu du candide". Avec Caroline c'est du premier degré c'est d'un bout à l'autre, et on constate que ça n'apporte rien sauf une couche de parler-creux. Bref on est vraiment au bistrot, mais atassion, pas n'importe quel bistrot : un bistrot de haut-diplômés à vocation d'intellectuels, ayant des idées générales sur des sujets auxquels ils ne connaissaient rien hier matin, mais qu'ils décodent avec leurs propres cadres mentaux ce midi, avant de passer à la suite demain. Eh bien ça serait pas du luxe de les encadrer autrement.
./...
Dernière édition par Nessie le Lun 27 Fév 2012, 18:03, édité 2 fois
Nessie
38Malheur à celui qui ne se lève pas pour aller couper... - Lun 27 Fév 2012, 17:55
./...
Et puis parce que, par curiosité je reste collé au Journal d'Antoine Mercier toujours moins agaçant que celui du matin, ce jour-là je me retrouve en 2e partie. Caroline Broué accueille en tête à tête Michael Cunningham pour ce qu'on ose appeler un "grand" entretien (à peine 30 minutes). Et là elle se fait plaisir, entendez : elle me désespère. Elle lit laborieusement un extrait ou un résumé mal écrit et mal lu ce qui fait quand même beaucoup, puis dans l'entretien en vis-à-vis donc avec l'aide de l'invité choisi pour ça, elle va picorer joyeusement le champ de clichés qui sert de camping à la pensée made in France Culture. En 30 minutes nous aurons donc : le malaise des bourges urbains quadragénaires et donc le sens de la vie (!), la crise identitaire, l'irruption de l'homosexualité, la grandeur des héritières d'Emma Bovary, le sida et la dope, car il y a aussi des malheureux dominés en l'occurence ici ce sont les djeunz. Un autre jour nous aurons les prolétaires martyrisés par les ennemis de classe, le libéralisme totalitaire, les traders criminels, la prise et la crise de conscience, mais ce ne serait que le dual de ce que j'entends aujourd'hui puisque c'est toujours au service du même paradigme moral. Le roman n'a pas été choisi n'importe comment, mais en bonne cohérence avec la mouvance philosophique qui anime la chaine. A quoi s'ajoute la voix de Michel Zlotowski : une des meilleures élocutions de toute la chaîne et à coup sûr un des plus beaux timbres, comme toujours distribuant les accents d'intensité et l'art de la persuasion au service des clichés de la maison, il accélère encore ma lassitude d'auditeur. Je n'irai pas au bout de cet entretien déjà 500 fois entendu depuis 12 ans sur FC. Finissez sans moi les amis.
Profitant d'un inévitable extrait pris chez Wody Allen, je
Bilan : quand Caroline Broué anime la Grande table, je n'échappe à l'agacement que quand elle me laisse le loisir de me réfugier dans un atroce ennui. J'ai bien conscience que c'est particulièrement vachard d'écrire tout ça. Ca serait même agressif, si on oubliait que d'imposer une telle médiocrité sur la seule radio écoutable, à l'heure où jadis on nous donnait de l'intelligence en mouvement, eh bien c'est déjà en soi une forme d'agression contre l'auditeur.
Et puis parce que, par curiosité je reste collé au Journal d'Antoine Mercier toujours moins agaçant que celui du matin, ce jour-là je me retrouve en 2e partie. Caroline Broué accueille en tête à tête Michael Cunningham pour ce qu'on ose appeler un "grand" entretien (à peine 30 minutes). Et là elle se fait plaisir, entendez : elle me désespère. Elle lit laborieusement un extrait ou un résumé mal écrit et mal lu ce qui fait quand même beaucoup, puis dans l'entretien en vis-à-vis donc avec l'aide de l'invité choisi pour ça, elle va picorer joyeusement le champ de clichés qui sert de camping à la pensée made in France Culture. En 30 minutes nous aurons donc : le malaise des bourges urbains quadragénaires et donc le sens de la vie (!), la crise identitaire, l'irruption de l'homosexualité, la grandeur des héritières d'Emma Bovary, le sida et la dope, car il y a aussi des malheureux dominés en l'occurence ici ce sont les djeunz. Un autre jour nous aurons les prolétaires martyrisés par les ennemis de classe, le libéralisme totalitaire, les traders criminels, la prise et la crise de conscience, mais ce ne serait que le dual de ce que j'entends aujourd'hui puisque c'est toujours au service du même paradigme moral. Le roman n'a pas été choisi n'importe comment, mais en bonne cohérence avec la mouvance philosophique qui anime la chaine. A quoi s'ajoute la voix de Michel Zlotowski : une des meilleures élocutions de toute la chaîne et à coup sûr un des plus beaux timbres, comme toujours distribuant les accents d'intensité et l'art de la persuasion au service des clichés de la maison, il accélère encore ma lassitude d'auditeur. Je n'irai pas au bout de cet entretien déjà 500 fois entendu depuis 12 ans sur FC. Finissez sans moi les amis.
Profitant d'un inévitable extrait pris chez Wody Allen, je
Bilan : quand Caroline Broué anime la Grande table, je n'échappe à l'agacement que quand elle me laisse le loisir de me réfugier dans un atroce ennui. J'ai bien conscience que c'est particulièrement vachard d'écrire tout ça. Ca serait même agressif, si on oubliait que d'imposer une telle médiocrité sur la seule radio écoutable, à l'heure où jadis on nous donnait de l'intelligence en mouvement, eh bien c'est déjà en soi une forme d'agression contre l'auditeur.
Pfiffikus
39culture idéologique, inculture théorique - Ven 15 Juin 2012, 18:06
A la grande table on entend Comolly, enthousiaste critique du Front National, lui reprocher de détourner le sens du mot "laïcité". Comment le fait-il ? Il reproche au FN d'user de la laïcité contre l'islam, ]alors que la laïcité, di-il, c'est "être laïc contre les chrétiens" . En le détournant ainsi lui-même bien plus clairement que ce que supposément fait le FN, il donne raison ainsi à tous ceux qui dénoncent la laïcité en lui déniant toute valeur morale positive. Il poursuit sur le même mode avec le mot "liberté", qu'il assimile au seul courant libertaire (le FN prône la liberté, mais il est opposé aux valeurs libertaires de 68, explique-t-il).
Autant il est bel et bon que Comolly puisse s'exposer sur France Culture, autant il est regrettable que personne, et hélas jamais Caroline Broué, ne reprenne jamais ces erreurs sommaires, ne problématise les propos, mais au contraire les accrédite en les accueillant comme évidents. C'est lié à la composante journalistique de France Culture, qui pour l'essentiel - chacun pense aux exceptions bien connues - ne vise jamais à autre chose que de dire à l'auditeur ce qu'il est bon de penser, plutôt que problématiser les énoncés. Pour dire les choses plus simplement, on s'y entend, journalistes et invités habituels, comme entre amis qui partagent les mêmes idées. Ce n'est pas le rôle d'une radio de service public.
Autant il est bel et bon que Comolly puisse s'exposer sur France Culture, autant il est regrettable que personne, et hélas jamais Caroline Broué, ne reprenne jamais ces erreurs sommaires, ne problématise les propos, mais au contraire les accrédite en les accueillant comme évidents. C'est lié à la composante journalistique de France Culture, qui pour l'essentiel - chacun pense aux exceptions bien connues - ne vise jamais à autre chose que de dire à l'auditeur ce qu'il est bon de penser, plutôt que problématiser les énoncés. Pour dire les choses plus simplement, on s'y entend, journalistes et invités habituels, comme entre amis qui partagent les mêmes idées. Ce n'est pas le rôle d'une radio de service public.
Pfiffikus
40Toujours le même manque de culture informée et d'esprit critique - Lun 17 Sep 2012, 12:29
Ce lundi 17 septembre La Grande table Les apprentis savants ont-il [sic] gagné ?*** accrédite la version d'une association des professeurs d'histoire championne de l'objectivité scientifique contre un ouvrage réputé idéologique de Laurent Deutsch. Ce dernier je ne l'ai pas lu, mais j'ai entendu le silence assourdissant desdits profs - et bien entendu de France Culture - sur l'ouvrage fondamental de Barbara Lefebvre et Eve Bonnivard, "Elèves sous influence", Ed. Audibert, 2005, qui démontre magistralement l'idéologie massive des manuels d'histoire, mais qui va dans le sens de l'idéologie dominante, bien-pensante, des enseignants.
Toujours cette quasi impossibilité pour France Culture, à part quelques poches de problématisation des thèses, à se départir de la boussole de Radio France : non pas donner à penser, mais dire ce qu'il faut penser.
***
Toujours cette quasi impossibilité pour France Culture, à part quelques poches de problématisation des thèses, à se départir de la boussole de Radio France : non pas donner à penser, mais dire ce qu'il faut penser.
***
Avec : Christophe PROCHASSON Etienne KLEIN François CUSSET
Christophe Prochasson : « Ce qui est alarmant c’est l’espèce de relativisme qui semble gouverner la transmission des connaissances. Relativisme que semblent guider avant tout les qualités médiatiques et pédagogiques de ceux qui interviennent. Si bien que l’exclusion progressive des professionnels et des savants, qui sont en partie responsables de cette auto exclusion, au profit de ceux qu’on pourraient appeler des industriels de la transmission, qui parlent de tout avec un certain aplomb, affaiblit l’autorité sociale de ces mêmes savants à la réputation si fragile. Je crois donc qu’il faut être averti de qui parle et d’où.
[…]
Dans quelle mesure le savant peut-il être fidèle à lui-même dans le travail de transmission public de son savoir, quel type de compromis peut-il passer pour se faire entendre ? »
Etienne Klein : « En physique la question est : comment dire ce que les équations diraient si elles pouvaient parler alors qu’elles ne parlent pas ? Cela demande donc une traduction qui demande beaucoup de temps et un travail critique du langage suffisamment intense pour que l’on ne dénature pas le message de la physique qui s’est elle-même construite contre la pensée et le langage communs. Par ailleurs, la pédagogie de la physique est victime d’une crise de la patience qui contamine toute la vie sociale. Il y a une sorte de populisme scientifique qui dissout et déforme la science. »
François Cusset : « La transmission des savoirs, qu’il soit historique ou physique, passe par des média spécialisés ou non spécialisés, et ils doivent produire de la communication, c’est-à-dire de la chaleur, du contact, de la subjectivité, de l’affect, du rêve et qu’à ce titre ils réduisent la quantité d’informations transmissibles. Quelles sont les conditions actuelles (sociales, économiques et intellectuelles) de production du savoir, i.e. l’autorité sociale du savant ? »
Pantoufle
41Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Lun 17 Sep 2012, 12:56
Pfiffikus a écrit:Toujours cette quasi impossibilité pour France Culture, à part quelques poches de problématisation des thèses, à se départir de la boussole de Radio France : non pas donner à penser mais dire ce qu'il faut penser.
Ah mais, ah mais, ah mais, ça c'est bien dit, par Toutatis ! Excellente formule. Je la réutiliserai. Je puis-je?
La Grande table - Tirons la nappe ! Page 4 sur 47
Haut de page ↑Permission de ce forum:
Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum