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Accueil / France Culture

La série documentaire (ex-Sur les docks)    Page 15 sur 15

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Curly 


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''Qu'est-ce qu'être un bon homme ?'' - Mar 16 Jan 2024, 19:19

C’était prévisible, quand on interroge le genre pour la millième fois, et concon fie la chose confite au meilleur d’entre les pires producteurs, ça donne de la daube en sauce sans sauce.

                                    La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Oper2367

Je passe vite fait tous les clichetons qui défilent, car ils pointent tous présents, et les extraits écoutés indiquent bien que vous écoutez des analyses éclairantes qui démontrent en l’affirmant (la classe) que « les hommes ont peur de l’impuissance », et que si l’homme, celui avec des hormones à zigounette, n’a pas de boulot dans lequel il se sent bien dans son corps à zigounette, eh bien il est « angoissé » et « extrêmement perturbé ». Alors que les femmes, non. C’est bien connu.
Mais j’avais dit que je passerai tous les clichetons, donc je vais passer les neuneuteries platounettes et lapalissantes qui démontrent avec pénétration (c’est le côté masculin de LSD) que la sociologie de Sciences po, c’est pas d’la merde.

L’écoute de la seconde partie est édifiante,

                        La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Oper2368

tellement édifiante qu’au bout du dixième euh dans la même phrase, on stoppe la masturbation intellectuelle et on l’émascule une bonne fois pour toutes. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-15.01.2024-ITEMA_23614800-2024C26362E0006-21.mp3"debut="01:44" fin="02:28"]
La personne que vous entendez dans cet extrait est présentée comme "essayiste" dans la fournée de LSD. Incomplet, il manque "militante féministe, trans et lesbienne, membre du collectif ''Toutes Des Femmes''."
Extrait de ses théories : "l'amour des hommes pour les femmes n'est pas un cadeau (...) en un sens les hommes préfèrent de toute façon les hommes, ce qui ne les empêche pas d'être homophobes." CQFD. C'est évident.

Curly 

Curly

142
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Toutes les expériences de la vie - Lun 08 Avr 2024, 19:01

Tiens, une nouvelle série LSD.
Tiens, les féminicides.
Quelle surprise.
Écoutons.
De jeunes voix immatures viennent une fois de plus nous expliquer l’importance du phénomène. Au bout d’un bout de temps, nous comprenons que c’est important. Eh bien les voix immatures, interchangeables, et pleines de « moi, je, je, moi, je, moi » vont continuer à nous clamer les catastrophes que sont les féminicides, avec des détails bien glauques, toujours les mêmes, parce que France Cu laboure le féminicide depuis un bon moment déjà, en répétant les mêmes choses. Ces émissions demeurent, dans leur fond comme dans leur forme, immatures.
Les témoignages défilent avec un fond de musique neuneu pour ajouter de l’émeution, comme dans les premières émissions putassières venues. La routine LSD.
Sur la page de l’émission, on peut lire : « Documenter toutes les expériences de la vie, des cultures et des savoirs. »
Tu parles : catastrophes, et de manière générale tout ce qui peut provoquer l’indignation de l’auditeur bénévole afin de lui montrer que ce monde de merde, il est vraiment merdique.
Toute autre « expérience de la vie, de culture et de savoirs », out !
Depuis septembre 23, hors rediff’, car les rediff’ sont monnaie courante dans les programmes en flux (les rediff’ = la guerre, les migrants, la pauvreté, la folie, redonner une sensibilité au vivant…), on « plonge », car la plonge fait partie du langage formaté des pros de LSD, dans :
- la maladie : le cancer 
- la transition écolo, le changement climatique : le vélo, le climat (« le passé des climats nous renseigne sur l’ampleur des dérèglements actuels »), la disparition des zoziaux
- le mônde de la muzik : la techno (teuf et cie, afin de bien cibler les auditeurs-cibles pan dans la gueule), les « tubes de ma vie » (« plonge dans les coulisses de la création musicale des années 60 à aujourd’hui »), le raï (mots clés « populaire », « charts internationaux », « musique la plus écoutée »)
- le mônde des jeunes. Les jeunes par France Cu : «Pandémie mondiale, confinement, guerre en Ukraine, dérèglements climatiques tout y passe, une partie de la jeunesse va mal, entre anxiété et peur de l’avenir » 
- le mônde des réformes de la retraite, une « plongée dans les archives sonores » : « la retraite ressemble à un mirage, plus on s’en approche plus elle s’éloigne ».
- la guerre : « une série de désastres et de destructions » (breaking news), la rafle du Vel’d’Hiv’, « la guerre mondiale contre les femmes » (féminicides)
- histoire de l’art : le cul le cul le cul
- histoire de l’enregistrement sonore, un combo intime + politique
- sciences, « Dans cette série à la première personne, Élodie Maillot enquête sur cet univers inconnu et invisible [la flore intestinale], avec des artistes, des chercheurs, des médecins, des chefs, des entrepreneurs ou des trafiquants de microbes, elle compare son microbiote à celui d’un chasseur-cueilleur tanzanien, cultive des microbes en bocaux, et sonde les perspectives d’autoportraits artistiques qu’offre cette vision neuve de l’humain… »
- le mônde de l’indignation : « le système colonial continue de nourrir les inégalités, la division et le souffle du racisme » (« La marche de 83 : histoire d’une égalité manquée »), le Front de Libération de la Bretagne, luttes féministes espagnoles, la souffrance au travail, la main d’œuvre immigrée en lutte, l’apartheid
- le genre : être un homme de l’aujourd’hui du maintenant
- littérature : Georges Perec (mots clés « Shoah », « immigrants », « persécutions »)  
- géographie : « l'abandon, le délaissement, la décrépitude, la ruine inexorable »
- Histoire, la mort de Pompidou (une scie qui a été martelée partout dans les médias, donc, hop, vite pareil mais sur France Cu). « une plongée dans les archives », « une série 100% seventies, avec tous les acteurs de l’époque, de Françoise Giroud à Chaban-Delmas, en passant par Dani et Alice Sapritch… » Ouais cool, trop vintage.

Quand vous êtes adeptes de LSD, vous ne voyez pas la vie en rose oula non, mais vous avez une magnifique vue, sur, je cite à nouveau, « toutes les expériences de la vie, des cultures et des savoirs ». L’équipement tuturel complet pour passer à l’expérience de mort dans de bonnes conditions.

Philaunet 

Philaunet
Admin

143
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Tract politique militant assumé dans les pages du site de France Culture - Mar 09 Avr 2024, 21:43

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t258p140-la-serie-documentaire-ex-sur-les-docks#39487) a écrit:Tiens, une nouvelle série LSD.
Tiens, les féminicides.
Quelle surprise.
Écoutons.
De jeunes voix immatures viennent une fois de plus nous expliquer l’importance du phénomène. Au bout d’un bout de temps, nous comprenons que c’est important. Eh bien les voix immatures, interchangeables, et pleines de « moi, je, je, moi, je, moi » vont continuer à nous clamer les catastrophes que sont les féminicides, avec des détails bien glauques, toujours les mêmes, parce que France Cu laboure le féminicide depuis un bon moment déjà, en répétant les mêmes choses. Ces émissions demeurent, dans leur fond comme dans leur forme, immatures.
Les témoignages défilent avec un fond de musique neuneu pour ajouter de l’émeution, comme dans les premières émissions putassières venues. La routine LSD. (...)
N'y a-t-il personne pour s'étonner de la transformation d'une page d'émission en tribune vindicative pour une cause ? Nom de la série, déjà osé : Série « Féminicides, la guerre mondiale contre les femmes », mais pour ce 2e épisode, c'est du jamais vu, un pamphlet, un tract militant.

Chapeau (mais pas "chapeau !") : "Les hommes tuent les femmes parce qu’ils le peuvent : les États, la justice, la police, les médias les y autorisent". Puis : "Le féminicide n'est pas un crime isolé, interpersonnel ou spontané. Il est en fait rarement le fait d'un fou ou d'un marginal, il est le plus souvent l'expression extrême de la norme". Ce genre de formule est sans doute tiré des blogs et podcasts de féministes radicales auxquels s'abreuvent les employées de France Culture.

Autre extrait qui vaut son pesant de cacahuètes et qui montre que l'émission est hors de contrôle : "Si les chiffres des féminicides ne baissent pas c’est parce que le féminicide reste l’outil le plus efficace du système patriarcal pour maintenir une forme de contrôle social et politique".

Une émission faite en non-mixité.

Il faut donc acter que cette émission, lsd, est le podcast d'associations politiques radicales (voir les références) diffusé par un service public instrumentalisé par l'équipe qu'a mise en place l'ex-directrice, militante féministe, Sandrine Treiner.

Philaunet 

Philaunet
Admin

144
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''Réinventer le monde'', rien moins. - Ven 03 Mai 2024, 17:52

"Pédés : réinventer le monde"

La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Scre2351

Le créneau de 17h à France Culture : micro ouvert au militantisme politique et associatif.  

La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Scre2352

Si ceci n'est pas un tract, qu'est-ce ?

La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Scre2354

France Culture, une radio locale parisienne dont le personnel utilise le service public pour mettre ses intérêts communautaires sous les projecteurs.

Curly 

Curly

145
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Intersectionnalité & communautarisme - Dim 12 Mai 2024, 10:54

France Cu continue sans jamais faiblir de laisser carte blanche à des producteurs militants, sans jamais, ce serait trop honnête, le signaler. Être militant, un militant gentil, c'est la base. Franchement, comment ne pas l'être à moins d'être un méchant pas gentil ?
Un des derniers exemples, LSD, un nid à docus militants, enfin pas n'importe lesquels. Tant qu'ils sont dans la Ligne Gé, pas d'problemo.
Semaine du 29 avril : les pédés. Sans guillemets. Donc aucun recul ni contextualisation, juste un gros mot balancé comme ça, pour choquer, faire du clic.
Il faut attendre le texte de présentation pour qu'apparaissent les guillemets.
"Le mot « pédé », employé par les militants homosexuels depuis les années 70 dans une logique de réappropriation et retournement de l’injure, désigne ici une perception radicale ou révolutionnaire de l’homosexualité masculine de la part des premiers visés par cette insulte."
Mais dans le titre, rien parce que nous sommes placés du point de vue de ces militants, et que, il convient de le signaler parce que le docu ne le fait pas, tous les homosexuels ne sont pas militants, une majorité d'entre eux veut qu'on lui foute juste la paix et qu'on ne la définisse pas selon son orientation sexuelle.
Le producteur ne fait que relayer la parole de militants (= la sienne), pour, comme toute propagande, fabriquer de l'indignation chez les auditeurs.
Citons juste un extrait d'un entretien donné à un mag' militant, qu'il a d'ailleurs co-créé, comme quoi on tourne en rond dans un petit milieu fermé.
"Q.  Aujourd’hui, c’est le titre de la série que tu signes chez France Culture. Est-ce que quelque chose a changé de la part des médias dits « généralistes » quant au traitement médiatique de ce terme mais aussi vis-à-vis de notre désir de revendiquer cette identité comme militante ? 
R. Côté médias, j’aurais du mal à savoir mais dans les cercles militants, ça a beaucoup changé.  (…)  J’ai aimé militer en mixité TPG mais avec le temps, j’ai eu un besoin de réaffirmer cette identité-là (…)  Pour moi, revenir au mot pédé, c’était pas forcément se couper des autres communautés mais réaffirmer une subjectivité spécifique à partir de nos expériences, et des formes de violences spécifiques que pédé implique, et se demander quoi faire à partir de cette position. (…) »


Le texte de présentation case tous les éléments de langage en béton armé, qui semblent sortis d'un robot, d'un ChatGPT quelconque :
«  émergence d’une parole collective  / plus urgente que jamais / changer le monde / repenser l’ordre social / réinventer la masculinité / réaffirmer les potentialités révolutionnaires / chercher de nouveaux horizons d’émancipation / rapports de genre / besoin de refaire communauté au présent et au pluriel / faire face aux nombreuses urgences politiques contemporaines et à venir. »
Ajoutons que l’usage de la première personne est revendiquée, car intime is politique, intime is universel, doit-on ajouter pour compléter le tableau des éléments de langage.
Première partie : « militants radicaux, Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire, Sœurs de la Perpétuelle Indulgence , artificialité des catégories de sexe comme de sexualité… Et si, plus qu’une simple orientation sexuelle, pédé était un genre en soi ? »
Cette question franchement fermée vous invite à fermer votre gueule et à faire entrer cette idéologie communautariste dans votre petite tronche sans neurone.
Seconde : « Des vies détruites par l’homophobie d’État, homonationalisme, croisement des questions LGBTI et des idéologies nationalistes et racistes »
Et cette question magnifique : « Peut-on rêver d’un monde sans police ? »
Ce n’est pas un docu, mais un tract de quatre heures. Vous posez des problèmes sérieux (homophobie par ex.) et vous apportez une réponse simple (niveau CP par ex.).
Troisième : « bouleverser le monde, le réduire à néant et le reconstruire »
Quatrième : « le besoin de communauté se fait de nouveau sentir »
« Comment (re)faire corps aujourd’hui ? Où sont donc passés les pédés ? Comment reconstruire un mouvement politique pédé ou réinvestir les luttes ? »
« la fin de cette série donne à entendre comment écrire pédés au pluriel. Elle questionne comment refaire de ce mot un lieu d’empouvoirement collectif et émancipateur pour tous les pédés et bien au-delà, et esquisse les contours d’un possible mouvement pédé à venir pour tenter de réinventer le monde. »
Ce n’est donc pas un docu mais un espace sonore de rééducation politique des auditeurs, une radio culturelle de service public squattée par une poignée de militants qui ont carte blanche.

On continue, semaine suivante, avec une série sur les enfants, et des questionnements de type :  « Le fait qu’ils soient privés du droit de vote peut-il être interprété comme le signe d’une volonté d’accaparement du pouvoir par les adultes ? »
La productrice, une habituée de France Cu et féministe intersectionnelle auto-proclamée, écrit aussi pour le même mag' militant signalé plus haut.
Donc, pour France Cu, une personne normale (ne pas être intersectionnel relève de la monstruosité), nous impose sa pensée, nous rééduque dans le bon sens. Sur une radio culturelle de service public.

Philaunet 

Philaunet
Admin

146
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Quatre femmes avec Kafka : Ottla Kafka, la sœur chérie - Sam 06 Juil 2024, 07:10

Une série documentaire qui nous a échappé à l'époque de sa diffusion en 2022 : Felice, Milena, Dora, Ottla : quatre femmes avec Kafka.
Pour LSD, Ruth Zylberman raconte les femmes de la vie de Kafka : entre déchirements intimes et déchirements de l’histoire.
Les trajectoires de quatre femmes dans leur proximité biographique et symbolique avec Kafka et son œuvre : Felice Bauer, Milena Jesenská et les plus méconnues : Dora Diamant, l’amour de la dernière chance et Ottla, la sœur tant aimée.
Une série documentaire de Ruth Zylberman, réalisée par Julie Beressi.

*****************

Épisode 4/4 : Ottla Kafka, la sœur chérie : hors du monde haïssable Jeudi 27 juin 2024 (première diffusion le jeudi 14 avril 2022).

Ce dernier numéro montre toutes les qualités que l'on peut attendre d'un documentaire de radio culturelle. Il rappelle les meilleures productions des années 1980 et 1990. C'est un montage d'extraits d'entretiens coordonnés par une narratrice. Contrairement à certains numéros d'Une Vie une œuvre /Toute une vie des années 2000-2010 mettant bout à bout de très courts extraits dans un montage "feu d'artifice" qui ne donnait pas à l'auditeur le répit nécessaire à l'écoute concentrée, le montage offre ici un rythme "organique" : les interviewés sont entendus dans leur langue et l'interprète en léger consécutif n'écrase pas l'original ; les voix sont bien choisies (on a été habitué au pire du pire dans les lectures), voir dans le descriptif le nom des comédiens ; pas de pathos, pas de niaiserie, pas de musique sotte (choix discutable une seule fois), enfin pas tout ce qui fait habituellement le quotidien des documentaires et autres émissions de la station depuis au moins 15  ans.

Ruth Zylberman et sa réalisatrice ont fait un énorme travail dont témoigne le descriptif ci-dessous. De la radio patrimoniale.
Franz Kafka éprouvait pour sa plus jeune sœur, Ottla, un lien inaltérable. Solidaire et complice, elle accompagnait Franz dans ses lectures et ses jeux théâtraux, mais elle était considérée par ses parents comme rebelle et désobéissante. Cette grande intimité pouvait se lire dans leurs lettres.
De ses trois sœurs, la plus jeune, Ottla (Ottilie) était sans aucun doute la plus proche de Franz Kafka. Il écrira d’ailleurs à son sujet : “J'ai trois sœurs, l'une mariée, l'autre fiancée, sans préjudice de mon amour pour les autres, la célibataire est de loin, celle que je chéris le plus.”

Ottla, très influencée par son frère, est celle qui tenta de s’émanciper de l’ordre familial régenté par ce fameux père, Hermann, auquel Kafka écrivit une lettre non moins fameuse qu’il n’envoya jamais. Sur cette proximité fraternelle, Reiner Stach, biographe de Kafka explique : “Elle était pour lui une sorte d'allié parce que Franz et Ottla, étaient les personnes les moins adaptées de cette famille, Franz bien sûr, à cause de ses intérêts littéraires, de sa sensibilité, etc. Et Ottla, parce qu'elle avait un caractère rebelle, elle ne pouvait pas se soumettre en tout.” Petr Balajka, le biographe d’Ottla ajoute : “Franz n'avait pas la force de s'exprimer ouvertement contre son père, Ottla au contraire, faisait ce qu'elle voulait sans se laisser freiner. Son entêtement, son obstination et son courage étaient autant de qualités dont Franz avait l'impression de manquer et qu'il admirait énormément chez sa sœur. Elle avait ce qui lui manquait, ce qu'il aurait voulu avoir et c'est cela qui les rendait si proches.”

La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Scre2484

Kafka évoquera encore cette sœur chérie en ces termes : “Ottla m’apparaît à certains moments comme la mère que je voudrais de loin, pure, vraie, honnête, conséquence, humilité et fierté, réceptivité et quant à soi, dévouement et indépendance, pudeur et courage. Tout cela dans un équilibre infaillible.”
Après avoir longtemps travaillé dans le magasin familial, Ottla n’hésita pas à transgresser les règles familiales en nouant une liaison puis en se mariant avec un tchèque, chrétien, Josef David… Surtout, elle entreprit avec le soutien émerveillé de son frère, des études d’agriculture. Elle l’accueillit d’ailleurs dans la ferme de Zürau (Siřem) où Franz vécut et écrivit quelques mois. Protectrice, Ottla le fut encore quand elle se fit l’intermédiaire de son frère pour négocier en son nom des congés auprès de l’Office d’assurance qui l’employait ou quand elle lui proposa de venir travailler au calme dans la petite maison de la ruelle d’Or qu’elle avait louée, permettant à Kafka d’échapper à ce « quartier général du bruit » qu’était pour lui la maison parentale.

Cette proximité exceptionnelle ne se démentit jamais jusqu’à la mort de Kafka en 1924, comme en témoignent les lettres conservées d’Ottla et Franz. L’essayiste Marthe Robert estime que c’est le vrai Kafka qui apparait dans ces échanges entre le frère et la sœur : ”Les lettres à Ottla reflètent simplement les relations très, très étroites, très affectueuse plus que ça même d'un frère et d'une sœur, d'un grand frère et d'une petite sœur. Elle nous montre un homme qui était le vrai, je veux dire quand il n'écrivait pas.”

Tout comme ses sœurs qui furent, elles, déportées au ghetto de Lodz puis assassinées à Chelmno, Ottla fut déportée à Terezin et à Auschwitz où elle fut assassinée en octobre 1943.

Un documentaire de Ruth Zylberman, réalisé par Julie Beressi.
Avec :
• Reiner Stach, écrivain, auteur de la plus exhaustive biographie de Franz Kafka parue à ce jour, à paraître en français.
• Petr Balajka, écrivain et photographe, auteur d’une biographie d’Ottla Kafka-Davidová
• Michal Frankl, historien, professeur à l’Institut Masaryk et à l’Académie Tchèque de Sciences.
Archives de Marthe Robert, traductrice et essayiste.
Archives de Vera Saudková, fille aînée d’Ottla Kafka-Davidová.
Comédiens : Rainer Sievert (Franz Kafka); Chloé Réjon (Ottla Kafka); Laurent Lederer, Sonia Masson, Phil Bouvard, et Romain Lemire.
Prise de son : Alexandre Abergel, Hélène Langlois, Thomas Robine, Cédric Chatelus, Valérie Lavallart et Sébastien Royer - Mixage : Régis Nicolas

Textes cités
Franz Kafka, Lettres à Ottla, traduction Marthe Robert, Gallimard, 1978.
Lettres d’Ottla Kafka à Josef David et à sa famille, non publiées.
Bibliographie
Petr Balajka, Das tragische Schicksal der Lieblingsschwester Franz Kafkas, Tredition, 2019.
Franz Kafka, Œuvres Romanesques T.I et II,  édition sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, Bibliothèque de la Pleiade, Gallimard, 2018.
Reiner Stach,  Kafka, The Decisive Years ; The Years of Realization ; The Early Years. 3 T. Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag, Princeton University Pres,  2008, 2012, 2014.
Alena Wagnerová, La famille Kafka de Prague, Grasset, 2004.
Jiři Weil, Vivre avec une étoile, Denoël, 1992.
Liens
Florence Bancaud, De l’éducation corruptrice ou : Les années de déformation du jeune Kafka, in Germanica n°30, 2002.
The Final Journey of Franz Kafka's Sisters.** Article de Grzegorz Gazda, université de Lodz, Pologne.
‘Es geht mir gut’ (‘I am fine’) : Postcard from Ottla, Kafka’s Favourite Sister. Extrait du livre de Subhash Jaireth, université de Canberra, Travels with Writers and Poets (2020).
Tall Kafka and His Sisters.** Extrait d’un discours de Cynthia Ozick au Pen American Center en mars 1988.
Kafka à Prague, sur le site dédié aux Maisons d’écrivains.

Philaunet 

Philaunet
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147
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''Felice Bauer : la première fiancée'', Série ''Quatre femmes avec Kafka'' (avril 2022) - Dim 21 Juil 2024, 09:44

Remarquable en tous points : Série « Felice, Milena, Dora, Ottla : quatre femmes avec Kafka »,  Épisode 1/4 : Felice Bauer : la première fiancée (première diffusion le lundi 11 avril 2022, rediff. le 24 juin 2024). Voir aussi ci-dessus, le billet n°146 Quatre femmes avec Kafka : Ottla Kafka, la sœur chérie.

Sans répéter ce qui a été écrit plus haut, ce premier numéro représente le haut de gamme du documentaire culturel. La rigueur de l'audio est au niveau de celle de la page descriptive intégralement reproduite ci-dessous pour mémoire. Ruth Zylberman et Julie Beressi méritent un prix radiophonique.

Portrait sonore de Felice Bauer, destinataire méconnue d’une œuvre épistolaire monumentale, auprès de laquelle Franz Kafka chercha désespérément la compréhension. Cinq années de correspondance littéraire, un million de mots échangés entre Prague et Berlin.
Avec
• Florence Bancaud Professeur des Universités à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste de littérature et histoire des idées germaniques.
• Jean-Pierre Lefebvre Traducteur, professeur émérite, romancier.
• Philippe Zard Professeur de littérature comparée à l’Université Paris Nanterre
• Marthe Robert Critique littéraire française (1914 -1996)

Dans ce premier épisode d'une série consacrée aux femmes autour de Kafka, il est question de Felice Bauer, jeune femme issue de la petite bourgeoisie juive, indépendante, fondée de pouvoir dans une entreprise berlinoise de dictaphones, qui rencontre Kafka à l’été 1912. S’ensuivront cinq années d’une folle correspondance (500 lettres au total), deux fiançailles avortées et une rupture finale en 1917.

Cinq années à se « mettre nu devant les fantômes ». Rationnelle, efficace, Felice tente de faire face comme elle peut aux tergiversations de Kafka partagé entre l’espoir d’une vie familiale « normale » et son existence de célibataire toute entière tournée vers la littérature.

« Quand vous lui demandez pour quelle raison il a aimé sa première fiancée, il répond : parce qu’elle s’entendait si bien en affaires et son visage se met à rayonner de respect. » (Lettre de Milena Jesenská à Max Brod).
Marthe Robert qui fut traductrice de Kafka et essayiste explique la position de Kafka face à une éventuelle union : “Le mariage, à première vue, c'est simplement une affaire sentimentale et sociale, mais pour Kafka, ce n'était pas ça. Dans toute la première partie de son œuvre, on voit courir des plaintes sur l’état de célibataire, le malheur d'être célibataire. Dans sa perspective très particulière, le célibataire est condamné socialement et spirituellement parlant, c’est un homme manqué, c'est un homme raté”, elle révèle que, “le mariage est un but d'une extrême importance pour lui”. Reiner Stach, biographe de Kafka évoque quant à lui les interrogations de l’écrivain sur ce thème du célibat : “Kafka se demandait : A quoi rime cette vie si je reste célibataire jusqu’à la fin de mes jours ? Si je reste seul ? Est-ce seulement une vie ?“
C’est après sa première rencontre avec Felice que Kafka traverse quelques mois d’épiphanie littéraire qui assoient sa vocation : Le Verdict, première œuvre qu’il ne désavouera pas, écrite d’une traite dans la nuit du 22 septembre 1912, est d’ailleurs dédiée à Mlle FB. Pour Marthe Robert c’est cette écriture nocturne du Verdict qui lia Kafka à Felice : “Chose absolument extraordinaire, c'est son premier texte achevé et aussi bizarre que ça paraisse c'est ça qu'il l’a attaché à Felice, parce qu'il a cru que grâce à elle, grâce à cette espèce de réservoir de force qu'il pouvait trouver en elle, il avait enfin achevé quelque chose d'important”.
Même si les lettres écrites par Felice ont disparu, il faut imaginer le choc culturel et psychique entre cette jeune femme active, peu encline à remettre le sens commun bourgeois en question et « l’exilé intérieur » de Prague. Dans une des lettres que Kafka lui adresse, on peut lire : “Tu m'as écrit une fois que tu voudrais être auprès de moi quand je travaille. Sais-tu que dans ce cas, je ne pourrais pas écrire ? Écrire signifie que l'on se livre sans mesure. C'est pour cette raison que l'on ne peut jamais être assez seul quand on écrit. C'est pour cette raison qu'il ne peut jamais y avoir assez de silence autour de soi, quand on écrit la nuit elle-même n'est pas assez nocturne.”
Après leur rupture, Felice renouera avec le cours d’une « vie de famille normale » avant la fuite vers les Etats-Unis, au début des années 30.  C’est à la fin de la sa vie, qu’elle accepte de confier à un éditeur new-yorkais, les fameuses lettres dont elle était la destinataire.

Un documentaire de Ruth Zylberman, réalisé par Julie Beressi.
Avec :
• Reiner Stach, écrivain, auteur de la plus exhaustive biographie de Franz Kafka parue à ce jour, à paraître en français.
• Florence Bancaud, Professeur de littérature et histoire des idées germaniques 19-21ème siècles à Aix-Marseille Université.
• Jean-Pierre Lefebvre, Professeur émérite de littérature allemande à l’Ecole Normale Supérieure, traducteur des œuvres complètes de Franz Kafka.
• Philippe Zard, professeur de littérature comparée à l'université Paris-Nanterre.

Archives sonores de Marthe Robert, traductrice et essayiste.

Comédiens : Rainer Sievert (Franz Kafka); Sarah-Jane Sauvegrain (Felice Bauer) et Laurent Lederer.
Prise de son : Alexandre Abergel, Hélène Langlois, Thomas Robine, Cédric Chatelus, Valérie Lavallart et Sébastien Royer
Mixage : Régis Nicolas

Textes cités
Franz Kafka, Lettres à Felice, traduction Marthe Robert, in Œuvres Complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1989.
Franz Kafka, Journaux, traduction Robert Kahn, Editions Nous, 2020.
Franz Kafka, Lettres à Max Brod, traduction Alexandre Vialatte, Claude David, Marthe Robert, in Œuvres Complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1989.

Bibliographie
Florence Bancaud, Kafka ou l'art de l'esquisse, Paris, Belin, 2006.
Elias Canetti, L’Autre Procès : Lettres de Kafka à Felice, Gallimard, 1972
Franz Kafka, Œuvres Romanesques T.I et II, édition sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, Bibliothèque de la Pleiade, Gallimard, 2018.
Marthe Robert, Seul comme Franz Kafka, Calmann-Levy, 1994.
Reiner Stach, Kafka, The Decisive Years ; The Years of Realization ; The Early Years. 3 T. Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag, Princeton University Press, 2008, 2012, 2014.
Philippe Zard, Sillage de Kafka, études réunies par Philippe Zard, collection "L'esprit des lettres", Editions Le Manuscrit, 2007.
Franz Kafka, Œuvres Romanesques T.I et II,  Edition sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2018.

Liens
[Biographie de Felice Bauer, en allemand  sur le site Kafka & Prag.](https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2007-2-page-59.htm https://doi.org/10.3917/fp.016.0059)
Franz Kafka & Félice Bauer  à lire sur le site Les Romantiques (septembre 2019).
Julian Preece, Kafka’s Correspondence with Felice Bauer and the Literary Tradition of the “Brautbrief”of the “Brautbrief, in Kafka and Short Modernist Prose, éd. Oxford Kafka Studies, juillet 2020.
Une machine amoureuse : les lettres de Kafka à Felice, article de Ghyslain Lévy paru dans Topique n°90, 2005.
Kafka Was a Terrible Boyfriend, article à propos des lettres à Felice publié sur le site Literary Hub, 2018.
Françoise Decant, Les lettres à Felice : la ronde des pères, in Figures de la psychanalyse, vol. 16, n°2, 2007

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''Milena Jesenská de Prague : l'art de rester debout'' - Sam 27 Juil 2024, 08:10

Un nouveau sommet du documentaire culturel, sensible et intelligent, avec l'épisode 2/4 de la série "Quatre femmes avec Kafka" : Milena Jesenská de Prague : l'art de rester debout Mardi 25 juin 2024 (première diffusion le mardi 12 avril 2022).

Une réalisation dans la grande tradition de France Culture durant les années 1980-90. Rien d'équivalent sur les radios étrangères. Encore une fois (cf. Felice Bauer & Ottla Kafka), Ruth Zylberman, et Julie Beressi sont à saluer sans réserve, leur étude restera comme un jalon dans la création radiophonique culturelle.

Page descriptive d'exception sur le site ↓
Longtemps dissimulée par l'ombre immense de Franz Kafka avec qui elle entretint durant l'année 1920 une relation épistolaire passionnée, Milena Jesenská porte sa propre voix, celle qui a traversé les tumultes du début du 20e siècle jusqu'aux camps nazis et qui continue de résonner jusqu'à nous.

La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Scre2523
Avec
• Hélène Beletto-Sussel Traductrice et auteure de la préface française des Lettres de Milena Jesenska, de Prague à Ravensbrück, professeur d’allemand.
• Xavier Galmiche Professeur des universités en Langues et littératures slaves à l’université Paris-IV Sorbonne
• Yannick Haenel Ecrivain
• Jean-Pierre Lefebvre Traducteur, professeur émérite, romancier.
• Philippe Zard Professeur de littérature comparée à l’Université Paris Nanterre
Milena Jesenská est la plus célèbre parmi les « femmes de Kafka » depuis qu’elle fut redécouverte, dans les années 1980, en tant que journaliste, militante et écrivaine à part entière. De sa propre initiative, elle fut, en 1920, à l’âge de 24 ans, la première traductrice en tchèque de Kafka qui avait, alors, près de 40 ans.
Leur correspondance professionnelle se transforma rapidement, le temps de quelques mois, en une passion amoureuse exceptionnelle dont témoigne leur magnifique correspondance : “Comme je t'aime, et je t’aime tête dure, comme la mer aime le menu gravier de ses profondeurs ; mon amour ne t'engloutit pas moins ; et puissé-je être aussi pour toi, avec la permission des cieux, ce qu'est le gravier pour la mer ! Comme je t’aime, j'aime le monde entier”.
Philippe Zard, professeur de littérature comparée analyse ce qui liait Kafka à Milena : “Elle était d'une certaine manière sa correspondante dans tous les sens, c'est-à-dire il était juif, elle était tchèque, elle était elle-même en rupture de ban avec son père, notamment, comme Kafka pouvait l'être, il y avait aussi un jeu de miroirs tout à fait fascinant”,  Reiner Stach, biographe de Kafka évoque également leur proximité : “J'irai jusqu'à dire c'est la première fois que Kafka rencontre une personne qui est encore moins prête au compromis que lui, et pas uniquement sur le plan intellectuel, sur le plan affectif aussi. C'est ce qui lui a permis soudain de se libérer lui-même, du moins sur le plan du langage. Avec Milena, il a parlé de choses dont, il n'avait, je crois, jamais parlé à personne auparavant. Dans une lettre, par exemple, il décrit sa première expérience sexuelle, sa première nuit avec une femme. Je ne pense pas qu'il ait jamais raconté ça à qui que ce soit par le passé. Qu'il ait pu le confier à une jeune femme, ça a dû être pour lui une expérience enivrante”.
Mariée à Ernest Pollack un juif praguois du même milieu que Kafka, Milena vivait à Vienne lors de sa rencontre avec celui-ci. Malgré son amour pour Kafka, elle ne parvint pas à quitter son mari.
Issue de la bourgeoisie tchèque, la courageuse et percutante Milena Jesenska était, depuis son adolescence, connue à Prague comme une figure flamboyante, anticonformiste et rebelle. Elle fut une journaliste d’un immense talent mais aussi courageuse et percutante analyste des ouragans politiques de l’Europe des années 20 et 30. Hélène Beletto-Sussel souligne la remarquable lucidité qui émane de son travail journalistique : “Elle s'engage et commence à écrire ce qu'elle voit, ce qu'elle observe autour d'elle, ça s'intensifie particulièrement en 38 avec l'Anschluss. Elle va voir ce qui se passe dans les zones où arrivent des réfugiés allemands qui fuient le nazisme. Elle rend compte de ce qu'elle voit, de cette misère, de la misère tout court et de la misère politique.”
Une plume engagée qui mettait en garde face au danger nazi : “Dans les rues de Prague, on sent monter une tension sourde entre les gens. Une tension dangereuse qui nous vient de loin, d'une Allemagne hostile et étrangère. Dans les petites auberges, ça discute ferme. Que va faire l'Angleterre ? Qu'est-ce que Hitler a dans la tête ? Oui, ce sont là des questions importantes, mais avant tout, nous devons savoir une chose, ce que nous ferons nous mêmes. Non pas à l'échelle de la scène internationale, mais à cette dimension privée dont le rayon englobe trois rues et demie, le trajet quotidien de la maison au travail et le deux pièces cuisine. Il n'est pas vrai que nous ne comptons pour rien. Aujourd'hui, tout le monde compte. Chacun d'entre nous compte.”
Milena s’engagea immédiatement après l’invasion de la Bohême-Moravie, en mars 1939, dans la résistance anti-nazie. Elle fut rapidement arrêtée et déportée à Ravensbrück où elle réussit à survivre jusqu’en 1944. Sa fille, Jana Cerna, et Margaret Buber-Neumann, communiste allemande déportée au goulag et livrée aux nazis par Staline, ont écrit des portraits bouleversants de Milena. Nul doute qu’elle était encore accompagnée au moment de sa mort en mai 1944 par la figure de celui qu’elle avait aimé et reconnu comme nulle autre.
Un documentaire de Ruth Zylberman, réalisé par Julie Beressi.
Avec :
• Hélène Beletto-Sussel, traductrice du tchèque et de l’allemand.
• Xavier Galmiche, professeur de littérature Tchèque et des cultures d’Europe Centrale à la Sorbonne (Paris IV), traducteur du tchèque et écrivain.
• Marie Jirasková, éditrice des Œuvres complètes de Milena Jesenská.
• Petr Fleischmann, historien.
• Yannick Haenel, écrivain.
• Jean-Pierre Lefebvre, professeur émérite de littérature allemande à l’Ecole Normale Supérieure, traducteur des œuvres complètes de Franz Kafka.
• Philippe Zard, professeur de littérature comparée à l'université Paris-Nanterre.
• Thomas Kunz, historien.

Comédiens : Rainer Sievert (Franz Kafka); Anne-Lise Heimburger (Milena Jesenská); Andrea Schiffer (Margarete Buber-Neumann) ; Laurent Lederer et Sonia Masson.
Prise de son : Alexandre Abergel, Hélène Langlois, Thomas Robine, Cédric Chatelus, Valérie Lavallart et Sébastien Royer - Mixage : Régis Nicolas

Textes cités
Franz Kafka, Lettres à Milena, Traduction de l'allemand (Autriche) par Alexandre Vialatte, Édition revue et augmentée en 1988. Textes complémentaires traduits par Claude David, Collection L'Imaginaire (n° 200), Gallimard, 1988.
Franz Kafka, Journaux, traduction Robert Kahn, Editions Nous, 2020.
Milena Jesenská, Vivre, traduction. Claudia Ancelot, édition scientifique, Dorothéa Rein, Cambourakis, 2016
Lettres de Milena Jesenská à Max Brod, traduction Alexandre Vialatte, Claude David, Marthe Robert, in Œuvres Complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1989.
Margaret Buber-Neumann, Milena, traduction Alain Brossat, Fiction et Cie, Seuil, 1989.
Lettres de Milena Jesenská, 1938-1944 : De Prague à Ravensbrück, traduction Hélène Belletto-Sussel, Presses Universitaires du Septentrion, 2016.
Bibliographie
Florence Bancaud, Kafka ou l'art de l'esquisse, Paris, Belin, 2006.
Jana Cerná, Vie de Milena, de Prague à Vienne, traduction Barbora Faure, La Contre Allée, 2016.
Franz Kafka, Œuvres Romanesques T.I et II,  édition sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2018.
Reiner Stach, Kafka, The Decisive Years ; The Years of Realization ; The Early Years. 3 T. Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag, Princeton University Press, 2008, 2012, 2014.
Philippe Zard, Sillage de Kafka, études réunies par Philippe Zard, collection "L'esprit des lettres", Editions Le Manuscrit, 2007.

Liens
Happiness for ten crowns : Milena Jesenská (1886-1944), article publié sur le blog de la British Library, European Studies Blog (août 2016)
Milena Jesenska : Lettres de Milena Jesenská 1938-1944 : De Prague à Ravensbrück. Edité par Hélène Belletto-Sussel et Alena Wagnerova, éd. Presses universitaires du Septentrion, 2016
[Jiri Pechar, Un amour par correspondance, in Figures de la psychanalyse, vol. 16, n°2, 2007.](https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2007-2-page-31.htm https://doi.org/10.3917/fp.016.0031)
La préface de Robert Kahn à la dernière édition des Lettres à Milena de Franz Kafka.
Milena Jesenská, la liberté avant tout : entretien avec Hélène Belletto-Sussel publié sur le site de Radio Prague International en mai 2024.

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''Dora Diamant : sur le seuil du bonheur'', 3e volet de ''Quatre femmes avec Kafka'' de Ruth Zylberman et Julie Beressi - Mar 30 Juil 2024, 07:49

Un des plus remarquables documentaires des 25 dernières années (avec Surpris par la Nuit - Ukraine, les silences de l'empire (2004)) : la série « Felice, Milena, Dora, Ottla : quatre femmes avec Kafka ».

Après Felice Bauer, Ottla Kafka et Milena Jesenská, voici dans le 3e volet : Dora Diamant : sur le seuil du bonheur mercredi 26 juin 2024 (première diffusion le mercredi 13 avril 2022).

On retrouve toutes les qualités citées précédemment : la réalisation, le montage, le doublage, les acteurs, la narration, la profondeur des propos, l'absence de toute sensiblerie. Du documentaire exemplaire. Le descriptif intégralement reproduit ci-dessous témoigne du travail effectué.
La rencontre de Franz Kafka avec Dora Diamant, jeune juive de Pologne réfugiée à Berlin, incarnation de ce judaïsme de l'Est qui était pour Kafka un objet central de fascination et de réflexion, fut le miracle des derniers mois de la vie de l’écrivain.

La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Scre2537
Dora Diamant avait 24 ans quand elle rencontra Kafka à l’été 1923 sur les bords de la Baltique. Elle écrira plus tard l'impression que l’écrivain lui laissa alors : “Quand je rencontrai Kafka pour la première fois, je compris qu'il correspondait à l'idée que je me faisais de l'homme.” Berlinoise d’adoption, elle avait fui les traditions juives orthodoxes de sa petite ville de Pologne. Yiddishophone, hébraïsante, Dora était l’incarnation de ce "judaïsme authentique" des "ost-juden" qui fascinèrent tant Kafka.
Reiner Stach, biographe de Kafka raconte comment dès sa première conversation avec la jeune fille il se rendit compte que leurs centres d’intérêts se complétaient : “Kafka voulait en savoir plus sur le judaïsme de l'Est, pas seulement sur les gens, mais sur leurs traditions, leur culture, leur pratique religieuse... Réciproquement, Dora était très curieuse de la culture occidentale. Et là, c'était Kafka, l'expert. Il pouvait lui en apprendre beaucoup sur la littérature allemande et la littérature anglaise, etc. Bref, ils se complétaient merveilleusement. Pour lui, c'était une situation incroyablement stimulante qu'il n'espérait plus vivre, résignée comme il l'était.”
Avec Dora, femme réelle, femme de l’action et du dévouement, il n’y eut pas de brouillage/brouillard épistolaire mais, pour Kafka, la possibilité radicale de rompre, enfin, avec Prague et les poids familiaux. Dès septembre 1923, il parvint enfin à réaliser ce dont il rêvait depuis de longues années : quitter Prague, s’installer à Berlin et y vivre avec Dora malgré les difficultés matérielles et les attaques de plus en plus vives de sa tuberculose. Reiner Stach explique le rôle alors essentiel de Dora dans la vie de Kafka : “Elle a tout mis en œuvre pour que Franz ait une chance de survivre. Elle s'est occupée de l'argent, de la correspondance, de l'organisation de tout. Elle a tout fait. Elle a cuisiné aussi. C'est incroyable, en réalité, elle n'avait plus de vie à elle.“
Mais cette vie commune et simple prit fin avec la dégradation de l’état de santé de Kafka, ardemment veillé par Dora de sanatoriums en sanatoriums. Elle écrivait alors : “Rien de changé. Grâce aux injections, il dort un peu. Mon seul souhait est qu'il ne souffre pas. La médecine n'a plus rien à lui donner, mais je ne perds pas espoir, Franz doit vivre. Il porte en lui son salut et en cela, comme pour le reste, il ne peut décevoir. “ Malgré l’extraordinaire dévouement de Dora, Kafka mourut le 3 Juin 1924.
Dora s’installa ensuite à Berlin où elle se maria et eut une petite fille. Elle suivit son mari, communiste, en Union Soviétique après l’arrivée des Nazis au pouvoir, mais alors que celui-ci avait été arrêté, Dora parvint, miraculeusement, à quitter l’URSS avec sa fille, en 1938 pour l’Angleterre. D’abord internée en tant qu’Allemande, "étrangère ennemie", sur l’Ile de Man, elle parvint à s’installer à Londres y devenant une figure centrale de la scène culturelle yiddish jusqu’à sa mort précoce à la fin des années 1950.

Un documentaire de Ruth Zylberman, réalisé par Julie Beressi; Laurent Lederer et Sonia Masson.
Avec :
Kathy Diamant, professeur à l’Université de San Diego, Californie, auteur d’une biographie de Dora Diamant, fondatrice du Kafka Project.
Reiner Stach, écrivain, auteur de la plus exhaustive biographie de Franz Kafka parue à ce jour, à paraître en français.
Philippe Zard, professeur de littérature comparée à l'université Paris-Nanterre.
Carole Ksiazenicer-Matheron, maîtresse de conférence en littérature comparée à l’Université Paris III.
Archives de Marthe Robert, traductrice et essayiste.
Comédiens : Rainer Sievert (Franz Kafka); Dinara Drukarova (Dora Diamant)
Prise de son : Alexandre Abergel, Hélène Langlois, Thomas Robine, Cédric Chatelus, Valérie Lavallart et Sébastien Royer - Mixage : Régis Nicolas
Textes cités
Franz Kafka, Lettres à sa famille et ses amis, traduction Marthe Robert, Claude David, Jean-Pierre Danes, Œuvres Complètes, Bibliothèque de la Pleiade, Gallimard, 1984.
Dora Diamant, Notes inédites présentées par Marthe Robert, Revue Evidences, Novembre 1952.
Bibliographie
Kathy Diamant, Le dernier amour de Franz Kafka, la vie de Dora Diamant, traduit par Jacqueline Sudaka-Bénazéraf, Hermann, 2006.
Franz Kafka, Œuvres Romanesques T.I et II,  édition sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, Bibliothèque de la Pleiade, Gallimard, 2018.
Reiner Stach**,** Kafka, The Decisive Years ; The Years of Realization ; The Early Years. 3 T. Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag, Princeton University Press, 2008, 2012, 2014.
Philippe Zard, Sillage de Kafka, études réunies par Philippe Zard, collection "L'esprit des lettres", Editions Le Manuscrit, 2007.
Liens
Kafka's doomed love : The final chapter of a tragic romance ends next week in a London cemetery. Article de Yehuda Koren à lire sur le site du Kafka Project.
"Franz Kafka was my lover" : Dora Diamant (1898-1952) United Synagogue Cemetery, Marlow Road, East Ham, portrait publié sur le site dédié aux cimetières londoniens, The London Dead.
Kafka and the Doll, par Anthony Rudolf, in Jewish Chronicle Literary Supplement, 15 juin 1984.
The Search for Kafka’s lost Love Letters & last Notebooks. Article de Kathi Dimant, San Diego State University, in Journal of Kafka Society of America, 2011-2012.
Notas ineditas de Dora Dymant sobre Kafka : article de Marthe Robert, publié (en espagnol) dans la revue Davar, n°43-44, 1953.

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Le cheveu cherche son historien (les couleurs ont Pastoureau) - Mer 31 Juil 2024, 11:07

Suite à
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t950-le-fil-a-filo#39728) a écrit:Dans l'ultimate communiqué, la véritable information n'est pas là où on le croit.
Non, ce n'est pas

                                                La série documentaire (ex-Sur les docks) - Page 15 Oper2715

encore que d'après un sociologue des cheveux (oui, ça existe) de ma connaissance (ça existe aussi), le grand remplacement des brunes par des blondes sur les ondes de France Cu ait un impact durable sur l'iconographie du site de la station à Tuture, annexe de France Info Inter.
Si vous voulez mon avis, la sociologie des cheveux, ça craint.
Non, arrêtons de nous shampouiner les cheveux en quatre, de les teindre en blond, en brun, en rouge, en violet, allons d'un pas alerte vers la seule véritable info de ce communiqué capillaire (...)
nous allâmes fouiller dans les cheveux à France Culture et le second exemple (le 1er) ne nous a pas déçu (ironie puissance 1000) : Série « Les cheveux en quatre » Épisode 1/4 : Et le cheveu fut
Histoire du cheveu et des salons de coiffure. Quand les hommes ont-ils commencé à se couper les cheveux, comment les salons de coiffure sont-ils apparus, quelles relations entretenons-nous avec nos coiffeurs ?
Quelqu'un a-t-il envie d'écouter la suite ? [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-25.03.2024-ITEMA_23688782-2024C26362E0033-21.mp3"debut="00:00" fin="02:25"]

Si oui, la voici. Ah, l'éducation catholique ! Les hommes et les femmes, pas juste ! Et un sociologue (forcément) s'improvisant historien : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-25.03.2024-ITEMA_23688782-2024C26362E0033-21.mp3"debut="02:25" fin="06:13"]
Une émission faite au bénéfice des participants et de leurs cercles privés (et professionnels) ? Le casting où l'on découvre qu'il existe une "socio-coiffeuse" et des "bénéficiaires" de salon de coiffure (clients ?) ↓

Un documentaire de Clawdia Prolongeau, réalisé par Clémence Gross.
Avec :
Les enfants de l'école Léonard de Vinci à Nogent-sur-Marne
Marc Liehn, coiffeur, responsable du salon Marc Fabian à Strasbourg
Michel Messu, sociologue, auteur de Un ethnologue chez le coiffeur
Bertrand Lançon, historien, auteur de Poil et Pouvoir
Michelle Perrot, historienne, autrice de Mon histoire des femmes
Marc-Aurèle Brébia, apprenti coiffeur au salon Marc Fabian de Strasbourg
Ambre Dupont, ancienne journaliste devenue coiffeuse, autrice du documentaire Ambre coiffure le salon voyageur
Melissa Jamon, socio-coiffeuse au salon Joséphine Beauté de Clermont-Ferrand
Léah Gondy, assistante sociale et responsable du salon Joséphine Beauté de Clermont-Ferrand
Marie, bénéficiaire du salon Joséphine Beauté de Clermont-Ferrand
Daniel, bénéficiaire du salon Joséphine Beauté de Clermont-Ferrand

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Re: La série documentaire (ex-Sur les docks) -

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