L.S.D, qui est une série documentaire et non autre chose, a l’ambition cette semaine de nous fourguer clé en main une histoire du roman.
Le titre : « Il était une fois le roman »
Mais la réalité nous rattrape et l’escroquerie nous guette. Escroquerie parce que d’histoire du roman il n’en sera pas question, pas dans les premiers numéros, et il est à craindre au vu de la présentation que pour la suite, on laisse tomber.
Il serait malvenu de vous rappeler l’histoire du roman, d’où vient ce mot, quels sont les premiers romans… On le sait, ou si on ne le sait pas on le trouve un peu partout, pas besoin de chercher très loin.
France Culture s’est auto-proclamée radio éducative, ce qu’elle n’est pas exactement censée être.
En terme d'éducation, cette série est à déconseiller aux scolaires, et en fait pour être honnête, à déconseiller tout court.
Première partie, les débuts pourrait-on croire, et c’est vrai, cette partie raconte les débuts du roman, mais en oubliant juste la bagatelle de sept siècles d’Histoire. Pourquoi chipoter sur quelques siècles ? Qu’est-ce que sept siècles à l’échelle de l’histoire de l’Humanité ? Mais rien, quasiment que dalle ! Et puis cette obsession qu’ont les savants de toujours vouloir être précis, ça en devient fatigant. L’à peu près nous suffit, on n'est pas des sauvages tout de même, à vouloir pinailler sur tout !
Première partie : le fonctionnement d’un cabinet de lecture au XIXème siècle. Bon, il n’y a pas que des romans dans les cabinets, mais pétard vous gonflez avec vos pensées négatives !
Puis, ploum, le roman anglais du XVIIIème et XIXème siècle, romans popus et gros chiffres de vente (pour l’époque).
Si vous voulez un peu de littérature, foutez le camp sur Wikipédia ça ira plus vite, car on va parler gros sous et best sellers. Tapis musical de musique pop niaise, parce que ça fait tellement pas hors-sujet et on aime tellement à France Culture, que faut pas passer à côté.
Le docu reproduit le schéma de toutes les émissions de la chaîne : lutte des classes à tous les étages.
Le roman est un genre mineur et méprisé, adoré par la plèbe, et qui va conquérir au cours d’une lutte finale levons-nous et demain le statut de genre majeur, mais surtout en do majeur parce que j’aime bien le do majeur.
Au programme : Eugène Sue, Dickens, les sœurs Brontë, Jane Austen, George Eliot.
Des révélations de taille : Diderot s’est inspiré de Sterne.
France Culture doit-elle resservir en version light, très light, des infos que l’on trouve dans n’importe quel manuel de littérature de base ? Bien sûr que non.
Les prod’ considèrent qu’ils doivent servir à l’oral ce que l’on lit n’importe où. Une page Wikipédia fait hélas meilleure figure sur le plan infos, je l'ai déjà écrit et je le réécris pour tirer à la ligne, comme un bon feuilletoniste.
Les éléments de langage à la mode abondent, comme celui-ci, reproduit sur site : « Jane Eyre roman total ».
Le terme de « roman total », « œuvre totale » nous gonfle au plus haut point. « Œuvre monde », sa variante, est tout aussi tartignole. La formule permet à son utilisateur de survoler vite fait ce qu’il aurait pu approfondir, et puis ça en jette. Les utilisateurs de cette formule doivent impérativement rejoindre ceux du niais « mais pas que ».
Tapis de musiques en toc sur témoignages vite coupés – faut pas dépasser deux minutes -, et généralités sur quelques romans choisis, voilà le programme.
Mais notre grande histoire du roman ne s’arrête pas là. Qui dit une première émission dit une seconde, et même une troisième, et pour achever le tout, une quatrième.
Et quel est le programme ?
Seconde partie : allez zou direct au XXème - ça tombe bien il est juste après le XIXème - avec deux grands noms dont un intrus : Marcel Proust et Roland Barthes. Mais il a écrit des romans Barthes ? Non, mais il a théorisé bande de moules !
Quelques écrivains et spécialistes choisis parmi ceux qui sont déjà multi-invités sur la même chaîne nous livrent leur processus d’écriture. Pétard de nom de Dieu ! Mais c’est pareil que la grande tablinette, que les masterclasses du Grand Mamamouchi, que le temps qui court de Mariricheux, et que c’est taira !
Ils sont forts plus que du roquefort à France Cucure ! C’est un nid à idées, une folie de créativité qui nous vide tous nos sens ! Un feu d’artifice de savoirs et de connaissances !
Parce que ces auteurs, ils sont vivants je vous signale, et que sur site on nous renvoie directos chez les éditeurs ! Par ici la promo !
Troisième partie : « Le retour du réel ». Le roman, c’est bien parce que c’est po-li-tique ! La ligne générale de la direction est ri-gou-reu-se-ment respectée.
Plein de polémiques, de procès, de buzzzzzzzzzz….
Et encore des auteurs d’aujourd’hui et de maintenant, qui interrogent le roman pour le réinventer. J’ai casé les éléments de langage : on interroge, et on réinvente.
Dernière partie, parce que dans notre « il était une fois le roman » il y a encore de la place, à l’aise pour les best sellers, les auteurs à pépettes.
Le titre : « Le triomphe du best seller ». Un beau titre, parce qu’on n'imagine pas qu’un best seller ne triomphe pas, c’est inimaginable. Et pourtant, le titre sous-entend avec subtilité qu’un best seller peut ne pas triompher, être un bide total, être un best seller qui ne se vend pas.
Résumons notre histoire du roman :
- les anglais au XVIII et XIXème siècle
- Proust et Roland Barthes
- Aujourd’hui et maintenant.
L’histoire n’est pas déformée, elle est juste réinventée.
Conclusion : un docu construit sur une idée de génie pour encore promouvoir des auteurs soutenus par la maison F.C.
Docu is business.
Attention, LSD est dangereux pour la santé.
Le titre : « Il était une fois le roman »
Mais la réalité nous rattrape et l’escroquerie nous guette. Escroquerie parce que d’histoire du roman il n’en sera pas question, pas dans les premiers numéros, et il est à craindre au vu de la présentation que pour la suite, on laisse tomber.
Il serait malvenu de vous rappeler l’histoire du roman, d’où vient ce mot, quels sont les premiers romans… On le sait, ou si on ne le sait pas on le trouve un peu partout, pas besoin de chercher très loin.
France Culture s’est auto-proclamée radio éducative, ce qu’elle n’est pas exactement censée être.
En terme d'éducation, cette série est à déconseiller aux scolaires, et en fait pour être honnête, à déconseiller tout court.
Première partie, les débuts pourrait-on croire, et c’est vrai, cette partie raconte les débuts du roman, mais en oubliant juste la bagatelle de sept siècles d’Histoire. Pourquoi chipoter sur quelques siècles ? Qu’est-ce que sept siècles à l’échelle de l’histoire de l’Humanité ? Mais rien, quasiment que dalle ! Et puis cette obsession qu’ont les savants de toujours vouloir être précis, ça en devient fatigant. L’à peu près nous suffit, on n'est pas des sauvages tout de même, à vouloir pinailler sur tout !
Première partie : le fonctionnement d’un cabinet de lecture au XIXème siècle. Bon, il n’y a pas que des romans dans les cabinets, mais pétard vous gonflez avec vos pensées négatives !
Puis, ploum, le roman anglais du XVIIIème et XIXème siècle, romans popus et gros chiffres de vente (pour l’époque).
Si vous voulez un peu de littérature, foutez le camp sur Wikipédia ça ira plus vite, car on va parler gros sous et best sellers. Tapis musical de musique pop niaise, parce que ça fait tellement pas hors-sujet et on aime tellement à France Culture, que faut pas passer à côté.
Le docu reproduit le schéma de toutes les émissions de la chaîne : lutte des classes à tous les étages.
Le roman est un genre mineur et méprisé, adoré par la plèbe, et qui va conquérir au cours d’une lutte finale levons-nous et demain le statut de genre majeur, mais surtout en do majeur parce que j’aime bien le do majeur.
Au programme : Eugène Sue, Dickens, les sœurs Brontë, Jane Austen, George Eliot.
Des révélations de taille : Diderot s’est inspiré de Sterne.
France Culture doit-elle resservir en version light, très light, des infos que l’on trouve dans n’importe quel manuel de littérature de base ? Bien sûr que non.
Les prod’ considèrent qu’ils doivent servir à l’oral ce que l’on lit n’importe où. Une page Wikipédia fait hélas meilleure figure sur le plan infos, je l'ai déjà écrit et je le réécris pour tirer à la ligne, comme un bon feuilletoniste.
Les éléments de langage à la mode abondent, comme celui-ci, reproduit sur site : « Jane Eyre roman total ».
Le terme de « roman total », « œuvre totale » nous gonfle au plus haut point. « Œuvre monde », sa variante, est tout aussi tartignole. La formule permet à son utilisateur de survoler vite fait ce qu’il aurait pu approfondir, et puis ça en jette. Les utilisateurs de cette formule doivent impérativement rejoindre ceux du niais « mais pas que ».
Tapis de musiques en toc sur témoignages vite coupés – faut pas dépasser deux minutes -, et généralités sur quelques romans choisis, voilà le programme.
Mais notre grande histoire du roman ne s’arrête pas là. Qui dit une première émission dit une seconde, et même une troisième, et pour achever le tout, une quatrième.
Et quel est le programme ?
Seconde partie : allez zou direct au XXème - ça tombe bien il est juste après le XIXème - avec deux grands noms dont un intrus : Marcel Proust et Roland Barthes. Mais il a écrit des romans Barthes ? Non, mais il a théorisé bande de moules !
Quelques écrivains et spécialistes choisis parmi ceux qui sont déjà multi-invités sur la même chaîne nous livrent leur processus d’écriture. Pétard de nom de Dieu ! Mais c’est pareil que la grande tablinette, que les masterclasses du Grand Mamamouchi, que le temps qui court de Mariricheux, et que c’est taira !
Ils sont forts plus que du roquefort à France Cucure ! C’est un nid à idées, une folie de créativité qui nous vide tous nos sens ! Un feu d’artifice de savoirs et de connaissances !
Parce que ces auteurs, ils sont vivants je vous signale, et que sur site on nous renvoie directos chez les éditeurs ! Par ici la promo !
Troisième partie : « Le retour du réel ». Le roman, c’est bien parce que c’est po-li-tique ! La ligne générale de la direction est ri-gou-reu-se-ment respectée.
Plein de polémiques, de procès, de buzzzzzzzzzz….
Et encore des auteurs d’aujourd’hui et de maintenant, qui interrogent le roman pour le réinventer. J’ai casé les éléments de langage : on interroge, et on réinvente.
Dernière partie, parce que dans notre « il était une fois le roman » il y a encore de la place, à l’aise pour les best sellers, les auteurs à pépettes.
Le titre : « Le triomphe du best seller ». Un beau titre, parce qu’on n'imagine pas qu’un best seller ne triomphe pas, c’est inimaginable. Et pourtant, le titre sous-entend avec subtilité qu’un best seller peut ne pas triompher, être un bide total, être un best seller qui ne se vend pas.
Résumons notre histoire du roman :
- les anglais au XVIII et XIXème siècle
- Proust et Roland Barthes
- Aujourd’hui et maintenant.
L’histoire n’est pas déformée, elle est juste réinventée.
Conclusion : un docu construit sur une idée de génie pour encore promouvoir des auteurs soutenus par la maison F.C.
Docu is business.
Attention, LSD est dangereux pour la santé.