Un « À voix nue » sur une « icône » de la station d’culture :
Partie à la retraite en tant que productrice, mais non en tant qu’invitée. Comme les entretiens avec l’ancienne directrice de la chaîne sont légion, l’impression qui domine est celle du déjà entendu (et/ou lu, on ne sait plus trop).
Pour ce qui concerne France Cu, direction entretien n°3.
Le titre de la série est purement publicitaire, à la gloire de cette personne divinisée démesurément par les producteurs actuels de la chaîne, en tout cas à l’antenne et dans les entretiens qu’ils donnent.
Le titre : « Laure Adler : un seul âge, vivant ». Or, dans la partie qui nous intéresse, l’une des choses que notre invitée met en avant, c’est son âge, mais pas celui annoncé dans le titre, non, le vrai.
Pour la partie France Cu, rendez-vous à la 16ème minute, pas avant. Avant c’était la partie Mitterrand.
La nomination par Jean-Marie Cavada.
Laure Adler ne le connaissait pas, mais l’avait rencontré lors « d’un déjeuner qui avait été très émouvant ».
Voilà le genre d’anecdotes offert par cet indispensable « À voix nue ». Oui, parce que je n’ai pas résumé, j’ai vraiment tout dit. Dans l’entretien, il n’y a rien de plus.
Nous sommes donc en 1999. Laure Adler explique qu’ « à cette époque il dirigeait France Ô », chaîne où L. Adler a « travaillé pendant des décennies ». D’abord, en 1999, France Ô n’existait pas. La chaîne fut créée en 2005, mais avant elle s’appelait RFO Sat. Une rapide recherche INA indique que la présence de notre productrice sur France Ô s’étale bien sur de nombreuses décennies, de l'an 2007 à l'an 2014.
Puis, suite de la saga, J-M Cavada lui propose lors d’un autre repas émouvant la direction de France Cu. Une contradiction : la raison de sa nomination n’est pas la compétence (c’est dans l’entretien, je n’invente rien), mais le fait qu’elle, et non il (suivez, bon sang) était une femme. Or, le poste avait été proposé aussi au mari de notre héroïne, producteur à France Cu. Si le poste avait été proposé au mari, pourquoi affirmer à L. Adler qu’il fallait une femme à la direction de la chaîne tuturelle ?
Bref, on continue, c’est pas fini, ça promet. La productrice qui te fout les invités à voix nue veut revenir sur les violences subies durant ces six années de direction. Les violences subies par la directrice, pas par les auditeurs, ça on s’en tape, ce n'est pas à l’ordre du jour.
La citation à graver : « aujourd’hui la violence a beaucoup baissé à Radio France ». Un rappel salutaire alors que la direction de France Cu 2015-2023 a démissionné pour cause de « management brutal ».
L. Adler a sûrement oublié. La violence diminue toujours fortement quand on ne la subit plus…
Les violences sexistes sont rappelées. Mais rien sur la grille défoncée, sur le détricotage de tout ce que fit J-M Borzeix, dont certains producteurs rappellent, au moment de sa disparition (quel télescopage que cet entretien et cette disparition) la qualité des grilles de programmes qu’il mit en place.
Pour L. Adler, rien, il n’est question que d’âge, encore et toujours. Le titre des entretiens, il est là pour la déco, en réalité, il y a plusieurs âges : deux. Les jeunes, les vieux.
Maintenant que L. Adler n’a plus qu’ « un âge, vivante », elle admet regretter d'avoir lourdé aussi violemment certains producteurs. De la violence aussi… Un bien beau bilan.
La cireuse qui fout la parole à poil souhaite quand même le faire : « vous savez, la phrase qui a circulé après votre départ ça a été ''Laure Adler elle a fait beaucoup à la chaîneuh en changeant énormément d’choses en insufflant une grande modernité en renouv’lant beaucoup d’choses, et beaucoup d’mal aux gens'' ».
Les directions précédentes apprécieraient… Quant à ceux qui ont pensé et prononcé cette phrase qui, ma foi, a bien de la gueule, mon petit doigt me dit que ce sont les producteurs installés par la directrice entre 1999 à 2005.
« Je m’excuse, des fois on fait du mal sans le savoir... »
Comme il reste de la place dans l’entretien, la cireuse qui te met à voix nue souhaite terminer par une affaire d'ampleur internationale. En février 2016, L. Adler refusa la poste de ministre de la culture.
Nous sommes confrontés à deux versions.
Celle de l’entretien, déjà donnée au moins cinquante milliards de fois dans d’autres entretiens. Pour l'obtenir à nouveau, la cireuse qui met la parole à poil tend une perche grosse comme ça (j’ai pas la place je vous laisse imaginer).
Ce qui donne :
- la ministre à remplacer était trop top niveau, c’était pas possible, « j’aime pas remplacer des gens qu’j’aime bien »
- l’élection prochaine était pour 2017, franchement, ministre pour quelques mois, non merci, pas de bouche-trou
- c’était le souk dans la majorité présidentielle, alors re-non merci ça va au-revoir
- « le président voulait engager le monde intellectuel pour son deuxième mandat (monde intellectuel = L. Adler). Alors là j’ai dit alors là au moins c’est clair, il y a UNE seule personne qui peut le faire, c’est Christiane Taubira (…) j’ai répondu ‘’c’est elle qui devrait être ministre de la culture, voilà''. »
Seconde version, celle du « Canard enchaîné », qui n’est, pour de mystérieuses raisons, pas mise toute nue par l’experte de la voix à poil :