J'ai découvert, grâce à vous, ce curieux exercice entre l'auto-justification et la contrition. Et je dois avouer que ce type d'exercice me laisse aussi dubitative que mal à l'aise.
En effet, à quoi cela rime-t-il au juste ? Des auditeurs de France Culture n'apprécient ni le style, ni la sensibilité politique qu'ils supposent à Brice Couturier. Fort bien, c'est tout à fait leur droit et comme ne m'a jamais dit ma concierge, "tous les goûts sont dans la nature".
Quoi qu'il en soit, sous l'apparente pression d'une masse de mails de protestation, voici Brice Couturier invité au micro du médiateur, flanqué du chargé de communication de la radio pour "s'expliquer". Notre brave médiateur de conclure que ce type d'exercice est toujours "fructueux".
Libre à lui de la formuler de la sorte, je n'en suis pas moins sceptique et mal à l'aise. "Vox populi, vox dei" ? Qu'a-t-on, en convoquant de la sorte Couturier à s'expliquer, voulu faire ? Lui restaurer sa légitimité ou, au contraire, le faire passer devant une sorte de tribunal visant à examiner la conformité morale du personnage avec les attendus moraux et politiques de certains auditeurs ?
Je serais bien en peine de trancher.
Il n'en demeure pas moins qu'au regard, me semble-t-il, de l'indépendance d'un commentateur politique, cette manière de le faire passer à l'antenne pour justifier ses positions et autres analyses laisse soupçonner le règne d'un profond conformisme et d'une inquiétante démagogie du côté de la direction de la radio.
Ainsi "on" reproche son agressivité à Couturier. Cela déplaît, ne serait pas dans le ton. Alors, hop ! Un petit tour chez le médiateur. Bien entendu, le discours officiel de justification pourrait être de vouloir mettre les choses à plat, comme on dit, afin de rendre au débat toute sa sérénité, loin des querelles partisanes, n'est-ce pas ?
Et pourtant, à ce tarif-là, qu'attend notre bon médiateur pour faire faire un petit tour de piste aux incultes de la station qui pérorent sans savoir, à celles et ceux qui multiplient les fautes de syntaxe, voire à Olivier Poivre d'Arvor himself pour s'être répandu en tentatives de rapprochements politiques avec le PS ...