Il y avait un défaut dans l'organisation même de cette matinale : l'absence d'un acteur essentiel dans cette crise, celui que pointent les doigts accusateurs : c'est le rapport qui a emporté la décision de 43 sur 46 des décideurs (sur les 3 autres, un contre et deux abstentions). Car ce rapport est incriminé par un des militants présents, un homme qui joue la carte du calme mais qui ne se prive pas de faire exactement ce qu'il reproche à ses adversaires dans ce conflit, jouant du "je connais la réalité et j'ai raison", "c'est pas nous m'sieu eh, c'est l'autre" (sous-entendu : la violence c'est eux) et le fameux "non mais rendez vous compte qu'on se fait traiter de djihadiste par ces miliciens" (la perle du jour) ce qui prouve bien que c'est les partisans du barrage qui sont les méchants. Eh non, pas l'ombre d'un argument concret. Tout reste dans la surface du conflit.
En fin de compte on aura à peine progressé, et en s'arrêtant au noeud de l'affaire. C'est déjà pas mal, me direz-vous. Ca permettra même de livrer ultérieurement un nouvel épisode.
Pourtant Voinchet avait tenté le coup du débat contradictoire. Oh mollement : en mettant face aux militants non pas un partisan du barrage, mais au moins un bon connaisseur des rouages de l'Institution. Le contradictoire en radio, d'autres savent le faire et bien mieux : en tant que principe d'organisation du débat, il est la règle évidemment dans "Répliques", quoi qu'on puisse en dire par ailleurs. Et tout autant dans l'Economie en questions ainsi que dans l'Esprit public. Il est la règle encore dans "Science publique". Il a toujours été la règle dans Du grain à moudre, repris à Couturier par Gardette qui hélas présente son émission comme une buse et anime le débat comme une bûche mais au moins ses tables sont habituellement bien équilibrées. Ca lui évite d'ailleurs la moitié du boulot et aussi de dire trop d'âneries.
Mais ce matin c'est loupé : on nous dit que ce rapport est une manipulation. Et il n'y a personne pour en parler ? Personne pour le présenter ou le défendre ? Quand on a entendu depuis 20 minutes les deux militants écologistes eux-même manipuler le débat, en rejetant comme à leur habitude l'intégralité de la responsabilité sur l'adversaire, en montrant qu'ils ne sont pas plus des partisans de la négociation ou du dialogue social que ne le sont les élus, on aimerait bien en savoir plus. Rapport biaisé ? Rapport tendancieux ? Rapport mensonger ? Va-t-on nous ressortir cette fois encore le trick passe-partout du "conflit d'intérêt" qui est l'alpha et l'oméga de l'analyse de l'aménagement public telle qu'on la pratique à France Culture ? On ne saura pas.
Il faut dire que l'erreur n'est pas exclusive de Voinchet : aussi bien Garapon que Marie-Hélène Fraïssé et à l'occasion Laure Adler invitent des invités pour un face-à-face en fait un exercice de parole sans contradicteur. Là ils peuvent déblatérer tant qu'ils veulent sur un absent, qu'ils peuvent dénigrer et diffamer. Ils ont antenne libre pour diffuser une thèse à sens unique et sans l'ombre d'une nuance, sans la moindre opposition. C'était une habitude régulière des émissions militantes de Philippe Petit, et quand on entend chez Adèle van Reeth des propos polémiques, c'est toujours à sens unique, sans aucune possibilité laissée à l'auditeur de se faire un avis informé, plural. Un des exemples les plus choquants en a été donné dans Continent Sciences du lundi 27 octobre. Ce jour là Stéphane Deligeorges a produit une émission abjecte que j'espère pouvoir commenter largement ce jour même si j'en trouve le temps.
Enfin après 25 minutes de débat alors que s'approche l'heure fatidique où vont retentir pour la 356e fois depuis sa mort les premières notes de Frank Sinatra, voila la surprise : Joe Dassin ? Et dans la foulée, une autre surprise : Voinchet ne force aucun de ses invités à pousser la chansonnette (la semaine dernière il a essayé sur 4 ou 5 victimes potentielles). Décidément c'est la matinale de toutes les surprises ! Aurait-il reçu des touittes d'engueulade ?
En fin de compte on aura à peine progressé, et en s'arrêtant au noeud de l'affaire. C'est déjà pas mal, me direz-vous. Ca permettra même de livrer ultérieurement un nouvel épisode.
Pourtant Voinchet avait tenté le coup du débat contradictoire. Oh mollement : en mettant face aux militants non pas un partisan du barrage, mais au moins un bon connaisseur des rouages de l'Institution. Le contradictoire en radio, d'autres savent le faire et bien mieux : en tant que principe d'organisation du débat, il est la règle évidemment dans "Répliques", quoi qu'on puisse en dire par ailleurs. Et tout autant dans l'Economie en questions ainsi que dans l'Esprit public. Il est la règle encore dans "Science publique". Il a toujours été la règle dans Du grain à moudre, repris à Couturier par Gardette qui hélas présente son émission comme une buse et anime le débat comme une bûche mais au moins ses tables sont habituellement bien équilibrées. Ca lui évite d'ailleurs la moitié du boulot et aussi de dire trop d'âneries.
Mais ce matin c'est loupé : on nous dit que ce rapport est une manipulation. Et il n'y a personne pour en parler ? Personne pour le présenter ou le défendre ? Quand on a entendu depuis 20 minutes les deux militants écologistes eux-même manipuler le débat, en rejetant comme à leur habitude l'intégralité de la responsabilité sur l'adversaire, en montrant qu'ils ne sont pas plus des partisans de la négociation ou du dialogue social que ne le sont les élus, on aimerait bien en savoir plus. Rapport biaisé ? Rapport tendancieux ? Rapport mensonger ? Va-t-on nous ressortir cette fois encore le trick passe-partout du "conflit d'intérêt" qui est l'alpha et l'oméga de l'analyse de l'aménagement public telle qu'on la pratique à France Culture ? On ne saura pas.
Il faut dire que l'erreur n'est pas exclusive de Voinchet : aussi bien Garapon que Marie-Hélène Fraïssé et à l'occasion Laure Adler invitent des invités pour un face-à-face en fait un exercice de parole sans contradicteur. Là ils peuvent déblatérer tant qu'ils veulent sur un absent, qu'ils peuvent dénigrer et diffamer. Ils ont antenne libre pour diffuser une thèse à sens unique et sans l'ombre d'une nuance, sans la moindre opposition. C'était une habitude régulière des émissions militantes de Philippe Petit, et quand on entend chez Adèle van Reeth des propos polémiques, c'est toujours à sens unique, sans aucune possibilité laissée à l'auditeur de se faire un avis informé, plural. Un des exemples les plus choquants en a été donné dans Continent Sciences du lundi 27 octobre. Ce jour là Stéphane Deligeorges a produit une émission abjecte que j'espère pouvoir commenter largement ce jour même si j'en trouve le temps.
Enfin après 25 minutes de débat alors que s'approche l'heure fatidique où vont retentir pour la 356e fois depuis sa mort les premières notes de Frank Sinatra, voila la surprise : Joe Dassin ? Et dans la foulée, une autre surprise : Voinchet ne force aucun de ses invités à pousser la chansonnette (la semaine dernière il a essayé sur 4 ou 5 victimes potentielles). Décidément c'est la matinale de toutes les surprises ! Aurait-il reçu des touittes d'engueulade ?
Dernière édition par Nessie le Mer 05 Nov 2014, 14:37, édité 1 fois