Je n'ai pas tiré les mêmes conclusions que vous de ce fabliau, même si, moi aussi, un sentiment de gêne m'a envahi.
Une précision préalable. Meyer considère que le commerce des livres anciens vaut brevet de réhabilitation. Dont acte. C'est d'ailleurs une profession que je considère d'un oeil favorable. Reste que le bon Jean Touzot n'a jamais tenté d'estourbir son prochain (sa seule fureur meurtrière s'applique aux papillons et insectes dont il fait collection).
J'ai pour ma part eu le sentiment que l'organisatrice de ce jury d'extraction récente avait cherché le scandale. Car on peut s'indigner de la réaction des jurés et du lauréat. Mais enfin, à quel titre est-on allé chercher Brunerie, garçon sans doute aimable et qui, en tout état de cause, a payé sa dette à la société, comme on dit, mais dont ni les qualités littéraires, ni la valeur scientifique n'apparaissent évidentes ? C'est là que je suis gêné. Je sens chez Laurence Biava quelque chose de dégueulasse (j'assume la force du mot), un relent de maquerelle qui a sciemment, en composant "son" jury, mis au milieu d'un troupeau bonasse de happy few le mouton noir bien scandaleux qui, un journaliste bien intentionné aidant, allait faire exploser l'ensemble. Car Mme Biava est une apparatchika des lettres, elle aussi, une coureuse de prix, de ceux qu'elle ne crée pas, et le parfum du scandale n'est pas trop désagréable sur ses auteurs (il l'est plus sur ses victimes). Je peux déjà prédire ce qui se passera : le dernier carré des vieux pétainistes rancis du Quai Conti et leurs épigones vont faiblement bander à la nouvelle (car ces vioques aiment l'odeur du sang et restent vaguement attachés à la beauté solaire du jeune fasciste chantée par Brasillach), la phalange bobo s'esbaudira de cet acte tellement transgressif et non-conventionnel, et Circé gagnera sur l'un ou l'autre des tableaux du champ de bataille des Lettres. Brunerie? Un bouclier humain. Le peu d'estime que je porte à ce gosse perdu ne m'empêche pas de détester le sale rôle qu'on lui fait jouer.
Une précision préalable. Meyer considère que le commerce des livres anciens vaut brevet de réhabilitation. Dont acte. C'est d'ailleurs une profession que je considère d'un oeil favorable. Reste que le bon Jean Touzot n'a jamais tenté d'estourbir son prochain (sa seule fureur meurtrière s'applique aux papillons et insectes dont il fait collection).
J'ai pour ma part eu le sentiment que l'organisatrice de ce jury d'extraction récente avait cherché le scandale. Car on peut s'indigner de la réaction des jurés et du lauréat. Mais enfin, à quel titre est-on allé chercher Brunerie, garçon sans doute aimable et qui, en tout état de cause, a payé sa dette à la société, comme on dit, mais dont ni les qualités littéraires, ni la valeur scientifique n'apparaissent évidentes ? C'est là que je suis gêné. Je sens chez Laurence Biava quelque chose de dégueulasse (j'assume la force du mot), un relent de maquerelle qui a sciemment, en composant "son" jury, mis au milieu d'un troupeau bonasse de happy few le mouton noir bien scandaleux qui, un journaliste bien intentionné aidant, allait faire exploser l'ensemble. Car Mme Biava est une apparatchika des lettres, elle aussi, une coureuse de prix, de ceux qu'elle ne crée pas, et le parfum du scandale n'est pas trop désagréable sur ses auteurs (il l'est plus sur ses victimes). Je peux déjà prédire ce qui se passera : le dernier carré des vieux pétainistes rancis du Quai Conti et leurs épigones vont faiblement bander à la nouvelle (car ces vioques aiment l'odeur du sang et restent vaguement attachés à la beauté solaire du jeune fasciste chantée par Brasillach), la phalange bobo s'esbaudira de cet acte tellement transgressif et non-conventionnel, et Circé gagnera sur l'un ou l'autre des tableaux du champ de bataille des Lettres. Brunerie? Un bouclier humain. Le peu d'estime que je porte à ce gosse perdu ne m'empêche pas de détester le sale rôle qu'on lui fait jouer.