Heureux habitants de la Forêt de Tronçais et des autres régions de chasse à courre dans notre beau pays, surtout ne manquez pas la chronique de Philippe Meyer ce matin dans les Matins, car à condition de remplacer le dégoût du chroniqueur par l’agacement de l’auditeur, on pourrait appliquer à toute une partie de France Culture le schéma général de la critique entendue ce matin de la bouche de Meyer : le toutologue fustige dans son style habituel les auteurs de la campagne de communication pour une noble cause (il vous dira lui-même laquelle), campagne qui rapporte énormément aux dits auteurs bien plus qu’à ladite cause, puisqu’on parle davantage de ces auteurs et de leur campagne de com’, que de la cause qu’elle était sensée soutenir.
Meyer comprend et explique que le meilleur produit que vend la pub, c’est la pub elle-même, et même mieux : ses auteurs. Ce mal est endémique dans les métiers de la communication : on se vend soi-même en feignant de vendre le produit. Et les métiers de la communication, eh bien figurez-vous qu’avec les médias français de l’audiovisuel, là on y est en plein, y compris avec ceux du service public qui n’échappent pas à cette inversion des buts. Depuis longtemps déjà on a pu voir comment les plateaux télé sont faits davantage pour servir ceux qui les font, que pour la satisfaction du public. France Culture est de cette eau, et dans ce forum comme ailleurs on n’a cessé de signaler chaque fois qu’on le pouvait, que cette radio auto-centrée qui respire l’auto-satisfaction, la vanité, et la petite promo par tout un chacun de ses intérêts ou de ses valeurs perso, cette radio dis-je, est visiblement (audiblement ?) faite pour l’ego de ceux qui la font avant de l’être pour le plaisir et le bénéfice de ceux qui l’écoutent.
Mais cela, Philippe Meyer ne peut pas le dire, et probablement même il doit s’interdire de le penser, déjà il faudrait qu’il l’écoute autant que nous, cette radio, ensuite le mal n’y est pas (pas encore ?) généralisé. N’empêche qu’il est endémique, et déjà bien trop présent pour que l’auditeur laisse passer sans réagir ce qui a eu lieu ce matin : on fustige une fois de plus la pub aux motifs de détournement d’objectifs, de vanité narcissique, et tous se rengorgent en applaudissant, sans voir un instant que la critique vaut pour l’émission où elle est insérée.
De même dans l’édition d’
hier matin aux Matins, quand on y fustige la surconsommation des sondages par le médiatique, mais sans s’interroger un instant sur le fait qu’à la Rédaction de France Culture, on est justiciable exactement du même reproche. Tout comme de ceux qu’on ne se fait pas faute d’adresser aux collègues : excès de sensationnalisme, alarmisme, copinages et réseautages, conflits d’intérêts. Tout ce que l’auditeur respire à plein nez dans l’actu que nous tambouille FC, ceux de là-bas ne sauront le voir qu’ailleurs et pas chez eux. La paille et la poutre, donc, rien de bien neuf me direz-vous.
L’auto-critique, aux Matins et à la Rédac’, il y a gros à parier qu’on ne sait pas ce que c’est.