Yann Sancatorze a écrit:Ce le serait s'il proposait un remède, non ? J'avoue avoir du mal à reconnaître l'utilité d'une chronique qui ne fait que déplorer un climat, sans pour autant tirer certaines conclusions.
Nicolas Martin fait une
Revue de Presse et non une chronique. On peut ne pas être d'accord avec le choix de ce thème, mais non lui reprocher de ne rien proposer. Pour rester dans les revues de presse, celle d'Ivan Levaï sur France Inter, il y a des lustres, était un modèle du genre, bien que certains lui aient aussi reproché un biais dans la sélection des articles et des titres de presse (personnellement, je n'avais rien vu de répréhensible).
Sur Nicolas Martin, ce sont ses introductions et ses transitions accrocheuses qui peuvent irriter. Par exemple, le
18.12.2015 : «
bienvenue 2016 ça pourra difficilement être pire que 2015… en tout cas on l’espère…».
Dans cette même Revue de Presse « 2015, bientôt la fin », Nicolas Martin enfourchait son thème favori (ou celui qui revient souvent dans la presse ?) : «
Alors je vous l’accorde, ce n’est pas vraiment la perspective du grand soir… mais en ces temps obscurs, une bonne nouvelle, si modeste soit-elle, est toujours bonne à prendre… d’autant que, comme nous l’apprennent Les Echos ce matin… le moral des français n’est pas au beau fixe, et c’est un euphémisme… « Les Français font preuve depuis des années d’un très grand pessimisme. Au lendemain des élections régionales et de la percée du Front National, on les retrouve désormais au bord de la dépression. » Le dernier sondage commandé par le journal qui mesure le solde de confiance des personnes interrogées pour l’année à venir… solde qui fait la différence entre celles qui estiment que 2016 sera une année de prospérité, et celles qui considèrent qu’il s’agira d’une année de difficultés économiques… ce solde s’établit à … -42. Un niveau sans précédent depuis quatre ans, et qui s’est dégradé de 12 points en un an. »
Pour ensuite prendre le contre-pied du constat (même structure dans la plupart des revues de presse, une chose et son contraire, c'est facile à comprendre : « pour/contre ; bon/mauvais », on est sur France Culture, et le matin, il ne faut pas faire trop compliqué...
Donc Martin : «
Je vais ce matin, il le faut, prendre ma part de responsabilité dans cette dépression collective qui nous affecte tous, moi qui chaque matin me fais l’écho des nouvelles noires du monde et de la dégradation du climat national et international… je vais donc tenter aujourd’hui de vous remettre un peu de baume au cœur…Erner :
C’est aussi ce que tentent de faire Le Parisien et la Croix ce matin NicolasMartin :
oui chacun à sa manière… tenez, commençons par le Parisien qui titre : « Le printemps à Noël » sur une photo du jardin des Tuileries, rempli de gens assis, dehors, profitant de la douceur du fond de l’air… C’est pas si désagréable que ça, finalement, cette douceur actuelle pour une mi-décembre…Il est parfois difficile de savoir si Martin rapporte les propos du journal ou si c'est son grain de sel... par exemple avec ces mots un peu plus loin : «
Tout ça n’est évidemment, en fait, pas très rassurant… 2015 s’apprête à être la 2ème année la plus chaude de l’histoire de la France, après 2014… signe très préoccupant de la réalité du réchauffement climatique, quelques jours après la conclusion de la COP21. ». Le Parisien ou Martin ? Si reformulation du premier, ok ; si opinion de Martin, on s'en fout.
Comme on se demande ce que viennent faire ces phrases dans une Revue de Presse : «
Décomposition, diabolique, réanimation, cannibalisme, décapitation… voilà le spectacle sanguinolent du petit théâtre politique français… vous le savez, dans l’histoire littéraire, ce théâtre grotesque et macabre a un nom : ça s’appelle le Grand-Guignol » (
Décomposition, recomposition 17.12.2015)
En parcourant les Revues de Presse (on n'y trouve pas de faute), on s'aperçoit que l'angle pris par Martin est de citer les grands titres des journaux de Paris (Levaï, lui, citait la presse régionale hors Île-de-France) et de donner de la résonance à la perception négative de tout phénomène en l'amplifiant de commentaires personnels à deux balles (ceci pour revenir sur mon 2e §
ici). D'où l'impression légitime que Nicolas Martin fait une chronique personnelle à l'aide de citations de journaux.