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Un autre départ, annoncé par l'intéressé hier matin en toute fin de chronique soit à 10h59, c'est celui de François Noudelman qui sort lui aussi, avec élégance : "après 11 ans au service de la philosophie" dit-il. Lui non plus ne part pas de son plein gré.
Cette chronique quotidienne me manquera, quand bien même Noudelmann y cultivait, en plus de quelques tics personnels ma foi supportables, la plupart des vices déjà endémiques de la philosophie à la française. Celle qui bétifie à force de tourner en rond dans les crop-circles d'une idéologie archi-formatée où l'on cultive la bourde sociologique engraissée au robuste fumier de lieux communs que fournissent Ecole de Francfort et French Theory. Et par là débordant inconsidérément dans les champs connexes que sont les sciences humaines et sociales, pour y remplacer la connaissance par l'idée reçue. A ce titre, Noudelman diffère peu de ses collègues invités, et même il en est comme la synthèse.
Pourtant, jamais en l'écoutant lui et surtout certains de ses invités, malgré les énormités en sociologie et psychologie, je n'ai jamais eu la tentation de couper. C'est que malgré le vice intellectuel permanent, son Journal de la philo était infiniment précieux : de même que la quotidienne de Jacques Munier (mieux informé des sciences sociales mais lâchant presque autant de bétises en la matière) , c'était une rubrique idéale pour inventorier le champ des essais. Depuis qu'il avait rejoint le créneau de 10h50, je n'en ai pas loupé un numéro et j'en ai même conservé une bonne partie. Moins charmeur qu'Enthoven, moins brouillon que Munier, moins scolaire qu'Adèle, moins prévisible que Philippe Petit et moins délirant aussi, Noudelman était l'homme de la situation pour opérer un tri dans la production des idées et en présenter le filtrat à notre sens critique. Et si la culture de l'esprit fait bien partie intégrante de la culture (le seul à en douter semble être Olivier Poivre d'Arvor, Docteur en Philosophie), alors Noudelmann était parfaitement à sa place sur France Culture.
Difficile de dire s'il sera remplacé par un produit mode, par une émission en partenariat avec un opérateur voyagiste . S'il rend le créneau à Adèle Van Reeth qui elle rend sa place pour le retour de l'histrion Enthovenien ou pour quelque autre baratineur-vedette promu as de la culture : Ruquier ou Ardisson peut-être ? Après Mitterrand et Taddéi, avant Drucker en fin de carrière, Olivier Point d'Audience maintient son cap. L'auditeur n'ose pas rêver d'un retour des véritables chemins de la connaissance.
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Dernière édition par Nessie le Mer 04 Sep 2013, 09:21, édité 1 fois