Tiens donc. A 8h47 pile, au moment même où l'on mijote d'incendier les vaniteuses chroniques de Nicolas Martin, le voila qui s'en prend aux forums de râleurs, et pire encore, ceux qui râlent contre France Culture. S'il le dit au pluriel c'est qu'il y en a certainement des tas. Remarquez, vu la qualité radio qu'on trouve sur France Culture il y aurait de quoi. Alors voila que Nicolas Martin se vante d'avoir joué le troll sur les forums. Et puis non finalement il n'a rien fait c'était juste pour introduire de façon rusée et distrayante une chronique sur les trolls. Enfin puis enfin non finalement c'est pas sur les trolls, c'est sur le harcèlement par internet. Alors pourquoi tout mélanger ? Eh bien justement pour dire qu'il ne faut pas tout mélanger. 3 minutes de chronique pour ne pas mélanger l'esprit troll, l'esprit harceleur, et l'esprit critique repeint en mauvais esprit? Car à l'image de tous les créateurs légers -on a dit 'légers' parce qu'on n'a pas voulu dire 'médiocres'- Nicolas Martin ne peut que disqualifier le sens critique.
Pour faire bon poids, comme chaque jour Nicolas Martin aura en outre émaillé sa chronique de clins d'oeil et private jokes à l'intention des cop's du studio : un poke-poke à Voinchet, un knudge-knudge à Matthieu Conquet. Et comme environ une fois sur deux, la chronique de Nicolas Martin n'aura rien dit. Et l'autre fois ? Bah, l'autre fois sur deux, ce digne successeur de Xavier de la Porte recycle les idées reçues de la science amusante, celle qui fait ses choux gras sur les découvertes scientifiques aussi révolutionnaires qu'anecdotiques car au bout du compte c'est toujours du pétard mouillé : un résultat jamais confirmé, une interprétation hâtive, une expérience foirée, un départ de controverse scientifique qui ne peut que tourner en eau de boudin ça les auditeurs un peu au courant le savent, mais la chronique de Nicolas Martin est là pour faire rêver les autres. Un peu comme Xavier de la Porte dont les idées lumineuses, finalement, pompées ici et là sur le Net, n'ont jamais débouché sur autre chose que de la culture du cliché.
Contrairement à sa promesse, Nicolas Martin n'ira pas troller aujourd'hui, ni en forum ni en Facebook ni en fils twitter. Il est trop occupé à assembler les toujours mêmes gags qui composeront sa chronique du lendemain. Mais comme c'est un esprit sérieux en même temps qu'un créatif sincère (il prépare déjà le recueil de ses chroniques de la matinale), il s'efforce de varier l'emplacement de chacun de ses gags-clins d'oeil à Voinchet, Conquet, Couturier, Laurentin. Il faudrait peut-être lui donner un coup de main à ce Perec du déplacement de la blague creuse, avant qu'il arrive au bout de la combinatoire., car sinon le recueil de chroniques pour l'année 2014-2015 pourrait bien sentir le ressassement avant même d'en arriver à la fin du premier trimestre.
Décidément la matinale d'été nous apporte chaque années une belle découverte : chaque année une étoile montante qui s'installe . En 2013 nous avions eu Benoît Bouscarel. 2014 est l'année de Nicolas Martin. Le second suivra-t-il le brillant parcours du premier, aujourd'hui bizarrement remplacé au service politique par encore plus mauvais que lui (sans qu'on sache les raisons de cette cuisine) et non moins bizarrement recasé dans un tiroir, au point qu'il n'apparait même plus dans l'équipe de Rédaction. Bouscarel toujours attaché à France Culture, nous dit pourtant Jérôme Bouvier dans le forum désert du médiatorat sur FC. Très actif sur
son fil twitter, que fait donc Bouscarel, à part attendre d'y être rejoint par Nicolas Martin ?