C’est curieux de venir plâtrer ici vos manifestes, puis de vous indigner du fait que tout le monde n’est pas d’accord!
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Répliques, Alain Finkielkraut Page 9 sur 67
Bas de page ↓Yann Sancatorze
81Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Jeu 21 Avr 2011, 21:02
Il faudrait que j’essaie ça avec les gens avec qui je ne suis pas d’accord : "cf. ce que j’ai asséné l’autre jour"
C’est curieux de venir plâtrer ici vos manifestes, puis de vous indigner du fait que tout le monde n’est pas d’accord!
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Nessie
82Sur le confort intellectuel - Ven 22 Avr 2011, 03:18
J’entends bien, Serge, mais dans le post auquel vous répondez ici, je ne vous parlais pas tant de la France ni des Français, que de la frange des antiracistes dont la surexcitation nous fait depuis 10 ans un maximum de barouf. Je vous parle de ces gens qui se cachent à eux-mêmes leur propre racisme inconscient et se donnent bonne conscience en tirant à boulet rouge sur le racisme qu’ils se plaisent à imaginer chez les autres.Serge Uleski a écrit:[...]il n’est pas question de la France et des Français mais juste d’un certain Finkielkraut et de quelques autres.
L’honneur est sauf.
VOus pouvez dormir tranquille.
De ceux là, qu’en pensez-vous, puisque FC qui nous cache tout, nous dissimule de façon forcenée cette vérité dérangeante ? Certes elle ferait mal à bien des gens qui croient cultiver de la bonne conscience en pot sans voir qu’il y fleurit de leur part un étalage de haine aveugle.
Dernière édition par Nessie le Ven 22 Avr 2011, 12:33, édité 1 fois
Frédéric / masterkey
Admin
83Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Ven 22 Avr 2011, 08:39
Antiracisme dont une des formes simplettes n’avait pas mal été épinglée par une chronique de Clarini, cf. sur le fil Clarini (provoque, provoque ... )
Je retire une partie de mes propos après l’écoute de la deuxième moitié de l’entretien avec Zizek (marre de chercher l’accent circonflexe inverse), où ce dernier fait de plus en plus de clown et répond à de plus en plus à côté à l’approche de fin d’émission, et où Finkie vient effectivement y servir un coup de banlieues dangereuses là où ça n’avait que peu d’intérêt.
Enfin ça n’occupe pas une place très importante dans l’émission, et le travers qui consiste à résumer Finkielkraut à ses positions sur les banlieues et l’immigration ratent l’essentiel des qualités du personnage. Celle essentielle du débatteur, du tourné vers l’autre, du réactionnaire à la pensée facile...
Serge, plutôt que de pratiquer la psychanalyse ou l’hépatoscopie de Finkielkraut, procédés toujours sujets à caution, je préfère m’en tenir aux phénomènes : dans l’émission, Finkielkraut questionne et met en porte-à-faux le programme de Camus, par des questions bien ciblées (qui servent mieux l’auditeur que l’indignation facile qu’on pourrait imaginer face aux propos de Camus), et quand bien même il partagerait une partie de son diagnostic. Si vous vous en tenez à l’écoute de l’émission, vous aurez du mal à le nier.
Je retire une partie de mes propos après l’écoute de la deuxième moitié de l’entretien avec Zizek (marre de chercher l’accent circonflexe inverse), où ce dernier fait de plus en plus de clown et répond à de plus en plus à côté à l’approche de fin d’émission, et où Finkie vient effectivement y servir un coup de banlieues dangereuses là où ça n’avait que peu d’intérêt.
Enfin ça n’occupe pas une place très importante dans l’émission, et le travers qui consiste à résumer Finkielkraut à ses positions sur les banlieues et l’immigration ratent l’essentiel des qualités du personnage. Celle essentielle du débatteur, du tourné vers l’autre, du réactionnaire à la pensée facile...
Serge, plutôt que de pratiquer la psychanalyse ou l’hépatoscopie de Finkielkraut, procédés toujours sujets à caution, je préfère m’en tenir aux phénomènes : dans l’émission, Finkielkraut questionne et met en porte-à-faux le programme de Camus, par des questions bien ciblées (qui servent mieux l’auditeur que l’indignation facile qu’on pourrait imaginer face aux propos de Camus), et quand bien même il partagerait une partie de son diagnostic. Si vous vous en tenez à l’écoute de l’émission, vous aurez du mal à le nier.
Courtial
Invité
84Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Mer 27 Avr 2011, 15:46
Enfin ça n’occupe pas une place très importante dans l’émission, et le travers qui consiste à résumer Finkielkraut à ses positions sur les banlieues et l’immigration ratent l’essentiel des qualités du personnage. Celle essentielle du débatteur, du tourné vers l’autre, du réactionnaire à la pensée facile...
Ah ouais ? Il a dû rater une partie de sa personnalité lui-même, alors.
Car, comme je l’ai fait observer dans une remarque liminaire dont personne n’a jugé bon de tenir compte, il est quand même à observer que la question de \ʼʼl’insécurité sociale\ʼʼ a été exclusivement consacrée aux Arabes et aux Noirs. Je ne sais pas, moi, si j’avais eu à faire une émission sur ce thème, j’aurais cherché quelles sont les infractions les plus nombreuses, je serai tombé probablement sur \ʼʼarnaque à la carte bleue\ʼʼ ou un truc comme ça. Mais on sera quand même surpris que toute une émission sur les embrouilles avec la carte bleue, ou les alcoolos qui prennent leur bagnole, etc. n’ait pas paru un peu réductrice.
Mais insécurité = arabes, pas de problème.
Je veux bien admettre cette équation, contre laquelle, ni ici, ni ailleurs, on n’entend la moindre objection, mais alors il ne faut pas jouer sur tous les tableaux, et jouer, comme le fait Finkielkraut, au Résistant, au Marginal, au Pourfendeur de la pensée unique. Finkie n’est qu’un Sarkozy de droite ( j’ai failli écrire, \ʼʼUn Sarkozy de gauche\ʼʼ, qui vient plus facilement sous le clavier si l’on pense à ses origines et sans doute sa pensée profonde, mais \ʼʼSarkozy de droite\ʼʼ semble plus juste).
Toutefois, les remarques de Nessie m’ont ébranlé, je dois avouer, et j’ai podcasté l’émission pour voir si je n’avais pas été injuste - j’ai revendiqué ma subjectivité, et je continue de le faire, mais ceci a pour moi le sens de la responsabilité, et certainement pas le droit de raconter n’importe quoi). On peut être offusqué par des préjugés, des préventions, et ceci, encore une fois, je le redis, parce que j’ai de l’estime pour Finkielkraut, que j’ai lu avec grand plaisir ses (premiers) livres et que la déception (et donc la sévérité du jugement) est à mesure de l’attente.
Malheureusement, cette réécoute n’allège pas le jugement.
Je me suis seulement aperçu que Camus est un esprit encore plus confus que ce qui m’avait semblé à la première écoute. Je passe, il a peut-être raison, sur l’étymologie (in-nocence, c’est nocere, sûr ? Ce n’est pas cognoscere comme on le dit souvent ? Mais même en admettant, c’est parfaitement fumeux, vaseux, brouillardeux et péteux, son in-nocence).
Valls est en effet le seul sérieux (je le dis d’autant plus tranquillement que je ne l’approuve pas politiquement, que je ne voterai pas pour lui - s’il gagne les primaires socialistes, etc.).
Je reprends l’émission, donc :
Après les élucubrations ridicules de Camus auxquelles Finkie ne trouve aucune objection, sur l’in-nocence, vient une allusion à la \ʼʼcivilisation française\ʼʼ.
Ici, réaction de Finkie, quand même : soyez plus précis. J’aurais été plus désagréable avec un : \ʼʼarrêtez de dire n’importe quoi : \ʼʼcivilisation française\ʼʼ, vous n’apercevez peut-être pas dans la bouillasse bloblotante que vous appelez votre cerveau, que ça ne veut rien dire, que vous n’avez rien pensé, là\ʼʼ ?
L’autre demeuré ayant mis en cause Aubry, Valls fait observer que ce qu’elle a voulu dire, c’est que le passage à une civilisation où l’argent est la seule valeur, ça ne peut pas marcher.
Silence total de Finkie et Camus là-dessus, ils ne sont pas au niveau. Ils doivent continuer à croire que les trafics de drogue, la mafia des banlieues, c’est uniquement à cause de l’islam, que ça n’a rien à voir avec le pognon.
Poursuivons l’émission : la colonisation et le grand remplacement. Camus fait mine de n’entendre \ʼʼcolonie\ʼʼ, \ʼʼcoloniser\ʼʼ que dans le sens strict (de l’apoikia grecque, en gros : on fonde une ville, dans un territoire désert appartenant en principe à d’autres, mais qu’ils n’occupent pas effectivement, et on y fait venir ses propres ressortissants).
C’est ici qu’apparaît maintenant l’art de la discussion que mentionne Frédéric, je crois, de Finkie. L’expression m’apparaît abusivement littéraire. Je parlerais plutôt d’un art de la géométrie variable. L’ami Finkie déploie beaucoup moins cet art avec Badiou, ou un communiste en général, ou un Arabe. Là c’est plutôt la vitupération et la distribution de la liste des prochains charters pour Alger. Enfin, bref, question de Finkie, je résume :
- Oui, mais en disant cela, est-ce que vous ne supposez pas un sujet unique de cette colonisation (par les Arabes), donc une sorte de volonté - et par conséquent une forme de complot. Et vous jetez donc de l’huile sur le feu en dotant ceux dont vous parlez d’intentions, etc.
Ouah, vachement dure, la question. Il doit être hachtement mis en difficulté, Camus, poussé dans ces retranchements !
Réponse hachtement dure à trouver : mais non, je décris un processus, je n’ai pas besoin d’une intention malveillante, etc. Bref, je dis : dehors les Arabes, mais ce n’est pas raciste.
Ce qui est la défense et illustration de la pensée de... Finkie.
Bravo. Passe moi la rhubarbe, je te passerai le séné ?
On passe à la question des pays arabes et, après un grand coup de polish sur les godasses de Camus pour le courage et la lucidité de son mouvement sur le \ʼʼprintemps arabe\ʼʼ, Finkie évoque une \ʼʼéventuelle objection\ʼʼ - avec Camus, l’objection ne peut bien sûr qu’être éventuelle. Alors, on attend \ʼʼl’éventuelle objection\ʼʼ - quel courage, ce Finkie, d’oser humblement poser une éventuelle objection à un Loir-et-Cher de la pensée comme Camus ! - , la voici : comment pouvez vous être aussi courageux, alors que vous écrivez de si bons livres, reconnus par toute la presse qui compte, en vous engageant de nouveau dans une affaire, après avoir été odieusement accusé pour avoir été le premier à révéler la vérité, savoir la puissance oppressante qu’exerce le complot Juif sur la France ?
Réponse de l’autre : oui, je sais, mon bon.
Finkie doit avoir perdu momentanément sa brosse à reluire, et il passe au deuxième volet, déjà mentionné : la question léniniste : \ʼʼque faire\ʼʼ.
Il est évident qu’il faut virer tous ces Nègres, mais est-ce possible ? Pour d’autres raisons que celles évoquées plus haut, j’admire aussi les qualités du camarade Vladimir Illitch, mais je ne compte pas parmi elles le fait d’être étouffé par les considérations morales. \ʼʼQue faire\ʼʼ, c’est donc intéressant, mais cela ne relève pas de l’objection, bien au contraire, c’est la confirmation.
Les Arabes et les Nègres sont inexpugnables, quelles que soient les bonnes intentions. Finkie ne dit pas le moindre mot, à aucun moment, pas la moindre virgule, le plus petit soupir, un instant de silence, de suspension, d’époché, rien qui témoigne d’une distance quelconque, seulement des légitimations, comme je l’ai dit ci-dessus, son accord est total. Il n’a que deux (\ʼʼéventuelles\ʼʼ, il ne les prononce qu’en s’excusant : au passage, ici encore, c’est incompréhensible si l’on s’en tient seulement à la pensée : quelle leçon, quelle déférence Finkie a-t-il en dette vis-à-vis d’un type comme Camus, qui écrit beaucoup moins bien que lui et qui ne réfléchit pas ?)objections, toutes deux purement tactiques : est-ce que vous ne mettez pas de l’huile sur le feu ? Votre (excellent) programme de foutre tous les Nègres dehors est-il réaliste ?
Nessie me le reproche, au reste, ainsi qu’à tous les antiracistes \ʼʼhystériques\ʼʼ. Mettre de l’huile sur le feu. Faîtes moi dégager tous ces bougnoules, ça ne pose pas de problème, mais faîtes le discret, sans \ʼʼmettre de l’huile sur le feu\ʼʼ.
Mais il y a encore mieux, bien sûr. Savoir que Renaud Camus, non content d’être un antisémite avec Finkie comme porte-flingue (je l’ai déjà dit, il n’y a pas besoin d’autre argument contre le racisme et l’antisémitisme que Finkie), se permet d’être un scélérat avec la bénédiction du même Finkie, dans sa propre émission. Ni l’un ni l’autre n’ayant l’excuse des \ʼʼjeunes de banlieue\ʼʼ, d’être des illettrés qui ne comprennent pas ce qu’ils disent, etc. Non, nous avons ici deux scélérats.
Camus explique que puisque ces Nègres et ces Arabes, quoique Français, se permettent de débiner la France et d’en parler comme d’une réalité extérieure, on doit pouvoir leur retirer leur nationalité, etc. Réponse de Finkie : rien, nada, nichts. Il reçoit un scélérat (en plus d’être un antisémite) dans son émission, il lui cire les godasses, il ne s’intéresse qu’à \ʼʼmettre de l’huile sur le feu\ʼʼ et à \ʼʼque faire\ʼʼ ? Et c’est moi qui suis un hystérique ?
Pourquoi \ʼʼscélérat\ʼʼ ? Finkie ne le sait plus, Camus ne l’a peut-être jamais su. Ce n’est pas ce qu’ils disent, la France, autre raison pour qu’ils cessent de donner des leçons sur ce qu’ils n’entendent pas. (En plus, Valls le leur dit, ils sont l’un comme l’autre totalement obtus : Camus dans sa réponse, Finkie dans son silence). Personne d’autre ne le sait, semble-t-il, et on vente le sens du dialogue de Finkielkraut. Alors je vais refaire le cours d’instruction civique de la classe de 6ème :
Il n’y a pas de milieu : on est Français ou alors on n’est pas Français. Si on l’est, on l’est entièrement, si on ne l’est pas, on ne l’est pas du tout.
Il n’existe pas des demi-Français, des quarts de Français, des huitièmes, etc.
Selon les lois de Nuremberg de 1935 il y avait des demi ou des tiers d’Allemands, des huitièmes de Juifs, etc. Mais ce n’est pas la France, cela. La France ne connaît que deux choses : les Français (et qui le sont entièrement et indivisiblement) et les pas Français (qui ne le sont pas du tout, et indivisiblement).
La provenance ethnique dudit Français n’est pas considérée. Elle ne peut donner lieu à aucune diminution. Elle ne peut relever dans la loi d’aucune considération. Toute autre façon de voir est scélérate. (un)Courtial 3(un)Fny
Nessie
85Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Mer 27 Avr 2011, 17:14
Bonjour à vous
Je ne cesse de reporter ma réponse à vos remarques. Réécouter ces deux Répliques me fout un cafard monstre et me coupe l’inspiration. Polémiquer avec vous aussi d’ailleurs, mais moins quand même. A y réfléchir, et tout en vous proposant mes excuses pour mon ton un peu vif surtout suivi d’aucune explication, je vois que ça n’est pas tellement vous qui en êtes cause : c’est le sujet, qui incline aux débordements et aux emportements. Les débats sur le racisme nous envahissent encore plus que ne le font le racisme et son petit frère l’antiracisme, qui n’est guère mieux doté en discernement hélas, tout aussi énergique dans la condamnation sans compréhension, et sert finalement de paravent à de la haine tout aussi aveugle Or le racisme c’est beaucoup de choses différentes réunies sous un seul mot : qu’il trouve sa source dans la haine ou dans la peur est déjà une distinction fondamentale dont il faut tenir compte à chaque instant du débat. Le FN sent la haine et exploite la peur. Mais chez Finkielkraut on peut chercher longtemps de la haine sans en trouver, et c’est là l’essentiel pour qui désire parler du sujet et de l’émission en tenant compte du personnage. Chez lui on sent, quasi palpable, une peur de la régression et de la perte de civilisation. De se trouver à ce point perclus de peur, voila qui n’est pas étonnant chez un intellectuel à la fois intervenant et consommateur des deux grands fournisseurs d’alarmisme que sont Le Monde et France Culture. C’est très net en début d’émission.
Emission fort pénible d’ailleurs avec un titre mal choisi car l’expression "insécurité sociale" est couramment utilisée pour activer une autre problématique. Et puis Finkielkraut rate ce qui est à mon sens une des 2 ou 3 meilleures portes d’entrée parmi les problèmes que pose l’immigration : le problème de la peur. Pourtant il pose presque la question en ces termes, avant de se laisser égarer dans ce qu’il croit être les faits, et qui ne sont qu’une mise en image atteignant assez bien son but : le sensationnel. Les médias attisent une peur qui a vite fait de se transmuter en haine. Les efforts en vue de l’assimilation sont la clé de la solution, mais comme par un glissement de sens, tout FC est idéologiquement culturaliste/culturophile en diable, alors sur FC l’assimilation est taboue. Ajoutez à cela les scies du paradigme idéologique de FC, cette humilité délirante et paradoxale, tout aussi vaniteuse à l’image de celle du prêtre-donneur-de-leçons, qui aboutit à l’inversion des valeurs, où l’autre a toujours raison. Est-ce bien malin, que de démolir les mythes du progrès pour ne les remplacer que par leur contraire ? Au bout, il y a la régression objective d’une société, régression activement mise en oeuvre depuis 20 ou 30 ans, pour le plus grand bénéfice moral des donneurs de leçon et au détriment de tous les autres, qui deviennent progressivement inaptes à vivre ensemble. Je suis désolé de ces propos qui sonneront pour certains comme des évidences, et pour d’autres comme d’intolérables raccourcis de sophistique. Une fois encore, je renvoie aux propos de Manuel Valls dans l’émission. Du moins à ce dont je me souviens.
./...
Je ne cesse de reporter ma réponse à vos remarques. Réécouter ces deux Répliques me fout un cafard monstre et me coupe l’inspiration. Polémiquer avec vous aussi d’ailleurs, mais moins quand même. A y réfléchir, et tout en vous proposant mes excuses pour mon ton un peu vif surtout suivi d’aucune explication, je vois que ça n’est pas tellement vous qui en êtes cause : c’est le sujet, qui incline aux débordements et aux emportements. Les débats sur le racisme nous envahissent encore plus que ne le font le racisme et son petit frère l’antiracisme, qui n’est guère mieux doté en discernement hélas, tout aussi énergique dans la condamnation sans compréhension, et sert finalement de paravent à de la haine tout aussi aveugle Or le racisme c’est beaucoup de choses différentes réunies sous un seul mot : qu’il trouve sa source dans la haine ou dans la peur est déjà une distinction fondamentale dont il faut tenir compte à chaque instant du débat. Le FN sent la haine et exploite la peur. Mais chez Finkielkraut on peut chercher longtemps de la haine sans en trouver, et c’est là l’essentiel pour qui désire parler du sujet et de l’émission en tenant compte du personnage. Chez lui on sent, quasi palpable, une peur de la régression et de la perte de civilisation. De se trouver à ce point perclus de peur, voila qui n’est pas étonnant chez un intellectuel à la fois intervenant et consommateur des deux grands fournisseurs d’alarmisme que sont Le Monde et France Culture. C’est très net en début d’émission.
Emission fort pénible d’ailleurs avec un titre mal choisi car l’expression "insécurité sociale" est couramment utilisée pour activer une autre problématique. Et puis Finkielkraut rate ce qui est à mon sens une des 2 ou 3 meilleures portes d’entrée parmi les problèmes que pose l’immigration : le problème de la peur. Pourtant il pose presque la question en ces termes, avant de se laisser égarer dans ce qu’il croit être les faits, et qui ne sont qu’une mise en image atteignant assez bien son but : le sensationnel. Les médias attisent une peur qui a vite fait de se transmuter en haine. Les efforts en vue de l’assimilation sont la clé de la solution, mais comme par un glissement de sens, tout FC est idéologiquement culturaliste/culturophile en diable, alors sur FC l’assimilation est taboue. Ajoutez à cela les scies du paradigme idéologique de FC, cette humilité délirante et paradoxale, tout aussi vaniteuse à l’image de celle du prêtre-donneur-de-leçons, qui aboutit à l’inversion des valeurs, où l’autre a toujours raison. Est-ce bien malin, que de démolir les mythes du progrès pour ne les remplacer que par leur contraire ? Au bout, il y a la régression objective d’une société, régression activement mise en oeuvre depuis 20 ou 30 ans, pour le plus grand bénéfice moral des donneurs de leçon et au détriment de tous les autres, qui deviennent progressivement inaptes à vivre ensemble. Je suis désolé de ces propos qui sonneront pour certains comme des évidences, et pour d’autres comme d’intolérables raccourcis de sophistique. Une fois encore, je renvoie aux propos de Manuel Valls dans l’émission. Du moins à ce dont je me souviens.
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Dernière édition par Nessie le Mar 14 Juin 2016, 12:13, édité 5 fois
Nessie
86Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Mer 27 Avr 2011, 17:15
./..
Je suis pas mécontent que vous ayez revu votre jugement sur Manuel Valls. Je tenterais bien de vous faire aussi un peu glisser votre avis sur Renaud Camus, qui n’est pas du tout confus à mon sens, au contraire très habile en tactique : un aventurier qui récupère le débat de société à son bénéfice. Un type qui roule pour lui, pour ses goûts et ses engagements, qui sont très très peu politiques mais de l’ordre du confort immobile, et pas exempt de vanité perso. Il a gagné ses 5 minutes de pub en début d’émission, même si ça a pu lui couter une partie de ceux qui ouvrent les yeux sur ce qu’il y a de délirant dans cette annonce de candidature aux présidentielles. Mais dites ça ferait presque un programme pour un village, ça : Renaud Camus ne veut pas entendre de fautes de français + il veut que le village soit fleuri et le paysage aussi beau que pendant son enfance (les bidonvilles ne faisaient pas partie du paysage) et mieux encore que celle de son grand-père qui doit ressembler à "Jour de fête" ; et puis il veut pouvoir sortir de chez lui sans avoir besoin de fermer à clé ; et pour couronner le tableau, une fois dehors il vaut pouvoir saluer dans une langue impeccable sa crémière ou plutôt le boulanger ou plutôt le mitron pour recevoir en retour le salut de l’amitié et même plus que ça avec une langue encore plus impeccable. Au moins au Front National, avec pas beaucoup plus de programme et tout en instrumentalisant la politique pour se placer et pour le plaisir de la castagne, on croit aux valeurs. Chez Renaud Camus, j’évalue le cocktail à 95% de bénéfice perso en pub et 5% d’idéologie. L’affaire de son journal censuré il y a 10 ans, m’est vite apparue (2 ou 3 ans après) comme un gros coup de pub assez finement organisée par la fausse victime de l’ostracisme bien pensant.
En réécoutant avec application ces 2 numéros de Répliques -car j’ajoute celui avec Slavoj Zizek, encore plus déprimant- et surtout dans un esprit de forumeur positif (I mean : pour contribuer au débat), j’espère avoir le temps et la patience d’expliquer les raisons qui me font voir dans le racisme un faux problème de notre temps, et dans l’antiracisme au mieux une erreur, au pire un facteur d’aggravation. Sur nombre de problèmes de société et en particulier sur celui-là, France Culture en martelant un credo moral forgé d’idées reçues, contribue encore plus à brouiller les choses depuis la rentrée 99, et le faux-pas électoral de 2002 a permis à toute la chaine de consolider son masque faussement intellectuel. Dans ce cadre Finkielkraut dérange un certain conformisme, au prix de nombre de bourdes (sociologiques - il ne suffit pas de démasquer Bourdieu pour raisonner juste) mais je parierais qu’il les assume, sincère dans sa démarche d’intellectuel.
J’écouterai encore une fois ce débat dans l’intention de désamorcer ce qui me semble pousser votre jugement plutôt du côté de l’interprétation négative que du respect des faits, ce respect étant une condition minimum pour éviter de juger à charge. Ceci, surtout compte tenu du profil général de Finkie. N’oubliez pas que son image d’humaniste a été ternie par des cabales, nées de la haine idéologique qu’il inspire à certains, mais surement pas d’une peur qu’il pourrait inspirer. Par contre si quelqu’un quelqu’un crève de frousse c’est lui. Raison de plus pour se battre à ses côtés et non dans le camp d’en face.
Je suis pas mécontent que vous ayez revu votre jugement sur Manuel Valls. Je tenterais bien de vous faire aussi un peu glisser votre avis sur Renaud Camus, qui n’est pas du tout confus à mon sens, au contraire très habile en tactique : un aventurier qui récupère le débat de société à son bénéfice. Un type qui roule pour lui, pour ses goûts et ses engagements, qui sont très très peu politiques mais de l’ordre du confort immobile, et pas exempt de vanité perso. Il a gagné ses 5 minutes de pub en début d’émission, même si ça a pu lui couter une partie de ceux qui ouvrent les yeux sur ce qu’il y a de délirant dans cette annonce de candidature aux présidentielles. Mais dites ça ferait presque un programme pour un village, ça : Renaud Camus ne veut pas entendre de fautes de français + il veut que le village soit fleuri et le paysage aussi beau que pendant son enfance (les bidonvilles ne faisaient pas partie du paysage) et mieux encore que celle de son grand-père qui doit ressembler à "Jour de fête" ; et puis il veut pouvoir sortir de chez lui sans avoir besoin de fermer à clé ; et pour couronner le tableau, une fois dehors il vaut pouvoir saluer dans une langue impeccable sa crémière ou plutôt le boulanger ou plutôt le mitron pour recevoir en retour le salut de l’amitié et même plus que ça avec une langue encore plus impeccable. Au moins au Front National, avec pas beaucoup plus de programme et tout en instrumentalisant la politique pour se placer et pour le plaisir de la castagne, on croit aux valeurs. Chez Renaud Camus, j’évalue le cocktail à 95% de bénéfice perso en pub et 5% d’idéologie. L’affaire de son journal censuré il y a 10 ans, m’est vite apparue (2 ou 3 ans après) comme un gros coup de pub assez finement organisée par la fausse victime de l’ostracisme bien pensant.
En réécoutant avec application ces 2 numéros de Répliques -car j’ajoute celui avec Slavoj Zizek, encore plus déprimant- et surtout dans un esprit de forumeur positif (I mean : pour contribuer au débat), j’espère avoir le temps et la patience d’expliquer les raisons qui me font voir dans le racisme un faux problème de notre temps, et dans l’antiracisme au mieux une erreur, au pire un facteur d’aggravation. Sur nombre de problèmes de société et en particulier sur celui-là, France Culture en martelant un credo moral forgé d’idées reçues, contribue encore plus à brouiller les choses depuis la rentrée 99, et le faux-pas électoral de 2002 a permis à toute la chaine de consolider son masque faussement intellectuel. Dans ce cadre Finkielkraut dérange un certain conformisme, au prix de nombre de bourdes (sociologiques - il ne suffit pas de démasquer Bourdieu pour raisonner juste) mais je parierais qu’il les assume, sincère dans sa démarche d’intellectuel.
J’écouterai encore une fois ce débat dans l’intention de désamorcer ce qui me semble pousser votre jugement plutôt du côté de l’interprétation négative que du respect des faits, ce respect étant une condition minimum pour éviter de juger à charge. Ceci, surtout compte tenu du profil général de Finkie. N’oubliez pas que son image d’humaniste a été ternie par des cabales, nées de la haine idéologique qu’il inspire à certains, mais surement pas d’une peur qu’il pourrait inspirer. Par contre si quelqu’un quelqu’un crève de frousse c’est lui. Raison de plus pour se battre à ses côtés et non dans le camp d’en face.
Dernière édition par Nessie le Mer 27 Avr 2011, 19:10, édité 7 fois
Nessie
87Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Mer 27 Avr 2011, 18:22
Je relis Courtial et je trouve des points à relever :
- Aneffet le titre de ce Répliques était plus que mal choisi ; il fallait poser clairement le lien entre l’insécurité et l’organisation sociale. Ici l’erreur sémantique (au sens de Korzybski) et de condamner l’émission comme si le titre était sa vérité, alors que le titre est mal choisi. En bref : vous avez pris une boite marquée "sucre" qui contient du gros sel, et vous en voulez à ceux qui confondent le sucre et le gros sel. Vous feriez mieux de sucrer votre yaourt avec du vrai sucre et de voir si y a quelque chose à faire avec le gros sel. Et quoi donc, me direz-vous ? Ben je sais pas moi : des cartouches pour mon fusil ?
- Vous dépeignez Renaud Camus et Finkie comme complices, et comme deux larrons en foire, mais feriez-vous de même pour la précédente : le face à face Finkie-Zizek ?? Le producteur, qui n’a pas pu relever toutes les énormités de son invité, serait donc un sympathisant du communisme ? Un illuminé a écrit récemment ici "Finkielkraut reçoit ceux qui sont prêts à lui lécher le cul". Bravo. Sauf qu’à aucun moment ça n’est ce qui se passe entre Zizek et Finkie. Si Finkie ne répond pas à toutes les âneries, c’est peut-être aussi parce qu’un débat à la radio n’est pas une discussion dans un forum du Web : le temps est limité, il y a des choses qu’on préfère laisser s’effondrer toutes seules, parce qu’on les voit en-deça du seuil de crédibilité".
- De là, ceci : je suis très gêné par votre façon d’interpréter les silences comme étant des acquiescements. Avec ce genre de procédé on condamne tout le monde vous savez. Mais interpréter les silences est chose malaisée. Voici un exemple : en décembre dans Les Matins, Slama pose une question précise à Jorion, qui répond par un incroyable enfumage et complètement à côté de la question ; donc il ne répond pas. Slama ne relève pas, ne manifeste rien, ne reprend plus la parole. A-t-il acquiescé à cette énormité ? A-t-il été convaincu ? Surement pas : pour qui sait entendre, une pièce fort négative a été versée au dossier Jorion. S’il y a une erreur, elle est tactique : comme les énormités de Paul Jorion passent facilement la rampe, les auditeurs qui ne savent pas entendre ne se sont pas rendu compte qu’on venait de leur servir un numéro d’enfumage (à ceux que ça intéresse j’envoie l’extrait sur simple demande et on peut même ouvrir un fil Jorion, car ça fait un moment que l’envie me chatouille...).
Navré Courtial, mais là j’insiste lourdement : il y a quelque chose qui cloche dans votre Dictionnaire des silences. Interpréter comme approbation ce qui n’est que silence ou absence de réponse, c’est une erreur de lecture, erreur que vous faites à charge. Pour vous c’est un outil polémique. Permettez-moi de vous dire qu’il est mauvais, sauf pour qui ne veut que faire polémique. Là où on voit que vous jugez à charge, c’est dans la minute qui suit, quand Valls réfute une ânerie de Renaud Camus, et Finkie ne contredira pas Valls. Mais en ce cas pourquoi n’avez-vous pas déduit que Finkie acquiesce à cette réfutation, qu’il l’estime juste et suffisante, et que la répartition des rôles a fait son office ? En condamnant Finkielkraut là-dessus, vous vous montrez franchement unilatéral. Je vous poserais bien une question personnelle : est-ce que ça vous arrive, quand vous vous relisez, de tenter de vous prendre vous-même en défaut ? De chercher vous-même la contradiction au lieu de l’attendre des lecteurs ? C’est un réflexe très sain à acquérir, vous savez ...
- Autre chose, plus grave à mon avis : en reportant les propos de l’émission, vous avez une tendance à les rhabiller aux couleurs de la haine et peut-être auriez-vous en partie raison, qu’on pourrait l’examiner. Le dommage est qu’à aucun moment on ne parle ni de "virer" ni des "nègres et les arabes" ? Excusez-moi de vous dire que votre présentation est tendancieuse, et n’incite pas tellement à discuter calmement. Je crois que vous inventez des "bougnoules" (je vous cite), et qu’à partir d’une prémisse fausse, vous diagnostiquez une conduite raciste qui sort de votre imagination. Et excusez-moi de vous dire que quand vous écrivez ainsi, vous avez vraiment l’air en colère, oui.
Vous savez, moi aussi je pourrais me mettre en colère, mais il se trouve que j’en ai pas envie. Pourtant il y a de quoi, car la suite est encore plus grave de manipulation quand vous écrivez ceci : << faîtes moi dégager tous ces bougnoules, ça ne pose pas de problème, mais faîtes le discret, sans \ʼʼmettre de l’huile sur le feu\ʼʼ. >> Peut-on savoir à qui vous prétez ces propos ? A moi ? Au forum ? A Finkie ? A Renaud Camus ? A aucun moment ils n’ont été dits ni écrits, ils ne résultent que de votre lecture. Je la trouve souvent excessive, et souvent biaisée (c’est pas pareil). Et d’achever en vous drapant dans les principes généraux, en les martelant alors qu’ils ne changent rien à la question et finalement, sont hors-sujet, ça ne fait avancer aucun débat.
Alors dans un post précédent vous revendiquez de juger, c’est ce qui imprègne tout votre post. Mais juger est un exercice difficile. Juger sans chercher à comprendre, est-ce sain ? Juger en instruisant à charge, est-ce juste ? Décrire en caricaturant, puis juger sur la caricature, est-ce le moyen d’avancer vers la vérité ? Juger en interprétant à fond la caisse, et exploiter jusqu’aux silences des gens pour les condamner, vous savez où ça mène ? Réponse : à la Terreur totalitaire. Tellement difficile, l’exercice de juger, que celui qui s’y engage sans prudence, sans respect des faits, donne au contraire dans la facilité. Je relis votre post et je n’y trouve pas d’idées autres que celles d’une volonté de condamner, à partir d’une lecture unilatérale, qui d’ailleurs a ses vertus satiriques. Mais dans ce cas vous faites du pamphlet pur, et c’est bien l’impression que donne votre série de posts.
- Aneffet le titre de ce Répliques était plus que mal choisi ; il fallait poser clairement le lien entre l’insécurité et l’organisation sociale. Ici l’erreur sémantique (au sens de Korzybski) et de condamner l’émission comme si le titre était sa vérité, alors que le titre est mal choisi. En bref : vous avez pris une boite marquée "sucre" qui contient du gros sel, et vous en voulez à ceux qui confondent le sucre et le gros sel. Vous feriez mieux de sucrer votre yaourt avec du vrai sucre et de voir si y a quelque chose à faire avec le gros sel. Et quoi donc, me direz-vous ? Ben je sais pas moi : des cartouches pour mon fusil ?
- Vous dépeignez Renaud Camus et Finkie comme complices, et comme deux larrons en foire, mais feriez-vous de même pour la précédente : le face à face Finkie-Zizek ?? Le producteur, qui n’a pas pu relever toutes les énormités de son invité, serait donc un sympathisant du communisme ? Un illuminé a écrit récemment ici "Finkielkraut reçoit ceux qui sont prêts à lui lécher le cul". Bravo. Sauf qu’à aucun moment ça n’est ce qui se passe entre Zizek et Finkie. Si Finkie ne répond pas à toutes les âneries, c’est peut-être aussi parce qu’un débat à la radio n’est pas une discussion dans un forum du Web : le temps est limité, il y a des choses qu’on préfère laisser s’effondrer toutes seules, parce qu’on les voit en-deça du seuil de crédibilité".
- De là, ceci : je suis très gêné par votre façon d’interpréter les silences comme étant des acquiescements. Avec ce genre de procédé on condamne tout le monde vous savez. Mais interpréter les silences est chose malaisée. Voici un exemple : en décembre dans Les Matins, Slama pose une question précise à Jorion, qui répond par un incroyable enfumage et complètement à côté de la question ; donc il ne répond pas. Slama ne relève pas, ne manifeste rien, ne reprend plus la parole. A-t-il acquiescé à cette énormité ? A-t-il été convaincu ? Surement pas : pour qui sait entendre, une pièce fort négative a été versée au dossier Jorion. S’il y a une erreur, elle est tactique : comme les énormités de Paul Jorion passent facilement la rampe, les auditeurs qui ne savent pas entendre ne se sont pas rendu compte qu’on venait de leur servir un numéro d’enfumage (à ceux que ça intéresse j’envoie l’extrait sur simple demande et on peut même ouvrir un fil Jorion, car ça fait un moment que l’envie me chatouille...).
Navré Courtial, mais là j’insiste lourdement : il y a quelque chose qui cloche dans votre Dictionnaire des silences. Interpréter comme approbation ce qui n’est que silence ou absence de réponse, c’est une erreur de lecture, erreur que vous faites à charge. Pour vous c’est un outil polémique. Permettez-moi de vous dire qu’il est mauvais, sauf pour qui ne veut que faire polémique. Là où on voit que vous jugez à charge, c’est dans la minute qui suit, quand Valls réfute une ânerie de Renaud Camus, et Finkie ne contredira pas Valls. Mais en ce cas pourquoi n’avez-vous pas déduit que Finkie acquiesce à cette réfutation, qu’il l’estime juste et suffisante, et que la répartition des rôles a fait son office ? En condamnant Finkielkraut là-dessus, vous vous montrez franchement unilatéral. Je vous poserais bien une question personnelle : est-ce que ça vous arrive, quand vous vous relisez, de tenter de vous prendre vous-même en défaut ? De chercher vous-même la contradiction au lieu de l’attendre des lecteurs ? C’est un réflexe très sain à acquérir, vous savez ...
- Autre chose, plus grave à mon avis : en reportant les propos de l’émission, vous avez une tendance à les rhabiller aux couleurs de la haine et peut-être auriez-vous en partie raison, qu’on pourrait l’examiner. Le dommage est qu’à aucun moment on ne parle ni de "virer" ni des "nègres et les arabes" ? Excusez-moi de vous dire que votre présentation est tendancieuse, et n’incite pas tellement à discuter calmement. Je crois que vous inventez des "bougnoules" (je vous cite), et qu’à partir d’une prémisse fausse, vous diagnostiquez une conduite raciste qui sort de votre imagination. Et excusez-moi de vous dire que quand vous écrivez ainsi, vous avez vraiment l’air en colère, oui.
Vous savez, moi aussi je pourrais me mettre en colère, mais il se trouve que j’en ai pas envie. Pourtant il y a de quoi, car la suite est encore plus grave de manipulation quand vous écrivez ceci : << faîtes moi dégager tous ces bougnoules, ça ne pose pas de problème, mais faîtes le discret, sans \ʼʼmettre de l’huile sur le feu\ʼʼ. >> Peut-on savoir à qui vous prétez ces propos ? A moi ? Au forum ? A Finkie ? A Renaud Camus ? A aucun moment ils n’ont été dits ni écrits, ils ne résultent que de votre lecture. Je la trouve souvent excessive, et souvent biaisée (c’est pas pareil). Et d’achever en vous drapant dans les principes généraux, en les martelant alors qu’ils ne changent rien à la question et finalement, sont hors-sujet, ça ne fait avancer aucun débat.
Alors dans un post précédent vous revendiquez de juger, c’est ce qui imprègne tout votre post. Mais juger est un exercice difficile. Juger sans chercher à comprendre, est-ce sain ? Juger en instruisant à charge, est-ce juste ? Décrire en caricaturant, puis juger sur la caricature, est-ce le moyen d’avancer vers la vérité ? Juger en interprétant à fond la caisse, et exploiter jusqu’aux silences des gens pour les condamner, vous savez où ça mène ? Réponse : à la Terreur totalitaire. Tellement difficile, l’exercice de juger, que celui qui s’y engage sans prudence, sans respect des faits, donne au contraire dans la facilité. Je relis votre post et je n’y trouve pas d’idées autres que celles d’une volonté de condamner, à partir d’une lecture unilatérale, qui d’ailleurs a ses vertus satiriques. Mais dans ce cas vous faites du pamphlet pur, et c’est bien l’impression que donne votre série de posts.
Philomène
88Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Mer 27 Avr 2011, 22:05
Bonsoir Nessie,
Sur le titre de l’émission, Finkielkraut, dans sa 2eme question, pose l’insécurité par le biais des mécanismes par laquelle la société tente de se protéger (mécanisme de surveillance, de fermeture…). Je ne suis pas si sur que le propos que Finkielkraut soit générateur d’une quelconque amplification du sentiment d’insécurité.
J’en serais étonné, d’une manière générale il suffit d’ouvrir la bouche sur n’importe quel sujet pour attirer la colère et des protestations. Les effets dans les medias sont peut être moins influant sur les auditeurs que sur les hommes politiques qui y voient une aubaine pour faire les réformes qui les arrangent ou pour mettre en avant leurs « différences ».
Par contre les media nous apprennent à aller vers nos penchants « naturels » (enfin non, je voulais dire « culturels »)
Les processus migratoires suffisamment conséquent sur la longueur du temps (y compris dans un même pays) sont souvent liés à l’économie. Et comme tout le monde le sait, l’économie capitaliste c’est l’économie du désir manipulé, ou comment transformer le désir des autres en argent pour soi. Tous ces « processus » m’intéressent, même si je ne travaille pas cela aussi sérieusement qu’il le faudrait. Je ne serai pas contre l’ouverture de votre fil « Jorion ». Si cela vous chatouille, je tacherai de vous gratter un peu. Et bien sur, je veux bien entendre votre extrait.
Bien à vous.
Sur le titre de l’émission, Finkielkraut, dans sa 2eme question, pose l’insécurité par le biais des mécanismes par laquelle la société tente de se protéger (mécanisme de surveillance, de fermeture…). Je ne suis pas si sur que le propos que Finkielkraut soit générateur d’une quelconque amplification du sentiment d’insécurité.
Quand Finkielkraut parle d’insécurité, cela ne revient il pas à parler de la peur ? Dans la suite il ne fait que reprendre (et donc répondre par le biais de Valls) les exemples de Camus.Nessie a écrit:Et puis Finkielkraut rate ce qui est à mon sens une des 2 ou 3 meilleures portes d’entrée dans les problèmes que posent l’immigration : le problème de la peur
Il vous faudra définir « l’assimilation » : Assimilation de qui ? Dans quoi ? Et dans quelque chose qui soit désirable ??Nessie a écrit:Les efforts en vue de l’assimilation sont la clé de la solution
J’ai le sentiment que vous donnez un peu trop d’influence idéologique aux médias. Ce serait les medias qui nous apprendraient ou inversement qui nous rendraient inaptes à vivre ensemble ??Nessie a écrit:Les médias attisent une peur qui a vite fait de se transmuter en haine
J’en serais étonné, d’une manière générale il suffit d’ouvrir la bouche sur n’importe quel sujet pour attirer la colère et des protestations. Les effets dans les medias sont peut être moins influant sur les auditeurs que sur les hommes politiques qui y voient une aubaine pour faire les réformes qui les arrangent ou pour mettre en avant leurs « différences ».
Par contre les media nous apprennent à aller vers nos penchants « naturels » (enfin non, je voulais dire « culturels »)
Les processus migratoires suffisamment conséquent sur la longueur du temps (y compris dans un même pays) sont souvent liés à l’économie. Et comme tout le monde le sait, l’économie capitaliste c’est l’économie du désir manipulé, ou comment transformer le désir des autres en argent pour soi. Tous ces « processus » m’intéressent, même si je ne travaille pas cela aussi sérieusement qu’il le faudrait. Je ne serai pas contre l’ouverture de votre fil « Jorion ». Si cela vous chatouille, je tacherai de vous gratter un peu. Et bien sur, je veux bien entendre votre extrait.
Bien à vous.
314
Invité
89Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Mer 27 Avr 2011, 23:20
ah! y me plait courtial, il résume très bien :
\ʼʼLa provenance ethnique dudit Français n’est pas considérée. Elle ne peut donner lieu à aucune diminution. Elle ne peut relever dans la loi d’aucune considération. \ʼʼ
C’est clair net et précis.Esprit bien fait.608
\ʼʼLa provenance ethnique dudit Français n’est pas considérée. Elle ne peut donner lieu à aucune diminution. Elle ne peut relever dans la loi d’aucune considération. \ʼʼ
C’est clair net et précis.Esprit bien fait.608
Nessie
902 réponses à Philo(sur 3) - Mer 27 Avr 2011, 23:28
Bonsoir à vous Basil/Philo. Dites donc ça faisait un moment qu’on ne vous avait pas lu ici. Merci de pointer certains de mes raccourcis. Je vais tâcher de m’expliquer.
- L’insécurité n’est pas la peur. La première est un état de fait extérieur à la personne, qui peut même exister à l’insu de celle-ci. La peur est un sentiment né de la personne, en réaction à l’image d’une situation qu’on juge dangereuse. Cette situation aneffet ça peut être celle de l’insécurité. Ou pas : les deux ne coincident pas forcément. Le diagnostic pessimiste qui surévalue l’insécurité crée une peur superflue et qui peut avoir des effets néfastes. La médiation est donc essentielle. La médiation c’est la façon dont les faits d’insécurité sont présentés, disons par un tandem Media+Politique, qui n’a même pas besoin d’être malhonnête ou menteur pour déformer la réalité. Demandons-nous si les faits d’insécurité peuvent/pourraient être sur-présentés ? Ajouter la question de savoir dans quelles conditions, par exemple à quelles périodes du cycle électoral montre que la distinction est utile, et que la prise en compte de la médiation est essentielle. Il y aurait moins de procès en racisme en France (et donc moins d’antiracistes en soutane laïque) s’il n’y avait en France une telle vogue d’alarmisme.
- Ca n’est pas tant l’importance idéologique des médias que je me mets en position de surestimer : c’est plutôt l’effet de leur alarmisme, qu’il soit sincère ou orienté vers le sensationnel, et dans les deux cas, qu’il résulte de la demande plus que de l’offre ou bien de la seconde plus que de la première. Toutes ces variantes ne changeront pas la question de base : les médias sont-ils des foyers de peur ? Auprès de leur lectorat régulier et auprès du grand public, il semble que ce ne soit pas le cas non, du moins c’est ce que montre Denis Muzet. Imaginons que les gens lisent les mauvaises nouvelles et les prédictions noires soit pour se divertir (c’est possible), soit pour se rassurer en voyant dans le corps de l’article que les promesses catastrophistes de la Une ne sont pas tenues. Il peut donc exister un public lucide, pas si manipulable : qu’on se souvienne de la grippe mexicaine qu’on disait capable de décimer la population, n’empêche que les Français n’ont pas gobé ce poisson. Il y aurait donc un public capable de résister aux manipes de l’alarmisme, et quand on le sonde régulièrement ce public répond qu’il n’accorde pas tellement de foi à ce que disent les journaux. Mais je serais curieux de savoir dans quelle mesure les intellectuels et les membres du corps politique sont, eux, affranchis de cette peur que sécrète l’alarmisme de presse. Au contraire je les imagine assez bien cédant les uns et les autres au délice de la pétoche : les premiers par naïveté et par absence de sens de la réalité (car hormis une minorité parmi les sociologues, sur la plupart des questions du présent nos manieurs d’idées sont d’un simplisme effarant, pour en avoir la preuve écoutez donc Julie Clarini qui répète ce qu’elle en lit) ; les seconds au contraire par un sens des réalités qui les rend réactifs à l’excès, que ce soit l’effet de leur responsabilité ou de leur opportunisme, voila qui achève de compliquer le tableau et de proposer une belle gamme de bonnes raisons de céder à une peur gonflée par des images excessives.
Ce que je voulais dire dans le petit morceau encadré, Basil, c’est la chose suivante : en dépeignant les étrangers comme des parasites et leurs enfants comme des casseurs, assurément un certain discours des médias offre un ferment de peur. Et est-ce que ça marche ? Eh bien nous an avons les résultats : à condition d’être relayé par le politique quand il y trouve son intérêt, eh bien auprès d’un certain électorat : oui, ça marche.
(la suite -3e question- dans quelques heures)
- L’insécurité n’est pas la peur. La première est un état de fait extérieur à la personne, qui peut même exister à l’insu de celle-ci. La peur est un sentiment né de la personne, en réaction à l’image d’une situation qu’on juge dangereuse. Cette situation aneffet ça peut être celle de l’insécurité. Ou pas : les deux ne coincident pas forcément. Le diagnostic pessimiste qui surévalue l’insécurité crée une peur superflue et qui peut avoir des effets néfastes. La médiation est donc essentielle. La médiation c’est la façon dont les faits d’insécurité sont présentés, disons par un tandem Media+Politique, qui n’a même pas besoin d’être malhonnête ou menteur pour déformer la réalité. Demandons-nous si les faits d’insécurité peuvent/pourraient être sur-présentés ? Ajouter la question de savoir dans quelles conditions, par exemple à quelles périodes du cycle électoral montre que la distinction est utile, et que la prise en compte de la médiation est essentielle. Il y aurait moins de procès en racisme en France (et donc moins d’antiracistes en soutane laïque) s’il n’y avait en France une telle vogue d’alarmisme.
- Ca n’est pas tant l’importance idéologique des médias que je me mets en position de surestimer : c’est plutôt l’effet de leur alarmisme, qu’il soit sincère ou orienté vers le sensationnel, et dans les deux cas, qu’il résulte de la demande plus que de l’offre ou bien de la seconde plus que de la première. Toutes ces variantes ne changeront pas la question de base : les médias sont-ils des foyers de peur ? Auprès de leur lectorat régulier et auprès du grand public, il semble que ce ne soit pas le cas non, du moins c’est ce que montre Denis Muzet. Imaginons que les gens lisent les mauvaises nouvelles et les prédictions noires soit pour se divertir (c’est possible), soit pour se rassurer en voyant dans le corps de l’article que les promesses catastrophistes de la Une ne sont pas tenues. Il peut donc exister un public lucide, pas si manipulable : qu’on se souvienne de la grippe mexicaine qu’on disait capable de décimer la population, n’empêche que les Français n’ont pas gobé ce poisson. Il y aurait donc un public capable de résister aux manipes de l’alarmisme, et quand on le sonde régulièrement ce public répond qu’il n’accorde pas tellement de foi à ce que disent les journaux. Mais je serais curieux de savoir dans quelle mesure les intellectuels et les membres du corps politique sont, eux, affranchis de cette peur que sécrète l’alarmisme de presse. Au contraire je les imagine assez bien cédant les uns et les autres au délice de la pétoche : les premiers par naïveté et par absence de sens de la réalité (car hormis une minorité parmi les sociologues, sur la plupart des questions du présent nos manieurs d’idées sont d’un simplisme effarant, pour en avoir la preuve écoutez donc Julie Clarini qui répète ce qu’elle en lit) ; les seconds au contraire par un sens des réalités qui les rend réactifs à l’excès, que ce soit l’effet de leur responsabilité ou de leur opportunisme, voila qui achève de compliquer le tableau et de proposer une belle gamme de bonnes raisons de céder à une peur gonflée par des images excessives.
Ce que je voulais dire dans le petit morceau encadré, Basil, c’est la chose suivante : en dépeignant les étrangers comme des parasites et leurs enfants comme des casseurs, assurément un certain discours des médias offre un ferment de peur. Et est-ce que ça marche ? Eh bien nous an avons les résultats : à condition d’être relayé par le politique quand il y trouve son intérêt, eh bien auprès d’un certain électorat : oui, ça marche.
(la suite -3e question- dans quelques heures)
Dernière édition par Nessie le Mar 14 Juin 2016, 12:15, édité 2 fois
Nessie
91Intermède - Mer 27 Avr 2011, 23:50
Hum.Basil a écrit:[...] l’économie capitaliste c’est l’économie du désir manipulé, ou comment transformer le désir des autres en argent pour soi.[...]
C’est peut-être une propriété de l’économie marchande. Mais ça ne résumera surement pas le capitalisme : ni celui des origines, ni celui de Max Weber, ni celui de Marx, et pas non plus les différentes versions qu’on en trouve dans notre temps.
A l’échelle des sociétés, de l’histoire, ou même d’un secteur de l’économie pris à un moment donné, le capitalisme est aussi une forme d’organisation de la production qui permet l’industrialisation, l’accumulation, et l’élévation du niveau de vie. Le prix assez lourd de la violence sociale objective semble lié à une période transitoire. Quant à la violence sociale subjective, comme nous sommes dedans ça sera difficile d’en parler car les débats sont à vif. Ce qui devrait (si on applique quelque schème Tocquevillien) être assez bon signe quant à l’état réel des choses, et signe assez inquiétant sur la tournure que ça pourrait prendre si le sens des réalités ne redevient pas la règle.
Le lien avec l’assimilation ou plutôt avec les migrations ? Eh bien la mondialisation, qui est le partage au niveau mondial dont le gauchisme française ne veut pas (le gauchiste français ne partage qu’avec les plus riches que lui et non avec les plus pauvres - voyez Julie Clarini) , est probablement le moyen le plus humain et le moins violent de réduire les chocs migratoires, et de faire de la libre circulation non plus une conséquence des malheurs en amont du flux qui entraine à son tour d’autres malheurs en aval, mais enfin le résultat de choix de vie. Donc un pas vers le bonheur. Quand on voit tous les obstacles qui réduisent l’efficacité de ce pauvre capitalisme (plaignons-le), on se dit que ce pas vers le bonheur est encore un bien grand pas à faire.
Répliques, Alain Finkielkraut Page 9 sur 67
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