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Au fil de l'écoute    Page 55 sur 85

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Jean-Luuc 


541
Répondre en citant  
Re: Au fil de l'écoute - Ven 06 Mai 2016, 00:11

La France de Raymond Depardon est manifestement une France bien différente de celle qu'il côtoie à Paris. Presque une France étrangère, qu'il ne faut pas brusquer, de peur de l'effrayer. Cachons la caméra derrière une paroi, on ne sait jamais, cela pourrait interloquer les curieux (pourquoi pas, si cela sert le dispositif).

Au chapitre : Raymond Depardon a tellement de respect pour les provinciaux qu'il est à deux doigts de les prendre pour des cons (mais non, c'est de la maladresse of course), nous avons :

3'03'' : Il y avait quelque chose d'élégant dans les gens qui parlent dans les lieux publics comme ça : cafés terrasses qui sont pas très nombreux dans les petites villes. Mais quand même, il y a quelque chose peut-être qu'on voit pas peut-être à Paris, ou dans l'Ile-de-France, ou dans les grandes villes. On voit pas les gens discuter, on les regarde pas. Et là, il me semblait, et je me suis dit, c'est ça, mais comment les filmer ? Si j'arrive avec ma caméra, au milieu de tout ça, ça va faire un petit peu un barnum, et j'aime pas trop ça, le côté cinéastes qui font un peu barnum, c'est peut-être valable dans certains cas, mais surtout, il faut rester très modeste avec ces gens, il faut pas..., voyez il faut se mettre à leur hauteur, c'est ce que m'a appris un peu le fait que j'ai commencé très tôt dans les années 60 où il y avait des journalistes qui passaient de princesses à faits divers (...). Se mettre à la hauteur des gens, disons presque de changer de veste en fonction si on va à l’Élysée bien sûr ou si on va à Tarbes, il faut un peu s'habiller comme les gens de Tarbes. Voilà, faut pas arriver trop avec...

6'52 : On a l'impression, des rumeurs qui disent que les gens sont très en colère, qu'ils sont dans une situation épouvantable, qu'ils vont faire un vote sanction, bon moi j'en sais rien, puisque j'y suis pas. Je suis comme vous, je fais des allers-retours comme ça. Et donc, allons voir à Tarbes, allons voir à Charleville-Mézières, peut-être sans leur poser de questions. Surtout sans leur poser de questions. Parce que je me suis aperçu que tout répondait. Enfin, moi je fais du cinéma direct depuis très longtemps, mais le cinéma indirect, c'est une règle pure et dure : on ne pose pas de question.

8'06'' : Mais là, je me suis dit : peut-être qu'il faudrait essayer au-delà et essayer d'écouter ces accents d'abord aussi, ces façons de parler : est-ce que y'en a ou ça existe pas ? Du fait que j'ai tourné au nord et au sud et à l'ouest bien sûr (...). Le centre c'est vrai que c'est le seul endroit où on fait deux, trois cents kilomètres, ça change pas grand chose hein, y'a le clocher, la mairie, la place du village, ça bouge pas trop. Les accents se sentent pas trop.

10'44 : Et puis, j'ai fait le sud-ouest, quand même qui est Tarbes, tout ça, qui voilà, on voit bien, qui est tiraillé entre aller faire des études à Toulouse ou aller travailler dans les hôtels de Lourdes, donc il y a des problématiques comme ça. Tarbaises, Tarbais, confirmez-vous ?

Michel Ciment n'est pas en reste : 12'25'' : Alors justement, Raymond Depardon, vous (...) n'allez pas jusqu'à Paris. Est-ce que vous pensez que si vous aviez tourné dans Paris, ça aurait changé un peu le climat du film ? Que les Parisiens auraient plus parlé de sujets politiques par exemple, parce que ce qui est très frappant, (...) c'est que ces Français parlent de tas de choses, de la sécurité sociale, de l'avortement, de tas de problèmes de société, mais pas vraiment de politique. Depardon : _ Oui, c'est vrai que ç'a été ma surprise. Alors quelqu'un m'a dit : quand tu mets deux personnes, forcément c'est de l'intime. On a de l'intime incroyable.

14'05'' : Ciment encore : Mais vous pensez qu'à Paris, on est plus spontanément vers le politique que dans les régions ? _ Oui, parce que déjà à Villeneuve-Saint-Georges, on a quand même une personne, ça m'aurait embêté de pas l'avoir, parce que c'est quand même parait-il, une des grandes constances de l'opinion française : il y a trop d'étrangers en France, là à Villeneuve-Saint-Georges. Alors, c'est vrai que Villeneuve-Saint-Georges, les Parisiens ont peut-être une certaine façon de parler qu'est pas la même qu'en régions. Ces villes-moyennes-là, je me suis aperçu qu'elles avaient pas la langue de bois quand même, qu'elles étaient même au contraire sans réserve, peut-être plus que nous dans l'Ile-de-France, parce qu'elles ont pas de transports en commun, elles ont un peu de voiture peut-être quelque fois comme ça, 5-10 minutes, et elles sont chez elles. Et donc, elles ont un langage assez direct, même un peu trop, puisque ça révèle aussi quand même énormément de problèmes dans les relations hommes-femmes (...).

15'30'' : Au point de départ, dans ces villes-là, quand on croise quelqu'un, on dit bonjour. Ici à Paris, on ne dit pas bonjour. Peut-être qu'on aurait trop de bonjour à dire. Mais c'est comme ça. Et c'est vrai que quand on arrive dans ces villes, moi je suis surpris. « Bonjour Monsieur », On croise quelqu'un, tu le connais pas, il te dit bonjour.

15'54'' : Les grandes villes, j'aurais peut-être obtenu quelque chose dû au fait que l'information n'est pas la même. On a l'impression que ici, voilà on lit un quotidien, un journal du soir ou le matin, et que - ils le lisent bien sûr parce que la PQR [Presse Quotidienne Régionale] est présente dans ces villes-là, mais peut-être que quand tu lis un journal de régions, ç'a pas du tout la même construction qu'un journal de grande ville, c'est-à-dire les faits divers sont tout de suite apparents, c'est flagrant. La politique étrangère bien sûr qu'est très loin. Et les catastrophes qu'arrivent. Et la politique bien sûr nationale est présente mais elle est pas perçue, j'ai l'impression (...)

18'02'' : On [avec Claudine Nougaret, sa femme/preneuse son] a vu des femmes volontaires pour venir, et des discours assez... vraiment... incroyables, et je pense pas qu'on les aurait eus sur Paris, j'ai l'impression que les choses ne sont pas tout à fait pareilles Et puis aussi les jeunes là, certains, qui venaient dans la caravane, nous exposer des choses incroyablement..., oui, moi j'avais l'impression ou tous les cas, peut-être qu'elle existe aussi en Ile-de-France mais pas de la même manière, enfin voilà, c'était direct comme ça, se vantant de certaines choses et de certains exploits. Et ça, ça nous a surpris, parce qu'on a toujours peut-être vu de Paris, l'impression que la société avance, qu'on est en 2016, que la liberté - il n'y a plus de guerres des sexes, on n'en plus là quand même, il y a la parité, enfin on essaye (...).

31'08'' : (...) les gens sont quelquefois un peu effondrés parce que les gens parlent mal. Oui, bah voilà, c'est comme ça, les gens sont pas comme les speakers de radio, de la télévision. Mais il faut savoir que les gens lisent aussi - les speakers de radio -, ils ont des textes, et là, c'est un langage parlé (...)

Se mettre à la hauteur des gens ? C'est-à-dire au ras des pâquerettes ? Un peu comme le français parlé de Depardon en somme : 5'36'' : Y'a des villes que j'avais envie d'aller, je ne sais pas pourquoi, j'avais passé à côté. 36'42'' : Le fait de tourner du direct en scope, ça m'a révolutionné, parce que on a les deux personnes dans le champ ce qu'on n'avait pas le cas avant.

Au rayon banalités, nous trouvons : 6'08'' : Parce que quand on dit : on veut filmer les français, c'est pas facile. Parce qu'ils nous échappent. Six mois de l'année, à 6 heures du soir, il y a plus personne.

Au rayon incroyable / incroyablement, l'entretien compte son lot non négligeable, inutile de tout retranscrire, il y en a assez ci-dessus.

Raymond Depardon n'est pas un mauvais bougre. Sa trilogie notamment (dont La vie moderne) sur le monde paysan (dont ses parents sont issus) parle pour lui. Sa parole emplie de clichés aurait dû être relativisée par Michel Ciment. Un peu de tact ne l'aurait pas desservie. Mais inutile de compter sur lui. Les clichés sont peut-être le passage obligé de n'importe quel entretien. Sinon, on ne dirait plus rien ?

Seuls passages intéressants : quand Depardon compare ses conversations filmées de profil aux tableaux de la Renaissance des hautes castes (vers 25'), et quand il parle technique, à la fin.

Philaunet 

Philaunet
Admin

542
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Dent de cachalot, ''truc pénible à porter'' (M-H Fraïssé) - Sam 14 Mai 2016, 11:34

Message personnel à Anselme à l'occasion de l'écoute de Tout un monde Les Marquises, au-delà du mythe : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10191-23.04.2016-ITEMA_20968491-0.mp3" debut="05:20" fin="06:20"]

À cette occasion, on peut signaler que Marie-Hélène Fraïssé souhaite montrer qu'elle connaît tout autant le sujet que la spécialiste invitée* et en parle mieux... Elle n'est pas la seule à vouloir montrer comment elle se remémore les fiches faites à partir du livre de l'invité. Par exemple, Marc-Alain Ouaknin, à Talmudiques, se fait valoir au détriment du spécialiste qu'il relègue au rang d'auditeur de son propre livre...

* Véronique Mu-Liepmann : Conseillère scientifique de l’exposition. Conservateur au musée de Tahiti et des îles de 1982 à 2011

Alain Machefert 


543
Répondre en citant  
Re: Au fil de l'écoute - Sam 14 Mai 2016, 19:08

Philaunet a écrit:
À cette occasion, on peut signaler que Marie-Hélène Fraïssé souhaite montrer qu'elle connaît tout autant le sujet que la spécialiste invitée* et en parle mieux... Elle n'est pas la seule à vouloir montrer comment elle se remémore les fiches faites à partir du livre de l'invité. Par exemple, Marc-Alain Ouaknin, à Talmudiques, se fait valoir au détriment du spécialiste qu'il relègue au rang d'auditeur de son propre livre...
Dans le même registre, Stéphane Deligeorges est également trés "encombrant". Chez lui, et il fait bien au vu de la différence de niveau avec ses invités, ce n'est pas qu'il en sait plus mais il développe une longue interprétation du livre de l'invité et lui demande s'il a bien compris. Parfois, sans doute las, l'invité se contente d'un "oui, vous avez raison". Dailleurs pour aider l'invité à approuver son interprétation, il termine ses développements par un "c'est bien ça, hein?"
Bourmeau est un autre exemple de producteur "encombrant".

Jean-Luuc 


544
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Re: Au fil de l'écoute - Mer 18 Mai 2016, 00:34

Chaque  jour, Antoine Guillot livre une chronique cinéma au journal de 18h des films en compétition officielle au Festival de Cannes. Le/a journaliste l'introduit, puis au milieu du papier, le relance artificiellement pour donner l'air d'une conversation on ne peut plus naturelle. Passage obligé, petit jeu, illusion du vivant, mise en scène, on ne sait plus comment appeler l'écriture de cette comédie pas méchante à laquelle personne ne croit.

Mais enfin, cela permet à des actrices qui s'ignorent d'exprimer tout leur talent au contact d'Antoine Guillot, telle Véronique Rebeyrotte. Alors que le texte est écrit et que la journaliste semble le lire mot à mot, la voilà qui donne tout ce qu'elle a pour simuler la surprise : une performance digne de l'Actor's studio que vous pouvez suivre en vous aidant des premières lignes ci-dessous et de la pastille (à 1 minute environ du début).

Au fil de l'écoute - Page 55 146420dial

Le 12 mai 2016 : [son mp3="https://culturesons-production.s3.amazonaws.com/rf_sons/2016/05/12/NET_FC_7e8cfd16-0685-4c3c-a9a9-c09279617ffb.mp3" debut="00:00" fin="02:04"]

Philaunet 

Philaunet
Admin

545
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Re: Au fil de l'écoute - Sam 21 Mai 2016, 11:36

Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t163p540-au-fil-de-l-ecoute#25810) a écrit:Chaque  jour, Antoine Guillot livre une chronique cinéma au journal de 18h des films en compétition officielle au Festival de Cannes. Le/a journaliste l'introduit, puis au milieu du papier, le relance artificiellement pour donner l'air d'une conversation on ne peut plus naturelle. Passage obligé, petit jeu, illusion du vivant, mise en scène, on ne sait plus comment appeler l'écriture de cette comédie pas méchante à laquelle personne ne croit.

Mais enfin, cela permet à des actrices qui s'ignorent d'exprimer tout leur talent au contact d'Antoine Guillot, telle Véronique Rebeyrotte. Alors que le texte est écrit et que la journaliste semble le lire mot à mot, la voilà qui donne tout ce qu'elle a pour simuler la surprise : une performance digne de l'Actor's studio que vous pouvez suivre en vous aidant des premières lignes ci-dessous et de la pastille (à 1 minute environ du début).  (...)
"Ah ?" dit-elle, en simulant la surprise. Oui, vous le notez avec justesse, l'exclamation artificielle relève de la crétinerie (enfin, c'est moi qui le dis).

Ce n'est pas nouveau :  Guillaume Erner fait la même chose avec Michel Onfray ainsi que le matin avec Matthieu Conquet et d'autres, l'impression donnée étant que ce producteur prend l'auditeur pou un c... Idem chez Arnaud Laporte à La Dispute. Ce mauvais jeu d'acteur est une pratique courante aux informations et pour introduire une "pause" respiratoire dans les chroniques lues.

Il y a pire : le débit de lecture. De Guillot, de Conquet, de Nicolas Martin (voir en gras l'intervention d'Erner dans la revue de presse-fleuve - non réécoutable à cette heure) et d'autres.  Le débit rapide (qui me rappelle toujours Daudet et les trois messes basses) de ces mauvais lecteurs (ont-ils jamais appris à interpréter un texte ? Prendre une leçon chez Ivan Levaï, sinon) ne permet à l'auditeur de retenir que quelques mots émergeant de ces torrents de paroles précipitées. Vite, vite, la dinde tourne sur la broche...

Le type de faux dialogue rapporté plus haut rappelle que France Culture, loin d'être une radio moderne et adulte, singe des pratiques radiophoniques complètement obsolètes, celles des années 1950 et 1960 quand, par exemple, tous les entretiens étaient écrits (ceux avec Marguerite Yourcenar sont d'ailleurs pénibles à entendre de ce fait).

Sur la radio allemande SWR 2 des billets et chroniques sont aussi lus, mais ne sont jamais interrompus d'une exclamation factice ou d'une question à la curiosité feinte. On ne prend pas les auditeurs pour des imbéciles. Par ailleurs, le débit est plus lent, et la lecture interprétée de manière à ce que l'auditeur puisse s'imprégner du contenu pour y réfléchir, ce qui est le cadet des soucis de France Culture.

Nessie 

Nessie

546
Répondre en citant  
Misère du documentaire - Sam 21 Mai 2016, 16:16

Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t163p540-au-fil-de-l-ecoute#25711) a écrit:La France de Raymond Depardon ... ...
Y'a des villes que j'avais envie d'aller, je ne sais pas pourquoi, j'avais passé à côté. 36'42'' : Le fait de tourner du direct en scope, ça m'a révolutionné, parce que on a les deux personnes dans le champ ce qu'on n'avait pas le cas avant.

Au rayon banalités, nous trouvons : 6'08'' : Parce que quand on dit : on veut filmer les français, c'est pas facile. Parce qu'ils nous échappent. Six mois de l'année, à 6 heures du soir, il y a plus personne.

Au rayon incroyable / incroyablement, l'entretien compte son lot non négligeable, inutile de tout retranscrire, il y en a assez ci-dessus.

Raymond Depardon n'est pas un mauvais bougre. Sa trilogie notamment (dont La vie moderne) sur le monde paysan (dont ses parents sont issus) parle pour lui. Sa parole emplie de clichés aurait dû être relativisée par Michel Ciment. Un peu de tact ne l'aurait pas desservie. Mais inutile de compter sur lui. Les clichés sont peut-être le passage obligé de n'importe quel entretien. Sinon, on ne dirait plus rien ?

Seuls passages intéressants : quand Depardon compare ses conversations filmées de profil aux tableaux de la Renaissance des hautes castes (vers 25'), et quand il parle technique, à la fin.

Eh bien grand merci à vous pour cette revue d'une émission que j'avais spontanément boycottée, tout comme en cet instant précis j'évite d'écouter la discussion entre Michel Ciment et Bruno Dumont. Quoiqu'il en soit, je m'empresse de récupérer pour mon disque "Horreur radiophonique" ces propos de Depardon qui ne sont pas sans rappeler ceux d'un Bourdieu qu'on aurait allégés de leur cuistrerie philosophique. Ils disent le drame du cinéma social in vivo, celui qui par un tour de force usuel au snobisme idéologique parvient à n'avoir ni les qualités du cinéma ni celles du journalisme. Pis : on peut redouter qu'ils n'aient pas même celles de la photo contrairement à leur cousin radiophonique "Les pieds sur terre" qui, au plan formel, a bien les qualités de la meilleure radio. Ce drame nait probablement de l'absence totale de méthode et de connaissance sociologiques ; mais probablement aussi d'un pourrissement intellectuel qui était encore à venir aux temps lointains où Jean Rouch et Edgar Morin tournaient "Chronique d'un été" et inventaient ou presque le cinéma direct. Certes c'était alors un cinéma quelque peu faussement direct, mais il faut préciser que le cinéma authentiquement direct risque fort de ne pas être du cinéma du tout, parce qu'il ne serait diffusé nulle part et peut-être pas même parvenu au stade de la production achevée. Mais tant qu'on n'aura pas assimilé cette différence entre le cinéma et l'écrit, que si l'on conçoit aisément le pas qui sépare l'écriture d'avec la littérature ou le journalisme, hélas pour le cinéma nous usons d'un mot unique pour désigner les tout. Pourtant Alain Cavalier, tout aussi militant mais plus humble et plus authentiquement cinéaste, a préféré changer d'étiquette et s'auto-désigner "filmeur".

Paradoxe : Depardon est tout sauf un intellectuel mais il tient son rang honorable parmi les intellectuels de gauche. Ce qui explique qu'il ait portes ouvertes à France Culture où on a pu l'entendre à l'occasion venir exposer les résultats d'un rapport national sur la sécurité routière (dans la matinale, en 2007 ou 2008). En matière de société, ses observations sociales mèlent la naïve sincérité de l'individu remarquablement primaire et un mépris peu conscient pour les petites gens au niveau desquels il se sent la mission de descendre, non sans efforts.

Et de quelle Olympe nous arrive un tel dieu ? Le moindre des paradoxes n'est pas que derrière cet intellectuel qui remplace l'intellect par une extraordinaire inculture et la curiosité intellectuelle par une fabrique de banalités tout juste dignes d'un débutant, il y a un homme d'image qui a su laisser sa trace -et non des moindres- dans le siècle précédent. Probablement ses photos avaient su répondre à un besoin et en même temps s'inscrire dans un mouvement. Au cinéma, Raymond Depardon répond à des besoins qui sont assez peu cinématographiques ou même pas du tout, et il s'inscrit dans le mouvement par lequel des militants du quotidien qui rédigent sa fiche sur wikipedia, le déclarent "considéré comme un maître du documentaire". Depuis une petite quinzaine d'années le documentaire est ce genre cinématographique que plus d'un théoricien notable (dont Michel Ciment) ne conçoit qu'engagé politiquement. Mais si le bon sens l'emporte, alors d'ici une autre quinzaine d'années ou même plusieurs, on aura fini par le ranger dans le grand fourre-tout de la propagande informelle. Le plus tôt sera le mieux.


_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.

Philaunet 

Philaunet
Admin

547
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« Est-ce qu'on peut parler de ça comme ça ? » (Th. Baumgartner) - Dim 22 Mai 2016, 10:01

Une question d'une pertinence inégalée posée par Thomas Baumgartner ("si on y réfléchit") : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11985-21.05.2016-ITEMA_20990740-0.mp3" debut="00:30" fin="0:39"]

L'émission (son concept ?) : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11985-21.05.2016-ITEMA_20990740-0.mp3" debut="01:00" fin="01:26"] ("Salut, salut !")

"En première partie, Olivier Manaud, docteur en théologie, archéo-acousticien, ancien prêtre de la paroisse de Quimperlé, et Cécile Barrandon viennent présenter les recherches qu'ils effectuent depuis des années dans les abbayes médiévales."

Cela pourrait être intéressant. Voici comment Thomas Baumgartner, pourtant pas un débutant devant le micro, lance l'émission :  [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11985-21.05.2016-ITEMA_20990740-0.mp3" debut="01:51" fin="04:30"]  J'ai coupé peu après. À regret pour Olivier Manaud J'y reviendrai si un auditeur conseille l'écoute de telle ou telle séquence.

Auditer la station? Oui. Et former les producteurs à la parole radiophonique, cela semble urgent.  

Supersonic, mentionné au moins une fois sur ce Forum ici

Invité 


Invité

548
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Entendu aux Matins - Lun 23 Mai 2016, 13:48

« Réfléchissez à la façon dont vous vous comportez avec vos enfants » (Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur) [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10075-23.05.2016-ITEMA_20991668-0.mp3" debut="151:53" fin="153:27"]

Philaunet 

Philaunet
Admin

549
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Re: Au fil de l'écoute - Mar 24 Mai 2016, 13:01

Rowan(https://regardfc.1fr1.net/t163p540-au-fil-de-l-ecoute#25869) a écrit:« Réfléchissez à la façon dont vous vous comportez avec vos enfants » (Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur) [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10075-23.05.2016-ITEMA_20991668-0.mp3" debut="151:53" fin="153:27"]

Mathieu Laine lit Regards sur France Culture Smile ..

Laine - François Hollande à nouveau papa ! : " (...) Najat Vallaud-Belkacem m'a fait un incroyable cadeau en déclarant sur France Culture, en rebond d'une chronique de Sébastien Le Fol moquant subtilement le « ça va mieux » présidentiel : « Un responsable politique, et en particulier un responsable politique au sommet de l'État, qui préside aux destinées d'un pays, d'une certaine façon, il a un peu un rôle équivalent à ce que peut avoir un père de famille ou une mère de famille à l'égard de ses enfants. » Et d'ajouter : « Réfléchissez à la façon dont vous vous comportez avec vos enfants. N'est-il pas utile que, de temps en temps, vous leur donniez confiance en eux-mêmes, vous leur disiez où on va et comment on y va ? Parce que, vous, vous avez l'ensemble des informations utiles pour éclairer, justement, leur chemin. » (Un extrait à écouter ici, dans les 5 dernières minutes de l'émission)"

Personne ne voit donc le pied-de-nez (et le contre-pied) de NVB la "révolutionnaire" qui joue la traditionnaliste ?

Philaunet 

Philaunet
Admin

550
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Boris Bergman : parolier, romancier, dramaturge - Sam 28 Mai 2016, 22:10

Il est vraiment très difficile de lâcher cet entretien avec Boris Bergman dans le Mauvais genres de ce samedi soir, Du bourdon et des plumes: rencontre avec Boris Bergman, hommage à Lenny Bruce. Pris en cours vers  21h20, c'est Rain and Tears, Demis Roussos, Vangelis, Kosma, Prévert, Dalida,  Juliette Gréco,  le Forestier, Bashung, Mac Cartney, Woody Guhtrie, les langues, le russe, le yiddish, l'accent cockney, l'adaptation en anglais du Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, l'histoire de la chanson, du cinéma, la littérature, Dostoïevski par Markowicz , etc, et tout ça sans aucun chichi et avec un fond de culture époustouflant. Ça nous change des habituels commissaires de la parole convenue. Une entretien captivant.

julie31 


Invité

551
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'' Désolé, l'écoute de ce son est indisponible '' - Dim 29 Mai 2016, 19:57

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t163p540-au-fil-de-l-ecoute#25909) a écrit:
Il est vraiment très difficile de lâcher cet entretien avec Boris Bergman dans le Mauvais genres de ce samedi soir, Du bourdon et des plumes: rencontre avec Boris Bergman, hommage à Lenny Bruce.  Ça nous change des habituels commissaires de la parole convenue. Une entretien captivant.

.... mais pas disponible à l'écoute le lendemain !

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Re: Au fil de l'écoute -

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