L'arrogance de Portelli est remarquable, mais son ignorance ne l'est pas moins : l'égalité qui est au fronton des mairies n'est pas l'égalité comme principe général ni l'égalité socio-économique ni légalité du cadre de vie, mais l'égalité devant la loi (en l'occurrence c'est donc Brunetti-Pons qui a raison) qui découle de l'égalité des conditions, héritée de la révolution de 89. Voila ce que signifie le second terme de la devise nationale. De la part des militants qui en recyclent la signification dans le sens de l'égalité socio-économique, c'est simple ignorance. De la part du professionnel du Droit, y voir une extension vers les "Droits à ..." en général (par exemple le droit à l'enfant) est-ce ignorance ou malhonnêteté, là c'est difficile à dire.
Ce qui est facile par contre, c'est de faire l'esprit fort quand on est un tandem de loups face à une sorte de brebis introduite dans une arène où ils en ont déjà croqué plus d'une. Je dis brebis pour ne pas dire oie blanche. De la part de la journaliste qui organise le débat, convoquer une personne aussi émotive pour la livrer toute vivante à deux fauves rompus aux exercices du cirque, c'est le signe d'une grande malhonnêteté professionnelle.
Maintenant cher Philaunet, qu'il y ait dans le personnel de cette chaîne une frange radicale qui ne fait pas de concessiosn à la majorité ni au gouvernement actuels après l'avoir portée au pouvoir sans l'ombre d'une hésitation, ça n'est pas une découverte : l'esprit Mediapart lui-même, caricature de l'engagement pour le progrès social, fait des ravages à bien d'autres heures sur la fréquence. En matière d'honnêteté intellectuelle, le drame de cette chaine est peut-être que le débat idéologique s'y fasse entre la gauche et l'extrême-gauche, le reste étant classé en un gros bloc dont l'intitulé serait : droite/fachiste/réactionnaire/ranci.