Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Vous pourriez me retrouver votre post dithyrambique sur la commémoration 2016 de Verdun ?

Si une thématique ou un sujet en particulier ne vous intéressent pas, on ne pourra que rarement compter sur France Culture pour accrocher votre attention sur ce sujet, et vous inviter à écouter jusqu'au bout. Il faut désormais une patience à toute épreuve pour supporter les bafouillis, les longues questions-remarques floues, le manque de concentration du producteur ou son manque de préparation, l'inévitable chape de plomb politique qui étouffe l'ensemble de l'émission. Et comme évoqué à plusieurs reprises sur ce forum, une heure d'antenne à France Culture, quelquefois, c'est long, terriblement long, encore plus pour le producteur que pour nous.

Ainsi, à mille lieues des vagues questions floues qui tiennent lieu de sujets d'émission ("la violence est-elle acceptable?" "Depuis quand l'homme a-t-il été mouillé par la pluie?", "quel est notre rapport au rapport de notre altérité de l'autre en rapport avec autrui?"), et qui semblent-être une contamination directe du monde de l'université (une émission de radio n'est pas un sujet d'examen), on pourra conseiller l'écoute des numéros de The Life Scientific. Une demi-heure d'émission, des questions courtes et précises, et des invités bien préparés. Pas une seconde de perdue, et pourtant, pas d'impression de courir derrière la montre. Je conseille donc l'écoute de ce numéro, consacré aux astuces déployées par le coucou pour tromper le reed warbler, ou la rousserolle effarvatte en français (eh oui), et lui faire couver son oeuf. On y apprend comment le petit qui éclot sait imiter le chant de l'oisillon-hôte en puissance 10 pour recevoir davantage de nourriture, et comment, à peine sorti de l'oeuf, à peine conscient, il entreprend de balancer ses petits camarades hors du nid en les portant sur son dos. Redoutable.

France Culture devrait savoir que la compétition radiophonique se joue sur le terrain des contenus, sur la qualité immédiate de leur transmission, et non pas sur celui des tranches d'âges d'audience, sur celui de la représentativité biologique (âge et sexe) des producteurs, ou même sur celui de l'affichage de son appartenance politique. France Culture, un radio culturelle sans stratégie, sans mission et bientôt, sans savoir-faire.

Dans votre précédent billet Yann, vous plantez - que faire d'autre - des banderilles dans le garrot de l'incurie quotidienne dont fait preuve France Culture. Philaunet confirme chaque jour. Vous êtes, tous deux, de bien salutaires vigies, et les îlots de culture que pointe votre lorgnette balancent l'indigence des programmes dont les contributeurs de ce forum se font les regardeurs.

Modeste contribution que la mienne, mais un complément qui nous ramène sur France Musique, le 15 janvier 1984: Claude Maupomé recevait Jacques Lacarrière pour un numéro de Comment l'entendez-vous ?, consacré au chant des oiseaux. On se compose ses nuits radiophoniques comme on peut. Vous trouverez le lien dans le dernier mot de cette phrase.

Euh, c'est surtout Philaunet qui fait des heures sup', rappelons-le, et mille mercis pour votre recommandation!

Comme souvent à l'écoute de la BBC, on trouve d'excellentes idées qui mériteraient d'être largement développées, et on se prend à imaginer ce qu'en feraient les anciens personnels de la station (les fantômes qui peuplent encore les Nuits) avec le luxe d'une heure ou deux. Voici par exemple le Film Programme de dimanche dernier. Allez directement à la 11e minute et vous aurez une courte analyse de la musique de Miklos Rozsa pour le film Double Indemnity... avec un pianiste en résidence qui détaille, accord par accord, le génie de cette bande originale. Très court, trop court, mais imaginons une seconde que nous ayons en France une radio culturelle qui s'intéresserait encore à ces choses et choisirait d'y consacrer du temps...