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BBC Radio 3 & Radio 4 Page 15 sur 101
Bas de page ↓Yann Sancatorze
141Re: BBC Radio 3 & Radio 4 - Mer 11 Nov 2015, 17:08
Merci pour cette recommandation, quel plaisir d'entendre un débit non heurté, fluide, aux intonations posées et tranquilles! Il est rare d'entendre les premières secondes d'une lecture à Radio4 et ne pas avoir envie d'écouter jusqu'au bout du bout. En tout cas, si FC s'intéressait subitement aux lectures de biographies, nous aurions sans doute à subir celle de Duras (par Laure Adler), lue par Poda qui tenterait d'imiter son débit. Ce seraient en tout cas des biographies de gens conformes aux cadres étroits du paradigme idéologique de la station (activistes, intellos de gauche etc.).
Philaunet
Admin
142Existe-t-il des lectures sans arrière-pensée à France Culture ? - Mer 11 Nov 2015, 21:58
Yann Sancatorze a écrit:Merci pour cette recommandation, quel plaisir d'entendre un débit non heurté, fluide, aux intonations posées et tranquilles! Il est rare d'entendre les premières secondes d'une lecture à Radio4 et ne pas avoir envie d'écouter jusqu'au bout du bout. En tout cas, si FC s'intéressait subitement aux lectures de biographies, nous aurions sans doute à subir celle de Duras (par Laure Adler), lue par Poda qui tenterait d'imiter son débit. Ce seraient en tout cas des biographies de gens conformes aux cadres étroits du paradigme idéologique de la station (activistes, intellos de gauche etc.).
Pourquoi ai-je pensé la même chose en posant la ligne 3 du post 96 plus haut ? Sans doute le souvenir de Poda lit Boyer ou le prêche du missionnaire aux auditeurs pas assez ou non encore endoctrinés.
Philaunet
Admin
143Poulpe fiction - Lun 16 Nov 2015, 11:52
Comme signalé dans le fil Des idées pour France Culture avec New Generation Thinkers, la BBC forme de jeunes universitaires à la production de documentaires radiophoniques.
Ainsi viennent d'être diffusés ces jours-ci quatre documentaires issus de ce projet, dont deux sont disponibles en podcast pour l'instant : Hardy and the Animals et Who's Afraid of Anthropomorphism? Au programme de ces deux fois 20 minutes, littérature et psychologie.
Le premier commence très bien avec Alasdair Cochrane, Political Philosopher à quatre pattes dans un champ, cherchant à imiter Thomas Hardy jeune. Pour qui connaît (ou non) l'écrivain, ces 20 minutes sont un régal : narration, interviews, lectures s'entrecroisent à merveille. C'est érudit et stimulant.
Le second n'est pas moins intéressant. Will Abberley reflects on evolutionary psychology sur le thème de l'anthropomorphisme avec une primatologue. Il se termine avec les propos assez déjantés de l'Américaine Sy Morgan, dont le livre "The Soul of an Octopus" ( L'âme d'un poulpe) est un best-seller. Elle y explore comment la psychologie poulpienne est déterminée par son anatomie et nous recommande, pour comprendre nos fellow-octopuses, de sortir de notre cadre habituel de pensée et de perception.
Ce que l'on conseille en passant aussi à France Culture.
Ainsi viennent d'être diffusés ces jours-ci quatre documentaires issus de ce projet, dont deux sont disponibles en podcast pour l'instant : Hardy and the Animals et Who's Afraid of Anthropomorphism? Au programme de ces deux fois 20 minutes, littérature et psychologie.
Le premier commence très bien avec Alasdair Cochrane, Political Philosopher à quatre pattes dans un champ, cherchant à imiter Thomas Hardy jeune. Pour qui connaît (ou non) l'écrivain, ces 20 minutes sont un régal : narration, interviews, lectures s'entrecroisent à merveille. C'est érudit et stimulant.
Le second n'est pas moins intéressant. Will Abberley reflects on evolutionary psychology sur le thème de l'anthropomorphisme avec une primatologue. Il se termine avec les propos assez déjantés de l'Américaine Sy Morgan, dont le livre "The Soul of an Octopus" ( L'âme d'un poulpe) est un best-seller. Elle y explore comment la psychologie poulpienne est déterminée par son anatomie et nous recommande, pour comprendre nos fellow-octopuses, de sortir de notre cadre habituel de pensée et de perception.
Ce que l'on conseille en passant aussi à France Culture.
Philaunet
Admin
144Hier - Ven 20 Nov 2015, 21:27
500 000 morts et blessés au mois de septembre. Pour France Culture ce n'est pas très intéressant, parce que la rédaction ne peut être sur place. Et puis, c'est en 1914, alors who cares! Well, la BBC cares, SWR 2 aussi.
Fin juin et début juillet 2014, BBC radio 3 diffusait une série de 10 numéros de 15 minutes dans le cadre de son émission Essay Minds at war. Chaque numéro est un exposé donné par un intervenant sur un sujet* dont le thème général est "How great artists and thinkers responded to the First World War in individual works of art and scholarship".
Ces émissions sont écoutables en ligne et encore téléchargeables. Tous les numéros sont intéressants, écrits et dits par des spécialistes de la littérature et de la poésie, de la peinture, de la psychanalyse, du journalisme de guerre, de l'histoire des sciences et du cinéma.
Dix émissions garanties sans débat, sans interview, sans délayage, sans lavage de cerveau.
De la radio qui transmet savoir et réflexion à travers une perspective interdisciplinaire stimulante.
Une radio qui ne s'appelle pas "Great Britain Culture", mais modestement "Radio 3". Ça ne paie pas de mine, mais on est bien servi.
* Paths of Glory
Non-Combatants and Others
Der Krieg
The Memorandum on the Neglect of Science
Thoughts for the Times on War and Death
Le Feu
Battleship Potemkin
Fighting France, from Dunkerque to Belfort
The Broken Wing
The Grieving Parents
Fin juin et début juillet 2014, BBC radio 3 diffusait une série de 10 numéros de 15 minutes dans le cadre de son émission Essay Minds at war. Chaque numéro est un exposé donné par un intervenant sur un sujet* dont le thème général est "How great artists and thinkers responded to the First World War in individual works of art and scholarship".
Ces émissions sont écoutables en ligne et encore téléchargeables. Tous les numéros sont intéressants, écrits et dits par des spécialistes de la littérature et de la poésie, de la peinture, de la psychanalyse, du journalisme de guerre, de l'histoire des sciences et du cinéma.
Dix émissions garanties sans débat, sans interview, sans délayage, sans lavage de cerveau.
De la radio qui transmet savoir et réflexion à travers une perspective interdisciplinaire stimulante.
Une radio qui ne s'appelle pas "Great Britain Culture", mais modestement "Radio 3". Ça ne paie pas de mine, mais on est bien servi.
* Paths of Glory
Non-Combatants and Others
Der Krieg
The Memorandum on the Neglect of Science
Thoughts for the Times on War and Death
Le Feu
Battleship Potemkin
Fighting France, from Dunkerque to Belfort
The Broken Wing
The Grieving Parents
Dernière édition par Philaunet le Mer 01 Juin 2016, 16:18, édité 2 fois
Philaunet
Admin
145Minds at war 2 (janvier 2015) - Dim 22 Nov 2015, 10:13
Dans le billet ci-dessus, je signalais la série Minds at war présentant la guerre de 1914-1918 à travers oeuvres d'art et productions intellectuelles : How great artists and thinkers responded to the First World War in individual works of art and scholarship.
Il se trouve que Radio 3 a poursuivi dans cette voie avec une deuxième série en janvier de cette année, Minds at war 2, dont le premier numéro est consacré aux Tagore's Nobel Lectures.
Je recommande aussi le 5e numéro (et tous ces « essais » de 15 minutes) : Akhmatova's July 1914*.
À propos de la série de 10, Minds at war 1, son dernier numéro présente le mémorial de 1932 The Grieving Parents que Kathe Kollwitz a conçu en mémoire de son fils décédé durant la guerre : The poet Ruth Padel reflects on the German artist Kathe Kollwitz's memorial for her youngest son Peter, who died on the battlefields of the First World War in October 1914. Monument à découvrir pour qui ne le connaît pas.
*The poet and translator Sasha Dugdale explores the impact of the First War on the great Russian poet, Anna Akhmatova.
Her focus is on the collection, White Flock, published in 1917, but written during the war. In many poems, Akhmatova mentions the war directly, and in others, echoes of loss and war sound, refracted through peculiarly Russian folk imagery.
Sasha focuses on a two-part poem called 'July 1914'. In the first stanza, the turf has been burning for four weeks and the dry summer smells of smoke and fumes. The birds aren't singing and the aspen isn't moving. A one-legged wanderer comes to the house with terrible prophecies and predicts that 'soon there won't be room for all the fresh graves'. In the second part, the juniper's sweet smell rises from the burning wood and the widow's cry sounds. Instead of water and the rain they have prayed for, a warm red wetness floods the trampled fields.
Sasha's powerful Essay includes a new translation of the poem and a poignant account of how some of its motifs are now reappearing in contemporary writing about the war in Ukraine.
Il se trouve que Radio 3 a poursuivi dans cette voie avec une deuxième série en janvier de cette année, Minds at war 2, dont le premier numéro est consacré aux Tagore's Nobel Lectures.
Je recommande aussi le 5e numéro (et tous ces « essais » de 15 minutes) : Akhmatova's July 1914*.
À propos de la série de 10, Minds at war 1, son dernier numéro présente le mémorial de 1932 The Grieving Parents que Kathe Kollwitz a conçu en mémoire de son fils décédé durant la guerre : The poet Ruth Padel reflects on the German artist Kathe Kollwitz's memorial for her youngest son Peter, who died on the battlefields of the First World War in October 1914. Monument à découvrir pour qui ne le connaît pas.
*The poet and translator Sasha Dugdale explores the impact of the First War on the great Russian poet, Anna Akhmatova.
Her focus is on the collection, White Flock, published in 1917, but written during the war. In many poems, Akhmatova mentions the war directly, and in others, echoes of loss and war sound, refracted through peculiarly Russian folk imagery.
Sasha focuses on a two-part poem called 'July 1914'. In the first stanza, the turf has been burning for four weeks and the dry summer smells of smoke and fumes. The birds aren't singing and the aspen isn't moving. A one-legged wanderer comes to the house with terrible prophecies and predicts that 'soon there won't be room for all the fresh graves'. In the second part, the juniper's sweet smell rises from the burning wood and the widow's cry sounds. Instead of water and the rain they have prayed for, a warm red wetness floods the trampled fields.
Sasha's powerful Essay includes a new translation of the poem and a poignant account of how some of its motifs are now reappearing in contemporary writing about the war in Ukraine.
Dernière édition par Philaunet le Mer 08 Nov 2017, 22:35, édité 1 fois
Philaunet
Admin
146The Invention of France - Sam 28 Nov 2015, 21:02
Yann Sancatorze a écrit:(...) Avez-vous eu l'occasion d'écouter The Invention of France ? http://www.bbc.co.uk/programmes/b06kndlx
Toute la série des "Invention of" est trouvable ici : http://www.bbc.co.uk/programmes/b06pxdzv/episodes/player
On a du mal à imaginer France Culture produire ce genre d'exercice dans un but purement documentaire, débarrassé des vanités internes et des paradigmes idéologiques. (...)
@ YS. Grand merci de nouveau pour cette recommandation. C'est bien fait, c'est érudit, on ne s'ennuie pas une seconde.
Suite à vos conseils, je suis allé consulter les pages de Book of the week et Afternoon reading de la BBC 4. On y trouve de très bonnes choses. Pour les débats littéraires et historiques, In our time a beaucoup de qualités (intéressante et plaisante discussion récemment sur Emma de Jane Austen).
BBC 3 est aussi une source de trésors radiophoniques avec Drama on 3 et pour la musique Private Passions ; Words and Music ; The Early Music Show (très beau récent numéro sur Tobias Hume) et Composer of the Week. Alors, dans ces conditions, France Culture and co, hein, avec leur socio-politco-éco-religio vivre-ensemble et résistons, ils peuvent aller se rhabiller !
Heureusement, il y a les archives des nuits téléchargeables et quelques rares îlots de culture diurne.
Extrait de la présentation rappelant l'assassinat de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. On n'y lit pas ce qu'un historien décrit dans l'émission comme les faits de cruauté du roi anglais Henry V, à savoir faire noyer une garnison entière et enterrer vivants des déserteurs (il faut ne pas connaître l'histoire pour s'étonner de certains faits commis de nos jours...) :
On a bridge at Montereau in northern France, two warring groups met to resolve their differences. Then in a moment straight out of Game of Thrones, supporters of one group struck the leader of the other full in the face with an axe. The kingdom was convulsed by civil war, its very existence under threat. Just four years earlier, at Agincourt, the English had won a famous victory - now the way lay open for the English king, Henry V, to claim all France as his own. And it was the murder on the bridge that made this possible. In later years, holding up the dead man's skull, a guide used to tell his audience, "Through this hole the English entered France."
Philaunet
Admin
147On ne l'imagine pas - Ven 04 Déc 2015, 08:33
Imagine-t-on une seule seconde France Inter ou France Culture faire suivre une émission littéraire, comme celle-ci sur Radio 4, Emma, dans la série de Melvin Bragg In our time, d'un quiz invitant les auditeurs à tester leurs connaissances de l'oeuvre ?
How well do you know Emma? est ce quiz sur le roman de Jane Austen.
Peut-on se figurer un Arnaud Laporte ou une Caroline Broué discutant de La Cousine Bette avec trois invités et proposant dans la foulée un questionnaire à choix multiple sur le roman à la page de l'émission ?
How well do you know Emma? est ce quiz sur le roman de Jane Austen.
Peut-on se figurer un Arnaud Laporte ou une Caroline Broué discutant de La Cousine Bette avec trois invités et proposant dans la foulée un questionnaire à choix multiple sur le roman à la page de l'émission ?
Yann Sancatorze
148Re: BBC Radio 3 & Radio 4 - Ven 04 Déc 2015, 10:17
Ou même la Fabrique de l'Histoire... On préfère y faire des tables rondes fiction qui recensent les sorties qui, ô fait étrange, traitent toujours des diverses oppressions à la mode (ce matin, les suffragettes, à croire que lorsqu'on est une productrice, comme Sévérine Liatard, les sujets seront forcément de cette teneur), avec le même petit collège d'habitués. Au troisième "mais huhu ma chère vous n'y pensez pas", on a envie de couper.
Avez-vous essayé le redoutable quiz 2015, qui porte sur les émissions de cette année?
Avez-vous essayé le redoutable quiz 2015, qui porte sur les émissions de cette année?
Philaunet
Admin
149Bettany Hughes - The Hemlock Cup: Socrates, Athens and the Search for the Good Life - Mar 08 Déc 2015, 09:24
Yann Sancatorze a écrit: (...) Avez-vous essayé le redoutable quiz 2015, qui porte sur les émissions de cette année?
J'ai essayé celui conçu pour le roman de Jane Austen Emma. Étant donné le résultat, j'ai sorti le roman de l'étagère et l'ai mis sur la pile « À lire »...
La BBC a cette intelligence, cette pédagogie faite avec humour et fantaisie que l'on ne retrouve que rarement en France (Jean-François Zygel, actuellement à France Inter, les possède).
La chaîne britannique témoigne aussi d'un art national qui est celui de conter, de dire des histoires, d'interpréter théâtralement. Cela se retrouve dans l'offre pléthorique de lectures tant de fictions que de documents historiques ou autres.
Parmi cette offre, une récente série de 5 X 15 minutes de bonne qualité dans Book of the Week : Bettany Hughes - The Hemlock Cup: Socrates, Athens and the Search for the Good Life. À défaut de pouvoir écouter cette rediffusion (les 30 jours d'écoute en ligne disponible viennent de s'écouler), on peut toujours lire le descriptif et pourquoi pas se procurer le livre. Ça changera des Nouveaux Chemins de la Connaissance.
Yann Sancatorze
150Re: BBC Radio 3 & Radio 4 - Mar 08 Déc 2015, 11:28
Oui, c'est peut-être la différence entre une langue de narration et une langue d'abstractions (la nôtre). On s'en aperçoit quand on doit traduire des textes institutionnels du français à l'anglais : l'anglais résiste et nos grandes abstractions deviennent un genre charabia qui ne décrit rien et tourne en rond. Conter est en effet un art national, et les chaînes et stations diverses du monde anglophone adaptent, réadaptent, relisent, interprètent, et tout cela avec la plus grande simplicité d'approche. Pas question de mettre en place des dispositifs, d' "interroger le réel par rapport à la relecture contemporaine d'une oeuvre", ou pire, de forcer les rapprochements douteux avec l'actualité.
La conséquence, c'est que l'écoute de Radio4 est peuplée de tentations incessantes : bandes-annonces de fictions, descriptifs sur leur site, mises en bouche sur leur page FB. On passe son temps à placer des marque-pages.
Et comme France Culture semble considérer ces formats avec un gentil mépris (sauf quand ils accompagnent un propos politiques, là c'est tout bon), et un sentiment de pénible obligation, elle ne communique que très rarement sur ses fictions. A la place, on veut à tout prix faire intello (c'est plus sérieux), et on nous bombarde de descriptifs qui nous endorment dès la deuxième ligne. Qui a envie d'écouter des programmes présentés ainsi?
"Lionel Naccache compare la crise d’épilepsie cérébrale, microcosmique, et la crise, macrocosmique, que vit notre monde : ce contraste entre, d’une part, une accélération et une facilité inédites des possibilités de voyager et, d’autre part, une atténuation sans cesse croissante de l’expérience de dépaysement."
"Quelle notion chargée de sens que celle de sexualité, quelle source d’inspiration, de motivation, d’émotions contradictoires, de politiques. Objet d’humour, objet de violence, le sexe est partout et nulle part. Jeté hors de la morale et hors des choses sérieuses (qui oserait mettre la sexualité dans un programme politique), voilà un drôle d’impensé que tout le monde a en tête."
"Tout se passe comme si l’on voulait que les machines fussent humaines, et les humains des machines les plus sophistiquées possible. Un tel entremêlement des choses, de l’humain et du non humain, implique évidemment de s’interroger sur son sens et son évolution."
J'ai eu beau chercher, aucune communication sur les fictions...
La conséquence, c'est que l'écoute de Radio4 est peuplée de tentations incessantes : bandes-annonces de fictions, descriptifs sur leur site, mises en bouche sur leur page FB. On passe son temps à placer des marque-pages.
Et comme France Culture semble considérer ces formats avec un gentil mépris (sauf quand ils accompagnent un propos politiques, là c'est tout bon), et un sentiment de pénible obligation, elle ne communique que très rarement sur ses fictions. A la place, on veut à tout prix faire intello (c'est plus sérieux), et on nous bombarde de descriptifs qui nous endorment dès la deuxième ligne. Qui a envie d'écouter des programmes présentés ainsi?
"Lionel Naccache compare la crise d’épilepsie cérébrale, microcosmique, et la crise, macrocosmique, que vit notre monde : ce contraste entre, d’une part, une accélération et une facilité inédites des possibilités de voyager et, d’autre part, une atténuation sans cesse croissante de l’expérience de dépaysement."
"Quelle notion chargée de sens que celle de sexualité, quelle source d’inspiration, de motivation, d’émotions contradictoires, de politiques. Objet d’humour, objet de violence, le sexe est partout et nulle part. Jeté hors de la morale et hors des choses sérieuses (qui oserait mettre la sexualité dans un programme politique), voilà un drôle d’impensé que tout le monde a en tête."
"Tout se passe comme si l’on voulait que les machines fussent humaines, et les humains des machines les plus sophistiquées possible. Un tel entremêlement des choses, de l’humain et du non humain, implique évidemment de s’interroger sur son sens et son évolution."
J'ai eu beau chercher, aucune communication sur les fictions...
Philaunet
Admin
151Comment attirer l'auditeur : la BBC sait faire - Mer 16 Déc 2015, 09:50
Yann Sancatorze a écrit:Oui, c'est peut-être la différence entre une langue de narration et une langue d'abstractions (la nôtre). On s'en aperçoit quand on doit traduire des textes institutionnels du français à l'anglais : l'anglais résiste et nos grandes abstractions deviennent un genre charabia qui ne décrit rien et tourne en rond. Conter est en effet un art national, et les chaînes et stations diverses du monde anglophone adaptent, réadaptent, relisent, interprètent, et tout cela avec la plus grande simplicité d'approche. Pas question de mettre en place des dispositifs, d' "interroger le réel par rapport à la relecture contemporaine d'une oeuvre", ou pire, de forcer les rapprochements douteux avec l'actualité.
La conséquence, c'est que l'écoute de Radio4 est peuplée de tentations incessantes : bandes-annonces de fictions, descriptifs sur leur site, mises en bouche sur leur page FB. On passe son temps à placer des marque-pages.
(...)
J'avais relevé votre expression « On passe son temps à placer des marque-pages ». Oui, on ne peut consulter les diverses émissions de BBC 4 ou 3 sans faire un copier-coller du descriptif et se dire : « pour plus tard ».
Dernier exemple en date : My History - Episode 1 of 5*. Je n'ai aucune idée de qui est Lady Antonia Fraser, mais le descriptif complet me donne une furieuse envie d'écouter ces 5 fois 15 minutes.
* The early life of historian Lady Antonia Fraser. Her memoir describes growing up in the 1930s and 1940s but its real concern is with her growing love of History. The fascination began as a child - and developed into an enduring passion. She writes, 'for me, the study of History has always been an essential part of the enjoyment of life'. (...)
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