fred de rouen(https://regardfc.1fr1.net/t12p40-radio-suisse-romande#29532) a écrit: (...) L'émission
Versus-écouter, chez nos amis d'
Espace 2 (RTS) proposait cette semaine un numéro consacré à
Cécile dorée. On peut entendre, au cours de cette émission riche et documentée, les propos de Luca Ricossa, professeur de chant grégorien à Genève.
Quelle chance, Fred de Rouen, que vous veilliez et donniez une suite si instructive à une évocation de la sainte patronne de la musique ! Cette émission est un joyau*. Comment se fait-il que l'on puisse écouter cette émission trois fois de suite sans se lasser alors que d'autres (sur FC) sont inécoutables après 3 minutes ? La recette intelligente est ici un tandem homme/femme,
Francesco Biamonte et
Marie Favre, les deux échangeant en studio des propos sur l'histoire, les mythes et la musicologie sur le ton de la bonne humeur. Ces commentaires préparent et ponctuent un reportage fait par la productrice qui montre beaucoup d'empathie au cours de l'entretien chez le professeur de chant grégorien,
Luca Ricossa. Moment passionnant, quasi magique, quand le professeur chante successivement la même hymne en trois modes différents, le grégorien, le vieux romain et l'ambrosien, tout en en expliquant les nuances. Rien ne vient casser l'atmosphère de cette émission, surtout pas une étiquette du genre "Vous écoutez Bidule Truc sur Machin Chose avec Tartempion" jingle sonore complètement décalé inclus !
Par ailleurs le format de
Versus-Écouter est de 35 minutes. C'est une bonne durée qui permet de réécouter facilement l'émission après une première "mise en bouche" ("en oreilles" serait plus approprié).
Pour aller plus loin :
Luca Ricossa évoque la peinture des frères Van Eyck dont deux des panneaux évoquent la musique, celui de droite un ange devant un orgue (nom générique pour "instrument de musique" autrefois), lequel ange a été associé à Cécile.
Anges musiciens J. Van Eyck – XVeLe polyptyque en entier :
Jan et Hubert van Eyck, polyptyque de l'Agneau mystique (en haut, détail des anges musiciens), 1432, cathédrale St Bavon, GandPour aller encore plus loin, en plus du beau récit de Jacques de Voragine, on pourra lire
La Fleur des saints d'
Omer Englebert qui, lui, n'y va pas par quatre chemins pour évoquer le caractère légendaire de Cécile [« la vraie Cécile pouvait fort bien être une honnête matrone, mère de famille nombreuse, morte de vieillesse dans son lit »... À comparer avec le martyre de la sainte conté par
Marie Favre...]
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Le 22 novembre, lʹEglise catholique célèbre Sainte Cécile, vierge et martyre, patronne des musiciens. Mais pourquoi ce patronage, de quand date-t-il, quel sens lui attribuer?
Les fondements historiques de la vie de cette sainte de lʹAntiquité tardive sont extrêmement ténus. A cette pauvreté biographique sʹopposent la richesse de sa légende, fleurie rapidement après sa mort et fixée avec puissance dans les pages de la Légende dorée de Jacques de Voragine, et sa présence éclatante dans nombre de tableaux, de fresques, dʹhymnes, de cantates, de textes.
Nous nous penchons aujourdʹhui sur cette figure tutélaire de lʹart musical dans lʹOccident chrétien et, tout particulièrement, sur ses premières manifestations, au Haut Moyen-Age, en compagnie du professeur Luca Ricossa.