Hérode a écrit: bellini a écrit:Le Boucher (directeur des échos)qui n’a pas prévu la crise, dénigre bassement P. Jorion qui avait prévu la crise. Ce dernier a une interview dans La Tribune (journal rival de celui de Le Boucher. J’attends que P. Meyer fasse preuve d’indépendance en donnant à P. Jorion un droit de réponse. Mais peut-etre que ...LVMH oblige
Bonjour, Bellini. Pourriez-vous, s’il vous plaît, donner des précisions ? Quand et comment Le Boucher a-t-il dénigré Jorion ? Et pourquoi Meyer serait-il l’obligé de LVMH plus que d’une autre institution ?
Bonjour hérode. Je réponds en partie à votre question en modifiant après-coup ce post que j’avais écrit en même temps que le vôtre : dimanche dernier Eric Leboucher a placé en fin d’émission une brève de type inédit : déconseiller la lecture d’un livre. Ca se trouve donc tout à la fin. Et pour la référence à LVMH je suppose sans vérifier que c’est Leboucher qui est visé, et que Les échos doit appartenir à Bernard Arnaud ? Comme ce genre de débat qui s’écarte du fond du sujet ça me laisse froid, je n’irai même pas vérifier si la supposition est juste ou erronée.
Les procès d’intention ou les étiquetages pour cause d’affiliation m’intéressent assez peu, et je préfère le fonds du débat et la réalité empirique, même quand elle est filtrée par un attirail discutable comme c’est bien souvent le cas avec la réalité économique. Le Boucher me convainc parfois mais pas toujours. Mais pour ce qui est d’un Droit de réponse accordé à Jorion : aïe, aïe, je ne suis pas certain qu’il gagnerait à se retrouver face à l’équipe de Meyer. Je ne sais pas ce que vaut son blog, et pas non plus son livre édité dans une officine militante (le Croquant c’est pas Economica ou Puf, hein), en plus je fais confiance à LeBoucher pour y avoir soigneusement choisi ce qui l’arrangeait pour dégommer l’adversaire. Mais le passage de Jorion chez Voinchet en décembre m’a considérablement refroidi sur l’intérêt de ce personnage. Je me demande s’il avait vraiment prévu la crise financière, ou s’il l’a simplement annoncée comme un voyant de foire annonce par coup de pot un truc qui se produit effectivement, et ensuite il passe à la caisse des bénéfices mais si on gratte un peu on ne trouve qu’un charlatan.
Parce que ce matin-là, de Jorion je n’ai rien entendu de bien crédible en matière d’économie ni même de fait social, sinon un baratin de type contestation-radicale à la sauce "raisons d’agir", de la langue de bois éconophobe tissée des clichés comme "tous pourris" ou "à qui profite le crime", avec un manichéisme effarant de simplicité, et puis des interprétations sujettes à caution car visiblement nourries de déni de réalité ou de fantasme d’idéologue engagé. Donc je suis pas certain que Jorion tiendrait le coup longtemps face à un Team d’obédience ASMP, qui avait déjà sérieusement assaisonné Emmanuel Todd en 2002 malgré les liens réels qui existaient entre eux et malgré aussi le fond tout de même étayé de son livre. Il y a eu aussi un récent samedi midi, où Casanova n’avait fait qu’une bouchée de Jorion en le tirant vers la réalité empirique de l’économie (avec un regard à la Sauvy). Et JCC avait même fini par perdre patience parce que Paulo répondait toujours à côté, un peu comme dans la brève passe d’armes face à Slama aux matins, quand à une question très simple et concrète de ce dernier, Jorion avait répondu par un enfumage hors-sujet et quasi-suicidaire. L’inexplicable était que Slama soit resté silencieux après coup, et n’ait pas exploité les énormités de la réponse.
A mon sens une spéciale-Jorion dans l’Esprit Public risquerait d’être un pas vers la dégringolade d’une idole alter. Donc il y aurait là-dessous un piège en 2 ou 3 bandes que je n’en serais pas plus surpris que ça. D’avance je ne sais pas trop s’il faudrait ou non s’en réjouir : ça fait longtemps que les idéologues bloqués ont leur utilité paradoxale, et un Jorion offre un abcès de fixation plutôt marrant, avec dans son sillage des Clarini, des Confavreux ou des Philippe Petit, bref la mouvance militante de FC qui croise le fer avec la mouvance réaliste, pendant que les gens de culture ont le droit de s’asseoir sur un strapontin en attendant qu’on les laisse faire la transition entre deux émission d’actu.