Nous avons droit depuis hier aux Matins d'été. Erner est parti à la plage, comme tous les Français, à en croire le nouveau présentateur, un certain Lucas quelque chose. En deux jours, il nous parlera plusieurs fois de livres à lire à la plage, à emporter sur la plage. Ce monsieur devrait peut-être consulter les statistiques sur les Français en vacances et savoir que début juillet, la plupart travaillent encore en dehors des écoliers et des collégiens qui ne sont sans doute pas le gros des troupes de FC. Au passage, je serais curieux de connaître le pourcentage d'auditeurs de la station qui vont "à la plage"? Bref on nage dans le cliché estival.
Ce Lucas-là parle lentement, ce qui nous change des bafouilleurs habituels, aime visiblement les blancs à l'antenne (peu de réactivité?) et a tendance à se répéter, sans doute pour remplir sa case horaire et par manque d'imagination. 6 H 58, le sommaire de ce qui nous attend: Régis Debray, Gaspard Gentzer, Jeannne Balibar, mmmm! Puis un journal expédié en dix minutes et re-sommaire avec Debray, Gentzer, et "pour fini en beauté", comme il dit, la plus snob des comédiennes françaises, Jeanne Balibar.
Mais Amélie Perrier veille. Ouf! Elle a repris son ton pour petite station de radio privée : lassitude blasée, accent lourdement posé sur un mot sur quatre, une syllabe sur trois. Perrier est la vestale de la flamme politique de l'équipe d'hiver. Sur le discours de Macron (on va encore m'accuser d'être son propagandiste) elle réagit donc comme il se doit: Le PR "a fait un peu de philosophie" (quelle horreur!) et elle ne cite que des points concrets sélectionnés (on interroge un membre du FN évidemment d'accord avec la proportionnelle, la preuve, hein, que Macron flirte avec l'extrême-droite) et enchaîne sur les affaires qui entachent le début du quinquennat, ce serait bête de s'en priver.
Sur une station culturelle on aurait pu interroger des philosophes, des spécialistes de la pensée politique, disserter sur la dernière phrase de Macron : " Faire à l'homme, enfin, un pays digne de lui." Oui, on aurait pu s'interroger sur la teneur philosophique humaniste ou de philosophie politique de ce discours plus fait pour être lu que dit, d'un niveau différent de celui des messages des présidents précédents. Beau sujet pour FC et ses troupes d'intellectuels de réserve au CNRS, à SciencesPo et à l'Université. Nous n'y aurons pas droit ce matin. En revanche on nous parlera une fois encore et longuement du télescopage supposé des discours du PR et du PM, et des affaires.
Ceci dit, nous sommes à la plage ( à 7 H du matin, comme tout le monde), nous paressons et nous attendons la divine Jeanne Balibar.