Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Bonjour

Le pluralisme à France Culture,et plus particulièrement aux infos de 12h30 . L'invité du journal,un député UMP ,le lendemain un député PS,le surlendemain un député UMP, arrive le jour suivant nous voilà enfin invités à écouter un député PS. Je vous laisse deviner l'étiquette du prochain invité du journal de France Culture à l'occasion des infos de 12h30 .

France Culture sauce au poivre 2014, c'est un journal de 18h de 20mn de long, avec les mêmes titres que le reste des chaînes généralistes, et 15 secondes tout à la fin, en une phrase, sur ceci :

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/11/decouverte-de-60-nouvelles-uvres-volees-par-les-nazis_4364350_3214.html

Des Monet, Renoir, Manet, un dessin de Picasso, un paille...
Question idiote : à quoi les paie-t-on ?

Celle-là aurait mérité d'atterrir en "Anerie du jour" si elle n'était récurrente. Cette scie, présente chez presque tous et même parfois chez les plus subtils (Pierre Assouline en abusait ; même Meyer y a cédé une fois en 2009, alors), c'est le fameux "X n'a pas hésité à Y". Formule absurde si on veut bien la considérer pour ce qu'elle est, par exemple dans son apparition France-Culturienne : "Les Américains n'ont pas hésité à utiliser la bombe atomique" eh oui cette authentique stupidité a été entendue sur les ondes de FC. Formule creuse à fonction de délayage dira-t-on. Pourtant à la radio on n'a vraiment pas besoin de tirer à la ligne, alors dans ce cas pourquoi saisir si fréquemment l'occasion de placer cette bétise, et pour le coup certainement sans hésiter (car en hésitant un peu, on se rend compte qu'on ne sait jamais vraiment ce qui s'est passé dans le tête des personnes concernées, donc...). En tous cas, elle est sur-employée par ceux qui parlent sans vraiment réfléchir à ce qu'ils disent, et hélas là il n'y a pas que Voinchet : à la Rédaction de France Culture, ce genre de personne et ce genre d'ânerie sont des plus présentes.

C'était donc ce vendredi matin au journal de 8h, en la circonstance ça tombe bien mal quand on entend : "Troubles à Kiev : les forces de l'ordre n'ont pas hésité à tirer sur la foule".
Ah bon, pas hésité vraiment ?
Vous êtes certaine de ça, Marine de la Moissonnière ?

Non vous n'en êtes pas certaine du tout, en fait vous ne vous posez sûrement pas la question car vous parlez plus vite que vous ne pensez pourtant vous ne parlez pas si vite que ça mais enfin bon. Vous êtes tellement occupée à vous la jouer "en direct de l'actualité brûlante", que  réfléchir à ce qu'on dit et au sens des automatismes auxquels on a recours habituellement eh bien pour cette fois ça serait du luxe ness pas, non... si ... non ? Mais si car on n'a pas que ça à faire, dites-vous ? Eh bien vous vous trompez : ça serait pas du luxe. Vraiment.

Non, un maximum. Sur FC il n'y a pas de pub...Un peu emmerdant tout de même, car la pub, c'est la base de tout , la légitimation suprême, partout, à gauche, à droite, au centre, en haut, en bas . Alors, on  essaie de pallier  cette aporie fondamentale, ce handicap, en multipliant les messages d'auto-promotion. Pas une heure, et sur les prime times, un quart d'heure, sans être interrompu dans l' écoute d'une émission, par telle ou telle info, susurrée  ou claironnée, sur le mode pub par la voix de circonstance, sur ce qu'on ne doit manquer à aucun prix. En créant l'attente, le désir. Ce n'est pas tant ce que vous cherchez à entendre qui compte, mais ce que vous allez écouter. Et comme cela se conjugue avec les inserts en cours d'émission d'extraits sonores  du passé(ça devient systématique plus aucune émission - ou à peu près-sans ces coupures) . Pour un même résultat : disperser l'attention, déplacer le curseur sur l'animateur-pilote, au détriment de l'intervenant-invité.  Fatigue...

ADADA
IMAMI
ANONA

Infantilisation et mépris. Ce matin, une journaliste anime son sujet sur le choix de Manuel Valls de deux longs extraits d'un sketch ancien de Daniel Prévost sur la formation du gouvernement, et le réalisateur laisse de plus trainer en fond sonore des bruits de manifestations ou de protestations. Que l'on puisse, sur une radio nationale se rire ainsi des efforts pour constituer un gouvernement me choque encore, même si c'est la fine équipe de Voinchet. Les mêmes s'étonneront ensuite de l'abstention. Bouscarel, toujours au même niveau, reprend de plus en plus les petits procédés faciles de Huertas. Tout ce qu'il a trouvé aujourd'hui c'est de dire que le mot du jour est "composer" parce que Valls va devoir composer son gouvernement, et composer des numéros de téléphone et que Hollande va devoir composer avec lui… C'est ce que l'on appelle l'éditorial politique de France Culture.
Je n'écoute les Matins qu'à partir de 7 heures. Aujourd'hui, perturbé sans doute par le passage à l'horaire d'été, je tombe à 6H40 sur Thomas Cluzel qui fait donc aussi la chronique de la presse nationale. Cela explique tout. On ne peut faire correctement chaque jour la revue de la presse internationale et celle de la presse nationale à moins d'être un génie insomniaque. Cluzel est certainement insomniaque. Économies (deux journalistes pour le prix d'un?)? En tous cas cela explique le ton souvent épuisé, à bout de souffle, de Cluzel qui lit à toute vitesse, comme pour en finir au plus vite et aller se coucher, ses traductions tirées pour l'essentiel de Courier International.

La Palme d'or revient à France Culture qui n'a pas cessé depuis trois semaines de vilipender la Russie, Poutine et la minorité russe de l'Ukraine.

                    Pas de représentation du point du vue russe ; pas de mise en perspective ; aucune considération pour la minorité russophone ; aucune analyse critique de la politique de l'Otan, et avec l'appui de cette organisation... de la politique des USA aux frontières de la Russie ; aucune considération pour les intérêts russes ; aucune reconnaissance ni légitimation de ces intérêts ; aucune reconnaissance d'une place au sein du concert des Nations d'une Russie indépendante, pays-continent à lui tout seul ; "journalistes" ouvertement anti-Poutine avec, dans leurs reportages, l'intériorisation du discours de propagande du nouveau gouvernement Ukrainien dit pro-européen : dans les faits, tout bonnement pro-Otan et pro-américain, et financé comme tel ; journalistes anti-russophones dans leurs propos, - vocabulaire dépréciatif à l'encontre des Russes, jugements de valeur hors du cadre de la mission qui devrait être celle d'un journaliste ; propos sans nuances et déséquilibrés...

        Pour encadrer ce fiasco journalistique, un Antoine Mercier qui doit très certainement déjeuner avec sa serviette noué autour de son coup, fourchette d'un main et morceau pain de l'autre, et une petite gourde ventriloque, liseuse de dépêches AFP, qui répond au nom de Caroline Broué.

Après la Libye, la Syrie... c'est à un nouveau naufrage des médias que l'on assiste avec la crise en Ukraine ; naufrage qui confirme et consacre une fois de plus la fin du journalisme et d'une information sans parti pris ; et quand on sait que la vérité des faits est un mille-feuilles qui demande à la fois de l'expertise - histoire et culture -, un très haut niveau de conscience professionnelle et la reconnaissance d'un risque : celui de passer à côté de la vérité, tout simplement...

Longtemps l'on pourra s'interroger sur la question de savoir comment tous en sont arrivés là.


         Certes ! Contre les médias privés nous sommes sans recours... en revanche, contre France Culture et les radios et télés du service public financés par les contribuables, nous pouvons agir en manifestant notre colère et notre écœurement...



N'hésitez pas à le faire http://espacepublic.radiofrance.fr/