Le contributeur en question ne trouve pas que le bafouillage "d'anciennes" précédant "villes esclavagistes" change grand-chose à ce qualificatif infamant. "Villes esclavagistes" signifie que l'économie de ces villes reposait sur l'esclavage. Ce n'était pas le cas, comme n'importe quel historien de l'économie des grandes villes portuaires aux XVII et XVIIIe siècles le dira. En dehors de quelques fortunes d'armateurs se livrant au commerce triangulaire, l'économie locale reposait sur un commerce infiniment plus varié et sur son hinterland.Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t94p1000-les-journaux-et-la-redaction-de-fc#35859) a écrit:"Les anciennes villes esclavagistes" donc, même si le mot "anciennes" a du mal à sortir (une petite formation à l'articulation de la langue pour les présentateurs des journaux ?). Cela change la perception lue plus haut. Le terme "esclavagiste" est-il approprié ? Des historiens ont-ils des réponses ?
Si vous voulez un exemple de ville esclavagiste, Tombouctou y a droit à plus d'un titre puisque non seulement elle était la base de départ des caravanes transsahariennes d'esclaves noirs emmenés en Arabie, mais pratiquait activement l'esclavage intramuros jusqu'à une date récente.
Parler de "villes esclavagistes" françaises relève typiquement de ce mouvement antiraciste qui déferle actuellement en Europe à partir des États-Unis qui, pour des raisons incompréhensibles, reste un modèle intellectuel pour les universitaires et associatifs de notre pays. Et France Culture. Très concrètement, il s'agit de "dé-moraliser" l'ennemi, de lui faire comprendre à quelle point son histoire est abjecte, ce qui exige de lui humilité et silence à jamais (lire l'entretien avec Rokhaya Diallo dans Le Point), en attendant des compensations financières (réclamées déjà par une association française). On peut ne pas être d'accord, sans pour autant oublier ou excuser l'esclavage sur lequel reposaient , faut-il le rappeler, toutes les économies de l'Antiquité et jusqu'au XIX siècle en Russie,sous la forme du servage, aux États-Unis bien sûr, et encore aujourd'hui dans certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient (et je ne parle même pas des travailleurs immigrés philippins ou bangladeshi traités comme des esclaves dans ces charmants pays). Fracturer une société au nom de l'histoire est à la base de la plupart des dérives autoritaires modernes, faut-il le rappeler.