La conversation scientifique, émission d'Etienne Klein, a amorcé en septembre sa seconde année que j'espère sa deuxième. Il est largement temps d'y consacrer un fil à part.
"Oh, purée ! « Szczeciniarz » !", s'exclamait Philaunet au sujet de l'invité d'Etienne Klein ce 14 novembre dernier, et il avait raison : Jean-Jacques Szczeciniarz (je fais du copié-collé) a la particularité d'être doublement agrégé de mathématiques et de philosophie. Un cursus assez proche de celui d'Etienne Klein. Peu étonnamment, l'on apprend au cours de l'émission que JJS fut le professeur d'EK.
Qu'est-il sorti de cette émission qui promettait beaucoup aux auditeurs comme moi friands de philosophie des sciences ? Eh bien pas assez. On s'est promené pendant 55 bonnes minutes à la surface des sujets auxquels peut se confronter un philosophe des sciences et en particulier des mathématiques, notamment à la question du réalisme mathématique. Mais comme au sujet de la spécialité de l'invité - la courbure en physique et en mathématiques - , on n'a gratté sur chaque sujet que quelques millimètres (décimètres quand même sur la courbure), pour voir à quoi ça ressemblait sous la première couche, guère plus. Les problèmes du réalisme en physique ont aussi été survolés, mais contrairement à ce que j'avais cru initialement, il n'a été question de Bernard D'espagnat qu'en introduction, quand Klein nous appris sa mort (qui date d'août dernier, il va sans dire que c'est une perte importante pour la petite communauté française liée à la philosophie des sciences).
Les émissions d'Etienne Klein sont souvent telles, prometteuses, parfois légèrement décevantes surtout quand on marche sur ses plates-bandes philosophico-physiques, mais pour une assez grande part de bonne facture. EK se montre un très bon curieux et développe un sens de la conversation agréable sur les thèmes dont il n'est pas spécialiste, comme lors de cette visite à la galerie de minéralogie du Muséum d'histoire naturelle déjà mentionnée par Cancoillotte et Philaunet, ou avec Pierre-Henri Gouyon à propos de La théorie de l’évolution.
Certains numéros vont davantage au fond des choses, notamment cette émission où Jacques Ball entreprend de nous expliquer ce qu'est le spin, ce quatrième nombre quantique dont certains disent que Pauli l'a découvert suite à un coup de fil de Dieu.
En première année, il faut signaler ce superbe entretien avec Francis Wolff : Pourquoi y a-t-il de la musique plutôt que rien, la première sur la création du monde et la notion d'origine, particulièrement métaphysique, avec Paul Clavier, ou encore ce numéro sur les multivers avec Aurélien Barrau, ne serait-ce que pour la verve poétique de l'invité.
Malgré ses quelques faiblesses , j'espère ardemment que la Conversation scientifique se maintiendra longtemps à l'antenne. Elle a toute sa place sur France Culture - quoiqu'elle risque de phagocyter doucement Continent Science en traitant de sujets similaires mais souvent mieux -, et Etienne Klein a parfaitement réussi à passer de l'autre côté du micro, troquant une partie de sa sagacité pour une humilité bienvenue qui permet toujours à l'invité et son sujet d'occuper le centre de l'émission.
"Oh, purée ! « Szczeciniarz » !", s'exclamait Philaunet au sujet de l'invité d'Etienne Klein ce 14 novembre dernier, et il avait raison : Jean-Jacques Szczeciniarz (je fais du copié-collé) a la particularité d'être doublement agrégé de mathématiques et de philosophie. Un cursus assez proche de celui d'Etienne Klein. Peu étonnamment, l'on apprend au cours de l'émission que JJS fut le professeur d'EK.
Qu'est-il sorti de cette émission qui promettait beaucoup aux auditeurs comme moi friands de philosophie des sciences ? Eh bien pas assez. On s'est promené pendant 55 bonnes minutes à la surface des sujets auxquels peut se confronter un philosophe des sciences et en particulier des mathématiques, notamment à la question du réalisme mathématique. Mais comme au sujet de la spécialité de l'invité - la courbure en physique et en mathématiques - , on n'a gratté sur chaque sujet que quelques millimètres (décimètres quand même sur la courbure), pour voir à quoi ça ressemblait sous la première couche, guère plus. Les problèmes du réalisme en physique ont aussi été survolés, mais contrairement à ce que j'avais cru initialement, il n'a été question de Bernard D'espagnat qu'en introduction, quand Klein nous appris sa mort (qui date d'août dernier, il va sans dire que c'est une perte importante pour la petite communauté française liée à la philosophie des sciences).
Les émissions d'Etienne Klein sont souvent telles, prometteuses, parfois légèrement décevantes surtout quand on marche sur ses plates-bandes philosophico-physiques, mais pour une assez grande part de bonne facture. EK se montre un très bon curieux et développe un sens de la conversation agréable sur les thèmes dont il n'est pas spécialiste, comme lors de cette visite à la galerie de minéralogie du Muséum d'histoire naturelle déjà mentionnée par Cancoillotte et Philaunet, ou avec Pierre-Henri Gouyon à propos de La théorie de l’évolution.
Certains numéros vont davantage au fond des choses, notamment cette émission où Jacques Ball entreprend de nous expliquer ce qu'est le spin, ce quatrième nombre quantique dont certains disent que Pauli l'a découvert suite à un coup de fil de Dieu.
En première année, il faut signaler ce superbe entretien avec Francis Wolff : Pourquoi y a-t-il de la musique plutôt que rien, la première sur la création du monde et la notion d'origine, particulièrement métaphysique, avec Paul Clavier, ou encore ce numéro sur les multivers avec Aurélien Barrau, ne serait-ce que pour la verve poétique de l'invité.
Malgré ses quelques faiblesses , j'espère ardemment que la Conversation scientifique se maintiendra longtemps à l'antenne. Elle a toute sa place sur France Culture - quoiqu'elle risque de phagocyter doucement Continent Science en traitant de sujets similaires mais souvent mieux -, et Etienne Klein a parfaitement réussi à passer de l'autre côté du micro, troquant une partie de sa sagacité pour une humilité bienvenue qui permet toujours à l'invité et son sujet d'occuper le centre de l'émission.