C'est évident qu'il y a une pression aux chiffres, et que nombre d'émissions nous rappellent qu'elles survivent par leur succès, nombre de podcasts etc. mais il y a deux choses qui me semblent agir de façon plus pressante sur les choix de ces dirigeants :
- un esprit insulaire : personne à FC ne semble assez curieux pour voir ce qui se fait ailleurs. Aujourd'hui, il suffit d'être un peu informé et curieux pour trouver des trésors de productions radiophoniques sur toutes sortes de plateformes (radios nationales et plateformes de podcasts), et ces productions remportent un immense succès. Il y a une réelle demande pour la production d'objets radiophoniques ayant pour but d'explorer des champs de connaissance avec érudition et savoir-faire. Cette demande, France Culture semble oublier qu'elle existe, et semble plutôt nous dire que "ça ne marche pas coco", alors que... oui. On ne veut plus, on ne peut plus, et on ne sait même plus que ça marche. Le spectacle de l'ouverture sur le monde proposé par FC est désastreux : personne ne semble correctement maîtriser une langue étrangère, et les perspectives internationales sont toujours des transplantations du réseau d'opinions en vigueur dans certains quartiers de notre capitale. FC se replie et rétrécit d'année en année.
- un sentiment d'excellence de soi, qui est la conséquence de cette insularité. La station n'écoute pas ses critiques, et semble être persuadée de nous offrir des productions uniques au monde. Au contraire de cet esprit de "marchandisation" que vous mentionnez, je répondrais simplement que France Culture se veut un contrepoids à un monde ultra-libéral, libéralisé et libéralisant. Ils se félicitent de mener un genre de mission d'éclairage intellectuel sur un monde pourri jusqu'à la moelle. Ils nous proposent le spectacle d'une supériorité intellectuelle, d'un refuge pour l'esprit, au nom d'une idéologie qui parasite toute velleité culturelle. Ils se sentent uniques, beaux, justes et bons car ils ne savent pas ce qui se fait ailleurs, et pensent que leur mission de pédagogie politique va sauver le monde.
Il leur faudrait quelques études et formations sur l'actualité des productions culturelles radiophoniques disponible à peu près partout. Les faire sortir d'eux-mêmes, comme le souhaite souvent Finkie pour lui-même, voilà ce dont ils ont besoin.