Aucun aspect de la réalité n'a à être absent de France Culture quand la forme respecte l'auditeur. Mais se pose la question de la fréquence et de la mise en valeur de tel ou tel aspect. C'est là où se montrent les choix, les partis pris, l'esprit général.
Que France Culture soit fascinée par la violence et le cataclysme n'est pas nouveau. Faute de capacité ou de volonté d'exprimer la complexité, la station se rabat sur la rupture, la fracture*, l'antagonisme, le clivage, etc.
Hier on montrait un sans abri sur des cartons devant une vitrine luxueuse, aujourd'hui une peinture d'égorgements d'enfants. Comme disait (chantait) Boris Vian -son humour nous manque - "faut qu'ça saigne".
Il sera facile de répliquer, art, littérature, liberté d'expression, Sade, etc. Tout est recevable, mais est-il raisonnable de pilonner le site et l'antenne quotidiennement avec des meurtres, des viols, des guerres, des apocalypses ?
Il manque à France Culture un sens des proportions.
Par les temps qui courent par Romain de Becdelievre 03/01/2018 :
Marc Biancarelli : "Les images d'humiliation dans l'Histoire sont des choses qui m'ont toujours heurté et poussé à écrire"Le romancier Marc Biancarelli sort son nouveau roman « Massacre des Innocents » inspiré par l’épisode historique du naufrage du Batavia en 1629.Le dernier roman de Marc Biancarelli Massacre des innocents ouvre à nouveau cette page sombre de l’histoire maritime et de la barbarie universelle. "
Dans le roman, il y a une place énorme faite au supplice. Il y a une part de jubilation malsaine. Et pas seulement de la part de celui qui fait subir le supplice. Mais aussi chez les spectateurs. On se laisse emporter, happer par la violence de la vie. C'est une grande interrogation sur ce l'on est et ce que l'on vaut. Et est ce qu'on peut réparer le mal?"
* cf. Emilie Aubry citée
ici