Voici peut-être une très bonne nouvelle : il n'y a peut-être pas plusieurs Frédéric Martel, mais un seul qui a décidé de ne plus être ce qu'il était, c'est à dire la honte de la station. Il faut dire que côté ridicule et déverseur d'aversion, il est talonné de près, non par les brèles (le Xav'e, le duo des nymphettes) mais par ceux de sa catégorie : les impétrants-cadors je pense à l'un notamment qui produit une émission
unique en son genre. Talonné de près, serré de près, ou simplement lassé de jouer les roquets ? Enfin le nouveau Frédéric Martel est arrivé.
Alors je crois qu'il est plutôt bien. Je ne suis pas encore un habitué de son émission du dimanche, que j'écoute uniquement si le sujet me concerne de près ou de loin, mais dans les derniers numéros que j'ai écoutés, je n'ai pas retrouvé l'ambiance délétère qu'y sécrétait la goguenardise méchante et la moquerie stérile du maitre des lieux. Le mauvais esprit laisse place à une ironie douce, souvent complice, et pour tout dire charmeuse. Ainsi changent les choses.
Dimanche dernier, une émission intéressante et qui nous concerne :
l'évolution des réseaux sociaux, d'ailleurs le polytechnicien invité préfère dire 'médias sociaux'. Au sens strict du terme c'est plutôt FaceBook et Copains d'avant. Mais on apprend aussi qu'une nouvelle génération est en voie d'apparition, avec notamment un qui est en cours de test (en Californie) et véhiculera des sons. De la part des 3 invités j'entends une grande intelligence du sujet, est-ce pour cela que Martel ne fait pas le cador ? Non je ne crois pas, car les derniers Soft Power qui m'avaient retenu par leur sujet, m'avaient laissé la même impression. En fin de compte, ce numéro me rappelle les meilleurs moments de Place de la Toile, entendez ceux des premières années quand Baumgartner était le producteur.
A part ça aussi compétents soient-ils tous, ils font erreur au moins sur un point d'histoire : les premiers réseaux/médias sociaux ne datent ni de 2002 avec le web2.0, ni de 1999 ni de 1997 ni même des premiers pas de la démocratisation de l'Internet en 1994. Pas besoin même de remonter à son invention : les premiers réseaux sociaux que nous avons connus en France ont existé depuis 1984 grâce aux serveurs télématiques du T2. Tous les éléments y étaient déjà présents : prise de contact en ligne, choix ouvert entre anonymat et transparence, organisation d'une vie de groupe fluide sur toute une gamme de sociabilité entre le public et le quasi-privé (des salons aux boites-courrier en passant par les forums internes thématiques ou généralistes). Nous avons vécu tout cela, depuis il y a un peu moins de 30 ans jusqu'aux prémisses du web2.0, et les médias sociaux n'en sont qu'une version considérablement améliorée ; mais pas encore au bout de son propre progrès, comme le montrent les 3 invités.