Voici un nouvel exemple du problème déjà posé par Veinstein il y a un an. On peut aussi arguer qu'il y a là un abus de liberté qui répond à un abus d'autorité. L'autorité mal employée est à l'origine des catastrophes humaines et sociales les plus violentes. Certes, on en est loin.Philaunet a écrit:
Reste que France Culture est une exception (française, et OPDA ne peut rien y faire) pour ce qui est de l'utilisation des moyens publics par un producteur pour s'exprimer à titre personnel sur l'entreprise qui l'emploie. La page du dernier numéro de Carnet nomade Dernière page reproduit une partie du texte dit à l'antenne (cf. pastille post 29). Je me demande si c'est légitime.
Cela dit, quand c'est toute la chaîne qui voit ses moyens détournés par le dirigeant, il ne faut pas s'étonner que d'autres usent à son encontre du même moyen. On peut se poser la question : est-ce de leur part une faute morale ? Le dirigeant qui se conduit en potentat sans scrupules (je viens vendre mon bouquin sur les ondes de ma propre radio dans laquelle je fais ouvertement campagne pour un candidat à la Présidence de la République) resterait le seul à bénéficier de l'impunité ? Par ailleurs, Veinstein et Fellous défendent au moins autant un esprit radio qu'une position personnelle. De cela aussi il faut tenir compte.
Il existe un spectaculaire exemple qui me fait définitivement basculer dans le camp opposé à celui du légalisme : la façon dont Jean-Gilles Malliarakis avait claqué la porte de Radio Courtoisie. Malliarakis, qui est plus un libertaire qu'un homme de l'extrême-droite, avait profité d'un bref moment où la cabine technique était inoccupée pour se lancer dans une descente en flammes de la nouvelle direction du programme, qui selon lui dénature l'esprit de la chaine. Son allocution est brève et il en annonce lui-même la fin quand il constate que le technicien -homme sûr, lui- est de retour "je crois que ça ne va plus tarder à couper maintenant". Cette sortie aura été un très bon tour joué à la chaine.
Alors je ne sais pas si c'est légitime. Mais n'oublions pas que le principe légaliste interdit aussi le soulèvement populaire contre le tyran, et laisse le citoyen désarmé face à l'abus de droit. Les dernières décisions de Poivre ne sont certes pas de tels abus de Droit ; et en tant que déni de culture elles ne viennent qu'après une très longue série de coups portés au programme et aux auditeurs. Tout ceci pour dire que la question de la légitimité/légalité d'une réaction signée Veinstein ou Fellous me semble ici assez secondaire. La véritable question à mon sens, est de savoir si ces réactions sont ou non au service de la culture et de la qualité radiophonique. Pour moi, la réponse est affirmative, sans l'ombre d'un doute.
Mais la fausse note est ailleurs : dans cette courte introduction, Colette Fellous remercie Laure Adler et Alain Veinstein, et leur assure son amitié. Il faut avoir en ce cas la mémoire bien courte pour oublier que les 5 années de Laure Adler à la direction du programme ont été parsemées de renvois subits, parfois sur un coup de colère parce que cette dernière ne tolérait pas qu'on lui résiste. Elle a éjecté de son bureau et de la chaine des personnes avec qui elle avait travaillé pendant plusieurs années, avec qui elle avait entretenu parfois une longue amitié et même hors du travail. C'est bien là du brutalisme pur. Aussi hier à 20h05, c'est cet emploi du mot, qui m'a fait mal.
Pour autant, je m'apprêtais à placer dans ce fil un post avec extrait sonore, dans le même esprit que celui de Jean-Luuc. Je ne suis pas mécontent d'avoir été devancé.