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Carnet nomade    Page 4 sur 4

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Nessie 


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De la révolte comme un droit - Dim 05 Juil 2015, 15:26

Philaunet a écrit:
Reste que France Culture est une exception (française, et OPDA ne peut rien y faire) pour ce qui est de l'utilisation des moyens publics par un producteur pour s'exprimer à titre personnel sur l'entreprise qui l'emploie. La page du dernier numéro de Carnet nomade Dernière page reproduit une partie du texte dit à l'antenne (cf. pastille post 29). Je me demande si c'est légitime.
Voici un nouvel exemple du problème déjà posé par Veinstein il y a un an. On peut aussi arguer qu'il y a là un abus de liberté qui répond à un abus d'autorité. L'autorité mal employée est à l'origine des catastrophes humaines et sociales les plus violentes. Certes, on en est loin.

Cela dit, quand c'est toute la chaîne qui voit ses moyens détournés par le dirigeant, il ne faut pas s'étonner que d'autres usent à son encontre du même moyen. On peut se poser la question : est-ce de leur part une faute morale ? Le dirigeant qui se conduit en potentat sans scrupules (je viens vendre mon bouquin sur les ondes de ma propre radio dans laquelle je fais ouvertement campagne pour un candidat à la Présidence de la République) resterait le seul à bénéficier de l'impunité ? Par ailleurs, Veinstein et Fellous défendent au moins autant un esprit radio qu'une position personnelle. De cela aussi il faut tenir compte.

Il existe un spectaculaire exemple qui me fait définitivement basculer dans le camp opposé à celui du légalisme : la façon dont Jean-Gilles Malliarakis avait claqué la porte de Radio Courtoisie. Malliarakis, qui est plus un libertaire qu'un homme de l'extrême-droite, avait profité d'un bref moment où la cabine technique était inoccupée pour se lancer dans une descente en flammes de la nouvelle direction du programme, qui selon lui dénature l'esprit de la chaine. Son allocution est brève et il en annonce lui-même la fin quand il constate que le technicien -homme sûr, lui- est de retour "je crois que ça ne va plus tarder à couper maintenant". Cette sortie aura été un très bon tour joué à la chaine.

Alors je ne sais pas si c'est légitime. Mais n'oublions pas que le principe légaliste interdit aussi le soulèvement populaire contre le tyran, et laisse le citoyen désarmé face à l'abus de droit. Les dernières décisions de Poivre ne sont certes pas de tels abus de Droit ; et en tant que déni de culture elles ne viennent qu'après une très longue série de coups portés au programme et aux auditeurs. Tout ceci pour dire que la question de la légitimité/légalité d'une réaction signée Veinstein ou Fellous me semble ici assez secondaire. La véritable question à mon sens, est de savoir si ces réactions sont ou non au service de la culture et de la qualité radiophonique. Pour moi, la réponse est affirmative, sans l'ombre d'un doute.

Mais la fausse note est ailleurs : dans cette courte introduction, Colette Fellous remercie Laure Adler et Alain Veinstein, et leur assure son amitié. Il faut avoir en ce cas la mémoire bien courte pour oublier que les 5 années de Laure Adler à la direction du programme ont été parsemées de renvois subits, parfois sur un coup de colère parce que cette dernière ne tolérait pas qu'on lui résiste. Elle a éjecté de son bureau et de la chaine des personnes avec qui elle avait travaillé pendant plusieurs années, avec qui elle avait entretenu parfois une longue amitié et même hors du travail. C'est bien là du brutalisme pur. Aussi hier à 20h05, c'est cet emploi du mot, qui m'a fait mal.

Pour autant, je m'apprêtais à placer dans ce fil un post avec extrait sonore, dans le même esprit que celui de Jean-Luuc. Je ne suis pas mécontent d'avoir été devancé.

Nessie 

Nessie

32
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Pour ouvrir encore pendant un peu plus de 2 ans le Carnet nomade - Dim 12 Juil 2015, 13:28

Dans notre fil de regrets on pourra lire quelques informations sur les années de Colette Fellous à France Culture

Voici les liens vers les 3 dernières années du Carnet Nomade, pour écouter à volonté les émissions encore disponibles :
2012-2013 : http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade-12-13
2013-2014 : http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade%20|%2013-14
2014-2015 : http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade-0


_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.

Philaunet 

Philaunet
Admin

33
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Re: Carnet nomade - Mar 14 Juil 2015, 22:50

Nessie a écrit:Dans notre fil de regrets on pourra lire quelques informations sur les années de Colette Fellous à France Culture

Voici les liens vers les 3 dernières années du Carnet Nomade, pour écouter à volonté les émissions encore disponibles :
2012-2013 : http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade-12-13
2013-2014 : http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade%20|%2013-14
2014-2015 : http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade-0

Grand merci pour ceci, très utile.

Philaunet 

Philaunet
Admin

34
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Le jardin - Mar 14 Juil 2015, 23:07

Pour Antonia :  Le jardin*. C'est à l'écoute de ces déambulations poétiques et sensibles que l'on mesure la perte de cette émission que l'ex-directeur de France Culture trouvait « trop littéraire » (et sans doute pas assez « de combat »). Son « amie » déchirée, Colette Fellous, lit une belle page de Proust en début d'émission sur fond de Reynaldo Hahn (À Chloris). De la belle lecture, loin de la récitation bâclée du reniement de Pierre chez Marc. Voilà la différence entre la voix mûre, cultivée, sensible d'une vraie productrice et celle d'une post-lycéenne chargée d'interviewer un savant (déjà dans Les Lundis de l'histoire au début des années 1980 !)...

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/06/s24/RF_E9C14709-7DE7-4B04-BAC0-8FAF2D0DEA01_GENE.MP3" debut="02:02" fin="03:50"]

J'ai déjà mentionné les très belles réalisations de l'équipe au service de Carnet nomade, notamment les enchaînements musicaux toujours réussis. Ici une très belle arrivée du Concerto pour la main gauche de Ravel pour introduire le deuxième entretien. Professionnalisme, soin et passion pour le métier, jetés aux orties par Olivier Poivre d'Arvor.

*Invités :

Sylvie et Patrick Quibel au Jardin Plume, à Auzouville sur Ry,
Evelyne Bloch-Dano pour Jardins de papier (Stock)
Pierre Higonnet dans son jardin de Gerberoy
Dominique Le Sidaner pour la Fête des roses de Gerberoy et les jardins Le Sidaner

antonia 


35
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Re: Carnet nomade - Mer 15 Juil 2015, 18:11

Philaunet a écrit:
Pour Antonia :  Le jardin*. s années 1980 !)...

J'ai déjà mentionné les très belles réalisations de l'équipe au service de Carnet nomade, notamment les enchaînements musicaux toujours réussis. Ici une très belle arrivée du Concerto pour la main gauche de Ravel pour introduire le deuxième entretien. Professionnalisme, soin et passion pour le métier, jetés aux orties par Olivier Poivre d'Arvor.

Merci de signaler cette belle émission, autant jardinière que littéraire et musicale.
Je me souviens de belles émissions portant sur le jardin Majorelle, au Maroc,il y a longtemps.Dix ans, peut-être. Les senteurs, les fruits, si bien évoqués qu'on croyait y être.

stein 


36
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Re: Carnet nomade - Mer 15 Juil 2015, 18:17

Saluons donc le réalisateur de l'émission, V.Decque qui a prêté son talent a cette émission.
Question qui n'a pas été encore posée sur ce forum.
Les indemnités de licenciement. A combien se montent elles?
C . Fellous, A Garapon, A . Perraud, S. Nauleau et puis maintenant  l'arroseur arrosé, OPA ?
Absurdité  de la situation...
Les indemnités seront-elles  plus élevées que le montant des économies souhaitées pour France Culture  par le PDG?

Jean-Luuc 


Invité

37
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Des provisions pour une ''société qui se judiciarise''... - Jeu 16 Juil 2015, 13:34

Des éléments de réponse sont à lire dans un article fourni sur Télérama en regard de la question posée par Stein :

Les indemnités de licenciement. A combien se montent elles?
C . Fellous, A Garapon, A . Perraud, S. Nauleau et puis maintenant  l'arroseur arrosé, OPA ?
Absurdité  de la situation...
Les indemnités seront-elles  plus élevées que le montant des économies souhaitées pour France Culture  par le PDG?


Le lien de l'enquête par H. Rochette : http://www.telerama.fr/radio/la-precarite-le-systeme-couteux-de-radio-france,129109.php

Dans cet article consacré à la précarité des personnels de Radio France, deux montants se répondent étrangement : le déficit de Radio France d'une part, il s'élève à plus de 21 millions en 2015. Les "provisions pour risques" d'autre part, qui en 2011 ont atteint 23 millions.

Les sommes provisionnées par Radio France pour parer aux décisions prud’homales s’envolent depuis peu. Le rapport de la Cour des comptes d’avril dernier révèle qu’en 2013, l’entreprise a provisionné pas moins de 6,5 millions d’euros pour ces seuls procès. Plus généralement, les « provisions pour risques » (indemnités transactionnelles, frais de justice, etc.) sont passés de 6 millions d'euros en 2004 à 23 millions en 2011 !

Un déficit qui frise le non-sens dans la mesure où une partie de cet argent public pourrait être économisé. Le cas de Serge Le Vaillant, viré de France Inter en 2013, mais à ce jour officiellement toujours employé par Radio France, comme en ont décidé les prud’hommes de Paris, quoique sans poste ni salaire, puisque son employeur refuse de le réembaucher synthétise bien le climat actuel :

« Quand on m’a annoncé que je ne serai plus sur la grille de rentrée, je me suis dit OK, je ne suis pas propriétaire de mon émission. On est locataire de l’antenne, on le sait. Mais personne ne m’a remplacé : il s’agissait donc d’économiser sur les émissions de nuit – de 1h00 à 5h00, France Inter programme des rediffusions, ndlr. Or, les dirigeants de Radio France préfèrent perdre beaucoup d’argent, plutôt que de me réintégrer ! Il suffirait qu’ils m’envoient une lettre recommandée, qu’ils m’affectent à un poste, et tout est fini. Eux, au contraire, veulent faire durer… En attendant, les indemnités, les retards de paiement, les salaires s’accumulent ! Ces gens-là s’amusent avec l’argent public ! ».

D'autres chiffres hallucinants sont cités dans cette perspective :

L’ancien permanent syndical Jacques Ricau est catégorique : « En 2011, Radio France déboursait autour de trois millions d’euros pour les indemnités prud’homales, et aujourd’hui, c’est presque dix millions par an ! ». Il estime à 15 ou 20 % des effectifs la proportion de salariés précaires dans la maison : « Les montants de provisions liées aux conflits prud’homaux sont en nette augmentation, car il y a plein de procès en cours, et avec l’encombrement des juridictions, tout cela prend du temps. Un collectif de neuf réalisateurs de Radio France est ainsi en procès depuis huit ans : pour ce seul dossier, l’entreprise a dû provisionner 4 millions de plus ! ».

Last but not least, le cas d'Alain Veinstein est soulevé.

Limogé en 2014 par France Culture, Alain Veinstein, qui faisait de la conversation radiophonique une merveille de dispute érudite et d’intimité poétique, ne s’est pas défendu aux prud’hommes, mais il analyse avec sévérité les nouvelles méthodes de la station publique, lui qui y est entré sur concours, en 1975 : « Aujourd’hui, on veut des gens souples, dociles, paniqués à l’idée de perdre leur boulot. Tout le monde travaille dans la terreur. Je serais curieux de savoir combien de producteurs sont actuellement traités pour dépression ! »

Ancienne directrice de la station, Laure Adler, qui fut elle-même critiquée pour son intransigeance lors de son passage à la tête de la station, affirme que « le pouvoir de vie ou de mort des patrons des chaînes » devient insensé, si aucun effort n’est fait pour trouver « un accompagnement ou une solution de reclassement ».


Dialogue rompu, travail précaire, moyens insuffisants, la sérénité règne donc.

Un jeune réalisateur de documentaires, qui jouit d’une dizaine d’années d’ancienneté à Radio France, préfère témoigner sous couvert d’anonymat : « J’ai assumé cette précarité, tant que le dialogue prévalait. Aujourd’hui, à France Musique et à France Culture, nous avons perdu toute possibilité d’échange, face à des directions qui considèrent les employés comme des pions interchangeables ! »

Philaunet 

Philaunet
Admin

38
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''La jeune fille à la perle'' de Vermeer (1632-1675) - Dim 30 Oct 2022, 10:22

Avec le recul, on peut affirmer que Carnet nomade a incarné le documentaire culturel de haute qualité. Moins par la narration de Colette Fellous, qui n'a pas toujours démérité, que par la richesse des voyages et la construction de ces émissions d'une heure. Une émission hors les murs, donc, comme France Culture n'en fait plus du tout, au contraire d'autres radios européennes, dont Radio 4 de la BBC.

Le numéro du 6 septembre 2014 La jeune fille à la perle est une... perle.

Pour le contenu, il faut entendre les interventions choisies des spécialistes de la peinture flamande et de la muséographie, c’est un feu d'artifice de savoir et d'intelligence :

Carnet nomade - Page 4 Scree224

Et tout d'abord, Colette Fellous : qui pourrait aujourd’hui présenter une émission ainsi ? [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/09/s36/RF_70DF8692-AF7D-4895-BE80-3C7EF811569D_GENE_0.MP3" debut="00:00" fin="02:37"]

Première intervenante, Monique Varma, devant le tableau avec le public : une trogne à la turque ; le turban ; la perle  [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/09/s36/RF_70DF8692-AF7D-4895-BE80-3C7EF811569D_GENE_0.MP3" debut="04:30" fin="07:20"]

Carnet nomade - Page 4 Scree225

Suit évocation des films et romans inspirés du tableau

Ariane Van Suchtelen et La vue de Delft ; les grands ciels néerlandais ;  Guillaume le Taciturne, 1er prince d'Orange ; le petit pan de mur jaune ; la technique de Vermeer ; suggérer la surface rugueuse des murs ; l'eau  [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/09/s36/RF_70DF8692-AF7D-4895-BE80-3C7EF811569D_GENE_0.MP3" debut="10:10" fin="14:55"]

Les interventions de Jan Blanc, professeur d’histoire de l’art de la période moderne à l’Université de Genève, sont fort instructives. L'ensemble des éclairages est monté avec soin et tient une ligne directrice. La réalisation (combien d'heures ?) est du grand art.

Que ce tableau fasse l'actualité est une bonne, voire indispensable, occasion d'écouter cette émission. La plupart de ceux qui se sont exprimés sur le geste de deux idéalistes sauraient ils nommer l'auteur de la peinture ? Son siècle ? Connaissent-ils quoi que ce soit de la peinture flamande ? N'est-il pas plus utile de recouvrir ce geste, si on ne l'approuve pas, de tonnes d'histoire de l'art et d'encouragements à visiter des expositions ? Et si chaque indignation (parfois suspecte) était accompagnée d'une référence au musée qui l'abrite, à une œuvre qui cite Vermeer A la recherche d’un temps suspendu, la Vue de Delft de Vermeer, à de la fiction Critiques de La Jeune Fille à la perle - Tracy Chevalier (175), à un film, toutes choses évoquées dans ce documentaire ?
C'est avec ce tableau de Vermeer, "La Jeune fille à la perle » peint vers 1665, que nous voyagerons aujourd'hui dans ce Carnet nomade, qui nous conduira à La Haye, au Mauritshuis qui vient d’être restauré, mais aussi à Delft, au Jardin des Tuileries, ou encore entre les pages de La Prisonnière, le cinquième volume de « A la recherche du temps perdu », de Marcel Proust, qui évoque un autre tableau de Vermeer que Proust avait découvert en octobre 1902, lors d’un voyage en Belgique et en Hollande, la "Vue de Delft", avec son fameux « petit pan de mur jaune »....

D'un siècle à l’autre nous irons, d'une ville à l'autre, d'une œuvre à l'autre, le plaisir étant toujours de regarder attentivement ce qui nous regarde, ce qui nous questionne, ce qui nous éblouit. Il sera tour à tour question de beauté, de mystère, de technique, d'extase, de simplicité, de couleurs, de mémoire, d'art de vivre et bien sûr d'esprit des lieux. En effet, à partir de ce visage de jeune fille, coiffée d'un turban à deux pans, un jaune, un bleu et portant à son oreille gauche une perle démesurée, une jeune fille qu’on a parfois nommée "La Joconde du Nord", qui a inspiré romanciers et cinéastes, tout deviendra mouvement, musique, sons, et grande interrogation pour former ce "Carnet nomade", tourbillonnant, insolite, se jouant des temps et des lieux pour peut-être mieux voir, mêlant à chaque pas la forme des villes et la force des œuvres.

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