Nessie
Messages : 5667
Appréciation : 6096
Appréciation par les lecteurs : 4
Date d'inscription : 27/08/2009
Localisation : Paris
Liste des messages
Eh bien on apprend qu'il ne reste plus que quelques Carnet Nomade avant la liquidation d'une des émissions les plus authentiquement culturelles de la chaine, de celles qui sont les moins tournées vers l'actualité politique.
A partir de Juillet les auditeurs n'auront plus que la possibilité de retrouver un peu moins de 130 émissions disponibles sur le site de France Culture. Ils en auront besoin dans cet hiver culturel qui fouette notre radio préférée ou plutôt son fantôme.
On donnera dans ce fil, de temps à autres, quelques liens pour retrouver les numéros qu'on a jugé les plus réussis depuis les 1000 dernier jours.
Reste à saluer la méthode d'Olivier Point d'Audience, qui liquide d'un seul coup le Carnet Nomade et Ca rime à quoi. La première au prétexte de l'âge de la retraite, tout en lui tendant comme miséricordieuse compensation une pincée d'émissions pour l'été (probablement quelques "24 heures avec ... " ). La seconde en arguant que l'émission n'est pas assez podcastée pour survivre. Ainsi va l'élégance dans l'ACPS (Agence Culturelle du Parti Socialiste). Mais ça doit s'expliquer par le besoin impérieux de créer quelque émission consacrée à l'égalité, à la diversité, à l'antiracisme, à l'économie du diable, au sauvetage de la Planète, ou à l'extirpation de la pensée coloniale chez le bourgeois de droite (le bourgeois de gauche n'ayant jamais seulement commencé à en sentir les prémisses), bref à l'un ou l'autre item du paradigme idéologique de la chaine qui, faute de paradigme culturel, est l'outil d'organisation de son programme.
_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.
Nessie
Messages : 5667
Appréciation : 6096
Appréciation par les lecteurs : 4
Date d'inscription : 27/08/2009
Localisation : Paris
Liste des messages
stein a écrit:C'est assez curieux ce prétexte de l'âge de la retraite. Car si Colette Fellous a bien 65 ans, Alain Finkielkraut en a lui 66 , Christine Ockrent 71, Dominique Souchier 68, Jean Noël Jeanneney 73....
Je vous réponds dans cet autre fil : "
Des producteurs de France Culture"
_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.
Nessie
Messages : 5667
Appréciation : 6096
Appréciation par les lecteurs : 4
Date d'inscription : 27/08/2009
Localisation : Paris
Liste des messages
Pour autant, je reviens dans ce fil pour soulever une question à décharge de la Direction. Et aussi pour montrer que dans ce forum, la pensée unique n'est pas souhaitée. Car parmi les raisons qui ont été évoquées, il y avait celle de l'économat. Voici : dans les nouvelles qu'on reçoit de l'un ou l'autre bord, l'entretien final entre Poivre et Colette Fellous aurait mis en avant le coût de l'émission.
Depuis plusieurs années je m'interroge sur le financement du Carnet nomade : Colette Fellous fait couramment son enregistrement depuis des lieux assez lointains, sans qu'on sache comment de tels voyages sont financés. Si elle sait se servir toute seule de son Nagra (ne soyez pas surpris : même Laure Adler sait faire ça) alors elle n'a pas besoin d'une équipe technique. Et si elle bénéficie (pour raisons personnelles ou autrement professionnelles) de tarifs aériens intéressants, alors ces voyages ne coutent pas cher. Mais si tel n'est pas le cas je veux dire équipe + plein pot transport, on imagine que ses enregistrements faits à Lisbonne, Carthage, Valparaiso, New-York, Istanbul, Edimbourg reviennent à la station un peu cher ou même assez cher. En passant je signale que contrairement aux principes de la bureaucratie à la française, de tels arrangements personnels sont courants dans d'autres pays où l'on s'efforce d'optimiser le fonctionnement des institutions. Ainsi à l'
ONF du Canada, John Grierson encourageait les réalisateurs à prendre leurs vacances en même temps et sur les lieux où se déroulaient les festivals de cinéma dans lesquels leurs films étaient invités à figurer (et très souvent primés aussi, car l'ONF/NFB a glané en 70 ans une enviable collection de prix internationaux).
Mais revenons à notre sujet : outre le blogueur qui n'aime que parler de lui (!!!!!) et dont on ne cite pas le nom ici, je connais une association où l'on n'aime rien tant que cirer les pompes des producteurs et occasionnellement celles du directeur de la chaine. Association qu'il méprise profondément puisque quand on lui parle d'auditeurs mécontents, tout ce qu'il trouve à répondre c'est "La plus grosse association d'auditeurs a moins de 100 membres". Oublions donc cette élégance, pour signaler ceci : depuis 3 ans ou un peu plus cette assoce a reçu dans des déjeuners-rencontre plusieurs producteurs dont Colette Fellous. De là je me dis que la question du financement de l'émission a pu se trouver évoquée dans le dialogue, et que l'information aurait pu transpirer, du moins si quelque chose en transpire hormis les vannes d'Achille Talon quand il y est invité.
De là enfin ma question : si quelqu'un sait et peut nous dire comment sont/étaient financés les déplacements du Carnet nomade, on pourra au moins se faire une idée de la raison budgétaire qui aurait conduit l'émission à sa fin, du moins ce que prétend Olivier du coup je l'appelle Olivier et non plus Guy (marchand).
_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.
Nessie
Messages : 5667
Appréciation : 6096
Appréciation par les lecteurs : 4
Date d'inscription : 27/08/2009
Localisation : Paris
Liste des messages
Philaunet a écrit:Reste que France Culture est une exception (française, et OPDA ne peut rien y faire) pour ce qui est de l'utilisation des moyens publics par un producteur pour s'exprimer à titre personnel sur l'entreprise qui l'emploie. La page du dernier numéro de
Carnet nomade Dernière page reproduit une partie du texte dit à l'antenne (cf. pastille post 29). Je me demande si c'est légitime.
Voici un nouvel exemple du problème déjà posé par Veinstein il y a un an. On peut aussi arguer qu'il y a là un abus de liberté qui répond à un abus d'autorité. L'autorité mal employée est à l'origine des catastrophes humaines et sociales les plus violentes. Certes, on en est loin.
Cela dit, quand c'est toute la chaîne qui voit ses moyens détournés par le dirigeant, il ne faut pas s'étonner que d'autres usent à son encontre du même moyen. On peut se poser la question : est-ce de leur part une faute morale ? Le dirigeant qui se conduit en potentat sans scrupules (je viens vendre mon bouquin sur les ondes de ma propre radio dans laquelle je fais ouvertement campagne pour un candidat à la Présidence de la République) resterait le seul à bénéficier de l'impunité ? Par ailleurs, Veinstein et Fellous défendent au moins autant un esprit radio qu'une position personnelle. De cela aussi il faut tenir compte.
Il existe un spectaculaire exemple qui me fait définitivement basculer dans le camp opposé à celui du légalisme : la façon dont Jean-Gilles Malliarakis avait claqué la porte de Radio Courtoisie. Malliarakis, qui est plus un libertaire qu'un homme de l'extrême-droite, avait profité d'un bref moment où la cabine technique était inoccupée pour se lancer dans une descente en flammes de la nouvelle direction du programme, qui selon lui dénature l'esprit de la chaine. Son allocution est brève et il en annonce lui-même la fin quand il constate que le technicien -homme sûr, lui- est de retour "je crois que ça ne va plus tarder à couper maintenant". Cette sortie aura été un très bon tour joué à la chaine.
Alors je ne sais pas si c'est légitime. Mais n'oublions pas que le principe légaliste interdit aussi le soulèvement populaire contre le tyran, et laisse le citoyen désarmé face à l'abus de droit. Les dernières décisions de Poivre ne sont certes pas de tels abus de Droit ; et en tant que déni de culture elles ne viennent qu'après une très longue série de coups portés au programme et aux auditeurs. Tout ceci pour dire que la question de la légitimité/légalité d'une réaction signée Veinstein ou Fellous me semble ici assez secondaire. La véritable question à mon sens, est de savoir si ces réactions sont ou non au service de la culture et de la qualité radiophonique. Pour moi, la réponse est affirmative, sans l'ombre d'un doute.
Mais la fausse note est ailleurs : dans cette courte introduction, Colette Fellous remercie Laure Adler et Alain Veinstein, et leur assure son amitié. Il faut avoir en ce cas la mémoire bien courte pour oublier que les 5 années de Laure Adler à la direction du programme ont été parsemées de renvois subits, parfois sur un coup de colère parce que cette dernière ne tolérait pas qu'on lui résiste. Elle a éjecté de son bureau et de la chaine des personnes avec qui elle avait travaillé pendant plusieurs années, avec qui elle avait entretenu parfois une longue amitié et même hors du travail. C'est bien là du brutalisme pur. Aussi hier à 20h05, c'est cet emploi du mot, qui m'a fait mal.
Pour autant, je m'apprêtais à placer dans ce fil un post avec extrait sonore, dans le même esprit que celui de Jean-Luuc. Je ne suis pas mécontent d'avoir été devancé.
_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.