munstead a écrit:Il se trouve que j'ai possédé une maison pendant quinze ans à cinq kilomètres de la forêt de Sivens que je connais par cœur. C'est aujourd'hui essentiellement une forêt aménagée pour les loisirs. J'ai vécu les périodes de sécheresse dont tout le monde souffrait, les agriculteurs comme les habitants des villages. Il s'agit d'une retenue d'eau comme il y en a des milliers en France (dizaines de milliers). Par ailleurs, accuser les petits agriculteurs tarnais de monoculture intensive est ridicule. Les seuls qui en sortent vraiment aujourd'hui dans ces collines et dans la plaine sont les viticulteurs qui eux, n'ont pas besoin d'eau. Bref, je crois sincèrement qu'un groupe s'est emparé de cette affaire pour en faire un "exemple" écolo-politique au même titre que l'aéroport discutable de Nantes. Schneidermann, jamais à court d'une généralisation, parle de "grands travaux" au sujet de Sivens et de Nantes. Nantes oui, Sivens, absolument non. Et les médias ne sont pas encore allés interroger les habitants de la région, pas ceux de la ZAD. Manqueraient-ils d'objectivité par définition? Avant hier, il y avait un barrage de contrôle sur une départementale proche, tenu par des types masqués, armés de barres de fer (selon la maire adjointe de Gaillac, à 10 km). Peut-on accepter ça?
Puisque vous connaissez bien la région, il est possible que ce soit un coup politique.
Mais j'ai analysé à fond deux enquêtes d'utilité publique. Pour l'une , l'étude d'impact portant sur la végétation, le sol était bidon, car je connaissais très bien cet endroit. Manifestement, le cabinet chargé de l'étude avait travaillé sur une carte IGN, et sur une carte géologique et il n'était pas du tout certain qu'il ait mis les pieds là. Nous l'avons écrit au moment de l'enquête publique mais le Commissaire enquêteur, pourtant ingénieur agricole, n'a pas cru bon de mentionner le fait dans son rapport. Vous allez me dire: était-ce important? oui, car certaines destructions de végétation étaient inutiles et les replantations n'étaient pas adaptées au sol(or, c'est nous qui payons tous ces travaux inutiles et destructeurs).
Pour l'autre étude d'impact, le cabinet en charge était probablement venu sur place mais n'avait pas passé beaucoup de temps, car il y avait quelques plantes remarquables mais quelques peu exotiques (étant donné le site écologique)qui n'avaient pas été recensées; le cabinet avait dû reprendre les relevés qui étaient consultables à la DIREN(Direction régionale de l'environnement). Encore une fois, c'est nous qui payons toutes ces études plus ou moins bidon.
Vous comprendrez donc qu'on soit très , très méfiants quant à la validité de ces études. Les Maires et leurs adjoints, n'ont pas de compétences, dans l'immense majorité des cas.
En tous cas, votre suivi du Révérend Père Edwy Plenel est excellent.