Je souhaiterais profiter de ma découverte de votre site pour y exprimer la sérieuse inquiétude que m’inspire la présence, depuis septembre 2011, de l’émission de ce monsieur Taddeï intitulée « Tête à tête ». C’est que le glissement progressif de France culture vers le bas que votre serviteur croit pouvoir observer depuis quelques années (avec, surtout, les nouveaux représentants du culturel chic-branchouille-décontract’ – mais aussi, quand même, quelques résistances et heureuses nouveautés) – cette pente douce, donc, me semble présenter ici une inclinaison sensiblement plus brutale.
Je fus d’emblée frappé, au soir de la Première, par le fait que le bonhomme ne daigna aucunement introduire la nouvelle émission – l’évidence de celle-ci semblait s’imposer tout naturellement, en lieu et place de ce qui la précédait (Blandine Masson, décalée d’une heure). Mais d’ailleurs, me suis-je dit ensuite, c’est bien là le signe, involontairement traduit par cette attitude, de ce qui caractérise principalement l’objet : l’effrayante platitude du propos (et sa bonhommie) – quelque chose d’aussi vide de concept et d’aussi ostensiblement mondain…
N’étant pas détenteur de cet objet d’aliénation de masse qu’est la télévision, ce n’est que plus tard que je réalisais à quel point le gaillard était bien connu (il est d’ailleurs amusant d’observer qu’il semble si occupé et imbu de sa notoriété toute médiatique que celle-ci semble être ici le nœud même du propos…) – me détournant alors spontanément et résolument de l’objet lui-même (sur quoi il convient bel et bien de ne surtout pas s’étendre en analyse), je revenais alors à cette question initiale qui s’imposa instantanément à mon esprit, où je m’interrogeais sur ce qui avait bien pu donc présider à la programmation d’une telle émission : quelle situation d’aimable trinquerie à l’occasion de quel cocktail ultra-sélect ? – brossons-nous le tableau … (à l’instar du roman interactif des Papous, je transmets volontiers ici le relai du récit) ; la platitude même de la chose me forçait à imaginer ce que dissimulait son installation en ce lieu ; j’en vins à envisager le phénomène de cette émission comme se réduisant aux enjeux relationnels dont elle résultait.
EC