Ravi Shankar vient de mourir. France Culture se devait de faire un papier sur ce musicien, Georges Harrison, sans doute une des plus hautes références musicales du rédacteur, ayant dit à cette occasion que le sitariste était un plus grand créateur que Mozart et Beethoven, c'est (pas peu) dire !
Alors voilà, le papier commence ainsi :
"Le musicien indien Ravi Shankar, figure du XXème siècle et de ses idées, vient de disparaître à l'âge de 92 ans."
On ne savait pas que Ravi Shankar était une figure des idées du XXe siècle, sans parler desquelles, mais bon, on passe. La suite :
"On résume souvent Ravi Shankar à ses paternités (ses filles Norah Jones et la virtuose Anoushka Shankar) ou encore à toute l’influence qu’il a eu sur les Beatles. "
Ah ? Qui est ce "on" ? J'ignorais qu'il fût le père de la première (le nom de celle-ci ne m'est pas inconnu, sans plus, un génie supérieur à Maria Callas on suppose) et qu'il avait une fille virtuose, et pourtant j'écoute depuis 20 ans les émissions d'ethno-musicologie et les concerts de musique indienne sur FC et F. Musique, les plus instructives ayant été celles présentées par le regretté Christian Poché.
En passant on se demande si un homme peut avoir plusieurs "paternités", mais c'est un détail et l'on passe également sur l'absence d'accord du participe passé de "eu", vu qu'on est sur le site de France Culture et que la grammaire, "ça" n'a aucune importance, pas plus que le style, comme on le voit avec cette transition, façon twitter :
"Mais c'est en fait beaucoup plus que ça :"
Le "ça", hors psychanalyse est très à la mode de nos jours dans la bouche ou sous les doigts des journalistes (ex. "ça s'est passé gare de Lyon")
Suite :
"il incarne le profond impact de la musique indienne sur la musique occidentale dans seconde partie du XXème siècle."
"Incarner un impact" est un avatar inédit, on passe. Quant à l'oubli de l'article "la", c'est une broutille, se relire prend vraiment trop de temps à France Culture.
Suite et arrivée à la fine connaissance de la musique indienne du rédacteur :
"Au fil des années, il a fait évoluer sa pratique de l'instrument , puisqu'il a commencé à jouer sur un Grand Sitar (le Surbarar)"
le surbahar
"avant de se faire fabriquer un sitar plus petit auquel il rajoutera une corde, un chevalet (démonstration des styles Alap, Drupa, Tumri)"
L'alap n'a rien d'un style, c'est un prélude improvisé qui introduit un raga. Le dhrupad et le thumri sont en effet des styles, on ne leur connaît pas d'autres graphies.
(À propos, pourquoi pas "et un chevalet" ? Et que veut dire ici "démonstration", on ne voit pas)
Suite et fin ici :
http://www.franceculture.fr/2012-12-12-la-disparition-du-musicien-ravi-shankar