Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Je continue à écouter chaque jour entre 2 et 5 minutes de cette émission dont la médiocrité ne faillit pas sur la durée, mais dont à l'occasion l'un ou l'autre numéro nous réserve une excellent surprise. En ce qui me concerne depuis la rentrée de septembre : 3 numéros à conserver quasi sans aucune réserve hormis les séquences d'intro et de sortie, et aussi bien sûr le style d'interview tartignolle par la môme Rexona.

Le dernier bon exemple en date c'était Lundi 23 avec la présentation du Dictionnaire Khazar, oeuvre touffue à l'extrême signée Milorad Pavic, traduite par Maria Bejanovska et éditée par Benoit Virot dans sa maison "Le nouvel Attila". Les deux derniers (non, pas Attila) sont les invités de l'émission. Ils ont chacun plusieurs fois l'âge mental de la mômichette qui les interviouve du coup l'émission s'écoute très bien.
http://www.franceculture.fr/emission-les-nouvelles-vagues-hypertextes-15-mon-livre-n-a-ni-debut-ni-milieu-ni-fin-il-faut-en-fair

Je vous en met quelques minutes prises juste au moment de la coupe soit [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/11/s48/NET_FC_ab28d2a4-8fa6-4566-9ac1-139a0757460e.mp3" debut="09:54" fin="14:30"] à la fin de la 10e minute (9'54 pour être précis).

Je vois d'ici venir la question : la coupe, quelle coupe ? Pas celle qui est pleine, celle des bétises maison. Non, la coupe de l'archiveur radin. Cette coupe vient toujours après le dernier mot de la présentation bavarde qui prend usuellement une à deux minutes pour ne rien dire de bien intéressant sinon le nom des invités et leur fonction, infos qu'on entendra de nouveau durant toute l'émission du coup, cette présentation mérite de sauter dans la quasi-totalité des cas j'ai dit pour les radins mais ça vaut aussi pour les allergiques au Rexona style.

En ce moment même je veux dire vers 16h15, Marie Richeux est en difficulté face à un invité qui tire le dialogue vers le propos lourdement militant. Le comique est que ça se passe dans une semaine thématique placée sous le signe de l'engagement. Donc l'invité, au lieu de parler du sujet du jour qui est : le théâtre, préfère s'insurger que les enfants palestiniens soient massacrés dans l'indifférence générale tandis que quand des enfants israeliens meurent c'est un drame. Franchement je me demande quelles infos il écoute ce type. Les médias français sont tout sauf insensibles aux malheurs des palestiniens, et je ne crois franchement pas que dans une comptabilité de l'affliction et du tiré-de-mouchoir, la balance de la complaisance pencherait en faveur d'Israël.

En tous cas pour la môme Rexona, l'attitude de l'invité est difficile à avaler. Elle tente de le recadrer (d'ailleurs apparemment il y en a deux) : j'aimerais qu'on parle de théâtre, dit-elle. En vain : le dialogue reste cramponné au scandale que constitue le malheur dans le monde et la souffrance des enfants. Il est maintenant presque 16h30 et on ne parle toujours pas de théâtre.

Une productrice de France Culture récolte dans son propre jardin ce que toute la chaîne ne cesse de semer depuis des années.

Nessie a écrit:En ce moment même je veux dire vers 16h15, Marie Richeux est en difficulté face à un invité qui tire le dialogue vers le propos lourdement militant. Le comique est que ça se passe dans une semaine thématique placée sous le signe de l'engagement. Donc l'invité, au lieu de parler du sujet du jour qui est : le théâtre, préfère s'insurger que les enfants palestiniens soient massacrés dans l'indifférence générale tandis que quand des enfants israeliens meurent c'est un drame. (...)

En tous cas pour la môme Rexona, l'attitude de l'invité est difficile à avaler. Elle tente de le recadrer (d'ailleurs apparemment il y en a deux) : j'aimerais qu'on parle de théâtre, dit-elle. En vain : le dialogue reste cramponné au scandale que constitue le malheur dans le monde et la souffrance des enfants. Il est maintenant presque 16h30 et on ne parle toujours pas de théâtre.

Une productrice de France Culture récolte dans son propre jardin ce que toute la chaîne ne cesse de semer depuis des années.

Merci Nessie pour cette invite, et pour la curiosité qu'elle peut susciter. Quelques extraits à l'appui de votre remarque. Richeux n'a pas les épaules pour soutenir cette discussion. Ses questions sur le spectacle ne sont pas assez précises, c'est pour cela qu'elle reprend cycliquement, sans les remanier, ses questions pour se faire comprendre. Ses mots ne changent pas, sa pensée ne s'infléchit pas pour bifurquer sur un axe qui donnerait une chance aux invités d'ouvrir leurs réponses :

- Première tentative à la 6è minute : Richeux : Je vais reposer ma question tout de même sur ce qu'est le terrain du théâtre (...) :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/12/s50/NET_FC_d2165094-8061-418e-b080-be08dc311519.mp3" debut="06:10" fin="07:00"]

- 12è minute : Richeux : Puisque les frontières sont poreuses, troubles, on se demande : qu'est-ce qui a lieu sur scène, et quel est le territoire que vous désignez comme étant la scène, comme étant le théâtre ?
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/12/s50/NET_FC_d2165094-8061-418e-b080-be08dc311519.mp3" debut="11:10" fin="12:40"]

- 14è minute : Richeux : Je ne sais pas si c'est la tâche ou la discussion qu'il faut avoir. En fait, là, je pense qu'il faut qu'on parle de théâtre. Parce que sinon, on aurait « monté » [!] une discussion, on aurait parlé géopolitique, histoire, information. (...) On a été au théâtre hier, donc il faut qu'on parle du théâtre parce que sinon, moi j'aurai envisagé les choses autrement.

Raven Ruëll : Ça reste très important que le théâtre est le lieu où on peut parler de ces sujets-là. Ça ne se fait plus tellement.

Jacques Delcuvellerie : C'est notre métier, c'est notre travail.

Richeux : Bien sûr, mais vous comprenez que c'est assez piégeant, enfin, il me semble que c'est assez piégeant de dire lorsque l'on s'apprête à parler d'un spectacle : vous vous rendez compte il y a 538 enfants palestiniens qui sont morts et rien n'a été dit. Il y a 200 enfants israéliens qui meurent demain, qu'est-ce qu'il se passe ?, c'est un scandale mondial. Moi qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais moi ? Qu'est-ce qui est possible comme parole derrière ça, et quelle parole est possible pour le spectateur derrière ça ?

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/12/s50/NET_FC_d2165094-8061-418e-b080-be08dc311519.mp3" debut="13:43" fin="16:43"]

- 19è minute : Delcuvellerie : Vous preniez comme si on vous mettait en cause, mais pas du tout.

Richeux : Je répète, parce qu'en fait, j'allais vous reposer cette question-là. Je pense que c'est l'une des questions essentielles qui se pose suite à votre spectacle (...) Quelle est notre place ? En tant que spectateur, quelle est notre place ? Quel est l'espace que vous nous donnez et que vous vous donnez à vous en terme de pensée devant cet insoutenable ?

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/12/s50/NET_FC_d2165094-8061-418e-b080-be08dc311519.mp3" debut="19:51" fin="21:02"]

- 22è minute : Raven Ruëll : Quand l'événement n'est pas clos, comme maintenant avec ce qu'il se passe là-bàs [conflit israélo-palestinien], oui, peut-être qu'on peut se trouver très dérangé (coupé)

Richeux : Non, je ne vous parle pas de me trouver très dérangée. Parce que me trouver très dérangée, c'est avoir une place, un espace de spectateur. Donc avoir une profondeur possible de pensée. La question, c'est quand on est face à l'horreur, avec une voix off qui nous dit : c'est l'horreur, quelle est ma place ?


[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/12/s50/NET_FC_d2165094-8061-418e-b080-be08dc311519.mp3" debut="22:31" fin="22:58"]

- 23è minute : Richeux : Mais on est d'accord que jusqu'à maintenant mes questions ne portent pas sur le fait de montrer ou ne pas montrer ces images. Ou parler de ces choses ou de ne pas en parler. Moi je vous parlais vraiment de dispositif de théâtre et de place de spectateur et de place des artistes.

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/12/s50/NET_FC_d2165094-8061-418e-b080-be08dc311519.mp3" debut="23:15" fin="23:28"]

Nessie a écrit: Il est maintenant presque 16h30 et on ne parle toujours pas de théâtre.

Après trente minutes d'écoute, je ne suis pas d'accord avec vous. La réflexion jusqu'ici amorcée est peut-être un préalable nécessaire à l'analyse du « dispositif » tel qu'il peut être analysé ensuite. Si la parole des invités a débordé le cadre fixé, elle n'a pas toujours été vaine (voir vers la 25è minute).

« Quelque » mille émissions au compteur ? L’occasion est trop belle pour ne pas s’auto-congratuler et faire partager sa joie à l’auditeur.

Au micro des Nouvelles vagues ce vendredi 18 décembre 2015, Marie Richeux emploie l’argent du service public pour organiser une petite surprise-partie entre amis de premiers choix. Avec Pascaline Bonnet (collaboratrice à Un autre jour est possible et Culture musiques), Antoine Guillot (de La dispute/Mauvais genres), Mathilde Wagman (collaboratrice à Soft power), Emilie Chaudet (production déléguée à Les pieds sur terre), Antoine Lachand (journaliste à France Culture, mais où précisément ? C’est vague), Géraldine Mosna-Savoye (production déléguée à Les nouveaux chemins). Autant d'invités dont on ne saura rien (inutile, l’auditeur connaît toutes les équipes techniques des émissions de France Culture). Ajoutons à cette fine équipe la présence d’un jeune stagiaire, Simon Penaranda, parent d’une certaine Albane ? Le monde a l’air petit à France Culture.

Dans son introduction, Richeux rappelle notamment que depuis 2011, elle a déroulé des napperons sonores à toute heure, fabriqué des sorties de châteaux suisses, essuyé les plâtres d’artistes capricieux, vaporisé du n°5 dans les toilettes, et surtout communiqué de manière quasi télépathique (…). Comprenne qui pourra. Comme le message perso suivant : En janvier 2016, Anne-Laure Chanel et moi-même en feront chacune [de la radio] de notre côté, et je lui tire vraiment, vraiment mon chapeau, très bas. Merci miss. La miss en question est chargée de la réalisation de l’émission, mais le dire ne doit probablement pas intéresser l’auditeur, qui ne sait même pas quoi imaginer : belle-sœur ? voisine ? dentiste ?

[EDIT du 19 décembre 2015 : Anne-Laure Chanel est désignée en toute fin d'émission comme étant la réalisatrice des Nouvelles vagues].

Le but de cette émission ? Un jeu de devinettes. Pardon, rien à voir : un blind test cinéma.
Un blind test à la radio.

Donc, deux équipes s’affrontent : les PAM [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="03:10" fin="03:40"] contre les PATHE[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="04:40" fin="04:50"]. L'équipe qui reconnait l'extrait diffusé a le droit d'en délivrer une analyse cinématographique. Prenons l'exemple d’Alphaville (Jean-Luc Godard, 1965), dont l'extrait a donné lieu à une myriade de gloussements incompréhensibles, et son commentaire par Pascaline Bonnet :

[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="10:29" fin="11:00"]

et à sa suite :
[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="11:56" fin="12:33"]

Le reste est de cet acabit. Antoine Guillot fait figure de caution. C'est la récré, la dernière de l'année civile, on pouffe, on fait les fous-fous. Une heure de rien. Comment est-ce possible ?

En vrac :

-Connaissez-vous Steven Spilsberg ?
[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="06:32" fin="06:42"]
- Une ressource insoupçonnée (ou inépuisable ?)
[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="11:36" fin="11:42"]
- Petite blague graveleuse d'Antoine Guillot : Elle aime quand c'est monté très bref Pascaline, il faut le dire. (contexte : les plans-séquences chez Alfonso Cuaron)
[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="24:43" fin="25:06"]
- A quel prétexte ? (ou sous ?) [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="26:43" fin="26:55"]
- C'est bien [t] elle [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="27:28" fin="27:40"]
- La langue française au naturel dans la bouche des collaborateurs de France Culture : J'adore les critiques qui trashent : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="32:54" fin="33:00"]
- La référence télévisuelle de Marie Richeux : Pépita dans Pyramides (ou maître Capello) [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="43:00" fin="43:19"]
- Vous pouvez nous souhaiter des bonnes vacances. Rien que ça. [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s51/NET_FC_dae67cff-2ae7-42e0-bd73-c6f586ca07be.mp3" debut="57:06" fin="57:20"]

N.B. : Le commentaire épanouissant est le gimmick de l'émission dont personne [côté auditeur] ne comprend le sens. Une exclusion de plus pour l'auditeur dans cette émission de jeunes qui sont « l'avenir » de France Culture.

N.B.Bis : Il semble que la grille radiophonique s'ajuste en 2016, puisque Richeux annonce revenir à 14h en janvier, au lieu de 16h jusqu'à maintenant.

Jean-Luuc a écrit:« Quelque » mille émissions au compteur ? L’occasion est trop belle pour ne pas s’auto-congratuler et faire partager sa joie à l’auditeur.

Au micro des Nouvelles vagues ce vendredi 18 décembre 2015, Marie Richeux emploie l’argent du service public pour organiser une petite surprise-partie entre amis de premiers choix. Avec ...

On ne saurait trop recommander l'archivage de cette émission qui servira de preuve à tous ceux qui, en plus de déplorer la dégringolade de France Culture, déplorent en outre que leur entourage les rembarre d'un "Oh, eh, arrête de critiquer hein, t'exagères" et autres "Ah oui ? (hin-hin-hin) C'était mieux avant ? (hin-hin-hin)" toujours finaudement et ricanamment placé dans la discussion pour faire taire le râleur....

Jean-Luuc a écrit:
N.B.Bis : Il semble que la grille radiophonique s'ajuste en 2016, puisque Richeux annonce revenir à 14h en janvier, au lieu de 16h jusqu'à maintenant.

Confirmé à l'instant : Sylvain Kahn a annoncé la permutation entre "Nouvelles vagues" et le créneau de la scientifique occupé toute la semaine de 14h à 15h et donc déplacé de 16h à 17h. Pour la première fois depuis fort longtemps j'ai donc appris aujourdh'ui quelque chose en écoutant 'Planète terre', émission qui a depuis longtemps épuisé son potentiel d'intérêt.

[son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2016/01/s01/NET_FC_75835dd0-39d2-4e67-a04d-8218fcac4c60.mp3" debut="24:05" fin="25:25"]