Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Yann Sancatorze a écrit:Ce qui fait davantage grincer des dents, c'est plutôt l'envolée lyrique en papier glacé, très magazine féminin, très bien être... Bref, tout ce que nous fait aussi Laure Adler avec ses chevaux qui galopent dans le désert. C'est de la radio qui s'écoute comme une échantillon de parfum glissé entre deux conseils minceur et une recommandation de lecture bouleversifiante d'humanité vraie. M Richeux est très méta : elle est l'archétype d'une caricature. Nous fera-t-elle un coming-out? Nous annoncera-t-elle que tout cela n'était qu'un exercice de travestissement médiatique dans le cadre d'un faux-documentaire sur le sentimentalisme intello qui semble partout nous agresser?

Echantillon de parfum glissé entre deux conseils minceur ou deux articles faussement "impliqués" sur un quelconque sujet de société, Yann, vous avez tout dit et votre comparaison est des plus justes en étant des plus amusantes !

"Nous fera t-elle un coming-out?" demande Yann. On peut, en effet, se le demander car si on ne tient pas compte de "ce travestissement médiatique", l' émission ne manque pas de certaines qualités: Marie Richeux laisse les invités parler, elle ne les interrompt pas sans cesse pour montrer qu'elle a tout compris, elle a une voix agréable (hélas bassement utilisée pour débiter des clichés et prendre le ton des pubs infantiles ou des personnels de maison de retraite ou d'hôpital: "alors Mamie, alors Papy, vous voyez, on vient vous voir!") et elle invite , comme Nessie le montre, des gens souvent intéressants. C'est aussi une émission où il n'y a pas ce" bruit" exaspérant comme chez Goumarre ou la Grande Table.
Ceci dit, sauf lorsque un des forumers nous encourage à écouter l'invité, l'idée de supporter ce ton et ces clichés est trop rébarbative pour s'y aventurer seul!
J'écoutais vaguement "Tire ta langue", il y a vingt minutes et j'entendais l'invité dire qu'il n'y avait pas de débat possible avec les négationnistes ou les créationnistes en raison de leur mauvaise foi. Ce ton sentimental, infantile, empêche , également toute conversation adulte, tout débat. On est dans un autre monde.

Nessie a écrit:Encore quelques bonnes surprises cette semaine dans la partie "Je déballe ma bibliothèque".
L'invité : Gregory Gadebois. Toute l'énergie du dépressif profond. Toute la profondeur du souffrant qui a roulé sa bosse.

Gadebois dépressif, Nessie ? C'est tout simplement qu'il rencontré Richeux. Je pense que la préparation des entretiens a dû lui peser énormément sur le moral. Déjà qu'écouter Richeux est une souffrance, alors se faire interpeller ainsi par de brefs et secs "Pourquoi ?" quand elle est incapable de rebondir (toujours), ce doit être une raison d'être abattu. Il faut les écouter attentivement ces entretiens après lecture. À mettre dans vos dossiers "Le pire du pire".

Nessie a écrit:- Jeudi : ça se gâte : 'Le cancre' de prévert. La scie des scies des anars à deux ronds. Mais après quelques commentaires à la con, de nouveau on entendra des considérations sur le boulot de comédien, côté vécu comme hier.

Non, ça ne se gâte pas. La lecture : 1' maximum. C'est là que ça fait mal : 1 seule minute de lecture = davantage de paroles de Richeux et là...
Il y avait pourtant matière très intéressante à exploiter, car Grégory Gadebois est une personnalité qui mérite un "À voix nue". Profond, intelligent, il évoque le sens de la contrainte et ce qu'elle permet, notamment au théâtre, paradoxalement : dire plus de soi-même. Contrainte comme liberté ou plutôt libération. Mais croyez-vous que l'animatrice ait pu amener l'acteur à développer ? Non, elle ne fait que ramener au superficiel, à la répétition des mêmes mots, par des "questions" de même sens formulées avec de petites variantes. Horrible !

Nessie a écrit:- Vendredi : souvenirs de Michel Audiard, notamment sur Jean Carmet, probablement un des grands as de la déconnade ; un artiste de la performance non pour la galerie, mais pour lui et ses amis.

Pour Richeux : bashing ; pour Gadebois : Bashung (version française de Suzanne de L. Cohen en fin d'émission).

Bonnes lectures. Mais après ! Pardon de ne pas faire une pastille de réécoute pour l'instant, mais, le 08 02 13, à 5'08 :
Richeux : "Peut-être la peur... elle vient directement du fait qu'il y a des gens qui regardent... En même temps, j'imagine que tout l'intérêt d'une représentation de théâtre (chai pas, moi j'le fé pas, mé) réside aussi dans le fait qu'il y a aussi des gens qui regardent."
G.G. : "Oui, mais, euh, [ici gros cafard de Gadebois], ça fait peur"
Richeux (voix de croque-mort) : "Y a rien à faire"

On n'arrive pas à rire, tant c'est déplorable. Je rejoins l'hypothèse de Y.S., c'est du théâtre (de l'absurde). Effarant.

Même en évitant soigneusement la séquence Polaroïd, il ne se passe pas une émission sans que j'entende une occasion de crier. Faut-il les noter, les accumuler, les livrer par gros paquets ? En signaler une de temps en temps, tout en précisant que chaque numéro de cette émission apporte son lot : parfois une énormité, un cliché carabiné, un contresens, une faute de prononciation ou un barbarisme digne d'un écolier du cours élémentaire (tout de même de 2eme année, ne soyons pas trop vache).

Hier d'entrée de jeu, Marie Richeux qui ne parvient pas à prononcer 'baccalauréat'. 5 syllabes c'est beaucoup, peut-être, pour un tel cerveau. C'est quand même un mot courant non ?

Pourtant hier, la lecture d'Anne Brissier et l'invité principal Jos Houben, méritaient l'écoute. Jos Houben comédien formé à l'école de Jacques Lecocq, revient chaque année au Théâtre du Rond-point présenter son spectacle 'L'art du rire' qui a devant lui encore certainement bien des belles années.

Parce qu'il y a de tels invités, parce qu'une semaine sur deux certaines des lectures sont réussies du moins dans la partie 'Je déballe ma bibliothèque' plutôt que dans le Poème du jour presque toujours massacré par le narcissisme des comédiens, oui pour toutes ces raisons Marie Richeux a rejoint Laure Adler (pour la nunucherie) et Achille Talon (pour l'intempestif pesant) dans le club très sélect des producteurs de FC dont on enregistre les émissions tout en gommant autant qu'on le peut leurs interventions.

Pour les amateurs (il faut soulager le fil "Petits textes fautifs" qui n'en peut plus) :

"Hier, l’œuvre d'art dévoilait son illusion, et l’on ne reniait pas à l’espace d’exposition Khiasma le pouvoir d’envoûter son spectateur. Nous mettions à jour le contrat qui existe entre celui qui regarde et l’œuvre elle-même. Ce contrat reposant sur le désir de voir, de croire, d’être ensemble. Aujourd’hui, nous pouvons encore une fois mettre le désir au centre. Contrairement à la science, la magie, au Moyen Age, et de tous temps peut-être, ne veut pas tant expliquer le monde que chercher à le transformer, en fonction d’un désir irrépressible, voire à le recréer, voire à s’en évader. Qu’on lui prête une dimension utopique, démiurgique, ludique, diabolique, elle questionne un régime de croyance qui, inévitablement, à cette époque de surcroît, pose la question du lien au religieux et à l’Eglise. Que l’histoire prenne pour objet la magie n’est pas chose évidente, ni neutre...Mais elle le fait."

http://www.franceculture.fr/emission-pas-la-peine-de-crier-magie-25-science-et-magie-au-moyen-age-2013-04-30

Prose forte qui envoûte le lecteur, le sidère, le commotionne.

Philaunet, vous me coupez l'herbe sous le pied.

Peut-être marché-je sur vos plates-bandes au surplus ? Vous m'en voyez confus. Je file illico vers la voix nue.

Non seulement vous marchez dedans mais en plus vous grignotez mon petit pré carré dans la prairie. Filez donc Philaunet.

Les textes de Marie Richeux ressemblent à du Christmas pudding : c'est très sucré, très collant, ça peut prendre feu, on y trouve des morceaux non identifiables, et il suffit d'une seule cuillerée pour être définitivement calé. Et il vaut mieux l'essayer une fois par an.

Aneffet c'est pas la peine de trier.

La midinette qui se prend pour une femme de lettres, ça ne donne qu'une envie : de lui faire consigner son noeuvre complait dans un cahier intime avec cadenas et clé, puis de balancer la clé dans la Seine (ou dans une rivière de sirop pourquoi pas, elle y sera dans son élément).

Le dommage c'est quand l'invité du jour a des choses intéressantes à dire, car il faut encore que Nunuchette ponctue l'entretien de ses questions balancées avec une voix sucrée et une fiction de profondeur psychologique qui atteint presque le niveau de la littérature Arlequin. Ainsi Jos Houben, comique visuel formé chez Lecocq et sous influence de Tati, se voit gratifié d'une immense tendresse avec le public (se bidonner doit être une marque de tendresse pour mademoiselle couettes-sucre-d'orge). Et le pire c'est que c'est comme ça chaque jour.

Je me souviens d'une récente "nuit de l'érotisme" ou enfin une farce radiophonique dans le genre, programme monté par la donzelle avec une de ses collègues d'un créneau du vendredi. Au micro des deux bécasses Arthur H avait prouvé qu'en plus de n'avoir pas de voix il n'a guère d'oreille : quand on lui demande de citer une voix érotique, il répond : "celle de Marie Richeux". Sourd comme un pot, ou alors peut-être il flashe sur les mineures ce garçon ?

Marie-Couette : "Mettre le désir au centre",
"Allons allons Marie, je pourrais être votre grand-père" minauda Philippe Meyer.