Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Bonne surprise ce matin:
j’ai eu la chance d’entendre, demi éveillée, la fin de "Poësie sur parole"et la belle voix à la diction si nette. Et maintenant à six heures et quelques minutes arrive Marie Richeux, assez angoissée d’avoir à assurer cette émission jusqu’à sept heures. Elle converse ensuite avec une écrivaine noire dont je n’ai pu retenir le nom . Elle s’implique complètement dans cet échange, car la façon dont cette femme a construit sa vocation d’écrivain l’intéresse de toute évidence.
Puis,vient ensuite non pas une espèce de "polaroïd"à la noix mais l’ histoire d’une scène inhabituelle entrevue dans le métro,bien racontée.
Ensuite une poësie d’ Edouard Glissant.
Jusqu’à 6h24, on entend donc une voix d’adulte avec des mots simples, bien choisis et non cette voix sucrée d’adolescente avec des mots de roman de gare, de magazine féminin.
Hélas, les manières habituelles, si artificielles, reprennent avec l’enchainement des chroniques.
Cela montre bien qu’on a imposé à Marie Richeux un style d’émission aberrant, ou qu’elle a été incapable de concevoir autre chose, mal formée.

bonjour

je n'ai pas entendu l'émission de Marie Richeux sur Claude Ventura, mais je tiens à apporter une petite précision. La musique du générique est celle du film "A place in the sun" réalisé par George Stevens. Franz Waxman en a composé la bande originale, et Charles Gerhardt a dirigé l'orchestre lors de l'enregistrement.
Si on attaque Marie Richeux sur sa méconnaissance, il faut être soi-même très précis.

Aah, Marie Richeux... J'ai pourtant essayé, au début, d'apprécier cette émission. Maintenant, c'est plutôt ça, dès que j'entends cette voix profonde, pénétrée et enchantée par la banalité de ses clichés :

Je ne peux plus entendre mes enfants chanter "Le petit Prince a dit..." sans être habité d'un profond soulagement : enfin plus texte proseux, enfin, jusqu'à demain...

La banalité des clichés, écrit Yann et la fausseté des propos ! Après tout, Marie Richeux pourrait "surfer" sur des clichés ayant une part de justesse. Elle enfoncerait des portes ouvertes. Mais non ! Il faut qu'elle se transforme en machine à guimauve de fête foraine, qu'elle enfile des perles de verroterie, qu'elle fasse semblant d'être aux prises avec le monde. Tout ça pour livrer une mauvaise poésie, cul cul à souhaits, aux antipodes de la réalité.
On dirait même que son rôle est de tendre un miroir aux alouettes.

Ceux qui dans ce fil avaient fait preuve d'indulgence ou de patience ou même d'un intérêt surpris aux premiers temps de 'Pas la peine de crier', peut-être que ceux là après tout, ils ne coupent pas systématiquement leur radio à l'heure où s'annonce la dégoulinade sucrée que leur sert Mademoiselle Sucre d'orge. Ils tiennent le coup, parfois 5 minutes, 10 minutes. Combien franchissent le cap du Polaroïd puis les intermèdes en forme de hochet sonore à l'heure de la sieste des bébés ? Combien résistent à cette distribution de bonbons et à ces assauts de poésie dans le style Guthrien (pas woody), et combien parviennent à tenir le coup sans s'effondrer ?

En tous cas aujourd'hui, ceux qui ont tenu jusqu'au Polaroïd ne l'ont surement pas regretté. A 16h et pour quelques minutes, Marie-Christine Barrault lit les Mémoires d'Hadrien, puis elle parle de Marguerite Yourcenar, de la mort aussi, avec gravité (heureusement que Marc Voinchet n'est pas là pour égayer la discussion avec un coussin péteur - finalement on se dit que Marie Richeux a bien fait de déménager de 6h à 16h).

Demain et toute la semaine, suite de la bibliothèque de Marie Christine Barrault. Au programme : Diderot, Giono, Marie Noël, Rilke.

Suite de la bibliothèque de Marie Christine Barrault : au programme : Diderot, Giono, Marie Noël, Rilke.

France Culture ou : La culture toujours branchée sur l'actu. Et qu'est-ce que ça donne dans le divertissement du milieu d'après-midi ? Eh bien ça donne qu'on s'engage, et quand Mademoiselle Sucre d'Orge s'engage, ça va loin.
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Qu'on en juge : hier en présentant la lecture de Marie Noël, Marie Richeux qualifie son désespoir religieux de "quasi-blasphématoire". Rien que ça. Quel acte de courage tout de même alors que des bombes peuvent péter ici ou là, mais Marie Richeux passionaria en couettes, son journal intime fermé à clé bien serré sur son coeur, n'a peur de rien. Ah non pour dire des conneries pareilles il faut n'avoir peur de rien. A quand les doutes de Thérèse Martin jugés "quasiment blasphématoires" dans un grand acte de courage de Mademoiselle bombec-de-16h en pleine croisade pour défendre Charlie Hebdo contre les obscurantismes du monde entier ?

Et puis pour la prochaine étape de l'engagement de Marie Richeux, il faut s'attendre à la voir passer dans la moulinette à sucre d'orge au poivre encore la même Thérèse Martin et sa ferveur de Jésus qui sera, pour le coup "quasiment pornographique" juste histoire de prendre (!) position contre la traque des films de cul sur le web. J'ai l'air de déconner comme ça et aneffet je déconne mais voyez-vous ça a à-peu-près autant de rapport.

Ah que c'est beau la radio engagée.
Mais quel dommage que ça soit aussi niais.

Marie Richeux a du simplement lire la page wikipédia consacrée à Marie Noel.On y parle de cri blasphématoire aussitot suivi d'un repentir.

Où en sommes-nous ? Cette semaine c'est François Rollin qui a lu quelques pages de sa bibliothèque. Il est intelligent Rollin et il a tout de l'autodidacte, qui pense de lui-même. C'est donc original et aussi c'est pour ça qu'il dit parfois quelque bétise, comme tous ceux qui ne répètent pas bêtement ce qu'ils ont lu quelque part, et aussi comme le font parfois les forumeurs (je plaide ici ma défense). Rollin se laisse aller à commenter en moraliste ce qu'il ne connait pas toujours très bien notamment quand il parle des antidépresseurs ou des auditeurs de France Culture dans une même envolée qui rappelle la sociologie de Martin Quénéhen en moins lourdingue, certes. Allons, en fin de compte les intuitions de Rollin ne sont pas pire que les énormités de certains philosophes au micro du Noodle-man à 10h50 chaque matin, et elles sont certainement moins gonflées de vanité, du coup elles méritent discussion. Les 5 numéros quant à eux il méritent l'écoute qui se fera sans effort : Balzac, Topor, Grozdanovitch, la notice du médicament Bromazépam, et dans le dernier Rollin présente ce qu'il appelle des rollinettes.

Et à part ça où en sommes nous : eh bien avec le Poème du jour, il faut rappeler que d'une certaine façon, Poésie sur paroles a été recréé sous ce nouveau titre, qui voit maintenant sa 3eme saison . C'est en toute fin d'émission, deux minutes de poésie pour faire respirer tout un après-midi. On a le sentiment que la formule su évoluer depuis l'époque matinale où ce fil de discussion se laissait aller à maugréer mollement, avant de devenir un stand de tir où ça fusillait dur. En cette rentrée 2012 ce qui nous est donné à entendre c'est une poésie moins facilement classique, entendez qu'elle n'est pas tirée des manuels hyper usés ni des usuels trop maniés. On est plus proche de l'esprit de Velter & Para, me semble-t-il.  Si seulement au lieu de confier le boulot aux enfants gâtés de la Comédie Française on donnait la lecture à des comédiens dotés de quelque intériorité, ça serait encore mieux ? Un autre dommage de la séquence, à mon sens c'est l'accompagnement musical, absent, ou plutôt la toujours même introduction, pourquoi ne pas varier chaque semaine ? Le morceau choisi commence bien, mais au bout de quelques secondes il nous fait une ambiance de chambre d'enfant eh oui que voulez-vous on est chez Marie Richeux.  Mais enfin si elle fait encore évoluer la formule ça sera vraiment tout à fait très bien.

Nessie a écrit:(...) la dégoulinade sucrée que (...) sert Mademoiselle Sucre d'orge. (...) Combien résistent (...) et combien parviennent à tenir le coup sans s'effondrer ? (...) A 16h et pour quelques minutes, Marie-Christine Barrault lit les Mémoires d'Hadrien, puis elle parle de Marguerite Yourcenar, de la mort aussi, avec gravité (...)

Je n'aurais pas écouté, ce soir, ce podcast sans votre message. J'ai entendu une langue, un ton et une maturité de lycéenne de seconde interrogeant une actrice pour préparer un exposé en classe. En face, on a les monuments Marie-Christine Barrault, Marguerite Yourcenar et son Hadrien, une réflexion sur la mort et les "Sept dernières paroles du Christ" de Haydn en guise de complément (forcément en arrière-plan sonore, comme de la musique de lounge d'un hôtel 4 étoiles).
"Décomplexé", c'est le ton de Richeux. Et de la grande majorité (hilare) de ses collègues à France Culture. Pourquoi avoir des complexes, si l'on est tous égaux... On se croit donc permis de ne faire aucun effort de langue et d'exprimer son ignorance de tête de linotte en face de géants et de chefs d'oeuvre. Richieux a-t-elle lu Yourcenar ou le livre d'entretiens que cite Marie-Christine Barrault ? On sait que non, car de telles lectures donnent une densité de pensée que la jeune lycéenne Richeux n'a visiblement pas.
Elle est donc fort à sa place dans le paysage actuel où le présentateur doit être à l'image de l'auditeur type (le djeune) à attirer : superficiel, rigolard et empêtré dans la langue.

Peut-être n'aurais-je pas écrit ceci (quoique...), si je n'avais pas réécouté ces jours-ci les entretiens, riches, profonds, émouvants, que fit Charles Juliet avec Paul Baudiquey en mars et avril 1991 (Rediffusés la nuit du 08 06 1995) dans une série intitulée "Passion pour Rembrandt". Des échanges à faire écouter, lors d'un séminaire de formation à l'entretien radiophonique, aux adolescents attardés qui gigotent derrière un micro à France Culture.

"superficiel, rigolard et empêtré dans la langue".
Il y a là quasiment (et hélas) matière potentielle pour un fil dédié aux nigauds du micro,
en maillot jaune duquel je propose Xavier de la Porte.