« L’antisémite actuel est démocrate jusqu’au bout des ongles. Il professe la religion de l’humanité, qui ne connaît d’autre sacrilège que la remise en question de l’égale dignité de tous les hommes. Cette religion a longtemps protégé les juifs. Elle se retourne maintenant contre eux. Les voici en effet accusés, par Israël interposé, de traiter les Arabes comme des êtres inférieurs. »
« Il y a une incapacité à voir, à distinguer et même à penser l’ennemi. Si, comme le répète le progressisme, l’Occident est l’ennemi, l’ennemi de l’Occident, aussi erratiques et pathologiques que soient ses comportements, est du bon côté de la barricade. Tout cela finit en Dieudonné. De Bourdieu à Dieudonné, la conséquence est bonne. Nous vivons sous le poids de la pensée « Bourdieudonné ».
J’arrête là. Je sais l’exercice simpliste. Toutefois, il est périlleux de proposer une vision cohérente du philosophe/proto-sociologue, étant souvent lui-même incohérent, à commencer par le fait que l’homme tout à la fois très critique des médias est certainement l'intellectuel le plus médiatique de France. Je ne lui reproche pas de vouloir exister. Mais le voir apparaître comme les « fast-thinker » qu’il combat régulièrement dans ses névrotiques envolées, ne résistant jamais aux falsifications, aux amalgames fulgurants, en fait quelqu’un de pas très sérieux. J’aimerais qu’on m’explique une chose : comment arrive-t-on à voir en lui un esprit libre, hétérodoxe, qui n'hésite pas aller à rebours de la doxa ? Comment être dupe de cette mascarade ? Peut-on comme lui écrire sur la « Défaite de la pensée » et prononcer de telles choses pas vraiment glorieuses ? Sans être comme Phil ou Nessie très familière de sociologie, je crois que Finkie s’est inventé un jeu solitaire dans lequel il affronte ses ennemis imaginaires. Sans doute pour inciter les gens à se dire : « Tiens, allons voir un peu celui-là qui tire la sonnette d’alarme et se débat comme un pauvre diable. » Onfray, autre philosophe médiatique, applique la même méthode.
Nessie, j’ai pris bonne note de vos conseils sur la juste attitude à adopter en forum. Cependant j’aimerais qu’on m’épargne cet autre « trick » de lycéen qui consiste à me renvoyer que je pense comme ci ou que je pense comme ça (voir Yann). Je ne représente aucune école de pensée autre que la mienne, qui certes se construit au travers des lectures, conférences ou films. C’est pourquoi je n’attends pas de monsieur Finkielkraut – ou de quiconque – qu’il me prête une voix ou des idées. Tourner en rond, quitte à réussir à penser par moi-même, ne m’angoisse nullement, vous savez. Et, en règle générale, je préfère éviter de répéter « la vérité » entendue à la radio par un « fast-thinker » que j’affectionne ou non. A ce propos, je vous invite à relire « La sagesse de l’amour », le seul petit opuscule de Finkie que je tolère dans ma bibliothèque.
Mon préambule en forme de florilège, je le sais, ne prouve rien. Les détracteurs de Céline ont le même réflexe. Cela montre tout au plus l’état d’esprit d’une époque pas très reluisante mais ne remet pas en cause le talent d’un écrivain. Céline nous a laissé un style, des pages incontournables. Pourra-t-on en dire autant de Finkielkraut dans quelques décennies ? Je me le demande.
P.S.
Nessie, je vais podscaster l’émission dont vous me parlez.