Nous avons donc ici 3 programmes en série . Je ne dis rien des 3 nuits Sartre, concession probablement enthousiaste au pseudo-événement qui tombent un peu comme un pavé mode sur la tête de l'auditeur. Signées Roger Pillaudin, on peut en attendre un sérieux assez daté, probablement supérieur en maturité à l'idolâtrie maison qu'on peut mettre sur le compte de la parenté intellectuelle entre la pensée du vieux fou et le paradigme idéologique de la baraque.
Quant aux deux autres séries, qui feront la plus grande part du programme de semaine, elle viennent toutes deux de la fin des années 70. En premier lieu, 5 Nuits magnétiques qui pour cette fois seront des émissions composites. Le titre 'L'espace des hommes' fait référence à la première partie de 50' environ signée Nicole-Lise Bernheim, portant sur la masculinité telle qu'elle est vécue en 1978 et le résultat ce sont les hommes tels qu'une féministe les voit en 1978. De quoi prendre conscience du fait que les défauts et les qualités de 'Sur les docks' ne datent pas des années Kessler. A l'ouverture du premier des 5 reportages documentaires, remarquer un entretien inattendu sur la création radiophonique, avec Anne de Carvalho. Pour la deuxième partie d'émission, changement complet de sujet 5 entretiens de 30' entre Jean Daive et Bernard Noël. 1978 : Jean Daive, Alain Veinstein, Bernard Noël. C'était le temps où les poètes avaient voix au chapitre sur France Culture.
La série de 4 émissions sur les origines du roman populaire en France alterne des extraits lus ou joués, et des points de vue d'invités le plus souvent inconnus car ce sont parfois de simples lecteurs, des collectionneurs devenus revuistes, ou des libraires-bouquinistes spécialisés, avec çà et là quelques romanciers infiltrés comme Léo Malet, Gilles Nelod, parfois essayistes comme Jean-Baptiste Baronian, critiques comme Jean-Louis Bory, ou spécialistes auteurs d'anthologie comme Jacques Van Herp. La dernière émission accueille un cinéaste en la personne de Pierre Prévert.
- Ainsi on pourra entendre Malet dans deux numéros dont le premier à l'occasion d'un débat portant les auteurs feuilletonnistes oubliés, avant de passer à la revue des auteurs ayant conservé leur célébrité : Ponson du terrail, Paul Féval pour le cycle des "Habits noirs", Souvestre & Allain, Gaston Leroux, Maurice Leblanc.
- Le deuxième épisode est survolé par la présence d'Alexandre Dumas, avec Gilbert Sigaux dans le rôle du discutant. Précédé par D'Arlincourt, Zévaco, Paul Féval cette fois pour "Le bossu", Gustave Aimard et Paul d'Ivoi. On y entendra Gilbert Sigaux et Gilles Nelod.
- La troisième émission perd de son unité à rassembler romans de moeurs, roman sentimentaux, romans sauciaux. C'est dans ce 3eme volet qu'on découvrira le plus grand nombre d'auteurs véritablement oubliés, et d'ouvrages démodés qui prêtent à sourire notamment les collections parues chez Arthème Fayard. C'est donc, sur les 4, le plus instructif et le plus historique. Toutefois pour ne pas froisser les auditeurs superficiellement érudits, il s'achève avec Eugène Sue évoqué par Jean-Louis Bory.
- Le dernier chapitre évite Jules Verne et Rosny ainé, jugés trop connus et largement évadés du second rayon. Au profit de : Jean de la Hire, Frédéric Soulié qui recycle les influences du fantastique anglo-saxon (présenté par Jean-Baptiste Baronian que les auditeurs du Panorama n'ont pas oublié), de nouveau Ponson du Terrail et Gaston Leroux, René Thévenin, le Commandant de Wailly, Paul d'Ivoi, Gustave Le Rouge, Louis Boussenard. La première moitié de l'émission est dominée par l'érudition de Jacques Van Herp. Au bout d'une heure l'auditeur aura le plaisir de la participation de Pierre Prévert venu donner le point de vue du cinéaste. Il établit un parallèle entre le feuilleton de presse et le feuilleton de cinéma, avant de passer à un équivalent moderne : ses propres "Compagnons de Baal", feuilleton réalisé à l'ORTF à la fin des années 60. Avant une brève conclusion de l'ensemble, ce numéro s'achève de nouveau avec Jean-Louis Bory venu présenter une autre face d'Eugène Sue, celle d'un Ange du bizarre.
A part ça, chaque numéro s'ouvre par une présentation générale d'Yves-Olivier Martin. Aux moments des scènes jouées et des pages lues on peut s'amuser à reconnaitre quelques voix connues de l'auditeur parmi lesquelles Jean-Roger Caussimon, et l'inévitable Jean Negroni.
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Dernière édition par Nessie le Sam 08 Juin 2013, 11:52, édité 4 fois