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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (I)    Page 17 sur 101

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Nessie 


161
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Watteau - Prevert - Dali - Rome - Marie Claire Bancquard - Lun 03 Mai 2010, 17:24

./...

Mardi 04 mai
00h31– 01h01 :
College des ondes – L’Amérique, l’humour noir, l’humour rose (31 oct 61) Alain Bosquet & Harold Portnoy
01h01 – 01h31 :
Tête de ligne - Jacques Prévert (14 avril 50) par Georges Ribemont-Dessaignes

Mercredi 05 mai
00h31 - 00h46 :
Watteau entre deux siècles (25 juillet 57) Conférence de René Huygue
00h46 - 02h11 :
Chemins de la connaissance – Les chutes de Rome (30 septembre au 2 octobre 96) Prod : François Angelier

Jeudi 06 mai
00h31 – 00h46 :
Poésie sur parole : Marie Claire Bancquart 4 (1 oct 91) Prod André Velter
00h46 – 01h41 :
Chemins de la connaissance – Les chutes de Rome (3 & 4 octobre 96) Prod : François Angelier
01h41 – 02h11 :
Couleurs de ce temps : Salvador Dali (29 aout 53) Par Georges Charbonnier et Alain Trutat

Vendredi 07 mai
00h31 – 02h01 :
La matinée des autres - Un art de guérir : le Ndöp au Sénégal (8 avril 80) Prod Michel Boussat
02h01 – 02h11 :
Histoire du cognac 1ere partie (30 aout 49) par Georges Léon, dans l’Heure de culture française

Samedi 08 mai
00h31 – 02h01 :
La matinée des autres - L’intelligentsia polonaise (20 mai 80) Prod Roland Auguet
02h01 – 02h11 :
Histoire du cognac 2e partie (6 septembre 49) par Georges Léon, dans l’Heure de culture française



Dernière édition par Nessie le Mer 02 Juin 2010, 11:42, édité 1 fois

Gazier 

Gazier

162
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Prévert - GRD - Mer 05 Mai 2010, 22:56

Salut la compagnie !
En fait de compagnie, je ne vois ici qu'un monstre lacustre esseulé lisant dans les entrailles des carpes quelle va être la composition de ses repas nocturnes. Depuis des mois que je lis ici les programmes des Nuits (hum, moui...), je soupçonne le maniaque d'avoir une semaine d'avance sur nous dans l'espace temps, à la faveur d'une fameuse courbure de celui-ci.
Mais venons en aux fêtes : celles que célébraient GRD avec Prévert au temps que les moins de tuitans ne peuvent pas connaître. Valait-ce l'audition ?
Si oui, je souffre car je l'ai ratée.
Sinon, je souffre car je me fais une haute idée de la radio de ce temps, et le ton corseté (expression favorite d'Antoine Perraud) des intervenants de cette radio m'agrée plus que le charabia touiteur et fessebouquard des bonimenteurs du direct matinal.
Merssie à Neci pour le programme. Au moins je ne vais pas rater cette nuit le décorseteur surréaliste de thon qui nous fera/faisait certainement un numéro de grand Guignol dont il avait le secret.
Hasta la ploussa. Gazier

Nessie 

Nessie

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Puisqu'on m'espionne la courbure jusque dans mon loch maintenant je mettrai un maillot - Jeu 06 Mai 2010, 01:02

Salut à toi vieille canaille

J'ai été agréablement surpris par le Prévert looké GRD, pourtant je ne l'ai écouté que très 10-traitement.

Mais il y avait plus surprenant que tout : la musique de fond de court y est la même qu'on entend dans les premières minutes du célébrissime moyen-métrage underground signé Christopher MacLaine en l'occurrence avec l'aide de Jordan Belson. C'est une produc typique du genre "surréalisme-américain-sous-influence-Cocteau", bref un peu comme du Maya Deren en moins raffiné. Ce 40' de 1954 les deux filmmakers l'ont facétieusement intitulé : "The End". Du coup, au bout d'une minute quand le titre s'affiche on croit que c'est fini, ArH ArH ArH alors qu'il en reste encore 40 à se farcir pour arriver au bout de ce puzzle cinématographique. Il parait que Kenneth Rexroth en a profité pour quitter la salle en loucedé, à la faveur des 3 minutes d'écran noir qui suivent immédiatement, après quoi on entend de nouveau la fameuse musique. Quand même ils avaient décidément le mot pourrir ces angelinos de l'arrière-avant-garde - j'utilise cette formule usée parce que leur "The end" cloture précisément l'époque de la préhistoire du cinéma underground - en matière d'humour c'était aut'chose que Stéphane Guillon. Accessoirement il me semble qu'on croise de loin ces deux zèbres (Belson & McLaine, pas Stéphane ni Guillon) dans les mémoires d'Anaïs Nin ou de Carolyn Cassady ou plutôt les deux, mais c'est une autre histoire.

Well, so now parlons peu parlons bien : je veux bien réécouter le doc de 1950 et même le mettre en partage sur MediaFire, mais il va falloir payer : en échange je veux la référence de cette musiquette qu'on entend dans les premières minutes du film, et qui contrairement à ce que j'avais toujours cru (excusez mon inculture), n'est donc pas une musique originale pompée dans une salle de concert de quartier quelque part dans Clay Street (L-A). Pour ça c'est facile : suffit d'aller visionner le début du film. j'ai dit juste le début hein, je suis pas un Torquemada !! Then (zen) :
a) goer to You-Tube
b) trouver le film de Christopher McLaine "The end" (j'ai vérifié hier : les 10 premières minutes sont encore dispo en ligne - si y'en a qui sont assez téméraires pour le visionner en entier je crois qu'il est encore dispo on-demand chez Ubuweb - je vérifie pas, l'adresse étant par ailleurs un bon plan de visite pour les téméraires qui apprécient les images rares)
c) identifier la musiquette à la Renoir, qui est donc forcément antérieure de loin au film puisque GRD l'a mise dans son émission de radio 4 ans plus tôt.
d) me donner le nom du compoviteur, le titre du morfeau, la référenfe et le numéro de matrife : alors, Darius Milhaud, Georges Auric ? Frank Zappa dans l'oeuf ? Gilles Margaritis ? Maurice Jaubert un soir de cuite ?


(tic - tac - tic - tac - tic - tac.....)



Dernière édition par Nessie le Dim 09 Mai 2010, 16:58, édité 3 fois

Gazier 

Gazier

164
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tic-tac-tic-tac : Boum. (<-- sans "!". On est pas des sauvages, tout de même <-- sans "!" On est...) - Sam 08 Mai 2010, 00:13

Eh ben, mon cochon (grouik), tu nous as trouvé un beau film !
Pour une fois qu'on entend dans les Nuits un Dali très censé, voilà que tu nous trouves un beau film de parrrrranoïa Hyperrrrr-critique.
Bon, tout d'abord noyons un peu le poisson :
D'abord, l'émission Couleurs De Ce Temps de Charbonnier & Trutat est presque une découverte pour moi. Presque car je crois avoir déjà entendu cette intervention de Dali (sans doute un extrait dans la Nuit Dali diffusée ou rediffusée il y a une dizaine d'années), pour une fois bien sérieux (enfin, presque). Mais l'émission en elle-même m'était inconnue. S'il y a un fonds, et que les autres sont de cette qualité, c'est alléchant.
Tête de Ligne de GRD avec Jacques Prévert fut bien conforme à mon attente : émission écrite de A à Z comme en ce temps QLMD20ANPPC, et le ton de Jacques Prévert, grand massacreur à l'oral de ses propres poèmes, a achevé dans l'œuf toute possibilité de captiver l'auditeur. Mais je suis tout de même bien content de compléter ma collec de Prévert.
Maintenant que le poisson a coulé, venons-en au problème. Il était duraille, et autant le dire tout de suite il le demeure.
D'abord, j'ai visionné l'extrait de The End. Je ne connaissais pas, évidemment. C'est délirant mais effectivement poétique, surréaliste. Il m'a fallu lire un peu pour comprendre que l'amateurisme affiché de ce film était une affectation de son auteur. Celui-ci ayant, d'après la documentation, une place d'honneur au pavillon des fous d'appellation contrôlée. N'étant pas un grand amateur de cinéma, mais plutôt un auditeur nostalgique de la radio de mon quatrième âge, le passage en noir après le générique m'a paru une intéressante et économique façon de prolonger la radio dans le cinéma. Je reconnais qu'on se laisse facilement captiver par cette loufoquerie galopante. J'avais des copains qui avaient un peu abusé de Math Sup et Spé et s'étaient fait un petit film dans ce genre. On était partagé entre le malaise et le fou rire. Le rire jaunâtre, quoi.
Quant à la musique, j'ai d'abord bien cru que celle du film était différente de celle de Tête De Ligne, mais j'ai fini par admettre que tu avais ouï juste. Il faut dire que l'enregistrement dans le film mérite l'oscar du massacre de la bande son.
Je ne te dirai pas ce que je pense de quelqu'un qui est capable de grimper aux rideaux en reconnaissant dans deux enregistrements que même Gougueul méconnaît la même musique datant d'avant le be-bop, le twist et même ce qui s'en est suivi. Il faut, mon cher Nessie que vous soyez bien la tête dans les ondes pour ne pas passer vos journées à tâcher de résoudre la crise grecque et à préférer l'actualité culturelle d'il y a soixante ans (j'avais seulement 32 ans ! Qu'est-ce que j'étais couillon !) et vos pianistes frapadingues et leurs numéros de matrices chimériques.
Je me vois dans l'obligation d'admettre que les deux détecteurs décoratifs qui encadrent ma tête ont calé devant cette colle. C'est d'une part humiliant, et d'autre part énervant car le morceau va rejoindre le tas des intermèdes inconnus et autres musiquettes qui présentent un intérêt considérable, obsédant, jusqu'au jour où on finit par les identifier. À partir de ce jour, on les oublie et même parfois on finit par effacer l'enregistrement qu'on avait fini par trouver après des décennies de recherche opiniâtre.
Je pencherais plutôt pour Satie ou Ravel. Mais je parie que le premier de nous deux qui trouvera sera déjà mort (d'irradiation, évidemment).

Nessie 

Nessie

165
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Aragon - Desnos - Dumas - Marie Claire Bancquart - Les Torajas - Sam 08 Mai 2010, 12:56

A noter ce week-end une nuit magnétique de 91, comme d'habitude et comme c'était d'ailleurs le cas en ce temps-là, cette émission c'est de la pochette surprise. Espérons une bonne surprise, puisque c'est souvent le cas.
Pas de surprise à espérer ni à redouter en revanche avec ce qui devrait être la 5ème et dernière partie de la série Marie Claire Bancquart en 1991 dans Poésie sur Parole. Ceux qui ont suivi depuis 6 mois cette rediff à la cuiller ne rateront pas la dernière.

Quoi d'autre ?
- on remarque 2 fictions dont une de 96, et une de 2005. La seconde sort donc quasi de la plus mauvaise période de ces dernières années. On la guettera quand même, parce que Christophe Deleu malgré son implication régulière (et maintenant révolue donc absoute) dans le fait divers, n'est pas suspect de facilité. Comme documentariste et notamment comme historien du cinéma, il a sorti plusieurs sujets difficiles ou bien trouvés, au temps où la radio produisait du documentaire c'est bien rare qu'on ait eu à se plaindre de sa signature.
- et puis quelques very oldies, dont un Desnos adapté par Marianne Oswald dans Terre des enfants, et un "Parler en prose et le savoir" : en l'occurrence celui de Louis Aragon 4 fois devant le micro de Robert Mallet. Au programme les excès de Chateaubriand, une critique de la prose académique classique, un hommage à Vauvenargues (entre nous il faudrait bien le réhabiliter celui-là), enfin la prose du XIXème, celle de Stendhal, Hugo, et Barbey.
- pour le reste on a confiance dans François Angelier pour croquer Dumas. Quant à la Matinée des autres que Lydia Ben Ytzhak a passée en 2001 chez les Torajas, on la connait aussi depuis un moment (voir le post n° 158 ci-dessus) ; pour l'archiveur forcené c'est une rediff en trop car on préfèrerait avoir de l'inédit, mais pour le néo-archiveur c'est comme un cadeau de bienvenue qui lui donnera envie de rester dans les programmes de la nuit.

Dimanche 09 mai
01h00 - 01h50 :
Fiction – Je n’irai pas voir ( 29 janv 05) par Christophe Deleu et Myron Meerson
01h50 - 03h25 :
Parler en prose et le savoir – Louis Aragon (1 au 22 fév 55) Par Robert Mallet
03h25 – 04h20 :
Fiction – En jeu (4 avril 96) par Marc Tarmet et Jacques Taroni
04h45 – 06h10 :
Dumas trop humain – L’histoire selon Dumas (29 au 31 juil 02) Prod François Angelier

Lundi 10 mai

[voir post suivant]



Dernière édition par Nessie le Jeu 01 Juil 2010, 21:10, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

166
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Géraldine Gérard - Marie-Claire Bancquart - Dana Rappoport - Marianne Oswald - - Dim 09 Mai 2010, 14:15

Aïe aie, outre des imprécisions explicables, il y avait au moins une erreur grave dans le post précédent qui annonçait le programme de la nuit à venir. 2 lignes manquantes, résultat : une case qui disparait + un décalage dans la suivante ça c'est pire que tout. De là l'incohérence du tableau final pour la nuit du 10 mai. Le visiteur ne la voit plus car on vient de la virer. On la refait ci-dessous, en soulignant les bons plans et en rétablissant ce qui manque :

Oui il y a bien Marie-Claire Bancquart dans un Poésie sur Parole de 1991, mais c'est le quatrième épisode de la série, et non le cinquième. C'est que la dernière rediff il y a quelques jours, c'était un retour de la deuxième et non pas la quatrième je sais pas si je suis clair. Bref parce qu'entre les rediffs dans le désordre et les dates approximatives, on s'y perd, il est temps de faire le point : la série de cette semaine là n'a pu durer que du 30 septembre au 4 octobre si on en croit le calendrier perpétuel gratuit. Depuis la rentrée les Nuits nous ont servi les numéros du 30 septembre, puis ceux du 1 et du 2 octobre. Celui-ci, daté du 3, sera donc le 4ème. On peut espérer le cinquième avant l'été.

Ensuite les nuits magnétiques dans ces années-là ça dure 1h20, et ça sera à de 3h à 4h20 et non de 2h05 à 3h00 comme annoncé précédemment.

Ce qui manquait dans la demi-page fautive, c'est précisément le juste contenu de cette case 2h05-3h00 : un numéro de "A l'enseigne du merveilleux" par Géraldine Gérard, productrice à la RTF et spécialisée dans les émissions pour la jeunesse. En l'occurrence elle nous sert la légende du Sire de Coarasse. L'émission date de 1968 et n'a pas vraiment vieilli, au contraire on est en droit de la juger assez moderne : ça commence par un clin d'oeil, en l'occurrence la lecture caricaturée des 3 mousquetaires, et après une interruption à la Pirandello, ça continue par un tissage de la légende du Sire, et des mésaventures en studio, histoire d'injecter un peu de second degré dans la comprenette des lardons accrochés à l'écoute. Au final, la réalisation est sérieusement travaillée. Elle est due à à René Jentet et il y a même un assistant qui s'appelle Yann Paranthoen. On en viendrait presque à regretter que 20 ans plus tard la lardonnaille de génération ultérieure se trouvera scotchée devant une téloche par des animations de plateau, des marionnettes géantes, des dessins aussi animés qu'affreux et une speakerine ayant échangé son costume de fantasme pour père de famille contre une salopette d'assistante maternelle. Même en remarquant les efforts de Michel Treguer qui réalisait les après-midi de Dorothée, on se dit qu'en une génération les mômes y ont peut-être gagné en divertissement mais surement pas en formation du goût. Résultat : aujourd'hui les bonnes émissions pour les mômes, celles de la radio des 60's je veux dire, on les retrouve en pleine nuit à l'intention des adultes, qui pour cette fois n'auront pas à se plaindre qu'on les prenne pour des enfants (la qualité radiophonique mise à part, ça ne change pas tant que ça d'avec la journée).

Et pour le reste, rien de changé :
- comme prévu, la deuxième partie du Dumas de François Angelier (ça c'est une série de l'été 2002),
- les Torajas d'Indonésie par Lydia Ben Ytzhak sont toujours là et bien là, mais contrairement à ce qu'on avait indiqué c'est à 00h35. Gens de la montagne, à Sulawesi ("Célèbes", comme on l'appelle dans les atlas d'il y a 30 ans, de même qu'on dit "Torajas" mais ce seraient plutôt des Bugi, tout ça on nous l'explique au début). L'auditeur y retrouvera Dana Rappoport, récemment entendue dans un Hors-Champ où Laure Adler se montra bien avisée jusque dans son style d'interview. A mon sens cette Matinée des autres qui nous revient de l'année 2002 est une des plus réussies de la série : pas d'ésotérisme scientifique réservé à l'ethnographile initié, pas de niaiserie touristique, mais un propos clair et instructif, et le son pris sur le terrain est de toute beauté, bref un modèle de documentaire par une productrice qu'on remercie quand on le peut, puisqu'on a appris à apprécier sa signature. Attention pour les archiveurs : travaillez bien votre réception, car le son est riche. On appréciera les moments musicaux : l'arc à bouche qui plaira aux amateurs, et puis la polyphonie, pour la beauté du chant.
- Marianne Oswald en 1952, part de "L'ours blanc" de Robert Desnos, et emmène les mômes au cirque. C'est dans Terre des enfants, une autre Enfantine, celle là du début des années 50, et il faut reconnaitre que ça a un peu lourdement vieilli. Pourtant c'est tout sauf élémentaire ou simplet. le travail radio est déjà là. L'amateur n'y perdra guère à considérer dans la durée ces 3 jalons de la radio pour les enfants : en 2010 les Enfantines de Blandine Masson (qui nous a sauvé la Fiction sur FC, chose qu'on ne dit pas assez), René Jentet en 1968, Marianne Oswald en 1952.

Profitons-en pour compléter le peu qu'on a sur la troisième, avec ce portrait à la fois amical et acide qu'en fait Roger Grenier dans ses souvenirs de radio : ramenée d'un beuglant new-yorkais par Albert Camus qui aura ensuite toutes les peines du monde à s'en débarrasser, Marianne Oswald, "cette Marianne" (comme elle signait ses télégrammes et son courrier) à la voix cassée était une ancienne égérie du front popu et une gloire de la chanson d'avant-guerre, mais au style et à la voix toujours imprégnés par ses débuts dans le Berlin décadent des années 20. Et puis elle part en Amérique pour échapper à l'occupant. Dans l'année 46, une fois ramenée de cet exil, elle se montra vite insupportable : Camus la refila à Roger Grenier qui, malgré son admiration pour le livre de mémoires qu'elle avait signé, se trouva très vite empêtré de cette amie encombrante. Il réussit à la caser à la RTF où elle fit moins de dégâts que dans la vie de ses amis et de ses amours.

Lundi 10 mai
00h20 - 00h35 :
Poésie sur parole : Marie Claire Bancquart 4ème émission (3 oct 91) Prod André Velter
00h35 - 02h05 :
La matinée des autres – Les Torajas d’Indonésie (1 mai 2001) Prod Lydia Ben Ytzhak
02h05 - 03h00 :
A l’enseigne du merveilleux : La légende du château de Coarasse (27 fév 68) par René Jentet et Géraldine gérard
03h00 – 04h20 :
Nuits magnétiques – Cherchez les petites bêtes (6 mars 91) Prod Claude Farny, réalisé par Jean Couturier
04h45 – 05h45 :
Dumas trop humain – L’histoire selon Dumas (1 & 2 aout 2002) Prod François Angelier
05h45 – 06h00 :
Terre des enfants – L’ours blanc, de Robert Desnos (6 mars 52) Par Marianne Oswald



Dernière édition par Nessie le Jeu 01 Juil 2010, 21:08, édité 13 fois

Nessie 

Nessie

167
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Analyse spectrale - Lun 10 Mai 2010, 16:04

Ce soir une double leçon d’histoire : histoire du siècle, histoire de la radio. Pour certains ça sera des souvenirs, et pour d’autres une aubaine ce programme des Nuits qui, profitant de l’ampleur de la case du lundi (2 heures, quel pactole !) nous proposent une tranche de radio prise dans le fonds d’une émission de référence : l'Analyse spectrale de l'Occident. Ce numéro vient de Janvier 1968, et c’est donc un des derniers qui furent produits dans ce cadre ambitieux, 10 ans après sa création par Henry Barraud. En 1957 elle avait été fondée dans un esprit qu’on disait alors de « haute culture », et placée sous la même exigence de grand sérieux, que le Programme national dirigé depuis 1948 par Barraud, jusqu’en 1965 où il quitte la direction de ce qui, dans l’intervalle, a pris le nom de France III puis celui de France Culture.

Alors depuis 1968 et encore plus depuis 1957, certes il peut sembler quelque peu dépassé, ce projet que des imbéciles d’aujourd’hui qualifieraient d'élitiste, et que des emmerdeurs nous reprocheraient de ne pas juger poussiéreux. Probablement le ton a du vieillir, mais est-ce dépassé en comparaison du présent si léger et superficiel de France Culture, ou bien parce que la radio de janvier 1968 sent, tout simplement son époque, avec une forme et un esprit qu’on avait voulu austère autant que riche (pour reprendre les mots de Robert Prot), et qui se démode inévitablement parce que les ambiances et les styles ça se démode, oui. Et alors ? Ca sera pas pire que Marianne Oswald qui emmène les lardons au cirque en 1952.

Et puis il n’y a pas que le style qui se démode. Qu’on mesure un peu l’ambition du projet, clairement affichée et non moins clairement datée : en 1957 Barraud imagine une émission-phare, qu’il voit comme un « inventaire des valeurs de la civilisation occidentale dans toutes leurs composantes et également leurs origines les plus lointaines ». Par prudence j’emprunte la citation à Robert Prot, car aujourd’hui avec un programme pareil on se retrouve directement en enfer. En tous cas l’émission démarre alors sur Spengler et Toynbee. On y fera appel aux sommités de l’époque : Stanislas Fumet, François Le Lionnais, Robert Louis (la notice dans le dictionnaire de Robert Prot donne d’autres noms, que je ne reporte pas parce qu’ils ne me disent vraiment rien). Et parmi les hommes de radio que les nuits nous ont appris à connaître et apprécier, dans l’Analyse spectrale on entendra Pierre Sipriot, René Jentet, Gilbert Maurice Duprez. Autre surprise pour l’auditeur de 2010 : à l’origine l’Analyse spectrale occupe tout l’après-midi du samedi entre 12h et minuit, et les meilleures séquences sont rediffusées dans la semaine. Ca c’est le détail qui tue : qu’on imagine Frédéric Mitterrand, ses 2 heures de pommadage du samedi étendues à un après-midi de 12h Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Page 17 Kopfschuettel ou bien celui qui est maintenant devenu son quasi-clône pommadeur gominé des cordes vocales, le Nouveau Raphy de la connaissance, chaque samedi pendant 12h , pitié Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Page 17 Assome-etoiles! Ben finalement c’est peut-être ça, la leçon qu’on veut nous infliger ce soir : si vous êtes pas sage, si vous vous contentez pas de la soupe qu’on vous sert, alors gare ! On vous en passe 2h et ça vous rase, mais si vous voulez de la culleture ah vous allez en avoir, et pendant 12h d’affilée encore ! Et là vous direz Assez et aussi Pardon. Aglagla. Bon, je rigole hein, finalement y vaut mieux prendre tout ça au premier degré : de 1957 à 1968 la forme a du changer, certainement dans le sens de la réduction, mais il en reste quand même au moins 2h d’analyse spectrale, peut-être 4h même. Et c’est sans arrière-pensée, conscient de la mission auprès des auditeurs de la nuit, que l’équipe Garbit nous en offre ce soir un chapitre sur la Russie de 1900 à 1914. Tiens ça sera un peu comme un Lundi de l’histoire, d’ailleurs à cette époque, celui-la existe déjà depuis 2 ans, sous la direction de Pierre Sipriot, qui faisait partie de l’équipe spectrale. Car la radio voyez-vous, c’est une continuité.

Mardi 11 mai
00h31– 02h31 :
Analyse spectrale de l‘Occident – La Russie de 1900 à 1914 (20 janv 68) Par Stanislas Fumet



Dernière édition par Nessie le Dim 10 Oct 2010, 15:54, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

168
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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Mer 12 Mai 2010, 06:47

En attendant que les programmes de nuit soient remis en dispo sur le nouveau site de FC, voici la fin de la semaine en cours.

Mercredi 12 mai
00h31 - 00h46 :
Anniversaire des droits de l’homme (10 décembre 63)
00h46 - 02h11 :
Les chemins de la musique – 10 ans de rap en Fance, 1ere partie (3 au 5 juil. 200) prod Tewfik Hakem

Jeudi 13 mai
00h31 - 01h11 :
Un livre des voix – René Fallet : Y a-t-il un Docteur dans la salle ? (4 avril 77) Prod Pierre Sipriot
01h11 - 02h11 :
Les chemins de la musique – 10 ans de rap en Fance, 2e partie (6 & 7 juil. 200) prod Tewfik Hakem

Vendredi 14 mai
00h31 – 01h01 :
Collège des Ondes : L’amérique psychologique et sociale (7 nov 61) par Alain Bosquet & Harold Portnoy
01h01 – 01h36 :
Hommage à Jean Vilar : Le manteau d’Arlequin (29 mai 71) Par Pierre-Aimé Touchard
01h36 – 02h11
A l’enseigne du merveilleux – Le vampire (6 fév 55) par Géraldine Gérard et René Jentet

Samedi 15 mai
00h31 – 01h01 :
Ecran sans image – La belle et la bête (30 oct 46) par Sady Petit
01h01 – 01h36 :
Grandes conférences – Vie et mort de Gérard de Nerval (21 mars 55) par Marcel Brion
01h36 – 02h11 :
Contes sous la croix du Sud – Marcel Griaule et les contes africains (2 juillet 55) par Gisèle de Goustine

Nessie 

Nessie

169
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Week-end à venir - Jeu 13 Mai 2010, 19:43

Pour les prévoyants, voici le programme du week-end :
(en passant, merci à Claire C. qui nous a communiqué ses infos)

Etant donné que ces infos sont absentes du site de FC à l'heure où je fais ce post, je mets le programme en intégral, malgré certains trucs qui sont dedans et qui à mon avis, ne méritent guère plus qu'un classement dans une loufocothèque sonore. Mais c'est à chacun de voir ...

Dimanche 16 mai :
01h00 - 02h25
Nouveau répertoire dramatique : Le Paquebot Tenacity, de Charles Vildrac (1969). Par Henri Soubeyran.
02h25 - 02h50 :
La vignette - (janvier-février 2010) Prod Aude Lavigne
02h50 - 3h15 :
Mauriac croque la télé : Les Perses ont conquis la télé ; Proust, souvenirs ; Rendre une époque et une oeuvre ; L'homme aux yeux de langouste ; Les veilleurs du petit écran (août 2009). Prod Merryl Moneghetti
03h15 - 3h45 :
Feuilleton - Réveillon chez les Grimm : Les souliers usés à la danse ; Rumpelstilzchen ; Les trois fileuses, de Jacob et Wilhelm Grimm (2008) par J-Matthieu Zand.
03h45 - 05h10 :
Nuits magnétiques - Le roman de Pelléas et Mélisande 1 (1992) prod Franck Venaille.
05h10 - 06h10 :
Dumas trop humain - 3 : Chicot, le fou ; La Reine Margot (aout 2002) Prod François Angelier.

Lundi 17 mai :
00h20 - 00h30 :
Les langues en Afghanistan (1949) Causerie d'Emile Benveniste dans l'heure de culture française.
00h30 - 02h35
Radio-libre : Sétif, 60 ans après (2005) Prod Tewfik Hakem
02h35 - 03h40 :
Fiction : Les vaches noires, de Daniel Besnehard (2009).
03h40 - 05h00
Nuits magnétiques - Le roman de Pelléas et Mélisande 2 (1992) Prod Franck Venaille.
05h00 - 06h00
Dumas trop humain 4 : Henri IV ; Richelieu (2002) Prod François Angelier.



Dernière édition par Nessie le Lun 02 Jan 2012, 11:50, édité 1 fois

Gazier 

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Dim 16 Mai 2010, 22:31

Dites, les camarluches, à moins que j'aie raté un wagon, je découvre la refonte du site de France Culture qui a justement bien fondu comme le bonhomme de Prévert. À votre avis, la disparition du détail des programmes des Nuits est intentionnelle, accidentelle, sacrificielle, liée à la dangerosité sociétale et donc soumise au principe de précaution ?
Avec qui Nessie doit-il passer ses nuits pour obtenir ces informations ? Pourvu que ça ne le rende pas sourd.
Bon, il va falloir écrire à France Culture pour leur demander de mettre un lien vers cette page.
Je commence à me demander si le mystérieux Nessie ne serait pas Philippe Garbit ou Mydia Portis-Guérin. Je ne vois, Maurice, que cette explication qui expliquerait de façon explicationnelle ce mystère. Mais bon, laissons-le dans son Loch en priant le très haut qu'il ne parte pas en vacances.

Nessie 

Nessie

171
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Programmes de nuit - Partie "Archives en rediffusion" - Semaine à venir - Lun 17 Mai 2010, 01:07

gaziniero salud !

Réponse à la question "d'où viennent mes infos ?" : je fais tourner les tables (de mixage) et les têtes (d'enregistrement).
Ainsi puis-je offrir a-lors-mê-mke-la-nuit-ness-pas-finie, les 5 prochaines justes après ici :
(je te vous les mets au complet pour la phase rediff, même si, comme précédemment, il y a comme qui dirait quelque faute de goût mais comme on est tous en période de pénurie d'info, je me refuse à faire de l'embargo)

Mardi 18 mai :
00h30 - 00h56 :
La vignette, par A. Lavigne : 5 épisodes (sept.-oct. 2009). Prod Aude Lavigne
00h56 - 02h30
Surpris par la nuit - A l'écoute (14 mars 06) prod Andrea Cohen.

Mercredi 19 mai :
00h30 - 00h51 :
L'étoile de chance : Renato Vassallo Paleologo 1(1962) par Marguerite Taos-Amrouche & Marcel Sicard
00h51 - 02h11 :
Surpris par la nuit - Naples hier et aujourd'hui, un voyage irrationnel - 1 (16 juin 09) Prod Emmelene Landon.

Jeudi 20 mai :
00h30 - 00h51 :
Foire aux monologues, avec Olivier Hussenot (1956)
00h51 - 02h11 :
Surpris par la nuit - Naples hier et aujourd'hui, un voyage irrationnel - 2 (17 juin 09) Prod Emmelene Landon.

Vendredi 21 mai
00h30 - 01h06 :
Plaisir de la lecture - Les Cosaques, de Léon Tolstoï (1962) , par E. Krakowski : .
01h06 - 02h11 :
Rencontre avec Marius Constant à Mâcon (16 mars 71) par Odile Martin.

Samedi 22 mai
00h30 - 02h12
Lundis de l'Histoire : Michel Pastoureau (1980) Prod jacques Le Goff

Et concernant le nouveau site : on explique ici-même comment s'y retrouver.
Pour les programmes de nuit, j'ai envoyé un mail de doléances à Philippe Garbit. On devrait avoir une réponse sous huitaine. De tout ce qu'on a perdu dans le nouveau site de FC, la seule chose qu'on est quasi certains de récupérer, c'est le programme détaillé des nuits. Pour le reste, càd une ergonomie conforme aux normes du web, et les tonnes de pages d'archives, personne n'ose encore parier....



Dernière édition par Nessie le Mar 05 Oct 2010, 09:17, édité 1 fois

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) -

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