D'abord la fin : en seconde partie soit à 1h, un Mardi du Cinéma signé Renée Elkaïm-Bollinger et réalisé par Jean Couturier, à signaler parce qu'on pourra apprécier en passant la réalisation et le mixage. REB comme on dit, c'est une productrice bien connue des auditeurs de FC depuis 1985. Avant d'avoir créé et fait vivre pendant 10 ans Bouche à oreille, on lui doit quantité de numéros réussis dans les séries de FC où elle a été présente : Rétro, Une vie une oeuvre, Bon plaisir, Matinée des autres ; ici un Mardi du cinéma, en 1996. 90 minutes non pour traiter de l'actualité culturelle, mais autour d'un objet artistique, en l'occurrence un film de Corneau adapté d'un roman de Tabucchi et qui à l'époque, était déjà vieux de 8 ans. On retrouvera l'ambiance de documentaire de FC, loin des reportages hystériques de la période actuelle. C'est calme, réfléchi sinon méditatif, on analyse et on raconte. Et encore plus on revient sur les lieux, non du crime, mais du film. Attendez vous à entendre Tabucchi et Corneau, toujours volubile et passionnant, et puis quelques cinéastes apprentis, et puis Alain Marchal, ingénieur son (mais pas celui du film). Comme c'est un voyage en Inde, dans un esprit peut-être proche du Carnet Nomade de Colette Fellous, l'auditeur qui est devenu auditeur de nuit, est convié à son propre nocturne indien.
Avant le Nocturne Indien, soit de 0h30 à 1h, de nouveau un numéro de la série de Jean-François Bory "Nouvelle figuration, nouvelles tendances". C'est une franchement belle série de 10 numéros seulement, datée de janvier 1977. Des entretiens de 25' avec des artistes apparentés à la Nouvelle figuration, rebaptisée Figuration narrative. Ces entretiens sont des merveilles de calme radiophonique. Le principe est simplissime, montrant que la radio de qualité ne passe pas nécessairement par des chichis de "plateau" : on y entend exclusivement la voix de l'artiste, qui répond selon son rythme à des questions standard, sans se voir interrompu par un interviewer soucieux de placer un bon mot ou de jouer la complicité. Les questions elles-mêmes sont gommées pour la plupart et même toutes, dans certains épisodes. Et puisqu'il s'agit du questionnaire dit de Proust, signalons aussi que l'utilisation qui en est faite ici est un peu plus fute-fute que par d'autres, avant ou après. Finalement on n'entendra que la parole de l'artiste, ponctuée d'un peu de musique. Le producteur et/ou l'interviewer s'effacent derrière le sujet. L'auditeur est tout proche de l'artiste.
De cette série, depuis décembre dernier les Nuits de FC nous ont proposé Emmanuel Proweller, Peter Klasen, Gilles Ghez, Jean-Pierre le Boulc'h, Colette Deblé. Ce soir Peter Stampfli. Ces noms ne me disent rien. Je ne crois pas vivre avec leur oeuvre, et guère plus après qu'avant d'avoir entendu l'émission. Mais leur parole, envoyée pendant la nuit, c'est encore un voyage. Ces entretiens donnent à entendre la vision de l'artiste, et son vagabondage tour à tour réfléchi et profond, mais aussi technique, errant, joueur, questionneur, amusé. La création se raconte ou plutôt se prolonge par la radio. Selon le souhait de JF Bory, l'artiste est pris ici en tant qu'entité langagière (dixit).
Espérons que ce numéro sera aussi réussi que les précédents. Espérons aussi que les Nuits de FC iront jusqu'au bout de la série. Un mot pour les archiveurs : attention le numéro de ce soir est certes une première rediff, mais il n'est pas du tout certain qu'on le verra revenir, car les 5 épisodes déjà proposés n'ont pas encore donné lieu à double rediff.
Mardi 22 septembre
00h30 – 01h01 :
Nouvelle figuration, nouvelles tendances - Peter Stampfli (annoncé 22 avr 72, plus vraisemblable janv 77) Par J-François Bory
01h01 – 02h26 :
Mardis du cinéma – Nocturne indien (16 juil. 96) Prod Renée Elkaïm Bollinger
Dernière édition par Nessie le Dim 10 Oct 2010, 15:33, édité 5 fois (Raison : mots manquants)