Au courrier de Radio France :
Podcast « La Fabrique de l’Histoire » Claire TEXIER 24/04/2018 7:34 France Culture
Bonjour,
Vous avez diffusé la semaine passée quatre émissions intitulées "Histoire des odeurs et des parfums".
Or, la dernière des quatre émissions ("Parfums et religion") n'a pas été mise en ligne à podcaster.
Mon oncle de bientôt quatre-vingts ans qui est un féru du podcast depuis que je lui ai appris la manip', me demande de l'aider. Je vous demande donc si nous allons pouvoir disposer de l'émission dans les prochains jours ou sinon de nous en donner une explication valable, car vous ne pouvez pas mettre en ligne tant de documents intéressants, créer des addictions chez vos auditeurs et finalement causer de la frustration dès qu'un contenu attendu fait défaut.
J'espère que vous prendrez le temps de me lire et d'alerter Emmanuel Laurentin.
J'en profite pour vous remercier car toutes ces émissions à podcaster rendent les heures de trajet, de ménage ou même de poterie bien plus profitables ! C'est une révolution dans la vie. Nessie(https://regardfc.1fr1.net/t433-pierre-descargues-1925-2012#11006) a écrit:Je ne sais pas trop si on fera un jour une rubrique ou un fil d'obituaire. Dans ce forum, le genre favori n'est pas trop le tiré-de-mouchoir. Mais commenter la disparition de Pierre Descargues c'est autre chose : c'est se souvenir d'une école de radio, pas vraiment une école qui nous quitte car elle avait été liquidée consciencieusement, certains disent après son départ en 1997, d'autres ont senti la secousse un peu après, à l'automne 1999. En tous cas c'est une école qu'on voudrait voir renaître. Pierre Descargues ce sont des après-midi de culture sur France Culture. Chose qu'on avait perdue bien avant qu'il ne quitte le monde des vivants. (...)
On (...) comprend aussi que Pierre Descargues avait senti, bien avant les autres, que les émissions de radio ça s'enregistre, ça se conserve, ça se réécoute et ça s'échange. Il avait donc créé un petit forum d'échange de cassettes, entre les auditeurs. Sans jamais employer ces termes il était donc partisan du programme de stock, de la radiothèque personnelle, et des échanges entre auditeurs. Le tout étant mis au service de la culture, à l'époque où la vocation de France Culture était de mettre la culture à la disposition du public. Suivant le constat de Michel Cazenave, ce temps est derrière nous (je cite ici un échange personnel en novembre dernier). (...)
Certain célèbre producteur demandait à un auditeur en 2000, dans un débat sur la refonte de France Culture où l'auditeur témoignait de ses enregistrements sur cassettes pour écouter la radio en différé : "Vous ne seriez pas un peu malade ?"
Madame D. avait, quelques années auparavant, contacté Pierre Descargues pour obtenir une émission mémorable qu'un auditeur aurait pu enregistrer. Le malade que j'étais (selon Jean Lebrun) l'avait et la lui fournit. Ce fut la première et pas la dernière cassette durant les 23 ans d'échanges qui s'ensuivirent.
Madame D. est décédée ce mois-ci peu avant ses 98 ans. Personne de goût et de culture, elle écrivait en 1996 : "Cette radio [France Culture] est providentielle, on voudrait l'écouter toute la journée". Quelques années plus tard (voir citation ci-dessus), elle s'écriait "Ces nénettes sont exaspérantes" [les nénettes placées par Laure Adler pour
infantiliser rajeunir l'antenne]. On commençait au tournant du siècle à "écoutaiwe Fwance Keultcheure" (slogan, avec l'accent, rabâché à l'antenne, comme celui de "l'ouverture" répété jusqu'à l’écœurement depuis bientôt presque un an].