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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 30 sur 53

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Pierre Perrault & Georges Franju - Lun 07 Déc 2020, 21:37

Surprises de vues par Philippe Esnault - suite du début)
Les deux premiers numéros de la série donnent la parole à deux forts caractères.

1 - Les vacances de Pierre Perrault (15/08/1983)
C’est en enregistrant des voix qu’il a, à un moment donné, éprouvé le besoin de passer par l’image, car, selon ses dires, sans cela on ne savait pas qui parlait.
Pierre Perrault, homme de radio donc, a produit de nombreuses émissions pour Radio Canada, près de 700 entre 1955 et 1966.
Cela explique aussi l’aisance, la volubilité dont il fait preuve durant l'entretien.
Pour la radio, il a parcouru le Québec avec son magnétophone, avant de passer à la caméra.
Il est aussi poète. Nous pouvons en entendre un durant l’émission.
Pour compléter :
- Son bon plaisir sur France Culture en 1995, par Marie-Hélène Fraissé, avec Pierre Perrault, Guy Gauthier, Michel Serres, Claude Guisard, Jacques Douai, Gaston Miron, Claude Duneton et Claude Guizard - réalisation Rosemary Courcelle
- Ses films, disponibles gratuitement sur le site de l’Office National de Film du Canada.
La série de films « Au pays de Neufve-France » (13 X 30mn, 1960) est au départ une émission de radio (1956-57, Radio Canada). Heureusement que l’ONF offre pour chaque film une petite présentation de quelques lignes, bien utile pour les spectateurs peu familiers avec le monde québecois.
- Un documentaire radiophonique en deux parties : 1) Le cinéaste et le poète  2) L’homme de radio et l’homme engagé (Radio Canada, 2016).
Avec : Joël LeBigot (présentateur), Marie-Ève Soutière (narratrice), Jean-Philippe Pleau (collaborateur), Mathieu Beauchamp et Charles Plourde (réalisateurs)

Explication du titre : Pierre Perrault ne se considère en vacances que lorsqu'il prépare un film.

2 – Les vertiges de Georges Franju (16/08/1983)
L’entretien avec Georges Franju est un montage d’un entretien plus long dans lequel Philippe Esnault a gardé la partie consacrée aux documentaires.
L’Ina signale deux entretiens de plus de trois heures chacun enregistrés le 11 et 12 octobre 1982.
En introduction, Georges Franju attaque Méliès et ses rêves qu’il impose au spectateur.
Il l’a pourtant connu, et lui a même consacré un court métrage.
Franju, c’est toujours un spectacle radiophonique. Les propos sont bruts de décoffrage, et, comme souvent avec le réalisateur, les images qu’il emploie dans son discours, les histoires qu’il raconte, sont plus fortes que celles de bien de ses films. La manière qu’il a de décrire les décors des films muets ou de raconter des scènes de ses films qui ont été coupées ou non tournées, titille plus l’imagination de l’auditeur que les films eux-mêmes.
Encore que ses deux premiers courts métrages, « Le sang des bêtes » et « Hôtel des Invalides », soient particulièrement marquants. La partie de l’entretien qui porte sur ces deux films est la plus haute en couleurs, et, heureusement, la plus longue.

Franju s’amuse beaucoup durant cet entretien. Le morbide l'attire, l'humour noir aussi. C’est un vrai numéro d’acteur.
Plusieurs moments délectables, notamment celui où il raconte que « Le sang des bêtes » a été projeté par erreur à un public enfantin, qui a ri pendant toute la projection. Philippe Esnault demande si les parents n’ont pas réagi. Bien sûr que non, répond Franju, puisque ça faisait marrer les enfants !

Philaunet En ligne

Philaunet
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''Pierre Perrault (1927-1999)'', en mémoire de - Mar 08 Déc 2020, 11:01

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p280-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#36436) a écrit:Surprises de vues par Philippe Esnault - suite du début)
Les deux premiers numéros de la série donnent la parole à deux forts caractères.

1 - Les vacances de Pierre Perrault (15/08/1983)
C’est en enregistrant des voix qu’il a, à un moment donné, éprouvé le besoin de passer par l’image, car, selon ses dires, sans cela on ne savait pas qui parlait.
Pierre Perrault, homme de radio donc, a produit de nombreuses émissions pour Radio Canada, près de 700 entre 1955 et 1966.
Cela explique aussi l’aisance, la volubilité dont il fait preuve durant l'entretien.
Pour la radio, il a parcouru le Québec avec son magnétophone, avant de passer à la caméra.
Il est aussi poète. Nous pouvons en entendre un durant l’émission. (...)
Une vie de radio : en 1993, cinq cassettes (BASF Ferro Extra I  60, numérotées de 635 à 639...) ont enregistré les cinq numéros d'Appel du nord de Pierre Perrault, diffusés dans "Carnets de voyage" à partir du 3 août à 19h48  (Un T de Télérama dans ses pages radio...).

Une des plus fortes émotions radiophoniques de cette décennie-là (dixit l'auteur de ces lignes). Ambiance sonore, paroles, lectures.

La coupure Télérama :
19.48 Carnets de voyage
L'appel du Nord : juillet 1991, une odyssée dans l'Arctique canadien (jusqu'au 10 août). Avec Y. Perrault, archéologue et spécialiste de la flore arctique ; D. Dumais, réalisatrice ; D. Beauregard, assistante et 55 membres d'équipage. Par P. Perrault, pour Radio Canada. réal. D. Dumais et M.F. Nussbaum.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p280-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#36436) a écrit:Pour compléter :
- Son bon plaisir sur France Culture en 1995, par Marie-Hélène Fraissé, avec Pierre Perrault, Guy Gauthier, Michel Serres, Claude Guisard, Jacques Douai, Gaston Miron, Claude Duneton et Claude Guizard - réalisation Rosemary Courcelle
- Ses films, disponibles gratuitement sur le site de l’Office National de Film du Canada.
La série de films « Au pays de Neufve-France » (13 X 30mn, 1960) est au départ une émission de radio (1956-57, Radio Canada). Heureusement que l’ONF offre pour chaque film une petite présentation de quelques lignes, bien utile pour les spectateurs peu familiers avec le monde québecois.
- Un documentaire radiophonique en deux parties : 1) Le cinéaste et le poète  2) L’homme de radio et l’homme engagé (Radio Canada, 2016).
Avec : Joël LeBigot (présentateur), Marie-Ève Soutière (narratrice), Jean-Philippe Pleau (collaborateur), Mathieu Beauchamp et Charles Plourde (réalisateurs)

Explication du titre : Pierre Perrault ne se considère en vacances que lorsqu'il prépare un film.

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Durga Puja - Jean Grémillon - Pierre Perrault - Arthur Rimbaud - Lun 14 Déc 2020, 08:36

La matinée des autres - Durga Puja : une fête traditionnelle de l'Inde (27/02/1990) 
par Jacques Dupont - avec Sarkar Swati, Gosh Kr, Ukil Paramitha et Sarkar Salil - réalisation Dominique Costa 
Un documentaire radiophonique d’une heure et demie exemplaire : après le récit de la légende de Durga, déesse qui a combattu et vaincu le démon, nous voilà à Calcutta, et nous suivons toute la cérémonie, décrite et commentée.
Le producteur connaît non seulement bien son sujet, mais aussi les différents intervenants avec qui il s’entretient.
Par contre, dans un élan d’enthousiasme, un des intervenants dit que la société bengali est matriarcale, ce qui peut paraître quelque peu excessif...

Mardis du cinéma - Jean Grémillon (03/10/1989) 
par Geneviève Sellier - avec André Brunelin, Jean-Claude Biette, Jean-Claude Guiguet, Irène Joachim, et Roland Lesaffre
avec aussi les voix de Louis Daquin, Jean Grémillon, Roland-Manuel et Georges Sadoul
réalisation Josette Colin 
L’émission parcourt les films de Grémillon par ordre chronologique. Les extraits des films sont trop longs, comme s’il s’agissait de compenser la maigreur des interventions, que l’on aurait aimées plus longues…
Jean Grémillon est un des réalisateurs phare des années 30, mais il n’a pas pu s’imposer après la guerre, et a terminé par des courts métrages de commande. Geneviève Sellier tente une réhabilitation, qui trente ans plus tard n'a toujours pas eu lieu.
Jacques Prévert a écrit pour lui, notamment « Lumière d’été » et « Remorques », films qui ne contiennent aucun mot d'auteur, dont Prévert parsème d'habitude ses dialogues.
Il était musicien, sans que soit donné plus de précision. Ami du chef d’orchestre Roger Désormière, la musique de ses films était signée Roland-Manuel (le père de Claude Roland-Manuel, réalisateur radio) ou, pour « L’amour d’une femme » (1953), Henri Dutilleux.
Alors en tournage dans le sud de la France, Désormière lui avait envoyé son enregistrement, vingt 78 tours, de « Pelléas et Mélisande » de Debussy, qu'il écoutait le matin avant le tournage. La version Désormière, malgré le passage du temps, est encore la version de référence de l'opéra, la plus homogène. Irène Joachim y est Mélisande.

En 1949, n'ayant pu tourner « Le printemps de la liberté », film prévu pour le centenaire de la Révolution de 1848, il va l’adapter pour la radio, utilisant la musique qu'Elsa Barraine avait écrite, dirigée par Roger Désormière. Dans l'émission nous pouvons entendre le prologue dit par le réalisateur. L'accompagnement musical est lourd.
Les Nuits avaient diffusé au début des années 90 l'intégralité de cette fiction, interprétée notamment par Arlette Thomas et Michel Bouquet. L'histoire est ultra conventionnelle et la symbolique aussi lourde que la musique.

Les Jean-Claude, Biette & Guiguet, insistent sur la qualité du jeu des acteurs dans ses films : Raimu, qui n’a pas du tout apprécié d’être « mis à nu », Charles Vanel, Jean Gabin, et Madeleine Renaud, peu connue comme actrice au cinéma, et qu’il emploiera pour des rôles importants dans quatre de ses films parmi les plus réussis.

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Pour faire suite aux messages du 7 & 8 décembre,
Le bon plaisir de Pierre Perrault(28/10/1995)
par Marie-Hélène Fraissé - avec Yolande Simard-Perrault, archéologue, botaniste ; Camille Laperrière, monteuse à l'Office National du Film Canadien ; Martin Leclerc, cameraman ; Guy Gauthier, critique de cinéma ; Paul Warren, Yves Lacroix, critiques de cinéma ; Michel Serres, philosophe, navigateur ; Léopold Tremblay, Eloi Perron, Laurent Tremblay, habitants de l'île aux Coudres ; Claude Guisard, directeur de la Recherche à l'INA ; Jacques Douai, chanteur ; Pierre Morency, écrivain ; Gaston Miron, poète, éditeur ; Jean-Guy Sabourin, metteur en scène de théâtre. Lectures : Claude Duneton.
réalisation Rosemary Courcelle
L’émission n’a pas été programmée fin octobre 1995 par hasard. Le 30 octobre, et la productrice le rappelle brièvement au début, se tenait au Québec un référendum sur la souveraineté du Québec. Le « non » l’a finalement emporté d’une courte majorité.
Durant la dernière partie de ce bon plaisir, Pierre Perrault revient sur cette question.
L’émission s’ouvre et se referme sur les propos hagiographiques de Michel Serres, qui entre ces deux extrémités tiendra des propos nettement plus intéressants sur les capacités extraordinaires de résistance au froid qu’avaient les habitants de l'Isle-aux-Coudres. Afin de supporter des températures de -20°, ils se trempaient les mains dans l’eau pour se constituer des gants de glace, qui eux se contentaient de ne pas descendre au dessous de 0°.
La partie la plus forte est la première heure et demie, durant laquelle Perrault et M-H Fraïssé vont sur l’île aux Coudres, où au début des années 60 Perrault a fait reconstituer par les habitants la pêche aux marsouins afin qu’elle soit immortalisée « pour la suite du monde ».
Le bon plaisir revient sur les différents aspects de l’œuvre : la radio, l’importance du langage, l’île aux Coudres, les indiens, la chasse aux bœufs musqués, la culture québécoise et sa capacité de résistance à la langue anglaise.
Avant la radio, retour sur sa brève carrière d’avocat.
L’homme, d’après les proches, a un caractère bien trempé, qui ne rend pas toujours très commodes les relations avec son équipe.
Le langage dans le cinéma de Perrault vient avant l’image, et guide même les choix de montage. Lorsque une des protagonistes d’un de ses films use d’une expression anglaise, pour en donner l’équivalence québécoise, Perrault fait un insert d’une autre séquence, avec Marie Tremblay, l’une des habitantes de l’Isle-aux-Coudres.

Il est, dans la première moitié de l’émission, question de la découverte de l'île par Jacques Cartier.
Pierre Perrault, en 1984, pour célébrer le 450ème anniversaire de la découverte du Canada, signait, avec Jean-Daniel Lafond, pour France Culture et Radio Canada une série de 13 X 1h réalisée par Janine Antoine, « Jacques Cartier : le voyage imaginé 1534-1984 ».
En 1982, Marie-Hélène Fraïssé avait elle aussi refait les voyages de Jacques Cartier : « Jacques Cartier, voyages au Canada, 1534-1541 », une série de 4 X 30 mn, où l'on entend notamment Pierre Perrault et la famille Tremblay. (Source Inathèque)

Analyse spectrale de l'Occident - Arthur Rimbaud (07/05/1966) 
par  Serge Jouhet
avec Jean Paulhan, Yves Bonnefoy, Alain Veinstein et Anne de Staël
lectures Loleh Bellon, Roger Blin et Laurent Terzieff
réalisation Nicole Geisweiller
Une émission purement littéraire, qui bien sûr ne fait pas l’impasse sur la vie de l’auteur, mais qui tient à d’abord revenir sur la puissance de cette poésie.
Chacun y va de son essai sur Rimbaud, Serge Jouhet faisant le lien. Aucun entretien dans cette émission : tout est écrit à la virgule près.
Les lectures sont, pour le coup, plutôt abondantes, ce qui n’est pas toujours le cas dans les analyses spectrales.
La qualité des lectures varie. Loleh Bellon déclame, Laurent Terzieff est brillant. Mais Roger Blin, à la diction sèche et légèrement hachée, magnifique, emporte tout sur son passage.
Ce qui est particulièrement gênant lorsque, dans « Une saison en enfer », la voix de l’actrice succède à celle de Blin.
L’introduction de Jean Paulhan n’est autre que la première face d’un coffret de deux disques édité par « Le Cercle de Poésie ». Paulhan évacue tout ce qu’il n’arrive pas à comprendre dans les poèmes en le qualifiant de « fantaisie », et, petit effet rétro, l'homosexualité (la ''pédérastie'') est classée parmi les dépravations suprêmes de Rimbaud.

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 30 Opera721Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 30 Opera722

Anne de Staël, à la voix un peu forte et agressive, voix qui semble ne pas bien être habituée à s’exprimer à la radio, parle des associations d’images, donc de mots, dans la poésie de Rimbaud.
Ensuite, Rimbaud et le silence, avec Alain Veinstein, à la voix plus aiguë que celle qu’on lui connaît, mais qui a déjà le phrasé, les inflexions qu’on retrouvera plus tard dans les nombreuses émissions qu’il produira. Son texte, assez court, n’est pas sans maladresses, voire un peu creux (« Rimbaud ne dissocie pas la poésie de la vie »).
Yves Bonnefoy clôt l’émission : il associe d’abord Rimbaud au début de la Seconde Guerre Mondiale, moment où il l’a découvert. Son texte, lu d’une voix légèrement tremblante raconte la perception qu’ont eu du poète les auteurs du XXème siècle.

« ...Il me semble pourtant que cette leçon de Rimbaud soit beaucoup moins spontanément acceptée, ce qui est assez inquiétant. Que se passe-t-il donc ? Eh bien disons d’abord qu’une des conséquences qui découle de la conception du poème telle que Rimbaud l’a vécue, c’est que la poésie n’est jamais un art. Même avec une cruelle ironie, dans « Ce qu’on dit aux poètes à propos de fleurs », son manifeste anti-symboliste, on ne peut séparer la beauté poétique de la vérité. Et prétendre se détourner de cette dernière pour construire quelque structure de mots, d’images, de sentiments, c’est contradictoire, et ce serait aller à l’échec. La beauté n’est pas une fin, ni l’œuvre même, mais un moment, un moyen, dans une recherche plus vaste qui est celle de la présence. Il advient cependant qu’aujourd’hui beaucoup d’écrivains semblent avoir mauvaise conscience devant l’activité apparemment plus directe du militant…
...Eh bien j’accepte de penser que la parole de l’écrivain est un tout dont la structure d’ensemble modifie les assertions qu’on y trouve et en rend suspecte la vérité. Mais cette structure est prise dans celles qui sont plus vastes de la destinée individuelle et du groupe humain. Et elle prend son sens dernier, malgré tout, de la recherche de vraie vie qui peut animer parfois ces dernières.
Oui, l’art, comme tout moyen, déforme la vérité que le poète recherche, mais s’il n’y avait pas dans son esprit cette fin, au début informe et obscure, croit-on que ceux que nous respectons eussent même tenté d’écrire ?…
»

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Curly

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Le phar... - Dim 20 Déc 2020, 12:32

Le phar… (26/02/1972) 
de José Pivin
musique originale Georges Aperghis
interprétation Roger Blin, Daniel Colas, Edith Scob, Madeleine Marion, Hélène Dieudonné, Roland Dubillard, Suzanne Pivin, Jean Martin, Marie-Claire Achard, Lucien Frégis, Tania Balachova, Gabrielle Centanini, Carole Grove, Jean Péméja, Henri Gilabert, Sylvain Solustri et Michael Lonsdale
montage Michèle Sono, assistée de Nicole Prat
prise de son Daniel Toursière
 réalisation José Pivin 
Sous ce titre mystérieux se présente une « fête incertaine en douze tableaux et trois intervalles »  dans laquelle nous sommes invités, comme les personnages d’ailleurs, à nous perdre.
Aux trois intervalles peuvent s’ajouter le générique, où le micro se promène dans le studio pendant que les acteurs et techniciens discutent.
Les différents tableaux sont introduits par des didascalies brèves (voix de Charles Evin, « l’Appelant ») qui présentent les lieux, qui créent au fur et à mesure une étrange topographie : une allée de platanes, devant un grand hôtel, une ruelle, une colline, une auberge, un étang, un champ de petits pois…
L’histoire est difficile à raconter. Un pharmacien (le phar…?) de Froideville (Michael Lonsdale), part enterrer son chat et tombe dans un puits. Pour se réveiller six ans plus tard chez Elisabeth et apprendre qu’il y a eu une guerre dans l’intervalle.
Se rencontrent dans ces lieux variés des employés de l’hôtel, le cuisinier Sinoir, Roger Blin, qui devient ensuite curé, un ouvrier qui s’appelle Nouss (Roland Dubillard), qui tombe amoureux de Caroline (Suzanne Pivin), qui est aussi peut-être Elisabeth, à moins que ce ne soit l’inverse, mais Caroline existe-t-elle ?, Lavela (Édith Scob) et sa sœur La Péniche (Madeleine Marion), le groom (Daniel Colas) amoureux de Lavela, le portier Quémoi (Jean Martin), qui va devenir le directeur d’une usine de conserves de petits pois, vers laquelle tous les personnages vont converger à la fin, pour se perdre dans la brume. Se perdre puisque le pharmacien (le phar(e) ?) à nouveau disparaît ?
Mais plus on avance, plus nous sommes dans l’incertitude : personnages doubles, faits incertains…
Les tableaux sont séparés aussi par des intermèdes musicaux, miniatures pour cuivres, avant le final où une pièce plus importante va recouvrir progressivement le flot de voix humaines.
Les bruitages sont quasi absents, ce qui accentue le côté irréel de cette histoire. Et lorsqu’il y en a, ce sont des sons qui tendent vers la musique : le passage dans l’étang (Blin et Lonsdale) où l'auditeur sépare le bruit de l’eau de celui des voix sans raccorder les deux éléments dans un tout homogène. La réalisation ne gomme pas les collures sons/voix/musique, au contraire, elle les fait sentir.
Dans les intermèdes/intervalles, José Pivin a enregistré des conversations entre les acteurs et lui-même. Il leur propose des sons qu’il a enregistré, et laisse libre cours aux commentaires. Ces sons paraissent étrangers à l’histoire, alors qu’ils lui sont, peut-être, logiquement liés.
Une scène avec Roger Blin/le cuisinier s’enchaîne avec un intervalle sur la préparation des andouillettes.
Après la scène de l’étang, José Pivin propose un enregistrement, magnifique, d’un marécage (oiseaux, grenouilles…).
Le second intervalle enchaîne une phrase laissée en suspens («Élisabeth écarte les roseaux et découvre... ») avec des chants berbères et des souvenirs de vacances dans le désert. Le lien possible, mais pas certain : les deux personnages, Nouss et Elisabeth, de même que les acteurs de l’intervalle, parlent de boisson…
Cette pièce de 3h50, tout aussi musicale que dramatique, est une fantaisie étrange. Les voix des acteurs, et quelles voix, sont tout aussi musicales que les pièces d’Aperghis ou les enregistrements de Pivin d’un marécage en pleine nuit.

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La mode masculine en 1975 - Syndicats et partis ouvriers en Europe de 1885 à 1905 - Émile Zola - Lun 21 Déc 2020, 16:58

Les samedis de France Culture - La mode masculine, évolution ou révolution ? (11/10/1975) 
par Madeleine Ricaud
avec Pierre Cardin (couturier), André Courrèges (couturier), Erté (artiste), Paco Rabanne (couturier), Raoul Ergmann,  Messieurs Goldberg père et fils, Messieurs Domenech et Miserey, Michel  Butor (écrivain, critique d'art, traducteur), Jean Marais (comédien),  Bruno Duroselle (auteur d'ouvrages sur la mode), Yvonne Delande (actrice), des clients, des stylistes et des directeurs commerciaux de magasin de mode masculine
lectures Philippe Laudenbach et Georges Coste
réalisation Evelyne Frémy 
Enquête sur l’évolution, ou révolution, tout dépend du point de vue, de la mode masculine.
Madeleine Ricaud se promène dans les rues, va au marché aux puces (dialogue savoureux entre un vendeur et un djeune qui veut acheter sa veste rocker), ou à la rencontre de clients,  de stylistes, de tailleurs, et même de Jean Marais, qui a lancé la mode du manteau de fourrure.
Les propos de Michel Butor peuvent paraître un peu plats : oui, la mode est le reflet d’une époque, d’une société. Les exemples qu'il donne par contre sont plus intéressants.
L’évolution de la mode masculine et féminine témoigne d’une évolution des mœurs, mais là aussi, cela n’est pas particulièrement extraordinaire.
L’émission enchaîne à un rythme soutenu des citations d’auteurs, des entretiens ou brefs témoignages, coupés par des virgules de clavecin – toujours les mêmes - dont la répétition fatigue quelque peu.
La musique du générique est semble-t-il volontairement à la mode de 1975. Et force est de constater une fois de plus que la mode vieillit souvent bien mal.
Les questions et remarques de la productrice traduisent une certaine frilosité par rapport aux évolutions de la mode des années 60/70. Les professionnels par contre, eux, acceptent ces évolutions sans problème, puisque c’est leur métier.
Paco Rabanne, après le constat, original, qu’après cette période baroque nous allons revenir au classicisme, en profite pour prophétiser.
« Je crois que, après les évènements terribles de 1983 puisque tous les prophètes disent qu’il y aura une guerre mondiale, viendra l’âge d’or du verseau où cet âge d’or amènera (?) un nouveau vêtement fantastique. »
Madeleine Ricaud ne manque pas d’humour, puisqu’elle n’a pas coupé cette annonce terrifiante au montage.


Deux Analyses spectrales de l'Occident par Pierre Sipriot
réalisation Hélène de Labrusse
Ces deux analyses spectrales, comme beaucoup d’autres, agencent interventions écrites, débats, entretiens…
Les différentes parties ne sont pas d’égales qualité.
Syndicats et partis ouvriers en Europe de 1885 à 1905 (12/11/1966) 
avec Adrien Dansette (historien, juriste), Aldo Carocci (université de Turin), Pierre Gaxotte (historien, journaliste, académicien), Henri Mitterand (universitaire, auteur, critique, éditeur, spécialiste de Zola), Ralph Miliband (philosophe politique) et Ernest Labrousse (historien)
lectures René Clermont et Roger Blin    
L'émision s'ouvre par un rappel historique des mouvements ouvriers, à partir, non pas de 1885, mais de la fin des années 70, moment où l’on libère les prisonniers de la Commune. En près de quarante minutes, Pierre Sipriot retrace l’histoire des différents courants de pensées : du boulangisme, du blanquisme, ainsi que Jules Guesde et Jean Jaurès.
La suite est plus bancale : Ernest Labrousse prend le relais pour diriger un multiplex avec Aldo Carocci à Rome, et Ralph Miliband à Londres sur le thème du socialisme en Europe à la veille de la Première Guerre Mondiale.
Labrousse est survolté, c’est tout juste s’il laisse ses deux confrères parler.
Pierre Sipriot reprend les commandes pour compléter avec un bref exposé sur l’Allemagne, lui-même complété par celui de Pierre Gaxotte.
Pour la dernière demi-heure, Henri Mitterrand présente « Germinal » de Zola. Une synthèse de l’œuvre, quelques lectures par Roger Blin, et la manière dont Zola représente les idées socialistes dans son roman, à travers les personnages d’Étienne Lantier et de Souvarine.
L’émission de termine par quelques propos sur le catholicisme social, « les efforts de l’Église pour améliorer le sort du prolétariat », avec Adrien Dansette.

La vie et l’œuvre d'Émile Zola  (12/03/1966)
avec Georges Conchon (écrivain, journaliste, scénariste), Pierre Descaves  (homme politique, Président du comité des programme radio de l'ORTF),  Pierre Gascar (journaliste, critique littéraire, écrivain, essayiste,  dialoguiste), Henri Guillemin (critique littéraire, historien,  conférencier, polémiste, homme de radio et de télévision), Armand Lanoux  (écrivain), Jean Mistler (homme politique, écrivain), Henri Mitterand (universitaire, auteur, critique, éditeur, spécialiste de Zola) et Gilbert Sigaux (professeur, écrivain, traducteur)
lectures Gilbert Pigaut
- Quelques éléments biographiques, dialogue entre Pierre Sipriot et Armand Lanoux, qui revient sur les relations amoureuses de Zola. Ils évoquent aussi les liens avec Balzac et Hugo, et l’engagement moral (l’affaire Dreyfus).
- Dialogue entre Jean Mistler et Henri Mitterand. Le travail préparatoire de Zola. Mitterand raconte le rôle de cette documentation.
Lecture d’un extrait d’ébauche, le portrait d’une vendeuse de grand magasin, qui va devenir un personnage du « Bonheur des dames ».
- Henri Guillemin, dans un essai très inspiré sur les débuts de Zola, son idéal amoureux, sur les premiers textes, les « Contes à Ninon », qu’il relie avec les derniers textes, les « Évangiles » inachevés, et bien oubliés...
- Zola par Charles Péguy et Henri Barbusse.
La suite et fin de l’émission est curieuse : au lieu de défendre et d’expliquer l’œuvre de Zola, les différents intervenants vont plutôt mettre l’accent sur les limites de l’œuvre et les attaques contre Zola. C’est significatif de la place que l’on donne à Zola dans l’histoire de la littérature. Là-dessus, peu de choses ont changé aujourd’hui.
- Le Manifeste des Cinq, l’attaque contre Zola suite à la publication de « La terre », avec Pierre Descaves, le fils de Lucien, l’un des cinq signataires, qui revient aussi sur les « Soirées de Médan ».
Il s’interroge d’ailleurs sur l’importance accordée à cet incident, qui au regard de l’œuvre de Zola, semble sans intérêt,  « presque anecdotique », mais la réponse qu’il apporte ne convainc pas : ce développement sur cette affaire était-il nécessaire ici ?
Le roman « naturaliste » a rencontré quelques résistances, et Descaves mentionne d’autres articles assassins.
- Le discours prononcé par Anatole France aux obsèques de Zola. Anatole France qui lui aussi n’a pas ménagé ses attaques du vivant de l’écrivain…
- Table ronde avec Armand Lanoux, Georges Conchon, Pierre Gascar et Gilbert Sigaux.
Zola à nouveau en prend pour son grade, chaque compliment se retournant vite contre lui.
Ce qui ressort, c’est que Zola est juste un auteur qu’on lit dans son adolescence parce que c’est un moment de notre vie où nous sommes dans la rébellion, et qu’après il est temps, une fois adulte, de passer à des choses plus consistantes, comme par exemple Balzac.
Parmi les thèmes brassés dans ce débat bien animé : la littérature comme acte ou fonction, Zola l’homme indigné, et la condition ouvrière.
Est signalé, hélas trop rapidement, que les intentions de l’auteur sont, dans les meilleurs Rougon-Macquart, heureusement dépassées par son inspiration.

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Curly

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Charles Dickens -1- - Mar 22 Déc 2020, 15:33

Les Maîtres du mystère - L'agent d'assurance (11-04-1961 France II Régionale) 
adaptation Michel Averlant
bruitages Jean Bériac
interprétation Jean-Charles Thibault (Charles Dickens), Raymond Pelissier (Samson), Charles Charras (Julius Collins), Robert Marcy (Adams), Jean Bolo (Alfred Beckwith), Charlotte Clasis (Madame Redforth), Alain Beach (le directeur) et Arlette Thomas (Margaret Collins)
réalisation Pierre Billard
Adaptation très réussie d’un récit court, « Pourchassé ! » (« Hunted Down »), qui raconte l’histoire d’une escroquerie aux assurances. Dans l’adaptation de Michel Averlant, Dickens devient un personnage à qui l’assureur Samson raconte l’histoire de l'infâme Julius Collins.    
L'ensemble est sacrément bien mené, à un rythme enlevé, et l'interprétation parfaite, comme souvent dans cette série.
     
Suivi par la chronique habituelle de Germaine Beaumont qui résume l’intrigue modérément originale d’un roman de la Série Noire, « Le coin du soigneur » de Nick Quarry. Et par la sortie cinéma de Roger Régent, qui parle du film de ses « amis » (Georges Franju, Boileau-Narcejac), « Pleins feux sur l’assassin », amis qu’il apprécie suffisamment pour leur dire que l’intrigue ne vaut pas tripette. Les effets de mise en scène, le son et lumière terrifiant au château du comte de Keraudren, ont par contre plu à Roger, grand amateur d’humour noir.

Contes de Noël - Le possédé (27 & 28-12-1968) 
adaptation et traduction Nadine Lefébure
interprétation Henri Nassiet, Paul Villé, Marcel Lupovici, Véra Feyder, François Maistre, Jean Péméja, Roger Bret, Jane Val et Rosine Favey, Pierre Olivier, Gaétan Jor, Roland Ménard et Liliane Pawloff
réalisation Henri Soubeyran
Là encore, une réussite. Adaptation du conte « L’homme hanté » («The Haunted Man and the Ghost's Bargain « ), l’histoire est une variante d'« Un Chant de Noël ».
Un professeur de chimie, M. Redlaw, reçoit la visite d’un fantôme qui lui donne le pouvoir d’oublier tous ses tracas. Mais tous ceux qui l’approchent vont subir le même sort, perdant par là leur humanité.
La dramatique, en deux parties, prend le temps de développer les personnages secondaires.
L’interprétation, brillante, évite de verser dans le larmoyant, ce qui serait tentant vu le dénouement qu’offre Dickens à ses contes.

La série « Contes de Noël » par Nadine Lefébure et Henri Soubeyran contient trois autres parties :  Les Carillons (26/12/1968), La bataille de la vie (22-12-1968) et Le grillon du foyer (25-12-1968).
Mieux vaut oublier la soporifique et mielleuse adaptation en 2018 du « Chant de Noël » sous le titre de « Conte de Noël » et le très appliqué et moyennement réussi « Les Grandes espérances » de 2019 (cf ici et ici).

Une dernière dramatique, déjà diffusée dans les Nuits en 2016,
Dombey et fils (17-07-1954 Chaîne Nationale) 
adaptation André Gilliard
interprétation Jacques Dumesnil, Silvia Monfort, Lucien Nat, Robert Vattier, Suzanne Dantes, Pierre Trabaud, Nathalie Nerval, Nicole Vervil, Fernand Rauzena, Robert Moor, Anne Caprile, Bernard Veron, Francette Vernillat, Lucien Frégis, Becky Rosanes, Christian Fourcade et Régine Chantal - réalisation Georges Godebert 
L’adaptation en 1h45 d’un roman de 1000 pages est possible -tout est possible-, dans la mesure où il faut oublier la fidélité au texte. Or, ici, la dramatique essaie de faire rentrer un maximum du roman dans un temps très restreint.
Si l’on condense l’intrigue principale, on obtient de la guimauve, parce que Dickens utilise des ressorts dramatiques conventionnels, qui ne servent que de point de départ, de squelette, à ses romans monumentaux.
La dramatique, bien interprétée, est mise en onde avec beaucoup de grandiloquence.
Sous forme de feuilleton radiophonique, France Culture a proposé :
« En suivant M. Pickwick » en 1973, 25 épisodes, réalisation de Bernard Latour
« Nicholas Nickelby » en 1986, 15 épisodes , réalisation de Anne Lemaître
et « Une histoire de deux villes » en 1992, 15 épisodes, réalisation de Georges Peyrou.

La richesse des romans de Dickens, on pourra en retrouver quelques aperçus dans
Heure de culture française - L'humour de Dickens (11-12-1968) par Sylvère Monod
Une heure d’une demi-heure avec Sylvère Monod, traducteur d’une partie de l’œuvre de Dickens dont il fut un grand spécialiste.
Sylvère Monod regrette l’absence de traduction de l’immense biographie de Dickens par Edgar Johnson. En 2020, cette traduction est toujours inexistante. Faute d’intérêt en France pour l’auteur.
Après une présentation générale et limpide, l’émission propose la lecture (par Marc de Georgi ?) de plusieurs passages diversement comiques, introduits par Monod.
La longueur des romans de Dickens s’explique par le fait qu’ils étaient publiés, et pas seulement Pickwick, sous forme de fascicules mensuels. La construction des intrigues se faisait par additions : au fur et à mesure qu'il avance l’auteur rajoute des personnages et des sous-intrigues, pas nécessairement prévus au départ. Les intrigues doivent être bouclées les unes après les autres dans les 200 dernières pages. La plupart du temps, Dickens ne savait pas comment il allait terminer son roman lorsqu’il écrivait les fascicules.
Ironie du sort, le seul roman construit autour d’un mystère à élucider, « Le mystère d’Edwin Drood », est resté inachevé.
Pour revenir à l’émission, Sylvère Monod donne d'abord un aperçu du personnage de Sam Weller des « Pickwick Papers », personnage qui fit la renommée de Dickens. L’histoire fantaisiste et macabre de l’amateur de croustillons n’est pas lue avec l’accent cockney, que l’on pourrait attendre, mais la lecture fonctionne quand même.
Puis deux parties : les personnages et les thèmes.
Pour les personnages, nous passons du Sam Weller de « Pickwick » au Monsieur Podsnap de « L’ami commun », le dernier roman achevé par Dickens.
Viennent les portraits de M. Pecksniff (« Martin Chuzzelwit ») et de Madame Lirriper (du conte « La pension Lirriper »).
Les thèmes : les pompes funèbres, le théâtre de bas étage (extrait des « Grandes espérances ») et les insuffisances du personnel domestique (extrait de « David Copperfield »).

Une émission à ne pas mettre en relation avec les propos d’un autre grand spécialiste de Dickens : Aurélien Bellanger. Prochainement ici-même, un compte-rendu de ce Grand Moment !

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Charles Dickens, des années 1950 à 2020 - Mer 23 Déc 2020, 11:56

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p290-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#36497) a écrit:Les Maîtres du mystère - L'agent d'assurance (11-04-1961 France II Régionale) 
(...)
Contes de Noël - Le possédé (27 & 28-12-1968) 
(...)
La série « Contes de Noël » par Nadine Lefébure et Henri Soubeyran contient trois autres parties :  Les Carillons (26/12/1968), La bataille de la vie (22-12-1968) et Le grillon du foyer (25-12-1968).
Mieux vaut oublier la soporifique et mielleuse adaptation en 2018 du « Chant de Noël » sous le titre de « Conte de Noël » et le très appliqué et moyennement réussi « Les Grandes espérances » de 2019 (cf ici et ici).

Une dernière dramatique, déjà diffusée dans les Nuits en 2016,
Dombey et fils (17-07-1954 Chaîne Nationale) 
(...)
Sous forme de feuilleton radiophonique, France Culture a proposé :
« En suivant M. Pickwick » en 1973, 25 épisodes, réalisation de Bernard Latour
« Nicholas Nickelby » en 1986, 15 épisodes , réalisation de Anne Lemaître
et « Une histoire de deux villes » en 1992, 15 épisodes, réalisation de Georges Peyrou.

La richesse des romans de Dickens, on pourra en retrouver quelques aperçus dans
Heure de culture française - L'humour de Dickens (11-12-1968) par Sylvère Monod
Une heure d’une demi-heure avec Sylvère Monod, traducteur d’une partie de l’œuvre de Dickens dont il fut un grand spécialiste. (...)
Tandis que France Culture rediffuse des adaptations des années 1960, BBC 4 propose en décembre 2020 The Mystery of Edwin Drood (10 X 14').

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 30 Scre1612



Dernière édition par Philaunet le Mer 23 Déc 2020, 13:03, édité 1 fois

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Charles Dickens -1bis - Aurélien Bellanger encapsulé - Mer 23 Déc 2020, 12:39

Comme promis, voici…

L’entretien avec le quarantenaire Aurélien Bellanger, qu’il était de mon devoir d’écouter en entier. Pourquoi ? Parce qu'écouter Bellanger, c’est comme observer bouche bêêê un trapéziste qui loupe son numéro.
Le producteur des nuits ne présente même pas au début de l’entretien les lourds antécédents de l’auguste écrivain sur cette même antenne. C’est pas gentil.

Aurélien Bellanger a préfacé pour l’édition Folio l’un des grands romans de Dickens, Bleak House, dont il justifie au début la non traduction du titre pour cette nouvelle édition.
Comme très souvent chez Bellanger, il lui est impossible de ne pas terminer une explication, même pertinente, par une semi-énormité, car Aurélien Bellanger est adepte des formules presque définitives, quasi claires, approximativement nettes et à peu près sans bavures. Ici, il conclut (c’est un ex-spécialiste de la concluze) par la plus grande richesse du vocabulaire anglais (dire l’inverse serait tout aussi péremptoire) par rapport au nôtre, puisque le titre est intraduisible, « relativement intraduisible », car tout est définitivement relatif.

Par contre ce qu’il avance pour justifier le maintien du titre original est tout à fait juste. La sonorité du mot « bleak » traduit à elle seule l’ambiance du roman. Bellanger reprend à son compte ce que Sylvère Monod écrivit dans sa préface à l’édition de La Pléiade.
A noter que l’édition Folio reprend la traduction de Monod en ne changeant que le titre, traduit précédemment par La maison d’Âpre-Vent.
Bellanger est fidèle à lui-même : le livre de Dickens est un « bouquin », les personnages sont « encapsulés », ça bégaie à tout va, et c’est « génial » par ci, par là aussi d’ailleurs, et comme il lui est impossible de ne pas tout ramener à lui, il a réussi a faire de Bleak House le « premier roman de l’anthropocène », affirmant même que Dickens en était conscient.
Autre théorie presque originale : « Dickens est l’un des premiers, dans sa poétique, à avoir relié les phénomènes météorologiques à des phénomènes humains.» L’Ex-Concluzeur aurait-il oublié pour les besoins de sa démonstration la notion de locus amoenus/horribilis qui remonte aux calendes grecques ?

Philippe Garbit enchaîne à chaque fois sans commenter, comme lorsque le quasi spécialiste de Dickens oublie le titre des Grandes espérances.
Heureusement, la partie consacrée au résumé du roman et à la technique narrative, quoique succincte, tient la route.
La dernière partie de l’entretien : Bellanger n’a pas lu la moitié des romans de Dickens. C'est du plus haut intérêt, et comme il ne fait pas les choses à moitié, l'Illustre nous gratifie d'un demi résumé de La petite Dorrit, qu'il a lu à moitié. Du plus haut intérêt aussi.

Alors effectivement, plusieurs grands romans de Dickens ne sont plus réédités, et il faut chercher, pour en avoir une bonne traduction, les anciennes éditions de La Pléiade, dirigées par Pierre Leyris. C’est le cas de La petite Dorrit, Barnabey Rudge, Le magasin d’antiquités, Nicolas Nickelby, et Dombey et Fils.

Sinon, pour revenir à du sérieux, à propos du livre de Chesterton sur Dickens : « l’un des meilleurs livres écrits sur quelqu’un».
Et « toute cette affaire (sa préface à Bleak House) est un peu benjaminien. »
Bellanger explique le manque d’intérêt en France pour Dickens par la taille de ses livres. Alors pourquoi est-il autant lu dans les pays anglo-saxons ? Les anglais seraient des lecteurs plus endurants ? Vite Aurélien, répondez-nous ! Help !

Passons au clou du spectacle, le grand final, Bellanger, génialement, mais relativement, encapsulé par Philippe Garbit :
« A.B. Prod. : Bah j’ai un ami qui a cette théorie excellente qui me dit que Dickens c’est l’inventeur d’Hollywood, point. Ces espèces d’énoooormes intrigues extrêmement positives, très très larges, avec des enfants innocents, c’est quelque chose de très spielbergien. En fait y’aurait probablement pas eu Spielberg si y'avait pas eu Dickens. C’est quelque chose d’aussi simple que ça. Donc Dickens, plus qu’aucun autre auteur a probablement formé notre sensibilité occidentale tardive. Absolument aucun doute. Une sorte de rapport à l’innocence et à l’émerveillement qui laisse place aussi à la cruauté possible. C’est un typeuh...ch’pense en fait que Dickens en fait est profondément sous-estimé...c’est c’est vraiment un romancier génial (…) on va pas mettre Dickens dans le même genre que Dostoïevski ce serait une aberration, dans son genre Dickens est probablement inégalable.
P.G : Il a trouvé d’autres lecteurs que Dostoïevski n’a pas trouvé en Russie de toute manière.
A.B. : Oui et puis il a fabriqué un, il a vraiment fabriqué un euuuh aujourd’hui dostoïevskien ça relève un peu du maniérisme existentiel euh alors qu’on est tous euh on est tous dickensiens, on a tous un rapport extrêmement euh…
P.G : Attendez, tout à l’heure vous disiez « je ne suis pas dickensien », maintenant vous dites que tout le monde est dickensien, faudrait s...euh…
A.B. : J’aimerais euh atteindre cette hauteur romanesque..sss...c’est je sais c’est impossible.
P.G. à la rescousse : On peut être un lecteur dickensien et pas un auteur dickensien.
A.B. : Exactement. On est dickensien dans la mesure où on a un rapport d’émerveillement critique face à la modernité des choses, dans la mesure où on a un rapport très très fort euh à l’enfance qui était pas du tout qui était pas du tout quelque chose d’acquis, parce que l’enfance les romanciers avant Dickens n’en ont pas grand-chose à faire. A partir de Dickens ça bascule. »

C'est vrai, mais il faut relativiser. La bascule est plus ou moins violente suivant le rapport qu'on a avec le basculement.

                                                                

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Arthur Conan Doyle contre Sherlock Holmes - Ven 25 Déc 2020, 16:18

Documentaire du vendredi - Arthur Conan Doyle contre Sherlock Holmes (30-10-1981) -pas de lien récent- diffusion le 22-12-2020 dans les Nuits -
par Anouk Adelmann 
réalisation Pierrette Perrono
avec Diane de Margerie, Marion Loran, Pierre Nordon, Francis Lacassin, et Guy Dumur
lecteurs Jean-Pierre Sentier, Jean Lacroix

La musique utilisée en ouverture, et puis plusieurs fois par la suite, semble totalement incongrue. Il s’agit de l’énorme tube de Gerry Rafferty made in 1978. Pourtant il y a bien un lien...
La scie laissera la place dans la seconde moitié de l'émission à des extraits de « Ma mère l’Oye » de Ravel.

Le documentaire revient sur la manière dont le créateur de Sherlock Holmes, à la vie trépidante, va essayer de se débarrasser de son héros à plusieurs reprises, sans succès.  
Conan Doyle, à l’opposé de son héros, va être attiré par le spiritisme et le surnaturel.
Toute la partie fantastique de son œuvre est ainsi abordée.
Francis Lacassin revient sur plusieurs textes fantastiques qui démontrent l’attirance progressive de l’auteur vers un surnaturel, auquel, contrairement à son détective, il croyait dur comme fer.
Diane de Margerie évoque aussi « Le monde perdu » et les descriptions saisissantes des animaux préhistoriques.
Parmi les participants, Marion Loran, qui a adapté avec Edith Loria cinq nouvelles fantastiques de Conan Doyle qui venaient juste d’être diffusées sur France Culture :
« La Hachette d’argent » (28-09) et « La grande expérience de Keinplatz » (05-10), réalisations de Claude Roland-Manuel
« Le lot n°249 » (12-10), réalisation de Arlette Dave
«  La main brune » (19-10), réalisation de Anne Lemaître
et « L’anneau de Toth » (25-10), réalisation de Georges Peyrou
avec entre autres Claude Dasset, Maurice Chevit, Jean-Roger Caussimon, Guy Tréjean, Jean Topart, Denis Manuel, Claude Rich, Maurice Teynac, Michael Lonsdale, François Maistre.
Une distribution essentiellement masculine comme on peut le remarquer. Guy Dumur, qui venait d’adapter pour la scène française la pièce de l'acteur William Gillette intitulée sobrement « Sherlock Holmes » affirme que « tous les anglais sont misogynes », ceci expliquant cela. Une théorie « un peu facile », dixit Dumur.
Quelques lectures bien choisies montrent Sherlock aux prises avec ses seringues, ce qui n’arrange pas le portrait du héros.
Comme souvent avec les personnages remportant un succès monumental, il se crée une confusion entre fiction et réalité.

Une émission d'autant plus passionnante que tous les intervenants, mais aussi la productrice, sont vraiment pris par leur sujet, même Guy Dumur, que l'on n'attendait pas forcément ici, et qui raconte un bout d'histoire du théâtre au XIXème siècle, où tous les romans qui avaient acquis une certaine popularité étaient portés sur les planches, un peu comme on le fait au cinéma aujourd'hui.


                                                                   

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Joseph Leo Mankiewicz ou la parole et l'image - Dim 27 Déc 2020, 11:38

Mardis du cinéma - Joseph Leo Mankiewicz ou la parole et l'image (29/01/1985) - la diffusion du 16 décembre 2020 ne propose pas de lien -
avec Michel Cazenave et Jacques Siclier
Un des premiers « Mardis du cinéma », présenté sans aucun générique. Deux participants seulement. On entend Michel Cazenave interrogé par une voix féminine non identifiée, et des extraits de la grande scène psychanalytique de « Soudain l’été dernier » entre Elizabeth Taylor et Montgomery Clift -qui parsème l’émission, et qu’analyse à la fin Michel Cazenave- rejouée par deux acteurs français tout aussi anonymes.
Les autres extraits de films alternent versions françaises et versions originales pris sur des téléviseurs de l'époque. Le son est de qualité médiocre.
Rien sur les années 30, où Mankiewicz a travaillé comme scénariste et producteur. L’émission préfère se focaliser sur quelques films, sans doute ceux qui étaient alors les plus frais dans la mémoire des deux hommes : « All about Eve », dont Siclier s’acharne à prononcer le titre en un anglais calamiteux, « La Comtesse aux pieds nus », ou plutôt « The Barefoot Contessa » - là Siclier n’essaie même pas -, « Chaînes conjugales » («A Letter to Three Wives »), « Suddenly last summer » et « Sleuth ».
Quelques débordements brefs sur « The Ghost and Mrs Muir » ou « Cleopatra », une brève mention de « People Will Talk ».
Il est question de retours en arrière, sans que la récurrence de ce procédé frappe particulièrement les deux spécialistes, qui du coup ne vont pas plus loin.
Siclier parle de la misogynie dans les films hollywoodiens des années 50. Comme « La comtesse aux pieds nus », production indépendante, échappe à cette misogynie, Siclier démontre qu’icelle n’est pas propre à Mankiewicz.

L'émission se focalise sur quelques thèmes : les femmes, la folie, les rapports de force entre les personnages.
Intitulée « la parole et l'image », elle passe un peu à côté de son sujet.

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Atelier de Création Radiophonique - AudioPerec (1972) - Lun 28 Déc 2020, 11:59

Aujourd’hui, vous avez trois heures libres devant vous.
Soit vous faites une sieste, mais c’est long,
soit vous écoutez AudioPerec (05/03/1972), un Atelier de Création Radiophonique de Georges Perec réalisé par Janine Antoine.

Si vous faites une sieste, le problème est résolu, encore faut-il avoir du sommeil en réserve pour trois heures. Tout dépend de ce que vous avez fait la veille. Mais bon, passons, simplifions - parce qu’il faut toujours simplifier. Vous dormez trois heures.

Si vous écoutez AudioPerec, vous avez à parcourir le tout de cet ensemble dans lequel vous allez passer vos trois heures.
L’édifice contient plusieurs pièces, dont la base est le hörspiel (jeu pour l’oreille), théâtre radiophonique allemand à mi chemin entre la musique et la dramatique radiophonique. La radio allemande, dans les années 60, avait attiré différents auteurs de langue française : Beckett, Sarraute, Obaldia, Pinget, mais aussi Perec, qui va écrire L’augmentation d’abord pour la radio allemande, et dont la version française vous est proposée ici, disséminée à différents moments de cet ACR. Cette partition organigrammatique permet d’entendre les voix de Marcel Cuvelier, Roger Jaquet, Danièle Lebrun, Yves Peneau, Thérèse Quentin, Monique Saintey et Frédérique Villedent, les bruits de Louis Amiel et les commentaires sonores de Philippe Drogoz.
Vous n’aurez pas toute L’augmentation du premier coup.
Vous aurez d’abord une courte série de rimes alphabétiques d’Alexandre Flan (1827-1870), déclamée avec soin par Danièle Lebrun.
Et il vous faudra écouter deux pièces mêlant plus ouvertement voix et musique. L’une, Le petit abécédaire illustré, 17 textes homophoniques, sur une musique de Philippe Drogoz, encore lui, avec Pierre Urban à la guitare et au luth et la soprano Bernadette Val qui s’accompagne aussi au derbouka.
L’autre, Diminuendo, pour changer un peu, est mise en musique par Bruno Gillet, qui joue sa partition au piano accompagné de Claude Lavoix à l’harmonium, Michel Lorin aux percussions et Pierre Thibaud à la trompette. Vous remarquerez que le tout est chanté, dans un sprechgesang tout à fait piquant, qui dramatise exagérément un texte qui raconte les dures avanies du quotidien. Vous entendrez au chant l’excellente Christiane Legrand et le non moins fameux Ward Swingle. La pièce est enregistrée en public, mais vous serez capable de le remarquer vous-même.
Vous serez prêt pour entendre un hörspiel en version originale écrit par Perec, traduit et adapté en allemand par Georges Hemlé, et dont les voix sont soigneusement orchestrées par Philippe Drogoz, toujours lui. Diffusé en 1970 en Allemagne, en voici la diffusion française.
Jeux sur les sonorités, les rythmes, les tessitures, c’est une véritable composition, un morceau de choix qui obtint accessoirement le prix Italia en 1971, et qui fut aussi diffusée sous la forme d’un 33 tours.
                
                                            Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 30 Perec10

Tagstimmen (Voix de jour) est interprété par Manfred Adelt (ténor), Hanna Holitsch (alto), Botho Lucas (baryton) Ev Van Ophuisen (soprano), Ralph Paulsen (basse), Brigitte Stockmann (mezzo soprano), Miriam Kluftinger (flûte), Ingeborg Thomas (voix d'enfant), réalisation de Philippe Drogoz, Eduard Kramer, Georges Perec, Wolf Kiel et Wolgang Schenk
Dans l’article de Hans Hartje consacré à Georges Perec et au Nouveau hörspiel allemand, vous trouverez la note d’intention de cette pièce.
« La pièce radiophonique Tagstimmen ne raconte pas à proprement parler une histoire. C’est un tissu narratif continu qui à partir d’un matériau de base très simple essaye d’explorer au maximum les possibilités phonétiques de la langue et les possibilités musicales de la voix humaine. Ce matériau de base est composé de proverbes, de phrases toutes faites et de comptines, qu’on a utilisé en y incorporant le plus grand nombre possible de types de discours, de formes de la voix, de tonalités, etc. L’ensemble peut être résumé comme racontant (ou plutôt évoquant) la journée d’un homme dans une grande ville, et d’une manière à peine plus symbolique, la vie d’un homme. Le tableau suivant montre en gros l’organisation de la pièce
journée                                                                                         vie                                                                                             modalités de discours
réveil                                                                                             naissance                                                                               cris, balbutiements,
                                                                                                                                                                                                            murmures, chuchotis, etc.
matin                                                                                            enfance                                                                                    comptines, récitations,                                                                                                                                                                                                              bulles d’information
midi                                                                                              jeunesse                                                                                    brouhaha, slogans, discours, psalmodie,sermon
après-midi                                                                                 maturité ?                                                                                 monologue intérieur, narration
soirée                                                                                           maturité ?                                                                                 chant
coucher                                                                                       vieillesse                                                                                    ressassement, monologue, psalmodie
nuit                                                                                                mort                                                                                            silence (cri) »


Mais dans la vie, vous verrez que la réussite n’est pas toujours au rendez-vous. C’est ce qui va arriver à Georges Perec, encore lui, s’essayant à l’écriture d’une partition graphique, en compagnie de Philippe Drogoz, encore lui aussi, et des musiciens du Groupe d’Études et de Recherches Musicales, plus commodément appelé le GERM. Perec, puis Drogoz, expliquent aux musiciens la partition avant qu’ils ne se lancent dans une tentative d’interprétation de la pièce, qui, en souvenir d’un voyage à Thouars, s’intitule Souvenir d’un voyage à Thouars . Dès l’explication, vous allez sentir que l’édifice va être bancal, et durant l’interprétation, brève heureusement, vous allez entendre les commentaires des deux auteurs, qui n’entendent pas vraiment ce qu’ils auraient souhaité entendre. Mais savaient-ils ce qu’ils voulaient entendre ? Rien n’est moins sûr.

Comme ponctuation, vous aurez entre les pièces ou différentes parties de L’augmentation une discussion entre différents membres de l’Oulipo. Si Raymond Queneau et Luc Étienne seront mis en valeur, parce qu’audibles, ce ne sera pas le cas des autres, dont la voix sera couverte par des textes oulipiens ou pré-oulipiens de Marcel Benabou, Luc Étienne, Paul Fournel, François Le Lionnais, Jean Queval, Jacques Roubaud, Jacques Bens, Gustave Flaubert, Jean Lescure, Georges Perec, Latis, Raymond Queneau, Jonathan Swift, et Stéphane Mallarmé, textes rendus à la vie par la grâce de Michel Bouquet, Danièle Lebrun, Claude Piéplu et Jean Topart.
Enfin, ces trois heures que vous aviez devant vous sont passées derrière.
Vous allez pouvoir faire un tour de tout ou partie du monde qui vous entoure, à moins que vous ne l’ayez fait en écoutant AudioPerec.



Dernière édition par Curly le Sam 02 Jan 2021, 12:35, édité 1 fois

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